Déchets nucléaires
Le retour des déchets nucléaires en Allemagne est légitime. Ces déchets sont les sous-produits fatals du retraitement des combustibles irradiés des centrales nucléaires allemandes. Le retour des déchets est conforme aux contrats signés par les industries nucléaires française et allemande et par les gouvernements des deux pays.
Chaque pays qui a pris la décision d’investir dans la filière nucléaire et de privilégier l’option du retraitement est responsable des déchets. Cette option du retraitement dans la presqu’île de la Hague a été utilisée par des pays européens comme un moyen de différer la gestion nationale des déchets nucléaires. L’Allemagne a jusqu’à nouvel ordre décidé de sortir du nucléaire. Cela ne la dispense pas d’assumer la responsabilité de tous les déchets radioactifs qu’elle produit directement ou indirectement par le recours à des sous-traitants étrangers. La sortie du nucléaire impose une réflexion et une action sur la gestion des déchets de production et de démantèlement.
Un légitime retour vers le pays d’origine
Si les déchets radioactifs quittaient La Hague pour l’Albanie, il y aurait unanimité pour bloquer le convoi. Mais ils repartent pour l’Allemagne, pays organisé, bien informé, nucléarisé, dans le cadre d’un accord intergouvernemental et de contrats signés par Cogema/AREVA et les producteurs allemands d’électricité. L’opposition partielle de l’opinion publique allemande au retour des déchets après retraitement dans l’usine française de la presque-île de La Hague dans la Manche serait à prendre en considération si elle s’était exprimée avec constance et vigueur avant chacun des convois exportant des combustibles nucléaires usés depuis l’Allemagne vers La Hague.
Malaise anti-nucléaire
L’association française Robin des Bois dénonce les propos irresponsables de l’association allemande Robin Wood (1) selon lesquels il est légitime de poursuivre les manifestations contre le retour au bercail des déchets radioactifs issus du retraitement des combustibles irradiés allemands.
Les producteurs d’électricité et le gouvernement allemand ont signé avec la Cogéma et le gouvernement français des contrats portant sur le retraitement des combustibles irradiés dans les réacteurs allemands. Ces contrats prévoient le retour dans le pays d’origine des déchets issus du retraitement. La loi française relative à la gestion des déchets radioactifs en date du 30 décembre 1991 est venue conforter les dispositions contractuelles intergouvernementales. Des combustibles irradiés allemands continuent à arriver régulièrement à l’usine de la Hague, sans entraves.
Des Pays-Bas bien bas
L’association Robin des Bois soutient l’action de Greenpeace visant à mettre en lumière l’arrivée d’un chargement de combustibles irradiés hollandais au terminal ferroviaire de la Cogema à Valognes.
Il n’est pas admissible que le gouvernement français accepte encore d’importer ces matériaux toxiques. Les Pays-Bas, malgré ses engagements et des promesses toujours différés, s’opposent au retour des déchets hautement radioactifs issus du retraitement dans l’usine de la Hague des combustibles en provenance de la centrale de Borssele.
Les déchets nucléaires : problème de société ou question technique ?
Colloque de la Société Française d’Energie Nucléaire
Point de vue de l’Association Robin des Bois
Comme tous les déchets, les déchets nucléaires constituent un problème psychologique et technique pour les sociétés contemporaines. Elles ne comprennent pas que les déchets forment les sous-produits fatals des activités humaines et sont directement proportionnels en quantité et en toxicité au volume et à la composition des produits consommés. La réponse collective à ce malaise peut en première approche se résumer en 4 orientations.