Avis sanitaire à la CGT
Les feux de pneus polluent l’air avec du benzène cancérogène et les sols avec de l’arsenic.
Voir nos communiqués sur ce sujet :
Halte aux feux !, communiqué 28 janvier 2016
Feux rouges, communiqué du 3 juillet 2015.
Halte aux feux !
Dans une nouvelle vague de protestation, les agriculteurs déstockent les déchets accumulés dans les hangars, près des ensilages et des fosses à lisier. Ils les déversent et les brûlent par milliers de tonnes sur le domaine public. Pneus, palettes, emballages toxiques, tôles d’amiante ciment, tous les cadavres sortent des placards. En brûlant à ciel ouvert, les déchets dégradent irrémédiablement la qualité des produits agricoles de proximité, mettent en danger la santé des agriculteurs eux-mêmes et créent dans les fossés des sites lourdement pollués.
Feux rouges
Les « feux de détresse » des agriculteurs sont des brûlages à ciel ouvert de déchets. Ils sont interdits. Ils émettent des panaches toxiques pour les populations et pour l’environnement. Depuis le Grenelle de l’Environnement, Robin des Bois demande que l’interdiction du brûlage des déchets soit aussi respectée pendant les manifestations. Cet appel est peu entendu par les pouvoirs publics et les syndicats. La culture du feu revendicatif crée des sites pollués, nuit à la salubrité publique et à la qualité des produits agricoles.
Ex usines à gaz et pollutions en Bretagne
Les pollutions olfactives et toxiques issues de l’assainissement de l’ex usine à gaz de Saint-Malo font remonter à l’air libre la politique sommaire et improvisée de Gaz de France en matière de sites pollués.
L’usine à gaz de Saint-Malo était exploitée par la Compagnie Centrale d’Eclairage par le Gaz Lebon et Cie fondée en 1847. C’est l’une des plus anciennes des 843 usines qui à partir de la distillation du charbon produisaient du gaz de ville entre 1850 et 1960. Le principal déchet laissé sur place à la fin de l’exploitation est le goudron de houille et ses composants volatils cancérogènes comme le benzopyrène ou toxiques comme le naphtalène. Le goudron peut avoir été mélangé à de la terre et à d’autres sous-produits de la distillation du charbon.
Un nouveau scandale immobilier
Des dispositions innovantes sur la protection juridique et sanitaire des locataires ou propriétaires d’immeubles bâtis sur des friches industrielles et des sols initialement pollués ont été retirées du projet de loi relatif au logement, à l’urbanisme et à la ville à la suite d’arbitrages ministériels décevants.
Des zones dites de vigilance étaient planifiées. Elles auraient permis aux promoteurs et aux acquéreurs de bien connaître l’état des sols, de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires à la dépollution et à la prévention des risques sanitaires et au final d’en vérifier l’application.
Quand les ex-usines deviennent des « serial killers »
Depuis le début de l’année, les accidents mortels dans les friches industrielles se répètent. Le bilan actuel est de 7 morts. La tendance est à la hausse et le communiqué de Robin des Bois du 31 mai 2012 sur « Les enfants victimes des friches industrielles » est de plus en plus d’actualité.
S’il s’agissait d’accidents du travail, l’indignation serait à son comble. Les mises en demeure, les accusations et les procès s’accumuleraient. L’émotion serait « palpable ».
Les morts par électrocution, par incendie, par effondrement de toiture dans les usines et bâtiments industriels désaffectés se succèdent, eux, dans l’indifférence et dans la fatalité. Il y aura un jour aussi des morts par noyade dans les fosses pleines d’hydrocarbures et d’eaux acides que les anciens exploitants et salariés n’ont même pas eu la prudence de vidanger.
Plus de transparence pour l’offshore et moins de lumière
Bonn
Réunion plénière – Commission OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est.
A la fois très loin de la Guyane et tout près, les Etats-membres de la Commission OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est réunis à Bonn ont abordé l’industrie offshore avec Robin des Bois comme poisson-pilote. La zone de compétence de cette Commission internationale s’étend des eaux arctiques au Portugal.
Transparence
Environ 1.300 installations offshores pétrolières et gazières sont implantées dans l’espace OSPAR, principalement en Mer du Nord et en Mer de Norvège. Pionnier dans le domaine de l’industrialisation de la mer, ce secteur profite de son isolement géographique. Robin des Bois a proposé aux Etats-membres d’OSPAR de cartographier précisément les plates-formes et d’associer à chacune une fiche d’identité comprenant les dates clefs, la profondeur d’eau, la profondeur du forage dans le sous-sol océanique, le pavillon (certaines installations de forage dans la zone OSPAR sont sous pavillon Panama ou Iles Marshall), les noms des sociétés impliquées (propriétaires, opérateurs, exploitants, sous-traitants…), les accidents survenus sur site (incendies, rejets d’hydrocarbures…) et les principaux rejets chroniques. Cette proposition n’a pas été accueillie favorablement par la délégation du Royaume-Uni, ni par l’Association internationale des producteurs de pétrole et de gaz (OGP). La transparence ça coûte cher à mettre en place et toutes ces informations sont par ailleurs disponibles sur des banques de données payantes, disent-ils. Ces arguments n’ont pas convaincu. La France, la Suède, l’Espagne, l’Allemagne ont soutenu la proposition de Robin des Bois. L’ONG sera exceptionnellement invitée à la prochaine réunion du comité d’experts offshore d’OSPAR pour détailler le projet et les modalités de mise en œuvre envisageables. Jusqu’alors et depuis très longtemps, la France est représentée au sein de ce comité d’experts par TOTAL. Le changement est-il pour maintenant ?
Le plein de risques en Guyane, en Normandie et en Arctique
Forage en Guyane, communiqué n°2
Shell mène la danse en Guyane. L’offshore va subir pendant plus d’un an les nuisances et les pollutions de 4 forages pétroliers d’exploration et de pompage expérimental. Le littoral guyanais et des pays voisins ne seront pas à l’abri d’une dérive de nappes de pétrole accidentelles. La diversité des grands et petits cétacés au large de la Guyane a été soulignée par le Comité Scientifique de la Commission Baleinière Internationale en 2011. Les lamantins, les tortues luth, les milliers d’oiseaux migrateurs qui viennent des Caraïbes et du Brésil pour se reproduire sur l’île du Grand Connétable sont menacés par les forages ultra-profonds à cause de la suprématie de Shell, de la pression des élus de Guyane et de la faiblesse des gouvernements français successifs. L’histoire a commencé en mai 2001 avec la délivrance d’un arrêté préfectoral accordant un permis exclusif de recherche d’hydrocarbures dit permis de Guyane Maritime. La transition énergétique fait un détour par la préhistoire et il est notoire que les études d’impact sur l’environnement n’abordent pas, loin s’en faut, tous les risques dus aux bruits, aux pollutions lumineuses et atmosphériques.
Les enfants victimes des friches industrielles.
Dimanche 6 mai, un enfant de 12 ans s’est introduit dans le local du transformateur de l’usine Usmeco, à Conches-en-Ouche dans l’Eure. Cet ex-atelier de traitement de surface des métaux a fait l’objet d’une liquidation judiciaire il y a 11 ans. Malgré les interventions de l’ADEME, il y a encore des matières dangereuses à l’intérieur et les sols sont contaminés par des métaux lourds et des cyanures. Le site n’est pas surveillé et n’est pas protégé contre les intrusions. Selon Robin des Bois il y a de fortes présomptions pour que le transformateur soit contaminé aux PCB (pyralène). Si c’est le cas, il aurait dû être éliminé au plus tard à la fin de l’année 2010. En tout état de cause, il est étrange qu’un transformateur à l’intérieur d’une usine fermée il y a 11 ans ait été sous tension. D’autres transformateurs, dans l’emprise d’Usmeco pourraient avoir été fracturés pour en extraire le cuivre. Le terrain appartient à une SCI proche des anciens dirigeants d’Usmeco. Le site d’Usmeco est inscrit au fichier BASOL. La base de données BASOL liste les sites et sols pollués appelant une action des pouvoirs publics à titre préventif ou curatif.
Une niche fiscale et géologique pour les déchets dangereux.
Total et les industriels de la principauté chimique du bassin de Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques font la fête.
Grâce à un amendement au projet de loi de finance 2012 proposé par un député socialiste et approuvé par le gouvernement, l’injection de déchets dangereux dans la cavité géologique dite Crétacé 4000 est exemptée de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes. Selon les déclarations du député, il ne s’agirait que d’eau salée. Ce n’est évidemment pas l’avis des douanes qui assimilent les rejets – jusqu’à 1.000 m3 / jour – à des déchets industriels. Le manque à gagner pour les finances publiques de ce cadeau législatif est estimé à 1,5 million d’euros par an.