Noyer le poison
De Dunkerque à Saint-Jean-de-Luz, de Banyuls à Menton, les rejets chroniques ou accidentels des ports, des activités industrielles et agricoles et des stations d’épuration polluent le littoral avec efficacité. Algues toxiques, métaux lourds, hydrocarbures, composés chlorés, bactéries fécales et macrodéchets naviguent vers les plages toute l’année. Mais chaque été, ils se diluent dans le flot de communication rassurant des ministères de l’Environnement, de la Santé et des labels. Pourtant, l’insalubrité du littoral est d’actualité, avec ou sans couche de fuel par-dessus ou par-dessous.
Noyer le poison
De Dunkerque à Saint-Jean-de-Luz, de Banyuls à Menton, les rejets chroniques ou accidentels des ports, des activités industrielles et agricoles et des stations d’épuration polluent le littoral avec efficacité. Algues toxiques, métaux lourds, hydrocarbures, composés chlorés, bactéries fécales et macrodéchets naviguent vers les plages toute l’année. Mais chaque été, ils se diluent dans le flot de communication rassurant des ministères de l’Environnement, de la Santé et des labels. Pourtant, l’insalubrité du littoral est d’actualité, avec ou sans couche de fuel par-dessus ou par-dessous.
L’Amoco Cadiz sur les bords de Seine
Le Havre
Après le naufrage de l’Erika, Robin des Bois a remis à jour plusieurs milliers de tonnes de déchets de l’Amoco Cadiz sur les rives de la Loire, diffusé une cartographie des sites de stockage des déchets des marées noires en Bretagne, et constaté que plusieurs de ces sites sont dangereux pour l’environnement. Le 28 février, le Premier Ministre a annoncé que 20 millions de francs allaient être consacrés à la surveillance et la mise en sécurité de stockages des déchets des marées noires antérieures.
Pour une mise en conformité des sites pollués par les déchets de toutes les marées noires
Objet: CIADT Nantes
Il se confirme donc que de nombreux dépôts sauvages ou non-contrôlés de déchets des naufrages du Torrey Canyon, du Boehlen, de l’Amoco Cadiz et du Tanio sont enfouis le long du littoral breton et constituent des risques de dégazages chroniques nuisibles à la salubrité publique et à l’environnement marin. La DRIRE-Bretagne confirme que la liste des stockages doit être réactualisée et que des actions prioritaires doivent être mises en oeuvre.
Il en est ainsi de l’île d’Er inscrite à l’inventaire des zones Natura 2000 et du site de Castel-Meur -propriété du Conservatoire du Littoral-, sur la commune de Plougrescant .
Les vieilles casseroles
Un inventaire des sites de stockage de déchets bruts ou traités consécutifs aux naufrages du Torrey Canyon, du Boehlen, de l’Amoco Cadiz et du Tanio a été effectué à la demande du groupe de travail national interministériel sur les sols et sous-sols pollués. Cet inventaire non diffusé regroupe plusieurs dizaines de sites oubliés par les municipalités, les agences immobilières, les offices du tourisme du Finistère et des Côtes d’Armor.
Dès la publication par Robin des Bois des premières informations, des maires ou responsable des communes sinistrées par l’Amoco Cadiz ont qualifié de balivernes les révélations de Robin des Bois et l’ont menacé sur les ondes régionales de poursuites judiciaires. Il s’avère en fait que la situation est plus grave que prévu.
Du Torrey Canyon à l’Erika
Robin des Bois prend acte de la fermeture et de la décontamination en Loire-Atlantique des sites intermédiaires de stockage des déchets de l’Erika. La vigilance reste de mise en ce qui concerne les infiltrations, suintements et nuisances olfactives résiduelles.
Une autre priorité est de veiller à la bonne gestion des sites “lourds” autorisés pour 6 mois, renouvelable une fois. Si au bout d’un an, les sites “lourds” de Paimboeuf, Donges (2 sites), Caudan près de Lorient et Fontenay-le-Comte en Vendée étaient toujours en place, ils devront faire l’objet d’une enquête publique.
Culture Celte et marées noires
Extraits du livret de l’album “Culture Celte” diffusé par Universal. 50% des profits seront reversés à Robin des Bois. Ces textes ont été rédigés par Robin des Bois.
UNE APPROCHE CITOYENNE
La première fois que Robin des Bois s’est confronté à une marée noire, c’était en 1989 dans le Prince William Sound en Alaska, un pays d’orques, de loutres et de saumons. Le terminal pétrolier de Port-Valdez paraissait sûr. D’ailleurs, les experts dans leurs études de risques en arrivaient à la conclusion, tant étaient élevés les niveaux de sécurité, qu’une marée noire ne pouvait survenir qu’au rythme d’une fois tous les 241 ans. Ils ajoutaient que l’ensemble des dispositifs nautiques et des moyens de secours permettraient de circonscrire le pétrole, d’éviter le désastre écologique et les désordres économiques. Le problème, c’est qu’un pétrolier quasiment neuf, battant pavillon américain et servi par un équipage exclusivement américain s’est planté dans des rochers dont il n’avait strictement aucune raison de s’approcher. Le temps était calme, le parcours bien identifié puisque l’Exxon Valdez faisait régulièrement le voyage entre l’Alaska et la Californie, comme les baleines grises. Le désastre écologique est arrivé d’autant plus vite que beaucoup de moyens de secours étaient indisponibles.
L’Amoco Cadiz sur les bords de la Loire
D’après des informations recueillies sur place à la fin de la semaine dernière et confirmées aujourd’hui par la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement) des Pays de Loire, il s’avère qu’environ 3.000* tonnes de déchets sableux souillés aux hydrocarbures de l’Amoco Cadiz sont stockés sur une parcelle du Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire. Ce stockage a été autorisé à titre provisoire par arrêté préfectoral signé en 1978. Ces déchets sont censés ne pas contenir plus de 5% d’hydrocarbures, la surveillance par piezomètres effectuée jusqu’en 1988 n’a pas révélé de pollution des eaux souterraines, selon les autorités.
Y a-t-il un toubib au gouvernement ?
Les valeurs limites d’exposition aux hydrocarbures volatils entrant dans la composition du fioul ramassé sur les plages et sur les rochers sont dépassées.
Dans les chantiers de décontamination des sites pollués par hydrocarbures, les intervenants ont un temps de travail sévèrement contrôlé et portent des équipements de protection physique et respiratoire, y compris en milieu ouvert.
L’exposition prolongée des bénévoles aux hydrocarbures volatils comme le naphtalène ou le toluène induit des migraines, des troubles du comportement comme l’agitation ou la confusion, des troubles digestifs, des lésions ou des irritations oculaires. Les enfants, les adolescents, les individus présentant un déficit en glucose, sujets à des dermatoses chroniques, présentant un dosage anormal de la numération sanguine sont particulièrement vulnérables.
Polluterre
Pornichet
“Le plan de secours spécialisé POLMAR terre du département devra obligatoirement comporter: (…) L’inventaire des sites de stockage temporaire des déchets récupérés dont certains devraient être acquis et aménagés à titre préventif: cet inventaire devra préciser leurs possibilités d’accès, leur nature foncière, les travaux éventuels d’étanchéité.” La circulaire du 17 décembre 1997 relative à la lutte contre les pollutions accidentelles du milieu marin et au plan de secours spécialisé Polmar a fait naufrage dès sa publication.