Posts Tagged "braconnage"

Les éléphants ne sont pas des animaux politiques

20 juin 2002

Selon un député-louveteau, les éléphants sont “des gros animaux”. Certes, il n’y a là rien à redire, mais ce connaisseur flou de la faune africaine ajoute qu’ils “se battent entre eux”, qu’ils “sont immobiles” et qu’ils “bouchent l’horizon”.

En vérité les éléphants sont sociables, solidaires et passent beaucoup de temps à l’apprentissage des jeunes. D’eux-mêmes, les vieux sujets se mettent souvent en retrait quand ils ne peuvent plus apporter de contribution positive à l’organisation du troupeau. Les éléphants sont très mobiles, éternels migrateurs, transfrontaliers et même transcourants quand il s’agit par exemple de traverser le Zambèze.

Lire la suite

L’ivoire kaki

26 nov. 1998

Paris
Objet : Sommet franco-africain sur la sécurité

Depuis juin 1997 et la décision internationale prise au Zimbabwe de rouvrir le marché de l’ivoire, la guerre et tous ses effets pervers se sont installés et propagés en Afrique centrale et en Afrique australe. Dans ces régions, le troc de l’ivoire contre des armes légères, des munitions, des missiles ou du matériel roulant contribue au développement durable de la violence aveugle et des souffrances infligées aux populations civiles. De 1970 à 1987, l’armée sud-africaine a échangé des armes contre des défenses d’éléphants et des cornes de rhinocéros. Le braconnage était pratiqué par les milices rebelles de l’Angola et du Mozambique et la contrebande par l’armée sud-africaine qui ramenait par avion et par train vers Johannesburg les cargaisons illicites. Le trafic de matières animales était associé au pillage des tecks de l’Angola et du Nigéria. Les grumes étaient acheminées en Afrique du Sud, par convoi routier, à travers le Zaïre, la Zambie, le Botswana ou la Namibie dans l’indifférence ou avec l’approbation des douanes interafricaines. Sur la côte Est de l’Afrique de 1980 à 1992 notamment au Mozambique et dans les pays périphériques comme la Tanzanie, le programme “des armes contre de l’ivoire” a été appliqué grâce à la complicité des troupes du Zimbabwe, d’Afrique du Sud et d’hommes d’affaires portugais. Ces sources de financement des guerres civiles sont le plus souvent attestées par des témoignages ou des enquêtes de justice plusieurs années après les faits mais déjà les observateurs sur le terrain ont constaté au Kenya et au Cameroun une aggravation de la pression de chasse sur les éléphants consécutive aux guerres ou aux troubles civils actuels au Soudan, en Somalie et au Tchad.

Lire la suite

Fontainebleau : l’UICN dans sa tour d’ivoire

2 nov. 1998

En 1994, l’UICN a commandité un rapport sur les conséquences de l’interdiction du commerce international de l’ivoire entrée en vigueur en 1990. Les conclusions douteuses de ce travail exclusivement réalisé par des experts nommés par l’UICN, WWF et Traffic ont servi de fondement au Botswana, au Zimbabwe, et à la Namibie pour obtenir à l’arraché la réouverture partielle du commerce international de l’ivoire et le déclassement des 3 populations d’éléphants (Loxodonta africana) concernées de l’annexe I à l’annexe II de la Convention de Washington. Cette convention porte sur le commerce international des espèces animales et végétales sauvages menacées d’extinction. C’est à Harare, Zimbabwe, que la décision fatidique a été prise le 19 juin 1997 dans le cadre de 10ème conférence plénière. L’UICN agit en tant qu’expert scientifique auprès de la Convention de Washington.

Lire la suite