Les perd-conteneurs (bis)
Après l’échouage du Rokia Delmas (cf communiqué du 25 octobre 2006 « l’Abeille et le perd-conteneurs ») un nouveau porte-conteneurs est en difficulté sur la façade Atlantique française.
La compagnie MSC est malheureusement habituée à ce genre d’évènements. En novembre 1997, le MSC Carla s’est cassé en deux à 300 milles des Açores. Entre 1.000 et 1.200 conteneurs ont coulé avec la partie avant par 3.000 m de fond ou se sont dispersés à la surface de l’eau. Le MSC Carla avait été jumboïsé en 1984 et cette opération de rallongement a été mise en avant pour expliquer la rupture franche du porte-conteneurs alors que les conditions de mer n’étaient pas difficiles. La partie arrière du navire a pu être remorquée jusqu’aux îles Canaries et être déchargée. Il y avait environ 300 conteneurs de matières dangereuses à bord du MSC Carla dont 3 sources radioactives scellées fabriquées en France et destinées à des hôpitaux américains. Stockées à l’avant du porte-conteneurs, elles ont été englouties avec des milliers de bouteilles d’Armagnac, de Cognac, et de vins de Bordeaux. Le MSC Carla battait pavillon panaméen.
L’Abeille et le perd-conteneurs
Le manque d’un remorqueur de haute mer spécialisé dans l’assistance aux navires en difficulté au sud de la Bretagne avait été identifié après le naufrage de l’Erika, il y a 7 ans. Le pré-positionnement de l’Abeille Languedoc à La Rochelle-La Pallice en janvier 2006 faisait suite à ce constat et a été considéré par tous les observateurs et acteurs du monde maritime comme un progrès décisif.
La question se pose donc de savoir à quelle tâche prioritaire et très éloignée l’Abeille Languedoc était dédiée entre 4 et 5 h du matin dans la nuit du 23 au 24 octobre 2006, quand dans son approche du port de La Rochelle-La Pallice le Rokia Delmas est parti à la dérive suite à une avarie électrique générale et aux très mauvaises conditions météorologiques annoncées. L’Abeille Languedoc est arrivée sur les lieux 10 heures après l’échouage du Rokia Delmas.
Non aux Boat-People
Deux affaires en cours intéressent la vente à l’étranger de deux navires transporteurs de passagers de conception périmée susceptibles d’être plus tard impliqués dans un naufrage meurtrier survenant dans l’hémisphère Sud.
A notre sens, ces navires sont des candidats à un futur site de démantèlement.
L’Etat français renforce sa présence dans l’Océan Indien
Une vieillotte vedette à passagers immobilisée à Cherbourg depuis plusieurs années s’apprête, après un toilettage et quelques coups de peinture, à rejoindre par ses propres moyens et avec un équipage de 6 hommes le canal de Mozambique et les Comores.
L’Alizés, qui sera bientôt rebaptisé Tratringa III, vient d’être racheté dans des conditions non connues par un armateur comorien peu apprécié par les Affaires Maritimes du territoire français de Mayotte qui ont constaté à plusieurs reprises sur la flotte de Mr Camille Boudra et en particulier sur le Tratringa II “de nombreuses et graves défaillances et ce malgré les prescriptions notifiées par l’inspecteur de sécurité des navires à l’armateur”.
Car ferries: + de 21.000 morts en 20 ans
Après le naufrage du Al Salam Boccaccio 98, l’association Robin des Bois présente la liste des principales pertes de car ferries et bacs à passagers dans le monde entre 1986 et 2005.
Cet historique a été réalisé à l’occasion de la vente aux enchères du car ferry le Medocain en mai 2005 à Bordeaux. Il était destiné à dissuader les Affaires Maritimes et le Ministère des Transports d’autoriser la vente à l’étranger du vieux car ferry susceptible d’être transformé et surexploité. Il ressort de notre historique qu’entre 1986 et 2005, plus de 21.000 passagers sont morts après des naufrages de car ferries et de bacs.