La Flèche n°31
Journal de Robin des Bois – janvier 1998 (3 Mo)
Un alambic dans la jungle page 9
La Tour du pillage de la Terre
Retenue par la mairie de Paris, au titre des festivités de l’an 2000, la Tour de la Terre est une insulte définitive aux écologistes. Censée incarner les liens entre les peuples, elle sera le témoignage du pillage des forêts tropicales et boréales et avant tout un instrument de promotion pour le Centre Technique du Bois et de l’Ameublement (CTBA), l’Association Technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT), la Fédération Française du Commerce du Bois, le Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et le Centre Technique Forestier Tropical. Les concepteurs voudraient y voir un hommage aux peuples du monde à travers une exposition permanente d’échantillons de bois.
La Flèche n°30
Lire la suiteQuimper sur Amazone
La salle de spectacle de Quimper offre en avant-première un spectacle contestable :
L’ipé prévu pour son bardage et pour les emmarchements est importé de l’état de Para au Brésil et arrive dans le port de Nantes en provenance de Belem. Il est exploité en même temps qu’un arbre pourtant officiellement protégé : le mahogany.
C’est le chantier de la Bibliothèque Nationale de France qui a servi de prétexte à la commercialisation de cette nouvelle essence en France.
A l’initiative de Robin de Bois, dès 1992, l’ensemble de la communauté écologiste, y compris les Verts, ont protesté contre ce choix extravagant et non pertinent. L’ipé se révèle extrêmement glissant par temps de pluie et l’esplanade de la Bibliothèque François Mitterrand est désormais affublée du sobriquet “d’esplanade des invalides”, tant les chutes sont nombreuses. Il n’y a aucune plus-value pour le pays d’origine, seulement une diversification des revenus pour les négociants français comme la S.I.B.T. (Société d’Importation des Bois Tropicaux).
Paris Métropical
Objet : Inauguration de la Bibliothèque Nationale
– Après l’estampillage par Robin des Bois en décembre 1994 de 21 bancs en bois d’Amazonie implantés sur les Champs-Elysées, la ville de Paris a réclamé devant la
14 ème chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris 296.547 francs de dommages et intérêts justifiés par un devis de l’entreprise Decaux, spécialiste européen de l’embrouille et du mobilier urbain.
– Dans le cadre de la campagne de Robin des Bois, les maires de Munich, Francfort, Heidelberg, Cologne, Edimbourg, Manchester, Birmingham, Amsterdam et Bâle ont écrit en été 1995 au maire de Paris pour lui demander de signer une charte sur les restrictions d’utilisation des bois “exotiques” dans les édifices publics. Aucune de ces petites villes européennes n’a reçu de réponse de l’Hôtel de Ville de Paris.
Paris : la communauté écologiste internationale condamne la TGB
Réunis à Paris dans le cadre d’une réunion internationale sur l’exploitation des forêts organisée par le Forest Mouvement Europe, une trentaine d’écologistes représentant des organisations actives, en Australie, en Europe, au Japon, en Afrique et aux Etats-Unis, ont exprimé aujourd’hui dimanche midi leur opposition à l’utilisation abusive des essences tropicales dans l’enceinte de la Très Grande Bibliothèque.
Déployant une banderole dénonçant en 15 langues, dont le enan (nomades de l’île de Bornéo) et 3 dialectes camerounais, ce qu’ils considèrent comme un “abus de bois tropical”, les protestataires ont organisé un sit-in sur l’esplanade de la TGB. Un estampillage IPE – Bois d’Amazonie a été appliqué sur une marche de l’esplanade.
L’ipé fait des Bulles
Dans la technopôle de Reims, les nouveaux laboratoires agronomiques sont en construction. L’architecte, dans le sillage de Dominique Perrault, concepteur de la TGB (Très Grande Bibliothèque) à Paris, a fait un appel massif au bois d’ipé (Tabebuia spp.). Cette essence, provenant d’Amazonie, est encore méconnue et n’a pas fait l’objet d’un inventaire botanique recouvrant toutes les espèces. M. Claude Sastre, spécialiste en flore tropicale du Musée de l’Histoire Naturelle à Paris estime à cet égard que “c’est impensable de les massacrer alors que l’inventaire n’est pas fait.”
La Flèche n°27
journal de Robin des Bois – mai 1995 (9 Mo)
– TGB : le livre de la jungle page 4/7
Note d’information TGB
– La “forêt intérieure” a coûté entre 40 et 50 millions de francs. Les arbres adultes transplantés ont une espérance de survie très faible. Il est déjà prévu de les remplacer par des arbustes ne dépassant pas un mètre de hauteur. Ils souffrent notamment d’un manque de stabilité aggravé par les turbulences générées par les quatre tours, d’une mauvaise qualité des sols, de la pollution parisienne et des fumées de l’incinérateur d’ordures ménagères d’Ivry.