Bulletin « A la Casse » n°32
Le 32ème bulletin d’information et d’analyses sur la démolition des navires est publié (75 pages). Il couvre les mois de mai, juin et juillet 2013. En 8 années, A la Casse est devenu un document de référence dans le monde entier. Des correspondants réguliers ou occasionnels font parvenir à Robin des Bois des informations ou des photographies.
Dans les 3 derniers mois, 271 navires sont partis à la démolition. Ils cumulent plus de 2,2 millions de tonnes de métaux. 106 (39%) étaient construits en Europe, 88 (32% appartenaient à des armateurs européens, 241 (89%) sont partis en Asie.
Bulletin « A la Casse » n°31
Rouen
En partance pour démolition à Alang en Inde, le Baco-Liner 1 dans le port de Rouen appartient à un armateur allemand. Il contient notamment de l’amiante et des PCB. Robin des Bois proteste contre la démolition des navires européens en Inde, au Bangladesh et au Pakistan. A Alang, les navires sont échoués sur la plage et démontés à mains nues. Cette exportation de déchets est immorale mais elle est aussi illégale. Elle contrevient à la Convention de Bâle sur les transferts transfrontaliers de déchets. Robin des Bois souhaite que des chantiers de déconstruction des navires soient ouverts en Europe.
La carambouille de l’Atlantic Star
L’Atlantic Star est resté désaffecté à Marseille pendant plus de 2 ans. La construction de l’Atlantic Star à La Seyne-sur-Mer en 1984 avait mobilisé, comme pour tous les navires de croisière, des quantités importantes d’amiante.
Le paquebot appartenait à l’armateur espagnol Pullmantur, filiale de la compagnie américaine Royal Caribbean Cruise Line. Son exploitation était devenue prohibitive ; le remplacement des turbines à vapeur par une propulsion diesel était impossible. L’Atlantic Star, toujours aux mains d’intérêts espagnols, est resté sous le pavillon européen de Malte jusqu’au 1er mars 2013.
Tout le Clemenceau pour ça …
En 2013, quand l’ex-Atlantic Star rebaptisé Antic quitte Marseille pour démolition à Alang sans désamiantage, le silence règne.
Exportation illégale de déchets dangereux vers la Turquie
Le paquebot était à quai le long de la grande jetée du port de Marseille. Depuis septembre 2010, il jouait les ventouses de luxe et malgré sa silhouette imposante et sa cheminée rouge, il essayait de se faire oublier ou de faire croire que son escale était provisoire.
Initialement son arrêt à Marseille était technique. Il était question de remplacer les turbines à vapeur par des moteurs diesels. De technique, l’arrêt est vite devenu économique. Plus d’avenir pour un paquebot construit il y a 30 ans, sans des frais considérables et une remise à niveau réglementaire.