Charlie Hebdo et Robin des Bois – 2022
A lire dans Charlie Hebdo, des articles rédigés par Jacky Bonnemains, Robin des Bois:
Dans le Charlie Hebdo du 10 août 2022 (pdf), “Le trafic international de cheveux pousse vite”, “Quand tu descendras du ciel” et “Vive la guerre!” au sujet de la poudrerie de Bergerac.
Dans le Charlie Hebdo du 17 août 2022 (pdf), “L’autoroute de la mort”, “Symphonie arboricole” au sujet de la maison d’Olivier Messiaen et “La guerre du blé et des bateaux-poubelle” au sujet des cargos quittant l’Ukraine chargés de blé.
Marées noires en Corse et en Bretagne
CORSE
Barbara Pompili a tapé sur la table et promis que les bandits seront « trouvés » et sévèrement punis.
Cinq jours après l’alerte, les bandits courent toujours et les menottes du ministère de l’Écologie restent dans un tiroir. Plus le temps passe, plus les chances d’identifier formellement le navire irresponsable se diluent comme les irisations dans la grande bleue, comme les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques dans les animaux marins, comme le soufre dans les sables de l’île de Beauté.
Avis de marées noires sur l’océan mondial
Alors que la Marine française colmate des fissures sur l’épave avant du Tanio (1980) au large de la Bretagne, les marées noires ou les risques de marées noires se multiplient. La pandémie de Covid-19 n’est pas étrangère à cette résurgence. Les équipages ne sont plus relevés. Confinés dans leurs lieux de travail, ils sont surmenés, coupés du monde et déprimés. Le commandant indien du Wakashio qui s’est échoué sur l’Ile Maurice était à bord depuis un an et d’autres membres de l’équipage depuis 9 mois. La maintenance minimale des navires marchands est aussi différée. Les conjonctures politiques sont d’autres facteurs aggravants à l’exemple de stockages flottants d’hydrocarbures qui en temps de paix “nourrissent” des tankers venus à vide du monde entier.
Les cold case des marées noires
A la Sainte-Marguerite, le 16 novembre 2019, des oiseaux mazoutés atterrissent morts ou englués sur des plages du Finistère nord. Les échantillons prélevés sur les ailes et les pattes montrent de grandes similarités avec le fioul lourd du Tanio dont le naufrage a eu lieu il y a 40 ans exactement.
La marée noire anonyme
Les voix de l’océan sont impénétrables. Ils sont quelques-uns à savoir mais ils se taisent. Depuis le mois d’août 2019, le Brésil est touché par une marée noire dont l’origine reste à ce jour incertaine. Plus de 2200 km de plages, mangroves et côtes rocheuses sont souillés. Début décembre, des arrivées sporadiques sont signalées jusqu’au nord de Rio de Janeiro. Après un élan de curiosité et l’émotion des photos, le silence est retombé sur cette marée noire venue de nulle part. La solidarité internationale est restée muette comme s’il était impossible de tomber à bras raccourcis sur le Brésil à cause des feux en Amazonie et en même temps de lui tendre la main à l’occasion d’une calamité maritime. Toutefois, le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) a proposé ses services par les canaux de la diplomatie française mais il n’a pas reçu de réponse officielle.
20 ans après le naufrage de l’Erika
Un naufrage comme celui de l’Erika en 1999 est-il encore possible aujourd’hui sur la façade Atlantique (golfe de Gascogne, Manche, mer du Nord) ?
Les tankers avec un profil comparable à celui de l’Erika (état vétuste, simple coque, voué à la démolition, armateur amateur) sont partis à la casse dans le sous-continent indien, ou bien sont cantonnés dans des trafics interafricains ou inter asiatiques. Les risques ne sont pas supprimés, ils sont déportés. En 2019, le bulletin “A la Casse” de Robin des Bois constate que des simples coques continuent de partir à la démolition et étaient donc toujours exploités hors des eaux européennes.
Echouement en Corse
Mis à jour le 16 octobre 2019
West-Trade Logistic GmbH, l’armateur du Rhodanus, est allemand. A cause de la libéralisation du transport maritime, le cargo est immatriculé sous le pavillon de complaisance d’Antigua & Barbuda. Grâce à cette délocalisation, West-Trade Logistic GmbH exploite un équipage qui ne bénéficie pas des normes sociales européennes. Pour preuve, les déficiences relevées par les inspecteurs de sécurité maritime à Séville en janvier 2018 (fatigue de l’équipage), à Bizerte en mars 2017 (conditions de travail) ainsi que, régulièrement, des manquements relatifs à la convention internationale du travail maritime (MLC, Maritime Labour Convention).
Depuis la Corse jusqu’à Alang
Dernières nouvelles, 31 janvier 2019
Annoncé en Inde, le CSL Virginia devenu le Virgin Star s’est finalement dirigé vers le Bangladesh. Un chantier l’a acheté au tarif de 488 US$ la tonne, la fourchette haute des prix dans les chantiers de démolition.
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CSL Virginia
Dépêche n°6 – 13h
Eperonné le 7 octobre 2018 par un ferry tunisien alors qu’il était au mouillage au large du Cap Corse, le porte-conteneur CSL Virginia a semé une marée noire qui s’étend depuis Saint-Tropez (Var) jusqu’à Cerbère (Pyrénées-Orientales).
Une cascade de boulettes made in Med
CSL Virginia
communiqué n°5 – 15h00
Mouillage sur la bande d’arrêt d’urgence
15h45 – Communiqué n°3.
Le CSL Virginia était au mouillage pour un temps indéfini à l’intersection des routes des car-ferries reliant les ports italiens, français, espagnols, la Corse et la Tunisie (carte n°1).