Sète-Colombo : la folle cavale de l’Odeep One
30 juillet 2021- 9h.
Le navire vétuste ciblé par le Mémorandum de Paris sur le contrôle des navires par l’Etat du Port s’est échappé de Sète le vendredi 23 juillet avec la complicité du port. L’Odeep One a provoqué dans sa fuite 2 pollutions par hydrocarbures dans les bassins du port et à la sortie du chenal. Le Centre de Sécurité des Navires (CSN) basé à Sète n’a pas été informé de ce départ. Hier 29 juillet, l’Odeep One a souté dans les eaux territoriales de Malte et se dirige maintenant sur Colombo (Sri Lanka). Le suivi attentif de la trajectoire de l’Odeep One entre Sète et Malte par Robin des Bois et d’autres spécialistes a démontré qu’il se heurte à des problèmes mécaniques. Sa vitesse moyenne est de 5 à 6 nœuds avec des phases à un ou 2 nœuds.
Sète en Afrique de l’Ouest
Robin des Bois propose que le port de Sète en Méditerranée soit par dérogation spéciale rattaché au MoU (Memorandum of Understanding) d’Abuja, une entente maritime d’Afrique de l’Ouest réputée inexistante dans le contrôle qualité des navires à quai dans les ports d’Abidjan, de Lomé, de Lagos parmi d’autres.
En effet le port de Sète et le centre de sécurité maritime s’apprêtent dans les jours qui viennent à laisser partir en remorque du Paris le Rio Tagus corrompu par la rouille et les voies d’eau à quai à Sète depuis 8 ans.
Démolition du Rio Tagus: courrier aux autorités
Objet: démolition du navire Rio Tagus
Monsieur le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire
Madame la Ministre des Transports
Madame la Directrice régionale adjointe (DREAL Occitanie)
Monsieur le Directeur de l’Unité Départementale Hérault (DREAL Occitanie)
Monsieur le Directeur du Centre de Sécurité des Navires de Languedoc-Roussillon
Nous attirons votre attention sur le cas du Rio Tagus, vieux cargo abandonné dans le port de Sète depuis octobre 2010 dont le seul avenir est la démolition. Cet ex navire a été vendu aux enchères en octobre 2016 pour 11.000 € à un ferrailleur installé en Espagne à Vinaros au sud de Barcelone.
Non à l’expulsion du Rio Tagus
Le Rio Tagus a fêté ses 6 ans d’immobilisation à Sète. Il était arrivé le 29 octobre 2010 avec une voie d’eau, une panne moteur et un passif de 9 détentions en 10 ans (cf. A la Casse n°45, p 20).
Jugé impropre à la navigation, abandonné, il s’est détérioré à quai pendant des années. L’été dernier, ses cales remplies d’eau de pluie lui ont fait prendre de la gîte. Elles ont été pompées pour éviter le naufrage.
Après sa vente à un ferrailleur espagnol pour 11.000 € à l’automne − deux options étaient alors prévues : 1) démolition sur place ou 2) démolition en Espagne sous réserve que la sécurité du remorquage soit garantie − le Rio Tagus vient d’être “dépollué”.
Les thoniers libyens de Sète sur le départ
Résumés des chapitres précédents : 1- Il y a 7 ans, les propriétaires de thoniers implantés à Sète ont avec les encouragements du gouvernement français signé avec leurs collègues libyens des accords de partenariat sur la pêche au thon rouge. En Libye, cette pêche très lucrative était évidemment contrôlée par la famille et les proches du colonel Kadhafi. Les senneurs franco-libyens ont comme port d’attache Tripoli, sont servis par des équipages français et en dehors de la brève saison de pêche sont à quai à Sète.2- Pour la saison de pêche au thon rouge de 2011, les thoniers franco-libyens sont restés à quai malgré d’intenses préparatifs prouvant l’intention de partir et de perpétuer les accords signés avec le régime libyen en place, sans prendre en compte le conflit interne en Libye et les opérations militaires alors en cours. La flotte franco-libyenne suite aux pressions de Robin des Bois et aux recommandations fermes du gouvernement français est restée dans le port de Sète. A noter qu’au moins deux thoniers de la même filiation sont à quai à Marseille. |