La Vendée autour du Globe
Désarmée à Lorient, La Vendée appartient à la Compagnie Yeu Continent et au Conseil Général de Vendée. Construite en 1969, elle a servi jusqu’à fin 2005 à transporter des passagers et des marchandises entre Fromentine et Port-Joinville sur l’Ile d’Yeu. La Vendée n’a plus aucun certificat de navigation. Ses moteurs sont d’origine. La coque est usée. Les membrures sont visibles. « Pour permettre d’assurer des liaisons plus sûres », le Conseil Général de Vendée l’a remplacée par le Pont d’Yeu.
Le Probo Koala, 2 ans après
Le Probo Koala, armateur grec, pavillon Panama, affrété par Trafigura (société franco-helveto-anglo-hellénique) a déchargé à Abidjan, Côte d’Ivoire, il y a deux ans, environ 500 tonnes de résidus d’exploitation contenant du mercaptan et du soufre qui ont ensuite été dispersés dans une quinzaine de lieux publics autour de la capitale ivoirienne. Le bilan initial a fait état de 10 morts et de plusieurs centaines d’intoxiqués. |
Le Probo Koala, navire du type OBO -Ore, Bulk, Oil- était utilisé par l’affréteur Trafigura comme une installation de désulfuration d’essence. Cette opération d’épuration sous-produit des déchets d’exploitation toxiques. Le Probo Koala se livrait à ce type d’opération en route et lors d’escales prolongées en face de Gibraltar (Royaume-Uni). Depuis l’affaire du Probo Koala, ni l’Union Européenne, ni l’Organisation Maritime Internationale n’ont interdit ce genre de raffinage maritime sur l’ensemble des navires ou à bord des navires appartenant à des armateurs européens. De même, aucune clarification n’est intervenue sur la gestion de ces résidus spécifiques d’exploitation.
Plutonium Transmanche
Un arrivage de plutonium retraité au Royaume-Uni est attendu dans le port commercial de Cherbourg. Ce premier voyage est partie d’un contrat global initial portant sur « quelques centaines de tonnes ». Le plutonium est utilisé dans des combustibles de réacteurs nucléaires civils et il peut aussi être utilisé avec un réel taux d’efficacité dans les armes de destruction massive. L’épandage ou même l’immersion provisoire de plutonium au fond de la mer de la Manche suite à un attentat ou à un accident survenus au navire porteur jetteraient toute l’Europe du Nord dans une crise sociale, économique et écologique importante et durable.
Plutonium, échange avec le Haut Comité
Après le communiqué du 17 mars intitulé “Quelle transparence sur le plutonium ?”, des contacts ont été noués entre le président du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire et le président de l’association Robin des Bois.
Le plutonium viendra-t-il en carrosse ?
L’absence d’information sur le transfert de plutonium depuis la Grande-Bretagne jusqu’en France a été consolidée par AREVA et l’Autorité de Sûreté Nucléaire lors de la dernière réunion de la Commission Spéciale et Permanente d’Information de la Hague qui s’est tenue hier à Cherbourg.
L’industriel et son contrôleur se réfugient dernière des clauses de confidentialité commerciale et de secret industriel. Cette posture n’est pas admissible quand il s’agit de plutonium, une matière stratégique, dangereuse, diplomatique, à triple usage civil, militaire et terroriste, qui nourrit dans le monde entier des tensions politiques.
Quelle transparence sur le plutonium ?
Objet: transport de plutonium de l’Angleterre vers la France
La loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire inclut les transports et prétend garantir le droit du public à une information fiable et accessible.
A cet effet, l’article 23 prévoit la création d’un “Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire”. Cette instance a été formée par décret paru au Journal Officiel le 28 février 2008. L’association Robin des Bois en est membre, représentée par son président. Robin des Bois redoute déjà que ce Haut Comité ne soit qu’une structure de plus, archaïque, désargentée et incapable de prendre connaissance et d’émettre des avis en temps voulu.
La France dilapide le patrimoine maritime
A la suite d’un deuxième appel d’offres international – le premier avait été suspendu à la demande de Robin des Bois (*) – la France a vendu à un chantier naval des Bahamas son dock flottant de 310 m de long et 54 m de large, capable d’accueillir pour réparation ou maintenance des navires de commerce de grande taille.
Y en a mare* !
Plusieurs cargos en mauvais état sont tombés en avarie totale de machines dans la mer de la Manche depuis le début de l’année, exposant les équipages, les sauveteurs, les marins pêcheurs et l’environnement à des risques inutiles.
Par temps calme, les machines tombent en panne et les réparations se font tant bien que mal avec les moyens du bord et une sécurité minimale. Par gros temps, les cargaisons se désarriment et tombent à la mer, les navires en panne dérivent, gîtent et chavirent.
Déchets : la filière Europe-Afrique
La tempête lève un voile. Sur le pont du Krokus gisent désarrimés et en instance de rupture des camions-poubelles, des camions accidentés, des camions CO2, des remorques éventrées d’où s’échappent des cargaisons entières de pneus usagés, de déchets de garages, et de gros blanc électroménager de la famille des DEEE (Déchets d’Equipement Electrique et Electronique).
A venir : une marée noire en Antarctique
Le naufrage de l’Explorer près de la péninsule antarctique montre une fois de plus le danger du tourisme de masse et de la navigation au Pôle Sud. Il est déplorable qu’un navire battant pavillon libérien, construit en 1969 ait pu en été austral 2007 trimbaler 91 touristes, 9 responsables d’expédition et 54 membres d’équipage en majorité philippins. Ça fait beaucoup de monde sur un navire de 72 m de long.
En 1989, le Bahia Paraiso, un navire argentin a lui aussi coulé au large de la péninsule antarctique. Deux ans après le naufrage, l’Argentine avec le soutien technique de la compagnie de sauvetage Smit a pompé 150 t de carburant résiduel à l’intérieur de l’épave. Une équipe interdisciplinaire de scientifiques a évalué sur le long terme les conséquences de la marée noire sur l’écosystème marin local, sur les sites de reproduction d’oiseaux de mer et sur l’habitat des phoques et des manchots-Adélie. Sept ans après la marée noire, deux espèces d’oiseaux étaient considérées comme n’ayant pas recouvré leur niveau de référence. Aujourd’hui encore des irisations s’échappent du Bahia Paraiso.