Sabordage du Sao Paulo : la pollution a de l’avenir
Ils l’ont fait au crépuscule, à 349,5 km des côtes brésiliennes, à la limite de la Zone Economique Exclusive, “afin d’éviter tout dommage logistique, opérationnel, environnemental et économique à l’Etat brésilien”. Dans son communiqué, la Marine brésilienne rend hommage au porte-avions et à ses équipages “dignes serviteurs de la Marine nationale française et de la Marine brésilienne”. La licence d’exportation de l’ex-Foch en 2000 précisait que les conditions du démantèlement du porte-avions Sao-Paulo devaient être autorisées préalablement par les autorités françaises. D’une certaine manière, la France est complice de cette catastrophe décidée et assumée par le Brésil.
Charlie Hebdo et Robin des Bois – 2022
A lire dans Charlie Hebdo, des articles rédigés par Jacky Bonnemains, Robin des Bois:
Dans le Charlie Hebdo du 10 août 2022 (pdf), “Le trafic international de cheveux pousse vite”, “Quand tu descendras du ciel” et “Vive la guerre!” au sujet de la poudrerie de Bergerac.
Dans le Charlie Hebdo du 17 août 2022 (pdf), “L’autoroute de la mort”, “Symphonie arboricole” au sujet de la maison d’Olivier Messiaen et “La guerre du blé et des bateaux-poubelle” au sujet des cargos quittant l’Ukraine chargés de blé.
Transport maritime de marchandises : comment freiner cette pollution exponentielle?
Marées noires en Corse et en Bretagne
CORSE
Barbara Pompili a tapé sur la table et promis que les bandits seront « trouvés » et sévèrement punis.
Cinq jours après l’alerte, les bandits courent toujours et les menottes du ministère de l’Écologie restent dans un tiroir. Plus le temps passe, plus les chances d’identifier formellement le navire irresponsable se diluent comme les irisations dans la grande bleue, comme les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques dans les animaux marins, comme le soufre dans les sables de l’île de Beauté.
Avis de marées noires sur l’océan mondial
Alors que la Marine française colmate des fissures sur l’épave avant du Tanio (1980) au large de la Bretagne, les marées noires ou les risques de marées noires se multiplient. La pandémie de Covid-19 n’est pas étrangère à cette résurgence. Les équipages ne sont plus relevés. Confinés dans leurs lieux de travail, ils sont surmenés, coupés du monde et déprimés. Le commandant indien du Wakashio qui s’est échoué sur l’Ile Maurice était à bord depuis un an et d’autres membres de l’équipage depuis 9 mois. La maintenance minimale des navires marchands est aussi différée. Les conjonctures politiques sont d’autres facteurs aggravants à l’exemple de stockages flottants d’hydrocarbures qui en temps de paix “nourrissent” des tankers venus à vide du monde entier.
Les Seveso continuent à sortir de leurs cages
La marée corrosive de chlorure ferrique qui s’est répandue dans les anses et sur le littoral de Martigues provient d’une usine historique qui fait l’objet théorique d’un plan anti-vieillissement. Le chlorure ferrique est miscible dans l’eau douce et l’eau de mer et il n’est pas possible de le récupérer comme cela se fait pour les hydrocarbures. Ce dérivé du chlore est utilisé comme désinfectant dans les stations d’épuration des eaux usées. Kem One Martigues-Lavéra produit du chlore, du chlorure ferrique, de la soude et de l’eau de javel. Le site a dû être en production accélérée et engranger des profits importants au plus fort de la crise Covid-19.
Les cold case des marées noires
A la Sainte-Marguerite, le 16 novembre 2019, des oiseaux mazoutés atterrissent morts ou englués sur des plages du Finistère nord. Les échantillons prélevés sur les ailes et les pattes montrent de grandes similarités avec le fioul lourd du Tanio dont le naufrage a eu lieu il y a 40 ans exactement.
La marée noire anonyme
Les voix de l’océan sont impénétrables. Ils sont quelques-uns à savoir mais ils se taisent. Depuis le mois d’août 2019, le Brésil est touché par une marée noire dont l’origine reste à ce jour incertaine. Plus de 2200 km de plages, mangroves et côtes rocheuses sont souillés. Début décembre, des arrivées sporadiques sont signalées jusqu’au nord de Rio de Janeiro. Après un élan de curiosité et l’émotion des photos, le silence est retombé sur cette marée noire venue de nulle part. La solidarité internationale est restée muette comme s’il était impossible de tomber à bras raccourcis sur le Brésil à cause des feux en Amazonie et en même temps de lui tendre la main à l’occasion d’une calamité maritime. Toutefois, le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) a proposé ses services par les canaux de la diplomatie française mais il n’a pas reçu de réponse officielle.
20 ans après le naufrage de l’Erika
Un naufrage comme celui de l’Erika en 1999 est-il encore possible aujourd’hui sur la façade Atlantique (golfe de Gascogne, Manche, mer du Nord) ?
Les tankers avec un profil comparable à celui de l’Erika (état vétuste, simple coque, voué à la démolition, armateur amateur) sont partis à la casse dans le sous-continent indien, ou bien sont cantonnés dans des trafics interafricains ou inter asiatiques. Les risques ne sont pas supprimés, ils sont déportés. En 2019, le bulletin “A la Casse” de Robin des Bois constate que des simples coques continuent de partir à la démolition et étaient donc toujours exploités hors des eaux européennes.
Ubu TEX
Loi économie circulaire, communiqué n°1
Hallucinant. Les TEX – Terres EXcavées – dans le jargon des BTP vont sortir librement de leur tanière, devenir des produits et faire l’objet de transactions commerciales. D’un coup de baguette gouvernementale, des déchets vont se métamorphoser en produits.
Les mafias des camions bennes et les créateurs de remblais flash dans les prairies ou les maquis vont bénéficier d’une nouvelle simplification administrative. Ils vont pouvoir vendre de la terre potentiellement polluée sous le noble nom de terre végétale.