Pollutions et trafics

Les déchets produits en Europe et aux Etats-Unis et exportés par voie maritime dans des pays incapables de les stocker ont tracé la ligne directrice de Robin des Bois sur la gestion des déchets : proximité, responsabilité et solidarité. En vertu de ces trois principes, Robin des Bois ne s’oppose pas systématiquement à l’ouverture de lieux de stockage ou de traitement des déchets. Aujourd’hui, le trafic de déchets s’organise autour de directives européennes et de conventions internationales statiques, faciles à détourner et à interprétations multiples. Les déchets électroniques et d’autres ex-produits de consommation et de bien être « à recycler » prennent la fuite.

Traf ment gravement

28 juin 2010

Objet : procès Trafigura/Probo Koala à Amsterdam

A la barre du tribunal d’Amsterdam, Trafigura est aussi manipulateur qu’à la barre du Probo Koala. Tous les dommages du raffinage en mer du naphta hyper soufré de Pemex* et tous les risques sanitaires des déchets de désulfuration ne seraient qu’un « mythe » colporté par les écologistes, les journalistes et les politiques : « Il n’a pas été prouvé que les évènements de Côte d’Ivoire [la dispersion des déchets du Probo Koala à Abidjan] aient nuit à la santé des populations ni même qu’ils aient été en capacité de le faire » a déclaré d’entrée dans sa plaidoirie l’avocat de Trafigura.

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Le Probo Koala à la barre

31 mai 2010

Entre le 2 et le 5 juillet 2006 dans le port d’Amsterdam, le tanker Probo Koala a déchargé, puis avec l’aval des autorités néerlandaises, rechargé ses déchets chimiques. Après avoir transité par l’Estonie, ils ont été abandonnés à Abidjan, Côte d’Ivoire, en août 2006.

Demain, mardi 1er juin 2010 s’ouvre aux Pays-Bas un procès visant à établir les responsabilités de chacun dans les faits commis à Amsterdam. Naeem Ahmed, dit Skipper, instigateur du concept de raffinerie flottante et planificateur pour Trafigura de l’escale du Probo Koala à Amsterdam devrait s’expliquer le 9 juin de même que Sergueï Chertov, commandant ukrainien et laconique. Lors d’un premier procès, la société Amsterdam Port Services initialement chargée de traiter les déchets a été condamnée à 450.000 euros d’amende et son dirigeant à 240 heures de travaux d’intérêt général dont la moitié avec sursis ; ils vont à nouveau comparaître. Trafigura ne risque rien au regard du désastre d’Abidjan : au maximum, une amende de 1,34 million d’euros.

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Probo Koala, le livre

19 mai 2010

Probo Koala, le livre

Un bateau insaisissable se moque des Etats dans le monde entier. Il se faufile grâce aux faiblesses des uns et aux complicités des autres, manipulé par une tribu qui recycle en or les bas-fonds des stockages pétroliers. Cet éternel fugitif a semé la mort et la panique en débarquant 500 tonnes de déchets à Abidjan, Côte d’Ivoire.

L’histoire vraie du Probo Koala se vit comme une chronique sociale, un roman policier et un exemple édifiant des délires de la mondialisation.

Au centre de la toile d’araignée, Trafigura, dernier avatar d’une dynastie de traders du pétrole, des métaux et des minerais, dirige ses bateaux fantômes avec beaucoup de créativité et une bonne dose d’adrénaline.

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Probo Koala : Plainte contre les Pays-Bas et l’Estonie

6 avril 2010

Communiqué commun avec l’association Sherpa

Les associations SHERPA et ROBIN DES BOIS annoncent le dépôt d’une plainte auprès de la Commission Européenne à l’encontre des Pays-Bas et de l’Estonie stigmatisant les manquements de ces États concernant le traitement des déchets toxiques du Probo Koala.

Rappelons que ces manquements ont conduit au déversement illégal en août 2006 de plus de 500m3 de déchets hautement toxiques qui ont entraîné le décès d’au moins 16 personnes, l’intoxication de plus de 100 000 habitants et un préjudice environnemental majeur à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.

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La Guadeloupe malade de ses déchets sanitaires

2 nov. 2009

Depuis le début de l’année, les déchets hospitaliers s’entassent près de l’ancien incinérateur de Baie-Mahault. Il s’agit de déchets infectieux, poches de sang, seringues, déchets de traitements des 21 établissements de soin. Des déchets anatomiques résultant d’opérations ou d’amputations sont stockés dans des vieux réfrigérateurs. Cette décharge sauvage près de la mangrove est envahie par les nuisibles. Elle est évaluée à plus de 600 tonnes. Les déchets sont régulièrement incendiés à 50m des premières habitations. Les émanations provoquent un flux de dioxines important. Les emballages se détériorent et se délitent.

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Probo Koala 3 ans après, c’est toujours la cote d’alerte en Côte d’Ivoire

19 août 2009

Oui, dans la phase d’urgence 9.300 tonnes de terres polluées par les déchets du Probo Koala ont été récupérées par le groupe français Trédi entre septembre et décembre 2006 puis incinérées dans l’usine spécialisée de Salaise dans la vallée du Rhône.
Mais malgré l’accord passé en février 2007 entre l’Etat ivoirien et l’affréteur du Probo Koala s’engageant à payer les frais de dépollution, la deuxième phase de retour à la normale est restée en rade d’Abidjan. Il reste environ 3.000 tonnes de terres polluées.

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Le Probo Koala, 2 ans après

19 août 2008

Le Probo Koala, armateur grec, pavillon Panama, affrété par Trafigura (société franco-helveto-anglo-hellénique) a déchargé à Abidjan, Côte d’Ivoire, il y a deux ans, environ 500 tonnes de résidus d’exploitation contenant du mercaptan et du soufre qui ont ensuite été dispersés dans une quinzaine de lieux publics autour de la capitale ivoirienne. Le bilan initial a fait état de 10 morts et de plusieurs centaines d’intoxiqués.

Le Probo Koala, navire du type OBO -Ore, Bulk, Oil- était utilisé par l’affréteur Trafigura comme une installation de désulfuration d’essence. Cette opération d’épuration sous-produit des déchets d’exploitation toxiques. Le Probo Koala se livrait à ce type d’opération en route et lors d’escales prolongées en face de Gibraltar (Royaume-Uni). Depuis l’affaire du Probo Koala, ni l’Union Européenne, ni l’Organisation Maritime Internationale n’ont interdit ce genre de raffinage maritime sur l’ensemble des navires ou à bord des navires appartenant à des armateurs européens. De même, aucune clarification n’est intervenue sur la gestion de ces résidus spécifiques d’exploitation.

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La réplique d’un fiasco du recyclage

6 juin 2008

Loire Atlantique, Rambouillet, Haute-Savoie

Ce communiqué prolonge celui du 25 janvier 2005 ; en avril 2005, le directeur du CEDRE (Compagnie Européenne De Recyclage Electronique) à Issé en Loire-Atlantique répondait à un appel d’offres du Syndicat Intercommunal et de Valorisation (SITREVA) de Rambouillet regroupant plus de 180 communes. Le SITREVA souhaitait trouver une solution propre pour le traitement de 450 t de Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE). Ce trésor toxique surtout en cas d’incendie avait été accumulé, avec d’autres passifs, par la structure antérieure au SITREVA, le Syndicat Mixte Intercommunal du projet Iris (SYMIRIS). Les DEEE étaient entassés dans une ex-usine de charcuterie.

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Déchets : la filière Europe-Afrique

24 déc. 2007

Déchets : la filière Europe-Afrique

La tempête lève un voile. Sur le pont du Krokus gisent désarrimés et en instance de rupture des camions-poubelles, des camions accidentés, des camions CO2, des remorques éventrées d’où s’échappent des cargaisons entières de pneus usagés, de déchets de garages, et de gros blanc électroménager de la famille des DEEE (Déchets d’Equipement Electrique et Electronique).

Les exportateurs européens en accord avec les opérateurs portuaires et les armateurs utilisent les camions vétustes en guise de conteneurs maritimes. Les pneus sont douteux, les camions sont polluants et accidentogènes, les DEEE non garantis – ils ne sont d’ailleurs pas étouffés par les suremballages, au moins 20% d’’entre eux contiennent des PCB – mais en Afrique c’est bien connu ça peut toujours servir.

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Lettre ouverte à Mel Gibson

28 sept. 2007

mel-gibson

Cher Mel Gibson,

Nous avons lu dans l’article du Lloyd’s List daté du 12 septembre 2007 «From Carbon footprints to CO2 Ship blueprints» que vous apportiez ouvertement votre soutien au projet de conception d’un navire deux fois plus grand qu’un vraquier “capesize” (100-160.000 tpl) afin de transporter du dioxyde de carbone (CO2). « Le directeur de BW Shipping, Andreas Sohmen-Pao, révèle ses ambitions « vertes » et a trouvé un allié en l’acteur Mel Gibson ». L’objectif est d’utiliser le CO2 pour rendre les champs de pétrole et de gaz plus productifs par la technique de récupération renforcée. Plus de 40 millions de tonnes de CO2 sont utilisés en moyenne chaque année aux Etats-Unis pour récupérer le pétrole avec cette technique. La plupart de ce CO2 provient de réservoirs naturels de profondeur alors que 5% sont produits industriellement. Une partie du CO2 utilisé pour la récupération renforcée est stockée dans les puits d’hydrocarbures d’où ils s’echappent à moyen terme, à l’exception du projet pilote de Weyburn au Canada où le CO2 est recapturé et ré-injecté pour une séquestration permanente.

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