Quelle catastrophe !
Les risques sanitaires et environnementaux des catastrophes naturelles et industrielles ne sont pas suffisamment connus, ni pris en compte. Des volumes considérables de déchets solides ou liquides sont générés par les tremblements de terre, les cyclones, les inondations et les ruptures de barrages. Le 7 mai 2007, la Préfecture de Haute-Garonne répondait au GEIDE (Groupe d’Expertise et d’Intervention DEchets post-catastrophe) qu’il n’y avait pas de rapport disponible sur la production et la gestion des déchets de la catastrophe survenue le 21 septembre 2001 sur la plate-forme chimique de Toulouse. Pas de rapport, donc pas de retour d’expérience.
Au contact des traverses cancérogènes
Suite au déclenchement de la campagne de Robin des Bois sur les dangers du trafic et de la récupération des traverses traitées à la créosote et retirées des voies, des informations multiples nous parviennent et montrent que la dispersion de ce que l’union Européenne considère comme des déchets dangereux est encore plus importante que ce que nous redoutions.
Les agents de diffusion de ces déchets sont les coopératives agricoles, des équipes de sous-traitants de la SNCF, des voleurs de chantiers de restauration des voies ferrées, des jardineries, des paysagistes et des grossistes internationaux spécialisés dans la vente de bois de récupération traités à la créosote et à l’arsenic.
France => Allemagne G 19 incinérateurs qui exportent leurs déchets près de Leipzig
Contrariés par les prix imposés par les exploitants de centres de stockage de déchets dangereux et la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), les exploitants d’incinérateurs de déchets ménagers exportent de plus en plus en Allemagne dans la région de Leipzig les Résidus d’Epuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères (REFIOM). Ces déchets dangereux qui représentent au moins 2 % de la quantité d’ordures brûlées sont des réservoirs à métaux lourds (mercure, cadmium, plomb, arsenic, vanadium…), à cyanures et à dioxines. Tout ce qui ne part plus dans l’atmosphère, en conformité avec la directive européenne applicable à tous les incinérateurs depuis le 28 décembre 2005, est capté dans les REFIOM. Un m3 d’effluents atmosphériques d’un incinérateur ne doit pas contenir plus de 0,1 milliardième de gramme (nanogramme) de dioxines. La teneur moyenne d’un kg de REFIOM est de 10.000 milliardièmes.
Pour une filière d’élimination des vestiges de guerre
Les déchets des guerres ont encore tué. 2 démineurs dans l’Est de la France, une des régions les plus touchées par l’éparpillement, l’abandon ou la collection de munitions chimiques ou explosives datant des conflits de 1870, 1914, et 1939. Début avril 2007, 6 tonnes d’obus ont été retrouvées dans des domiciles privés à Verdun. L’un des collectionneurs avait été tué à la suite d’une manipulation le 29 mars. Un autre arsenal de munitions résiduelles a été mis à jour près de Pont-à-Mousson, dont une caisse de grenades, en janvier 2007. Depuis le début de l’année et dans la même région, des obus ont été découverts dans des chantiers, ou déposés la nuit devant les déchetteries ou les commissariats de police ; les obus orphelins sont aussi omniprésents dans l’Ouest, le Nord et le Sud de la France et le resteront selon les prévisions au moins jusqu’en 2700. Ils menacent la sécurité publique et impactent l’environnement pendant leur longue phase de corrosion et de décomposition.
Des déchets dangereux sur Internet ou RFF et SCNF entre développement durable et duraille
Comment se procurer, via Internet, des déchets dangereux ? Comment vendre du charbon de bois fabriqué à partir de déchets dangereux ? Comment exporter illégalement des quantités importantes de déchets dangereux ? Comment retrouver des déchets dangereux dans des bacs à sables, bancs de jardins et autres équipements à usage domestique ou d’aménagement ? Comment deux entreprises publiques peuvent elles prendre le risque de porter atteinte à la Santé de l’Homme et à l’Environnement ? Chaque année Réseau Férré de France (RFF) et la SNCF retirent des voies 1 300 000 traverses, soit près de 100 000 tonnes de bois imprégné de créosote. La présence de cette substance très toxique a conduit à classer ces traverses en déchets dangereux. Réseau Ferré de France (RFF) en est le propriétaire, la SNCF en assure la maintenance et en amont procède, dans ses unités spécialisées, au créosotage de ces futurs déchets dangereux. La SNCF est le producteur des déchets. Malgré le cadre législatif communautaire et national, les responsables de RFF et de la SNCF refusent de reconnaître et d’entériner cette qualification. Conscients, cependant, du caractère aventureux de cette position, ils minimisent les quantités retirées des voies, même si les 40 000 tonnes qu’ils déclarent sont loin d’être négligeables.
Déchets du Probo Koala : le deuxième scandale
Regroupés en Côte d’Ivoire à partir du mois de septembre 2006, rapatriés en Europe dans le port du Havre à partir de novembre, les déchets déversés à Abidjan et autour, au bord des routes, dans les caniveaux, les terrains vagues, et les décharges urbaines, sont en attente dans la zone portuaire du Havre, dans l’enceinte d’une installation classée et surveillée.
Avant l’arrivée au Havre du premier transport maritime des déchets d’hydrocarbures, l’association Robin des Bois, les associations riveraines de l’incinérateur de déchets industriels de Salaise (38) où les déchets du Probo Koala devraient être incinérés et le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable sont convenus d’une démarche concertée et approfondie tendant à renouveler les modalités de contrôle et d’information du site industriel concerné et à lancer une étude sur les impacts de l’ensemble de la zone industrielle de la plaine roussillonnaise (Péage de Roussillon, Salaise-sur-Sanne).
A la poursuite des Probo Erika
Le 19 février 2007, Monsieur Ziriyo Bogui, Président de la Chambre des Comptes de Côte d’Ivoire a remis au chef de gouvernement, Monsieur Charles Konan-Banny, le rapport de la Commission Internationale d’Enquête sur les Déchets Toxiques déversés dans le district d’Abidjan après le passage du Probo Koala. Grâce à l’initiative du gouvernement de Côte d’Ivoire, deux représentants de Greenpeace et de Robin des Bois ont participé en tant qu’experts aux travaux de cette Commission.
Des informations nouvelles sur le Gulf Jash, ex-Probo Koala
Le 13 octobre 2006, le journal spécialisé Trade Winds annonçait la vente des six OBO dont le Probo Koala par la compagnie grecque Prime Marine Management d’Athènes à la société Gulf Navigation établie à Dubaï. Il en avait été déduit par Robin des Bois que la vente avait été effectuée après le scandale d’Abidjan.
Mais il ressort d’une nouvelle enquête approfondie menée par Robin des Bois que les 6 navires étaient en vente depuis le début de l’année, qu’un marché avait été conclu avec des intérêts norvégiens pour un prix global de 135 Millions US $, que ce marché n’a finalement pas abouti et que les 6 Probo ont été vendus le 9 juin 2006 à Gulf Crude Carriers, filiale de Gulf Navigation. Dans l’état actuel, il n’est pas possible de dire si la tentative de déchargement des slops (déchets d’exploitation) du Probo Koala à Amsterdam le 2 juillet 2006 est liée au changement de propriétaire mais il est possible d’affirmer que depuis le 9 juin 2006 le responsable ultime des opérations de l’ex-Probo Koala est Gulf Navigation et que ce conglomérat financier et sa filiale maritime n’ont pas émis le moindre commentaire ni exprimé la moindre solidarité envers les victimes d’Abidjan.
Les lâchers de sacs plastique
Robin des Bois attire l’attention depuis plusieurs années sur les risques environnementaux des lâchers atmosphériques de ballons évènementiels. L’Association Française contre les Myopathies (AFM) a bien voulu en janvier 2006 relayer auprès de ses comités départementaux nos inquiétudes et informations sur les effets négatifs des lâchers de ballons. Malgré cet effort, des bénévoles à travers le territoire français et en bord de mer persistent à programmer des lâchers de ballons. Selon le responsable du comité départemental de la Manche, ils constituent 30% des recettes des manifestations locales et font rêver les enfants quand ils reçoivent des messages après que des ballons dédicacés aient atterri aux Pays-Bas, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Bretagne. Or les ballons polluent et tuent quand ils tombent du ciel et sont avalés par les tortues de mer, les requins, les mammifères et les oiseaux marins. Il n’y a rien là qui puisse faire rêver et nous réitérons auprès des comités locaux du Téléthon et de toute autre entité s’apprêtant à fêter, à inaugurer, à commémorer ou à lancer quelque chose de renoncer à cette pratique dépassée. Le Téléthon ou les promotions de quinzaines commerciales ne sont pas les seuls concernés : à Saint-Nazaire, Gaz de France vient de baptiser son méthanier Provalys avec des milliers de ballons verts et blancs envolés vers l’océan Atlantique.
La collecte sélective des déchets électriques et électroniques est une mesure de salubrité publique
Face à la grogne des vendeurs d’Equipements Electriques et Electroniques (EEE), appelés à devenir au bout de quelques mois ou années d’utilisation des DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) et aux critiques de certaines organisations de consommateurs, l’association Robin des Bois membre de la Commission DEEE en même temps que France Nature Environnement et les Amis de la Terre tient à rappeler les recommandations et faits suivants.