La crise mondiale pèse sur la démolition des navires

3 févr. 2009

Le 14ème bulletin d’information sur la démolition des navires est disponible (pdf 23 pages 470 Ko). Il couvre la période du 22 septembre au 31 décembre 2008 au cours de laquelle est constaté un rush des veilles coques vers les chantiers asiatiques. 54% de ces navires étaient la propriété d’armateurs de l’Union Européenne ou de l’AELE (Association Européenne de Libre Echange). L’armateur français CGM-CMA s’est ainsi défait de l’Ursula Delmas ex-Sherbro, du Véronique Delmas et du CMA-CGM Potomac. 65% des navires partis à la casse pendant le dernier trimestre de l’année 2008 ont été préalablement détenus dans les ports du monde entier pour des défaillances techniques, ce qui prouve une dégradation de la maintenance et de l’état général des navires. Ils sont tous partis sans décontamination préalable.

 

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Le vraquier Cementco, en route de Brisbane à Gladstone (Australie) – Août 2007 – © Shipspotting

Le bulletin no 14 est accompagné du bilan global de la démolition en 2008 (pdf 63 pages, 2,31 Mo).

Il y a cependant au dessus de ce désastre écologique et sanitaire 4 lumières d’espoir.

– Le Serepca 1, stockage flottant appartenant à Total, ex- pétrolier Kasprowy Wierch construit en 1974 en Allemagne (voir Round Robin n° 1 du 22 juillet 2008 et le bulletin à la casse.com n°13) fait l’objet d’une extraction de matériaux polluants au large du Cameroun avant d’être envoyé à la casse. Les déchets seront rapatriés et traités en Europe dans le cadre de la Convention de Bâle.

– Le dossier du Clemenceau et celui du Victor Pleven ex-morutier parti de Lorient pour être démoli à Gand (Belgique) ont été traités dans le cadre de la Convention de Bâle sur le transfert transfrontalier des déchets, deux exceptions françaises qui confirment l’absence de règle mondiale. En ce qui concerne le démantèlement du Clemenceau à Hartlepool en Grande-Bretagne et suite à une proposition de Robin des Bois faite lors de la dernière réunion de la Commission de suivi en décembre 2008, la Marine Nationale a accepté le principe d’organiser trois visites du chantier en présence des associations intéressées.

– En France encore, dans les chantiers de Bassens en Gironde et sur une plate-forme appropriée à Concarneau, une vingtaine de bateaux de pêche ont été démantelés et la plupart des matériaux recyclés. Il y a là l’amorce d’une filière de démantèlement qui doit être développée pour traiter les navires de commerce et militaire qui ne peuvent pour des raisons de sécurité être remorqués loin de leurs lieux de mouillage ou d’échouage.

– En 2008 Les Etats-Unis ont démantelé dans leurs chantiers 25 navires de la flotte de réserve des Etats-Unis et semblent se détourner progressivement de l’option immersion.

 

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