Polmar: le mauvais plan
Dans l’hypothèse logique où des résidus d’hydrocarbures en provenance du Prestige s’échoueraient sur le littoral français, les sites dédiés au stockage provisoire ou à long terme seraient difficiles à trouver. Malgré les circulaires et instructions de décembre 1997, d’avril 2001 et de mars 2002, on ne peut parler que de “capacités-papiers”. La disponibilité, l’acceptabilité par les communes, la conformité notamment au regard de la proximité de captages d’eau, ne sont pas encore validées par des visites de terrains. La situation est d’autant plus confuse que la dernière circulaire en date de mars 2002 fait la distinction entre des pollutions de “faible ampleur” et de “moyenne ampleur” qui seront placées sous la responsabilité des communes; c’est seulement en cas de pollution d’ampleur “exceptionnelle” touchant plusieurs communes que le préfet de département est habilité à déclencher le plan Polmar Terre.
Le carnage du Prestige
Alors que le Prestige, stockage flottant d’hydrocarbures, ne fuyait plus, les manoeuvres erratiques imposées par le gouvernement espagnol ont enfin abouti après près d’une semaine à la destruction du navire et à son irrécupérabilité dans des fosses profondes de plusieurs milliers de mètres. Encore une fois la mer a été considérée comme une poubelle; une gestion et une évaluation rationnelle de l’accident aurait pu permettre une issue moins pénalisante pour l’environnement marin et pour les pêcheurs de l’Union Européenne.La flottabilité du fuel cargaison du Prestige est excellente; à court et à moyen terme des nappes homogènes ou fragmentées vont contaminer la chaine biologique marine, les équipements des pêcheurs et le littoral au Portugal, en Espagne, en France.
Utimes décisions
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
Suite au communiqué de Robin des bois en date du 14 Novembre, intitulé “Feu vert pour le pillage en mer”, il est plus pertinent aujourd’hui de parler de “feu orange”. En effet, à la suite d’un retournement inattendu mais souhaité par toutes les ONG observatrices à la CITES, la dernière réunion plénière réunie aujourd’hui à Santiago du Chili a décidé d’inscrire le requin baleine et le requin pèlerin en annexe II, ce qui obligera les pays exportateurs et importateurs à délivrer des certificats d’exportation et d’importation.
Utimes décisions
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
Suite au communiqué de Robin des bois en date du 14 Novembre, intitulé “Feu vert pour le pillage en mer”, il est plus pertinent aujourd’hui de parler de “feu orange”. En effet, à la suite d’un retournement inattendu mais souhaité par toutes les ONG observatrices à la CITES, la dernière réunion plénière réunie aujourd’hui à Santiago du Chili a décidé d’inscrire le requin baleine et le requin pèlerin en annexe II, ce qui obligera les pays exportateurs et importateurs à délivrer des certificats d’exportation et d’importation.
Le large n’est pas une poubelle (bis)*
sujet: marée noire
Les autorités espagnoles et une partie de l’opinion publique et médiatique semblent se satisfaire du fait que le Prestige, ex-stockage flottant dans le port de Saint-Petersbourg (cf. communiqué de Robin des Bois du 14 novembre) ait été éloigné des côtes de la Galice.
Pour autant, la situation n’est pas maîtrisée et les projets des autorités espagnoles, au-delà de l’éloignement de la terre, ne sont pas clairs. Ce n’est pas l’appel à la collaboration avec la France dans ce domaine du sauvetage et de la lutte contre les pollutions par hydrocarbures qui peut rassurer: c’est l’hôpital qui fait appel à la charité. Depuis le naufrage de l’Erika, la France comme l’Espagne n’ont pas construit et mobilisé des moyens supplémentaires d’intervention et de remorquage. La France et l’Espagne partagent la même philosophie: éloigner le risque de la terre ferme et si possible procéder à “l’océanisation” des épaves, c’est-à-dire à leur immersion.
Feu vert pour le pillage en mer
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
La prise en compte des ressources halieutiques et des espèces marines par la CITES se heurte à l’opposition militante du Japon et de la Norvège et à la méfiance des armateurs européens. Des micro-Etats insulaires ou des plaques tournantes du trafic international de poissons comme le Sénégal renforcent cette alliance. La priorité des priorités reste le marché. Pour les espèces, on verra après, à une exception près.
L’anomalie du Prestige
Depuis juin 2002, le pétrolier en perdition au large de la Galice était utilisé comme stockage flottant à Saint-Petersbourg.
Il a repris du service en tant que transporteur en plein mois de novembre et à travers le Golfe de Gascogne alors que sa dernière inspection remonte à 1999.
L’utilisation dans les zones économiques exclusives européennes d’un tel navire, démontre que 3 ans après le naufrage de l’Erika, l’Union Européenne et chacun de ses pays-membres sont restés impuissants à mettre de l’ordre dans le transport maritime de matières dangereuses.
Compromis éléphantesque
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili, 19 heures
Les demandes d’exportation d’ivoire d’éléphants soumises aux pays membres de la CITES par l’Afrique du Sud (30 tonnes), le Bostwana (20 tonnes) et la Namibie (10 tonnes), viennent d’être acceptées, mais seulement pour l’ivoire déjà sur les étagères ; les demandes de quotas pluriannuels qui devaient suivre ont été retirées ce matin. Ces exportations assorties de conditions ne pourront intervenir que dans 18 mois. Le Zimbabwe s’est vu refuser sa demande d’exportation de 10 tonnes d’ivoire et les populations d’éléphants de la Zambie restent en Annexe I ce qui leur assure une protection intégrale théorique. Ces décisions devraient être définitives, sauf si des Etats souhaitent leurs réexamens en réunion plénière avant la clôture de la 12ème session des Parties de la CITES qui interviendra vendredi. Le Zimbabwe, le Bostwana et la Namibie avaient déjà eu le droit en 1997 d’écouler leurs stocks d’ivoire, pour une première ” vente unique expérimentale” et vers un seul destinataire : le Japon.
La légine au-dessous des lois
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
L’extinction commerciale des légines, poissons des grands fonds antarctiques et sub-antarctiques est pour bientôt. Aux quotas officiels attribués par le Chili, l’Argentine, la France, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud (20.000 t/an) s’ajoutent 30.000 à 50.000 tonnes pillées par des navires battant pavillon de complaisance. Le Togo, Belize, le Honduras, Sao-Tomé, Panama sont très en vogue sur l’océan austral. Ils travaillent en meute et sauf exception ne se font pas prendre par les chiens de garde des marines militaires australienne et française. Comme dans la marine marchande, les équipages sont sous-payés, multinationaux, ignorants des risques et des règlements, et les propriétaires des navires sont des armateurs prospères, installés en l’occurrence en Espagne, à Taïwan, en Ukraine, en Russie, en Norvège, en Indonésie, à Hong-Kong… 10 Euros du kilo à la débarque, ça aiguise les appétits. La France a un rôle important à jouer dans ce domaine austral. Sa Zone Economique Exclusive y représente 17 millions de km2, 7 fois la Méditerranée. Un patrouilleur et 2 frégates ne suffisent pas à y assurer la police des pêches. Les pirates sont bien informés. Ils connaissent en particulier les heures de survols satellitaires utilisés par la Marine Nationale pour les repérer. Si rien n’est fait, les légines vont être ratissées par les bateaux IUU (Illegal, Unreported, Unregulated), comme dans les années 70 les poissons des glaces l’ont été par la flotte russe.
Le sommet de la défense à Santiago
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
Les carnages industriels et la massification des violences humaines font passer au second plan l’état de la faune sauvage confrontée dans ses dernières réserves au pillage international, à la frénésie des collectionneurs et au financement des guerres ou des troubles par le commerce des ressources naturelles. C’est pourquoi la réunion de la Convention de Washington (CITES) qui s’ouvre le 3 novembre à Santiago du Chili en présence des délégations des 159 pays-membres, des principales organisations non-gouvernementales impliquées dans le commerce des plantes et des animaux ou dans la protection des plantes et des animaux revêt un intérêt exceptionnel. Les discussions et votes qui interviendront sur l’éléphant et la légine, un poisson austral convoité par tous les mareyeurs de l’hémisphère sud et de l’hémisphère nord, témoigneront ou non de la volonté de la communauté internationale et de sa compétence à juguler les prédations et à préserver la biodiversité.