Le Stade de la France polluée
Faire venir 80.000 spectateurs dont les ministres et les chefs d’Etat juste au-dessus de 35.000 m3 d’eaux souterraines contaminées par des substances cancérigènes et inflammables sous produites par 150 ans d’activités industrielles et un demi-siècle d’usines à gaz c’est de notre point de vue, l’exploit de la Coupe du Monde de football.
Toute personne a le droit d’être informée sur les effets préjudiciables pour la santé de l’homme et l’environnement du traitement, du transport, du stockage et du dépôt des déchets ainsi que sur les mesures prises pour prévenir ou compenser leurs effets. Robin des Bois a demandé en janvier 1998 à Madame la Ministre de l’Environnement de créer à cet effet une Commission Locale d’Information et de Surveillance (CLIS) ; aucune réponse ne nous est parvenue sauf de la part du Préfet de Seine-Saint-Denis assurant – à tort – que les CLIS ne concernent que la surveillance des centres de traitement de déchets industriels. En fait, elles peuvent concerner les centres de traitement de tous types de déchets, les centres de production énergétique, les centres de stockage de gaz et les sites pollués en cours de réhabilitation puisque Robin des Bois est membre de la CLIS de la mine d’amiante de Canari en Corse.
Concours pour l’appellation du Grand Stade : propositions de Robin des Bois
Le stade du goudron
40 000 tonnes de goudron ont été excavées du site et incinérées dans des conditions médiocres, y compris dans des cimenteries. Le goudron avait été oublié par Gaz de France depuis la fermeture de l’usine à gaz du Cornillon en 1957. Le goudron, sous-produit fatal de la distillation du charbon est nocif pour les nappes phréatiques.
Le stade du Megabombus ruderatus
Les cloaques de goudron étaient enfouis à partir de trois mètres de profondeur. La friche du Cornillon avait été recolonisée par des arbustes épineux et fruitiers. Selon André Pouvreaux, directeur du laboratoire de neurobiologie comparée des invertébrés, à Bures-sur-Yvette, le Mégabombus ruderatus, alias le “bourdon des friches”, insecte strictement protégé en Ile-de-France aurait pu être représenté sur la friche du Cornillon. Son rôle pollinisateur est utile aux vergers de la banlieue Nord de Paris. Malgré les assurances de Mr. François Kosciusko-Morizet, aucun inventaire faune-flore n’a été réalisé sur le site. Les bulldozers sont arrivés avant les naturalistes, au mépris total de la loi.
Saint-Denis : le scandale du Grand Stade
Action en cours
8 mois après la décision de construire le stade de la future coupe du monde de football sur le site du Cornillon à Saint-Denis, aucune alternative n’a été offerte aux personnes et aux familles résidant sur la friche.
Dès le 19 octobre 1993, Robin des Bois exigeait une étude de pollution du sous-sol des 30 hectares où était implantée jusqu’en 1970 l’une des plus importantes usines à gaz et distilleries de goudron de la région parisienne. En plus de cette étude d’impact écologique, nous demandions une étude d’impact social et la prise en compte des intérêts des occupants du terrain du Cornillon.
Saint-Denis : le stade pataugaz
Même s’ils semblent ignorés par Madame le Ministre de la Jeunesse et des Sports, les dangers multiples des reconversions des sites d’usines à gaz sont connus en Europe depuis plus de 10 ans. En 1981, un rapport des laboratoires Harwell présenté au gouvernement anglais sous le titre “Problèmes soulevés par les usines à gaz et les sites analogues” dénonçait la présence, dans ces sous-sols industriels, de composés arséniés, cyanurés, benzéniques, dissimulés dans des canalisations et des réservoirs non répertoriés sur les plans.
Saint-Denis : un grand stade sur un terrain miné ?
La Baule – 21 et 22 Septembre 1993
Contribution de Robin des Bois aux 2ème Assises Nationales des Déchets Industriels
A Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, le site pressenti pour la construction du grand stade de la coupe du monde de football de 1998, est une friche industrielle où Gaz de France exploitait jusqu’en 1950 une des usines à gaz les plus importantes de l’agglomération parisienne.
A Nantes, en décembre 1990, le chantier de construction d’un immeuble résidentiel a fait une découverte d’archéologie industrielle, encombrante et fort coûteuse. L’une des premières pelleteuses arrivées sur le site plongeait son godet dans des cuves dont la présence avait été oubliée et qui contenaient des résidus de distillation de la houille, matière première des usines à gaz de la première moitié du siècle.