L’Union fait la farce
La lecture attentive du Journal Officiel de l’Union européenne du 8 avril 2022 “concernant des mesures restrictives eu égard aux actions de la Russie déstabilisant la situation en Ukraine” (1) lève le voile sur le double jeu des gouvernements et du Conseil européen non seulement dans le domaine de l’énergie mais aussi dans d’autres secteurs industriels considérés comme essentiels.
Les roublards
13h50 / Gaz et Nucléaire
Gaz
Un nouveau ship to ship (transbordement) de gaz sibérien a eu lieu le 6 avril 2022 au large du fjord de Mourmansk entre le Christophe de Margerie, méthanier brise-glace, armateur russe, pavillon Chypre, et le Clean Planet, méthanier conventionnel, armateur grec, pavillon Iles Marshall. Sauf contre-ordre, le Clean Planet se dirige vers le terminal gazier de Zeebrugge, Belgique. Un ship to ship strictement identique avait eu lieu les 24-25 mars et avait abouti à une livraison à Dunkerque le 30 mars.
Le virus russe
Le retour à l’envoyeur des sables radioactifs
14h30
Quatre essais nucléaires aériens et 13 essais souterrains ont été réalisés par la France dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966. Les sables du Sahara ont de la mémoire.
Dès février 2004, l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) a pendant des épisodes météorologiques analogues à celui des derniers jours relevé 7,4 micro Bq/m3 en Corse et 4,5 en métropole.
Des traces de cesium-137 dans des arrivages de particules fines en provenance du Sahara ont aussi été relevées par l’ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest) et à nouveau par l’IRSN avec une teneur de 1,36 micro Bq/m3 au Pic du Midi de Bigorre dans les Hautes-Pyrénées en février 2021. « Les activités volumiques en césium-137 dans l’air sont pour plusieurs stations supérieures d’un facteur 1,2 à 11 par rapport à la moyenne des activités mesurées en février 2019 et 2020 », dit le communiqué de l’IRSN en date du 4 mars 2021.
Malgré les tensions, le courant passe
Ukraine – communiqué n°5. 7 mars 2022 – 16h00
Nucléaire : les centrales slovaques font le plein
Le 1er mars, un Iliouchine-76TD de la Volga-Dnepr Airlines spécialisé dans le transport de colis lourds a survolé la Pologne avec l’autorisation de l’OTAN pour transporter des combustibles nucléaires neufs en Slovaquie. Parti de l’aéroport de Domodedovo à Moscou, il a contourné l’Ukraine, survolé la Biélorussie et traversé l’espace aérien polonais pour atterrir à Bratislava. Selon les règles de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), seuls les colis urgents de petite taille, par exemple les produits radio-pharmaceutiques à courte durée de vie, sont transportés par voie aérienne. Le crash d’un avion transportant des combustibles nucléaires neufs expose les populations et l’environnement à des risques considérables.
Drapeau blanc sur les sites nucléaires
Ukraine – communiqué n°3. 28 février 2022 – 14h.
C’est la première fois au monde qu’un pays nucléarisé est soumis à des bombardements aériens d’une telle intensité et aux autres désordres d’une guerre moderne.
Quinze réacteurs nucléaires sont en activité en Ukraine, tous de technologie russe. Ils exigent pour leur maintenance des pièces détachées russes. L’Ukraine et la Russie sont obligées de coopérer pour garantir autant que faire se peut leur bon fonctionnement.
Les réacteurs nucléaires et les entreposages de déchets ne sont pas à l’abri d’une erreur de tir ou d’une perte soudaine d’alimentation électrique susceptibles de mettre en danger les populations et l’environnement d’Europe continentale et des pays riverains de la mer Noire.
La Russie, l’Ukraine et ses soutiens dont l’Union européenne, doivent prendre en compte cette composante nucléaire civile dans la gestion du conflit.
L’atome de la discorde
La Russie reprend la main sur Tchernobyl. Il s’agit pour Rosatom, société nationale pour l’énergie atomique russe, d’éviter que l’Union européenne et les Etats-Unis prennent le contrôle de la filière nucléaire de l’Ukraine (cf. encadré ci-dessous). La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a dépensé 700 millions d’euros pour construire un sarcophage de protection au-dessus du réacteur n°4 de Tchernobyl dévasté le 26 avril 1986. Il s’agit selon le communiqué de la BERD d’une « cage géante pour contenir le monstre » mais aussi d’une infrastructure visant sur le long terme à trier les déchets. Le sarcophage a été achevé en octobre 2019.
Sanctions envers la Russie : vont-ils oser ?
Annuler le contrat franco-russe de conversion et d’enrichissement de l’Uranium de Retraitement (URT)
Chaque année, l’usine de la Hague produit environ 1000 tonnes d’URT à partir des combustibles usés sortant des centrales nucléaires françaises. Le stock d’URT est aujourd’hui d’environ 27.000 tonnes. Le ré-enrichissement de l’URT pour en refaire des combustibles « neufs » ne peut pas se faire en France. La seule usine de conversion de l’URT en URE (Uranium de Retraitement Enrichi) est en Russie. L’économie circulaire du nucléaire français passe par Tomsk en Sibérie.
Faits d’hiver en Arctique
Une vague de froid s’abat sur l’Arctique. Au moins 8 cargos sont pris par les glaces. Ils espéraient passer librement grâce au réchauffement climatique.
La porcherie de la Hague
Enquête publique relative à une demande d’autorisation d’extension du domaine de traitement de l’usine atomique Orano la Hague*.
Commentaire n°1 de Robin des Bois
L’usine atomique de la presqu’île de la Hague en Normandie est la plus grande porcherie du monde. Bon an, mal an, elle rejette 2000 tonnes de nitrates dans la Manche soit l’équivalent du lisier de 100.000 porcs. Le plan d’épandage des atomistes est rustique. Il table sur la dilution des nitrates dans l’habitat des poissons.