76 : la déréliction industrielle de la zone
La démolition brutale et non sélective de l’usine de la Grande Paroisse à Grand-Couronne s’est traduite le 10 octobre par un incendie dont le panache s’est ajouté aux pollutions pathologiques de l’atmosphère de la vallée de la Seine.
Une pollution peut en cacher une autre. En 1993, la 1ère phase de démolition avait été suspendue suite au déclenchement d’un portique de radioactivité chez un récupérateur de métaux de la région parisienne, au moment où il recevait des pièces en provenance d’une usine analogue à celle de Grand-Couronne. Au fil du temps, des tartres radioactifs (uranium / radium / thorium) se sont accumulés dans les cuves et canalisations des ateliers de concentration d’acide phosphorique à partir de phosphates naturellement uranifères.
On pollue et on s’en va
Les Cellatex ont fait des émules. Ils ont fait aussi leur chemin. Désormais, ouvriers et ouvrières manipulent les matières dangereuses et font des chantages au bord des rivières. La Chiers dans les Ardennes et en Meurthe-et-Moselle, avec Cellatex et Daewoo, la Deûle dans le Nord, avec Metaleurop et Coventry, sont les plus touchées.
La Moselle est aussi sous le feu des projecteurs sociaux. Les rivières et plans d’eau des Vosges sont déjà pollués par des déversements plus ou moins accidentels d’hydrocarbures, de teintures, de produits de traitement du bois, de déchets agricoles générés par de mauvaises pratiques et un mauvais état général du tissu industriel. Après les tissages de Ramonchamp, cet été, c’est aujourd’hui la Blanchisserie et Teinturerie de Thaon-les-Vosges, qui menace l’affluent du Rhin.
On pollue et on s’en va
Les Cellatex ont fait des émules. Ils ont fait aussi leur chemin. Désormais, ouvriers et ouvrières manipulent les matières dangereuses et font des chantages au bord des rivières. La Chiers dans les Ardennes et en Meurthe-et-Moselle, avec Cellatex et Daewoo, la Deûle dans le Nord, avec Metaleurop et Coventry, sont les plus touchées.
La Moselle est aussi sous le feu des projecteurs sociaux. Les rivières et plans d’eau des Vosges sont déjà pollués par des déversements plus ou moins accidentels d’hydrocarbures, de teintures, de produits de traitement du bois, de déchets agricoles générés par de mauvaises pratiques et un mauvais état général du tissu industriel. Après les tissages de Ramonchamp, cet été, c’est aujourd’hui la Blanchisserie et Teinturerie de Thaon-les-Vosges, qui menace l’affluent du Rhin.
Metaleurop en pièces détachées
La vente aux enchères sur le site de Metaleurop Nord à Noyelles-Godault (22 et 23 octobre) est entachée de risques et d’illégalité.
La mise en vente d’unités de fabrication vétustes, polluées, non-conformes aux réglementations européennes, assortie de leur démantèlement et de leur remise en place dans des pays nécessairement lointains et mal encadrés en termes de réglementation et de prévention de la sécurité est un autre scandale social. Si la bonne affaire va jusqu’à son terme, des ouvriers étrangers, mal protégés sur le plan physique, sans suivi sanitaire ultérieur, participeraient aussi d’une manière indirecte à la dépollution du site.
Catastrophes écologiques à Saint-Malo, et ailleurs
Lors du remplacement d’une porte d’écluse du bassin principal du port de Saint-Malo fin août 2003, il a été constaté la perte d’environ 370 kg de mercure. Cette fuite de mercure dont on ne sait pas si elle a eu lieu pendant l’exploitation ou pendant les opérations de maintenance ou de remplacement est considérable. Elle n’aurait pas été connue du public si Robin des Bois alerté par des usagers du port n’était intervenu (*). Le bilan-matière tel que nous le connaissons aujourd’hui s’établit ainsi: 311 kg de mercure récupérés dans les 2 articulations de chacun des 2 vantaux formant la porte aval de l’écluse du bassin Vauban. La quantité initialement confinée dans l’ensemble du dispositif de la porte amont était de 680 kg. Plusieurs tonnes de sédiments pollués ont été récupérées à proximité de l’écluse. Rien ne garantit que la totalité des matériaux contaminés ait été sortie de l’eau. Une auréole périphérique de contamination a été délimitée et traitée elle aussi par extraction, puis dans une filière d’élimination. Le flou persiste sur les volumes exacts, et sur la nature de cette filière.
Catastrophes écologiques à Saint-Malo, et ailleurs
Lors du remplacement d’une porte d’écluse du bassin principal du port de Saint-Malo fin août 2003, il a été constaté la perte d’environ 370 kg de mercure. Cette fuite de mercure dont on ne sait pas si elle a eu lieu pendant l’exploitation ou pendant les opérations de maintenance ou de remplacement est considérable. Elle n’aurait pas été connue du public si Robin des Bois alerté par des usagers du port n’était intervenu (*). Le bilan-matière tel que nous le connaissons aujourd’hui s’établit ainsi: 311 kg de mercure récupérés dans les 2 articulations de chacun des 2 vantaux formant la porte aval de l’écluse du bassin Vauban. La quantité initialement confinée dans l’ensemble du dispositif de la porte amont était de 680 kg. Plusieurs tonnes de sédiments pollués ont été récupérées à proximité de l’écluse. Rien ne garantit que la totalité des matériaux contaminés ait été sortie de l’eau. Une auréole périphérique de contamination a été délimitée et traitée elle aussi par extraction, puis dans une filière d’élimination. Le flou persiste sur les volumes exacts, et sur la nature de cette filière.
La résidence naphtalène
C’est une première. Monsieur le Maire du Havre a posé cet été en compagnie d’astucieux promoteurs la 1ère pierre d’un programme résidentiel comprenant 514 logements et 130 studios universitaires. Plus de 1000 personnes vivront donc sur un site archi-pollué, recouvert d’une dalle de 20 cm de béton. Les garages seront au rez-de-chaussée, les “ jardins ” au 2ème niveau. Pas un seul arbre ne sera planté dans le sol, et aucune information sur les pollutions n’a été délivrée aux acquéreurs. “ Toutes les pollutions sont restées sur place. C’était prévu ” dit le chef de chantier. La dalle de béton tirant un trait sur un siècle d’hydrocarbures et de métaux toxiques va bientôt être coulée. Les travaux avancent à marche forcée. Les appartements doivent être livrés en juin 2004 ! Des prélèvements atmosphériques des composés organiques volatiles sont réalisés au dessus du site en face d’une maison de retraite dont les usagers n’ont rien à connaître.
La résidence naphtalène
C’est une première. Monsieur le Maire du Havre a posé cet été en compagnie d’astucieux promoteurs la 1ère pierre d’un programme résidentiel comprenant 514 logements et 130 studios universitaires. Plus de 1000 personnes vivront donc sur un site archi-pollué, recouvert d’une dalle de 20 cm de béton. Les garages seront au rez-de-chaussée, les “ jardins ” au 2ème niveau. Pas un seul arbre ne sera planté dans le sol, et aucune information sur les pollutions n’a été délivrée aux acquéreurs. “ Toutes les pollutions sont restées sur place. C’était prévu ” dit le chef de chantier. La dalle de béton tirant un trait sur un siècle d’hydrocarbures et de métaux toxiques va bientôt être coulée. Les travaux avancent à marche forcée. Les appartements doivent être livrés en juin 2004 ! Des prélèvements atmosphériques des composés organiques volatiles sont réalisés au dessus du site en face d’une maison de retraite dont les usagers n’ont rien à connaître.
Les casseroles de Pechiney
Cession, fusion, intégration, dissolution, liquidation sont des opportunités pour enfouir dans les mémoires et les substrats hydrogéologiques le passif environnemental issu d’activités industrielles historiques, dans un temps pas tout à fait fini où les décharges internes et gratuites permettaient d’épaissir la marge des bénéfices.
A ce jeu, Pechiney est orfèvre. Il a refilé à Rhodia et à la commune de Wattrelos (59) des terrils pollués qui relarguent jusqu’à 70 kg de chrome par jour dans un cours d’eau. Il laisse l’Etat, l’ADEME et l’Alsace se dépatouiller avec des déposantes et des migrations de rebuts de lindane, un pesticide persistant et interdit. Pechiney considère la Méditerranée comme sa décharge interne et y déverse, tant en Grèce qu’en baie de Cassis, les déchets de fabrication d’alumine. La fosse de Cassidaigne est stérilisée. Le “barrage des boues rouges” à Rousson (30), un thalweg obturé par un mur de 60 m de haut et rempli par Pechiney avec les résidus de son usine de Salindres maintenant désaffectée, est aujourd’hui sous la responsabilité de Rhodia.
Raves: le ministère plane
Le ministère de l’Intérieur estime que les organisateurs de rave-parties font preuve de sens des responsabilités. En tout cas, pas à Ivry-sur-Seine: arsenic, pyralène, plomb, cadmium, chrome, zinc, cuivre, hydrocarbures, dichloréthylène, trichloréthylène, tétrachloréthylène, un large choix de substances toxiques était disponible pendant la rave organisée dans la nuit du 13 au 14 septembre, clou de la Techno Parade parisienne.
Près de 3000 personnes y ont dansé sur un site industriel lourdement pollué, VULCAIN-INDUSTRIE, où elles ont été potentiellement exposées à l’inhalation des poussières de métaux toxiques déposées sur le sol et le bâti, et aux composés organiques volatils imprégnés dans les sols, de la surface jusqu’à 2,5 m de profondeur. Un feu de joie a été allumé sur le terrain, où “un impact important en hydrocarbures totaux a été mesuré sur plus de 50% des prélèvements de sols “, comme l’établit le diagnostic de pollution du site à la disposition de la Préfecture du Val-de-Marne depuis juin 2000. VULCAIN-INDUSTRIE figure à l’inventaire national des sites et sols pollués (BASOL) diffusé par le ministère de l’Ecologie, et accessible par internet. Des cuves et une salle des machines au sous-sol du bâtiment ayant accueilli la sono sont pleines d’un mélange eau-hydrocarbures-solvants halogénés, comme tout visiteur attentif peut le constater. Au-dessus de la tête des raveurs, des condensateurs contenant chacun plusieurs kilos de pyralène étaient visibles. Pourtant ni les organisateurs, ni Médecins du Monde présent pendant la rave, ni la Préfecture n’ont pensé aux risques générés par la pollution des emprises. En janvier 2003, Robin des Bois a averti la Préfecture des risques pour la santé publique que fait courir la pollution de la nappe phréatique polluée par les solvants et hydrocarbures relargués par le site.