Les traverses insoutenables de la SNCF
Mise à jour du 23 avril 2018 : l’ANSES publie un communiqué restreignant l’usage des produits à base de créosote (pdf)
Les traverses sous rail sont les garantes de la sécurité ferroviaire. Elles sont imprégnées de créosote depuis la décennie 1880-1890. La créosote protège les traverses en bois de l’attaque des champignons, des insectes, des bactéries et de l’humidité.
La créosote est un produit biocide dérivé des huiles de charbon. Elle contient des hydrocarbures cancérogènes. Le plus dangereux est le benzopyrène. Les effets les plus connus de l’exposition prolongée aux odeurs et aux vapeurs de créosote sont l’irritation de la peau et des yeux, les vertiges, les nausées, les migraines, les dépressions et les insomnies.
Torrey Canyon – 18 mars 1967 : la mère des marées noires
Le 19 février 1967, le Torrey Canyon quitte la raffinerie d’Al Ahmadi au Koweit. Le supertanker se dirige en contournant l’Afrique du Sud vers Milford Haven au Pays de Galles, Royaume-Uni. Il transporte 120.000 t de pétrole brut. Construit en 1959 aux Etats-Unis par Newport News Shipbuilding, il a été jumboïsé en 1965 et rallongé de 247 à 297 m; sa capacité initiale de 60.000 t a été doublée. Il fait la fierté des armements pétroliers.
Le 18 mars 1967, le Torrey Canyon à la suite d’une erreur de navigation s’empale sur des récifs entre les îles Scilly (ex-Sorlingues) et les Cornouailles britanniques.
Deux mois après le naufrage, le bilan est lourd, 150 km de côtes polluées au Sud-Est de l’Angleterre. Des milliers d’oiseaux englués dérivent dans la mer de la Manche et atterrissent morts ou mourants de Calais à l’Ile d’Yeu. Le littoral est en deuil entre la presqu’île de La Hague et la pointe de la Bretagne. Les îles anglo-normandes sont en noir.
Pour la première fois, l’expression marée noire est à la une de la presse.
Chronique d’un naufrage évité
Le 17 août 2016, Robin des Bois a alerté la ministre de l’Ecologie sur la présence à Thourotte de la péniche La Toison d’Or pleine de déchets d’hydrocarbures sur l’Oise en amont de Compiègne.
Il va où ?
Communiqué Modern Express n°2
La Directive européenne du 27 juin 2002 modifiée demande aux Etats-membres d’établir des plans pour accueillir les navires en détresse dans leurs ports ou dans tout autre endroit protégé dans les meilleures conditions possibles.
Le Modern Express maintenant sous remorque prend pour l’instant la direction du large. Il est compréhensible que la volonté des autorités maritimes françaises soit de l’éloigner dans un premier temps d’un littoral inhospitalier.
Le voyage en solitaire du Modern Express
Le scenario du navire qui ne veut pas couler est un cas d’école connu des sauveteurs en mer et des préfectures maritimes depuis la dérive du Liberty ship Flying Enterprise dans la Mer de la Manche en hiver 1952. Une différence notable avec le Modern Express est que le commandant était resté à bord jusqu’au bout avant d’être évacué après 15 jours de dérive et de vains efforts pour remettre en équilibre le navire.
Bien qu’il soit relativement récent, il a été constaté sur le Modern Express dans le port d’Anvers de multiples défaillances depuis 2012.