La vigilance reste de mise à Sète
Des sources syndicales et scientifiques nous ont informés dès le 1er mai que des thoniers battant pavillon libyen stationnés dans le port de Sète, faisaient l’objet de mouvements et de chargements inhabituels et inattendus. Une senne (filet coulissant) de 2,4 km a été à cette occasion transférée sur le Grnda , port d’attache Tripoli. Ces mouvements ont été confirmés par la capitainerie du port de Sète. Ces prémices d’appareillage étaient d’autant plus surprenants qu’une consigne informelle émanant des autorités maritimes appelait à veiller à ce qu’aucun navire libyen prenne le large.
De la Croix-Rouge au thon rouge
Les thoniers battant pavillon libyen basés à Sète sont en train de charger des vivres et des filets. Leur départ vers le golfe de Syrte serait imminent. Pourtant, selon les dernières informations disponibles, le régime en place en Libye a suspendu la pêche au thon par des navires libyens ou étrangers pour la saison 2011 « en raison des circonstances exceptionnelles ». Les pêcheurs sétois qui gèrent ces thoniers appartenant tous à des armateurs de Tripoli auraient trouvé un accord avec « un nouvel homme fort du thon rouge à Benghazi » où est basé le Conseil National de transition libyen.
La Libye maintient son ambassade à Sète
Malgré le conflit en cours et la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Libye, la ville de Sète et son cœur touristique continuent à représenter sans gêne le régime du célèbre colonel. Dix thoniers revendiquant fièrement leur port d’attache et leurs liens administratifs et financiers avec Tripoli ornent les quais et les terrasses des cafés. Les bateaux mouches de Sète quittant le pont de l’ancienne ville laissent à droite une partie de la flottille libyenne et déclament au porte-voix que « depuis toujours les thoniers sétois partent à la pêche au thon rouge exclusivement en Méditerranée».
Partenariat franco-libyen sur le thon rouge
Dans le cadre d’accords de pêche négociés avec le régime et la famille du colonel Kadhafi, des thoniers exploités par des intérêts français battent pavillon libyen et bénéficient de quotas de thon rouge dans le golfe de Syrte. Les propriétaires des navires sont libyens et basés à Tripoli. Les équipages sont en majorité français et théoriquement assujettis aux normes sociales libyennes. Ces navires sont inscrits dans les registres de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique et des eaux adjacentes -CICTA-. Il s’agit de navires qui battaient pavillon français, notamment le Jarjaroma ex Rozine Arthur, l’ AOEA ex Jean-Marie Christian II, le Ras Etin ex Marcal II, le Regatta ex Jean-Marie Christian, le Al Hilal ex Raymond Elise. Le Deela ex Nona Assunta battant auparavant pavillon italien se trouve aussi à l’heure actuelle dans le port de Sète.