Le contre-sommet des éléphants
A Johannesburg, le développement durable de la chasse à l’éléphant d’Afrique (Loxodonda africana) est un des sujets des couloirs officiels. La tâche est vitale d’après les autorités d’Afrique australe. Il s’agit de convaincre les délégations internationales de consolider la reprise du commerce international de l’ivoire amorcée en 1997 au Zimbabwe lors de la 10ème réunion plénière de la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction). La prochaine réunion plénière de la CITES se tiendra en novembre au Chili.
Les éléphants ne sont pas des animaux politiques
Selon un député-louveteau, les éléphants sont “des gros animaux”. Certes, il n’y a là rien à redire, mais ce connaisseur flou de la faune africaine ajoute qu’ils “se battent entre eux”, qu’ils “sont immobiles” et qu’ils “bouchent l’horizon”.
En vérité les éléphants sont sociables, solidaires et passent beaucoup de temps à l’apprentissage des jeunes. D’eux-mêmes, les vieux sujets se mettent souvent en retrait quand ils ne peuvent plus apporter de contribution positive à l’organisation du troupeau. Les éléphants sont très mobiles, éternels migrateurs, transfrontaliers et même transcourants quand il s’agit par exemple de traverser le Zambèze.
La mer dépecée
Après quelques semaines de Secrétariat d’Etat à la Mer , lieu exclusif et unitaire où les doléances et les réflexions relatives au patrimoine maritime de la France et de l’humanité auraient pu converger, le gouvernement s’est promptement retiré de sa veille sur les océans, le cordon littoral, les bateaux poubelles… La mer qui submerge les 3/4 de la Terre se retrouve donc coincée entre le Logement, les Affaires rurales, et les Directions Départementales de l’Equipement; au lieu d’une politique même embryonnaire sur les enjeux de la mer, vont se perpétuer les bricolages, les petits conflits de compétences et les abus d’incompétence et d’indisponibilité.
La CBI étouffe, les baleines souffrent!
La Commission Baleinière Internationale est malade selon les uns, moribonde selon les autres. Luttes d’influences paralytiques, comportements itératifs, confusions et métastases politico-procédurières, délires et crises de mauvaise foi, tels sont quelques-uns des principaux symptômes.
Le Japon, l’un des plus sûrs prédateurs des mers et des forêts du monde fait de l’accès des pays pauvres au droit de chasse des baleines un enjeu majeur du développement durable et de la survie des générations futures.
Un autre regard sur les baleines
Lundi prochain s’ouvre à Shimonoseki la 54ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale (CBI). Fidèle à son obsession et à sa nostalgie, le Japon y remet la pression et a dressé près de l’aquarium de la ville une statue de baleine bleue en hommage à la gent baleinière et à la manne alimentaire qu’elle offre à l’humanité. Il est estimé qu’en 1940 les baleines bleues étaient entre 300 000 et 350 000. En 2002, et malgré une interdiction de la chasse mise en oeuvre en 1967 sur l’océan mondial, les baleines bleues ne sont plus que 2000 à 3000. La statue de Shimonoseki résonne comme un mémorial. A force de finir dans les assiettes il y a un demi-siècle, les baleines bleues ne sont pas encore assurées d’échapper à l’extinction. Année après année, il se révèle pourtant grâce aux recherches et observations océanographiques que les baleines sont beaucoup plus utiles en mer qu’à table.
La pêche aux subventhons
L’interdiction des filets maillants dérivants, utilisés par les pêcheurs de l’Ile d’Yeu et bretons, pour la pêche au thon germon dans l’océan atlantique, est un contresens. Votée en 1998 par la quasi-unanimité des ministres de l’Agriculture et de la Pêche de l’Union Européenne, elle était simplement destinée à donner des lauriers à l’opinion publique et à la mouvance écologiste, et des motifs de satisfaction à l’industrie de la pêche espagnole.
La galère des moutons irlandais
Les 274 moutons arrivés au Tréport dans la nuit du 16 au 17 février 2002 sont toujours confinés à bord du Khalifeh 1 . Le consignataire du navire a reçu la notification de pourvoir à l'abreuvement et à l'alimentation du troupeau. Les animaux sont refoulés du territoire français à cause de documents douteux et incomplets, selon la Direction des Services Vétérinaires de Seine-Maritime. Ils sont originaires d'Irlande. Les autorités irlandaises auraient accepté le retour du cheptel.
Miam Miam le caviar !
“Vue par Jean-Paul Goude” pour les Galeries Lafayette, Laetitia Casta baigne dans le cristal et sème des grains de caviar à coup de grosse cuillère. Cet accident du mauvais goût invite au nouveau marché que lance le grand magasin parisien quelques semaines avant les fêtes de fin d’année.
Au centre du “ parcours des sens ” trône en effet le barnum du caviar avec des œufs d’esturgeons de la mer Caspienne de 13.000 à 28.000 francs le kilo. Ses animateurs ne semblent avoir jamais entendu parler de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – CITES -, ni de l’inscription de l’esturgeon à l’annexe II de cette Convention. Le numéro des permis d’importation n’est pas visible sur les boîtes.
Les baleines en eaux troubles
La 53 ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale -CBI- se terminera demain à Londres. Retenu à Bonn dans le cadre de la finalisation du protocole de Kyoto, le haut fonctionnaire responsable de la délégation française ne sera finalement pas du tout venu. Sans directives, le reliquat de la délégation aura opté pour le profil très bas, lâchant notamment la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Allemagne et Monaco dans la défense des grands cétacés. Historiquement, la France a été un pays baleinier notoire et un leader épisodique dans la protection des baleines. Elle a notamment proposé le sanctuaire dans l’Océan Austral approuvé en 1994 par la CBI. En 2001, la France n’a parrainé que deux résolutions, n’en aura proposé aucune et ne s’est portée volontaire pour aucun groupe de travail. Pourtant, la préparation de la prochaine réunion qui se tiendra au Japon est cruciale pour l’avenir des grands cétacés, d’autant que des pays africains francophones pourraient à l’image de la Guinée renforcer le camp des chasseurs de baleines.
Les baleines sur le pas de tir
La 53ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale -CBI- se tient à Londres du 23 au 27 juillet 2001. Sur l’océan, plus de mille baleines sont officiellement chassées chaque année par la Norvège et le Japon, et sur le tapis vert, elles perdent aussi du terrain. Comme d’autres pays protecteurs, la France mollit et attend de voir où le vent va la pousser. Le responsable de la délégation française, membre du Ministère des Affaires Etrangères, est retenu à Bonn par le marathon de Kyoto; il arrivera à Londres en cours de session. L’Islande qui souhaite réadhérer à la CBI en introduisant immédiatement une objection à l’interdiction de la chasse commerciale, et la Guinée, alliée du Japon, sont elles bien là, comme à Bonn. Le golfe de Guinée abrite des cachalots, des baleines à bosse et des rorquals de Bryde. Jusque dans les années 60, des stations baleinières étaient en activité au Gabon et à Sao Tomé. La conjoncture est donc grave pour l’ensemble des baleines mondiales, d’autant que la prochaine réunion de la CBI se tiendra au Japon. Robin des Bois est observateur à la CBI depuis 1988 et a fait en ouverture de cette 53ème session la déclaration suivante.