L’Etat français renforce sa présence dans l’Océan Indien
Une vieillotte vedette à passagers immobilisée à Cherbourg depuis plusieurs années s’apprête, après un toilettage et quelques coups de peinture, à rejoindre par ses propres moyens et avec un équipage de 6 hommes le canal de Mozambique et les Comores.
L’Alizés, qui sera bientôt rebaptisé Tratringa III, vient d’être racheté dans des conditions non connues par un armateur comorien peu apprécié par les Affaires Maritimes du territoire français de Mayotte qui ont constaté à plusieurs reprises sur la flotte de Mr Camille Boudra et en particulier sur le Tratringa II “de nombreuses et graves défaillances et ce malgré les prescriptions notifiées par l’inspecteur de sécurité des navires à l’armateur”.
Un dock flottant qui tombe à pic
Par l’intermédiaire d’un appel d’offres international qui sera clos le 1er mars 2006, le Port Autonome du Havre (PAH) s’apprête à se séparer d’un dock flottant de 310 m de long.
Pour le PAH, ” le dock flottant n’a plus de raison d’être “. Très vite dit. Inauguré en 1981 et financé par l’argent public, c’est un outil polyvalent de maintenance, de transformation, de réparations d’urgences, voire de démolition ou de désamiantage des navires.
Alors que le Port Autonome du Havre s’apprête (en présence du Président de la République) à inaugurer Port 2000, supposé ouvrir une nouvelle ère pour le trafic maritime dans l’estuaire de la Seine, la disparition de cet outil appauvrirait encore plus les conditions actuelles de la sécurité maritime dans la Manche et l’estuaire de la Seine.
Car ferries: + de 21.000 morts en 20 ans
Après le naufrage du Al Salam Boccaccio 98, l’association Robin des Bois présente la liste des principales pertes de car ferries et bacs à passagers dans le monde entre 1986 et 2005.
Cet historique a été réalisé à l’occasion de la vente aux enchères du car ferry le Medocain en mai 2005 à Bordeaux. Il était destiné à dissuader les Affaires Maritimes et le Ministère des Transports d’autoriser la vente à l’étranger du vieux car ferry susceptible d’être transformé et surexploité. Il ressort de notre historique qu’entre 1986 et 2005, plus de 21.000 passagers sont morts après des naufrages de car ferries et de bacs.
Les cachotteries du Saruna
Le cargo roumano-panaméen est arrivé le 10 janvier en rade de Cherbourg, en provenance de La Corogne en Espagne.
Le Saruna a demandé l’asile à Cherbourg suite à des problèmes mécaniques, avant d’y être immobilisé par les Affaires Maritimes pour des déficiences diverses et répétées dans plusieurs ports européens. Cette immobilisation a été furtive et allégée au regard de la gravité des défauts constatés ou suspectés touchant en particulier aux systèmes de propulsion et à l’intégrité de la coque.
Klein Familie
Aujourd’hui 20 janvier, le Sichem Pandora est toujours consigné à Dunkerque, 15 jours après la collision avec le bateau de pêche de Cherbourg. Après l’éperonnage du Cistude , (port d’attache Les-Sables-d’Olonne. 4 marins morts) par le Bow Eagle le 25 août 2002, Robin des Bois avait en temps réel demandé le déroutement du navire norvégien dans un port français. Une requête à laquelle il avait été accédé seulement en partie puisque le Bow Eagle a été immobilisé au large de Dunkerque et qu’il est reparti quelques heures après, le temps de l’exploration succincte des parties émergées de la coque et des interrogatoires expéditifs de chacun des membres de l’équipage.
Lettre ouverte. Collision sur la Loire
Objet : l’estuaire de la Loire et les risques industriels
Destinataires :
Madame la Ministre de l’Ecologie
Monsieur le Ministre des Transports
Madame, Monsieur,
Les faibles capacités d’anticipation, de réaction et d’évaluation des autorités portuaires et locales après la collision entre 2 bateaux transportant du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) dans le port de Donges soulèvent des questions primordiales pour la sécurité des populations.
Sécurité maritime: danger imminent
6 ans après le naufrage de l’Erika (12 décembre 1999), et 3 ans après celui du Prestige (13 novembre 2002), le littoral de la France se retrouve dépourvu de remorqueurs modernes de sauvetage et d’assistance, aptes à tracter des porte-conteneurs et des navires à passagers de plus en plus gros, à travailler en milieu chimique, à mettre en oeuvre des moyens importants de lutte contre les incendies et à filer à plus de 16 noeuds par force 7.
Affaires Maritimes ou business
Le journal national Aujourd’hui évoquait samedi 28 mai la prochaine vente aux enchères du Médocain. Citant un bateau en parfait état dont plusieurs milliers de touristes et autres usagers gardent un souvenir tendre, le journal précisait -seule information vraie- que le Médocain a été construit en 1968.
Le Médocain, construit donc en 1968 par les ateliers et chantiers de France-Gironde était conçu en tant que bac pour le passage d’eau entre Royan et la Pointe de Grave. Sa capacité initiale était de 266 places. Son armateur était le Conseil Général de Gironde jusqu’en mai 2004 où il a été vendu dans des conditions inconnues à la division “transport fluvial” d’un transporteur routier, Bull Services, installé à Villenave d’Ornon.
La directive RIFstein
L’Assemblée Nationale examine cette semaine en 1ère lecture un projet de loi spécifique visant à autoriser les armateurs à employer des marins étrangers sur les navires de commerce français et sur certains paquebots et navires de plaisance.
Le projet de Registre International Français (RIF) permettrait à des navires battant pavillon français de protéger l’illusion nationale et les intérêts des armateurs, tout en employant des marins du tiers-Monde ou du tiers-Europe. Le RIF est une sorte de délocalisation intérieure qui pourrait, pourquoi pas, s’appliquer aux usines et à des activités de service implantées en France. C’est la déclinaison marine de la Directive Bolkenstein.
Une petite affaire poisseuse entre Européens
Sujet: bateaux sous-normes
Un navire fantôme détenu dans le port de commerce de Cherbourg s’est enfui le mardi 7 décembre à 19 h, en direction de l’Europe du Nord. Immobilisé dans le cadre du Mémorandum de Paris, le Sunbeam n’était pas surveillé et a rejoint le club assez fermé des bateaux en cavale apparemment recherchés par les autorités portuaires des pays-membres, soit tous les pays européens plus le Canada, la Croatie, la Norvège, l’Islande et la Fédération de Russie; ce qui n’a pas empêché le Sunbeam de toucher Zeebrugge, après son escapade de Cherbourg, et d’en repartir sans encombres.