Le 14 juillet 2017 est nucléaire
Malheureusement, la France et les Etats-Unis ont publié un communiqué commun dénonçant le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires comme une nuisance et une menace pour la paix mondiale.(1)
Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a été adopté le 7 juillet 2017 sous la tutelle des Nations-Unies par 122 pays. Il s’inspire de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques initiée par la France. Il est complémentaire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et du Traité sur l’interdiction des essais nucléaires. Dans son préambule, il évoque à la fois les conséquences catastrophiques de l’usage des munitions nucléaires et celles des détonations accidentelles.
Groningue, Verdun, Hiroshima : villes jumelées
Groningue, 1672. Hollande.
Le premier traité sur l’interdiction des poisons dans les armes de guerre a été signé le 27 août 1675 à Strasbourg par des conseillers du roi Louis XIV et de Léopold Ier de Habsbourg, empereur du Saint Empire romain germanique. Dans ce pacte sur l’échange des prisonniers pendant la guerre de Hollande, il a été précisé « qu’il sera fait défense aux soldats des deux partis de se servir de balles empoisonnées et de balles ramées et que s’il se trouvait des soldats saisis ou convaincus de s’en être servis, le parti dont ils seront sera obligé d’en faire une justice exemplaire ». A cette époque, les manuels d’arquebuserie et les stratèges recommandaient d’incorporer aux balles de l’arsenic et des venins végétaux. La balle ramée était un ensemble de 2 à 3 balles de fusil ou de boulets de canon enchaînés par un fil de laiton. « Ce qui rend l’effet extrêmement dangereux, c’est qu’en sortant du canon les 2 balles se séparent et occupent un grand espace » (dictionnaire des Arts et des Sciences, Thomas Corneille, 1694). Les balles ramées étaient des ancêtres des obus Shrapnel et autres grenades ou munitions à billes, à clous et à fragmentation.
Le Cape Ray arrive en Europe du Nord
Le navire usine de l’US Navy, le Cape Ray, va dans les jours à venir s’engager dans l’Atlantique et le Golfe de Gascogne pour remonter en mer du Nord.
Le Cape Ray transporte 6000 t de déchets chimiques liquides et solides sous-produits par la neutralisation en Méditerranée de 560 t de précurseurs des munitions chimiques syriennes.
La mission du Cape Ray s’est poursuivie du 9 juillet au 18 août. Elle a consisté à diluer les précurseurs du gaz sarin et du gaz moutarde retirés du territoire syrien. Seuls des communiqués laconiques du Pentagone ont ponctué cette campagne maritime de neutralisation. Aucune information détaillée sur les conditions météorologiques, les localisations du navire, les aléas techniques, les rejets atmosphériques n’a été publiée. La neutralisation des armes chimiques syriennes a été, comme leur fabrication, entourée d’un secret absolu.
Élimination des munitions chimiques syriennes (n°5)
Selon l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques), la phase la plus complexe de l’élimination des munitions chimiques syriennes vient de se terminer avec le retrait des derniers précurseurs et autres composants chimiques du territoire syrien. Ce premier pas a été continuellement différé en dépit de la bonne connaissance des risques encourus et de la contribution de plusieurs Etats membres de la Convention.
Maintenant la phase 2 va rentrer dans un territoire inconnu. 20 t d’ypérite et 540 t de précurseur du gaz sarin devraient être neutralisées en mer.
Élimination des munitions chimiques syriennes (n°4)
Depuis le début de l’année, 2 navires de commerce errent dans les eaux internationales de la Méditerranée orientale. Leurs positions exactes sont tenues secrètes. L’Ark Futura est un roulier de 180 m de long. Il bat pavillon danois. Son équipage est composé de marins de plusieurs nationalités. Le Taiko est un roulier de 262 m de long. Il bat le pavillon bis norvégien. Les rouliers sont des sortes de garage. En cas de collision ou d’incendie, ils sont très vulnérables et coulent rapidement.
Inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013
Inventaire des déchets de guerre
Régions Atlantique-Manche
1er janvier 2008 – 31 décembre 2013
Spécial commémoration du D-Day
Juin 2014
Sommaire
Introduction
Quelques munitions de l’inventaire
Risques sanitaires et environnementaux
Inventaires des déchets de guerre du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2013 avec leurs cartographies:
Élimination des munitions chimiques syriennes (n°3)
Le navire américain Cape Ray se dirige vers la mer Méditerranée.
Sa mission est de détruire les substances prioritaires composant les munitions chimiques syriennes. Les seuls essais en mer du système mobile de neutralisation des armes chimiques ont été réalisés avec de l’eau.
Le scénario du Cape Ray a été mis en place « pour éviter d’avoir à déposer les substances chimiques sur un territoire quelconque où nous aurions eu à composer avec le contexte politique et environnemental et à se conformer à des lois nationales ». Telle est la déclaration début janvier du Sous-Secrétaire d’Etat à la Défense des Etats-Unis, Monsieur Frank Kendall.
Élimination des munitions chimiques syriennes (n°2)
Neutraliser les munitions chimiques syriennes sur le Cape Ray, un cargo transformé en plateforme industrielle et positionné dans les eaux internationales permettra de s’affranchir des réglementations nationales.
Cette première mondiale ferait de la haute mer une zone franche libérée de tout contrôle démocratique et des contraintes environnementales et sociales. L’OIAC et les Etats-Unis disent que 500 tonnes de munitions chimiques syriennes seront traitées en mer en quelques semaines alors que la fin du programme de destruction des munitions chimiques américaines est prévue pour 2023. Sur terre, les Etats-Unis espèrent traiter 3.100 tonnes en 10 ans. En mer, ils sont sûrs d’en traiter 500 tonnes en 4 semaines.
Elimination des munitions chimiques syriennes
Mise à jour le 3 janvier – 10h15
Le traitement des substances chimiques syriennes à bord du navire américain Cape Ray est une solution par défaut. Elle fait suite au refus des pays d’Europe du Nord de traiter directement les précurseurs des munitions chimiques dans des installations dédiées (*). Cette opération en haute mer consacrerait l’industrialisation de l’océan mondial.
Comment la France gère-t-elle les munitions chimiques anciennes ?
Mise à jour :
Un arrêté ministériel du 14 octobre 2013 autorise la société ASTRIUM à construire l’usine SECOIA à Mailly-le-Camp.
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Robin des Bois travaille depuis 13 ans sur les déchets de guerre dont les munitions chimiques. Il est utile aujourd’hui de faire le point sur la doctrine et les pratiques de la France au regard de la Convention internationale sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, dite Convention sur les armes chimiques. Les munitions chimiques principales à détruire sur le territoire français sont à base de phosgène et de chloropicrine, d’ypérite et de chlorobenzène, de tétrachlorure de zinc, d’arsenic et de cyanure.