Quand la décrue viendra
Les crues modernes sont des sources de pollutions et de déferlement de déchets. C’est au moment de la décrue que les contaminations notamment par hydrocarbures seront mises au jour et que les déchets seront déstockés des caves, des habitations, des sols et sous-sols commerciaux et industriels. Une inondation produit l’équivalent de 3 à 15 années de déchets de routine.
Il convient donc dès maintenant que les communes, communautés de communes et syndicats de traitement des déchets s’organisent pour trier sommairement et traiter le flux exceptionnel de déchets à venir.
Inondat Nec Soucitur – n°2
La crue est là, la décrue sera plus lente qu’en juin 2016.
En juin 2016, à 40 cm près, les 3 incinérateurs qui brûlent 3 à 4000 tonnes par jour de déchets produits à Paris intra-muros auraient été obligés de suspendre leurs activités ou d’adopter un fonctionnement dégradé. Ils sont tous les 3 en bord de Seine.
En cette crue d’hiver, les 40 cm fatidiques seront peut-être atteints ou dépassés.
Un des enjeux principaux est donc de savoir aujourd’hui si l’élimination des déchets produits à Paris intra-muros pourra être assurée sans discontinuité.
Mergitur
Qui lut crue dans les documents préparatoires du Grand Paris ? Qui lut crue dans le dossier d’aménagement des berges de la Seine du Petit Paris ? Les élus unis veulent une Seine canalisée, colonisée qui ferme son clapet. Ils veulent faire du système Seine une zone d’expansion des activités humaines alors que le fleuve a besoin d’une zone d’expansion des crues.
En Ile-de-France, les élus, les préfets, les services continuent à penser et à dire comme en 1920-1950 : les crues de la Seine sont lentes. La décrue sera lente. Les crues diluent les pollutions. Les crues sont en hiver. Les ruptures de barrage sont mises à l’écart.
Une mer de plastique dans la Seine
Des millions de rondelles en polypropylène servant de supports aux bactéries dans les stations d’épuration sont actuellement charriées par la Seine après avoir été abandonnées dans le milieu naturel par le Syndicat Intercommunal d’Assainissement et de Restauration des Cours d’Eau de l’Essonne (SIARCE) ou ses sous-traitants.
L’inventeur norvégien de cette technologie les décrit « comme un appartement 3 pièces cuisine où les bactéries peuvent vivre confortablement et se rassasier des polluants dans les eaux usées ». Ce procédé qualifié en France de Réacteur à Flore Fixées Fluidisées (R3F) est considéré comme facile et économe a exploiter. La longévité des « biomédias » (1) est de 20 à 25 ans. Le procède est utilisé entre autres, à Bordeaux, à Mulhouse et en amont de Paris. Ces niches à bactéries sont utilisées à raison de 19 millions d’unités pour 100 m3 d’eau selon les hypothèses basses. Les exploitants en laissent un grand nombre, de toute évidence, rejoindre le milieu naturel.
L’information en queue de poisson
Depuis le 13 janvier 2005, la pêche est interdite dans la rivière Essonne entre la commune de Beaulne et celle de Corbeil-Essonne au niveau de la confluence avec la Seine. Il y a sur cette section de l’Essonne des dizaines de pêcheurs assidus et superéquipés par Mondial Pêche. Il y en a encore plus dans les étangs et marais adjacents. Tout cet écosystème aquatique est intégré dans des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), des Zones Natura 2000, et une Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux (ZICO). Ces pièces d’eau ne sont pas concernées par l’arrêté préfectoral d’interdiction de pêche alors que l’interdiction de la pêche dans la Somme intègre « les points d’eau hydrogéologiquement reliés ». Des analyses PCB devraient être diligentées dans les poissons des étangs de Saint-Blaise, de l’Etang Fleuri et des marais attenant à l’Essonne.