Robin des Bois les suivra A la Trace
Robin des Bois publie aujourd’hui le numéro 1 d’A la Trace, bulletin trimestriel d’information et d‘analyses sur le braconnage et la contrebande d’animaux menacés d’extinction.
206 évènements liés à des braconnages, des saisies, des arrestations et des condamnations survenus en Afrique, en Australie, en Amérique, en Europe et en Asie sont rapportés. Cette vision panoramique de la cruauté et de la criminalité envers la faune sauvage entre le 1er avril et le 30 juin 2013 fait frémir et réfléchir.
Ivoire : une première très inquiétante !
Quelles que soient les motivations du voleur d’ivoire au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, ce hold-up est à prendre au sérieux. S’agit-il d’une initiative personnelle, d’une commande ou de l’émergence d’un nouveau réseau clandestin de trafic d’ivoire en France et en Europe ?
Depuis 2011, 82 cornes de rhinocéros ont été volées en Europe dont 11 en France. Ces vols sont attribués à des réseaux criminels organisés. Ils visent les musées, des antiquaires, des salles de vente aux enchères, des taxidermistes et des collectionneurs privés. Les vols sont parfois assortis de violence auprès des personnes. Dans les zoos, les rhinocéros font l’objet d’une protection renforcée. Le développement de ces vols est parallèle à l’augmentation du braconnage en Afrique et en Asie et à l’augmentation du prix au kilo de la corne de rhinocéros sur le marché noir et le marché légal. Certains experts évoquent le prix de 65.000 euros le kilo.
La CITES se moque du braconnage des éléphants
Les compromis et les blablas signent la fin de l’ère des éléphants
Malgré les grands discours à l’occasion de son 40ème anniversaire, la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – a échoué à protéger les éléphants. Les populations d’éléphants en Afrique sont littéralement assiégées pour répondre à la demande d’ivoire en Asie. Rien qu’en 2011, au moins 25.000 éléphants ont été massacrés pour l’ivoire et le phénomène a empiré en 2012.
S’il te plait, tu veux bien rallumer les espèces ?
CITES à Bangkok
Communiqué n°8
Les espèces animales s’éteignent. La plénière de la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – à Bangkok a été l’occasion d’enterrer définitivement et sans cérémonie le Thylacinus cynocephalus et quelques espèces rayées de la planète en un siècle. Leurs arbres généalogiques remontaient à plusieurs millions d’années. Les extinctions s’accélèrent.
Ces catastrophes biologiques ne sont pas provoquées par des ruptures climatiques, des mutations géologiques ou des inadaptations fonctionnelles. L’homme en est le chef d’orchestre par des manipulations ou des introductions hasardeuses et par l’exploitation radicale de ses environnements.
Le capitalisme de l’extinction
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2013 – Bangkok, 18h00 (heure locale)
Communiqué n°7
Tirer des profits des extinctions d’espèces, c’est effectivement une filière d’avenir que la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – s’attache à développer.
Dans la perspective d’une réouverture du commerce international de l’ivoire, le secrétariat de la CITES a lancé en août 2011 un appel d’offres pour la réalisation d’une étude « indépendante ». L’appel d’offres a été remporté par des consultants spécialisés d’Afrique australe. Parmi les 5 auteurs, on peut noter la présence de Rowan Martin, directeur des recherches sur la faune sauvage au Zimbabwe et Debbie A. Peake, l’un des meilleurs taxidermistes du Botswana. La recommandation majeure de l’étude est de fonder le CISO (Central Ivory Selling Organisation), un office unique de la vente d’ivoire. Le CISO fonctionnerait sur le modèle du Diamond Trading Company (DTC) mis au point il y a plus de 100 ans par la Compagnie De Beers : un siège unique, un directoire nommé par les principaux Etats producteurs, des ventes régulières aux transformateurs privés ou gouvernementaux reconnus et attitrés, des circuits courts réduisant les risques de mélange avec de l’ivoire illégal. Les ventes inter-africaines seraient interdites. Le rapport estime qu’il serait possible de « récolter » 8 tonnes d’ivoire par an par unité de 10.000 éléphants soumis à la chasse, à l’abattage volontaire et à la mort naturelle. Les auteurs soulignent que cette exploitation est envisageable à la condition qu’il n’y ait pas de désordres civils ou de conflits armés dans les pays producteurs. Dans le rapport, l’ivoire est un minerai détaché de toute considération biologique, éthique et culturelle.