Communiqué n°1
Commission Baleinière Internationale
21-25 juin 2010 Agadir – Maroc
La 62ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale se tient à Agadir du 21 au 25 juin. Elle devrait se prononcer sur un faux-semblant de compromis dadaïste et hypocrite qui pendant 10 ans entérinerait les chasses japonaise, norvégienne et islandaise, de l’Arctique à l’Antarctique. Ce document, fruit hybride d’une concertation entre quelques Etats membres de la CBI, cite parmi les espèces-cibles les rorquals communs, les rorquals de Minke, les baleines à bosse, les baleines franches, les rorquals de Bryde, les rorquals de Sei et les cachalots. Bien sûr, la reprise de la chasse sera labellisée et certifiée par la présence d’observateurs embarqués sur les bateaux-abattoirs. Ils ne seront pas bénévoles. Leur salaire officiel sera à la charge de la CBI et les pays européens membres verraient leurs cotisations cumulées passer de 800.000 à 1.500.000 euros par an. Des efforts seront aussi déployés et financés pour que les baleines ne soient pas au moment de leur capture et de leur achèvement exposées à des souffrances inutiles. Tout sera organisé pour que le bien être des baleines soit assuré quand elles seront harponnées.
Experts en géométrie de la quadrature du cercle, les auteurs du rapport final dénient à cette résurgence le titre de chasse commerciale et refusent en même temps de réaffirmer l’interdiction du commerce transfrontière de la viande de baleines ainsi chassées. Que chacun se rassure, le moratoire entré en vigueur en 1986 serait maintenu. Ce n’est plus de la langue de bois, c’est de la liqueur distillée par les spin doctors de la communication et de la manipulation globales ; la version salée du chef d’œuvre d’Orwell, « La ferme des animaux ».
Au delà de cette décennie de mise en bouche, les appétits s’aiguisent et la Corée du Sud revendique déjà sa contribution à la curée.
Devant cette menace, l’Union Européenne, infiltrée par le Danemark, sollicitée par l’Islande et pieds et poings liés par la Norvège, trois pays favorables à la chasse baleinière, n’a pas encore de position claire, comme à son habitude du reste quand il s’agit de porter haut et clair une voix commune utile à la biodiversité. Il faut donc compter sur les avocats des baleines comme l’Australie ou Monaco pour dire non à cette chimère et sur la voix de chacun des Etats membres de l’Union Européenne. La France détentrice et gestionnaire du 2ème domaine maritime mondial et co-responsable de l’avenir de tous les cétacés a son mot à dire. Ce mot doit être non.
Rappel: Robin des Bois, observateur à la CBI depuis 1986, a publié en juin 2009 un rapport sur les contributions positives des baleines aux écosystèmes marins : « De l’utilité des baleines n°1 ». Une deuxième édition amendée en avril 2010 est disponible sur https://robindesbois.org/dossiers/de_l_utilite_des_baleines_1.pdf
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