Déchets de guerre

Les guerres éclatent, les guerres s’arrêtent, les armistices sont signés, les monuments aux morts fleurissent, les souvenirs se fanent, les résidus de la guerre restent et continuent à polluer et à mutiler. La Belgique, la France, à l’épicentre des deux dernières guerres mondiales, l’Allemagne et l’Angleterre hébergent dans leurs sols des milliers de munitions de toutes sortes et de tous calibres, chimiques ou conventionnelles, dégradées et encore actives. Les campagnes et consignes de déminage manquent de souffle et de budget. La filière déchets de guerre est à construire.

L’engrenage explosif

11 sept. 2001

L’engrenage explosif

Le relevage et le transport dans la nuit du 5 au 6 septembre 2001 de 5 munitions alliées et allemande du futur chenal du projet “ Port 2000 ” au Havre, vers la zone de pétardement à 4,6 milles en baie de Seine, auraient du être reportés. La nuit et la mer forte ont fait prendre des risques inconsidérés pour la sécurité des zones industrielles et urbaines du Havre. La perte d’une munition tirée et non- explosée, dans des conditions non explicitées, prolonge les risques pour les activités de pêche et de dragage. Elle aurait pu se traduire par la perte de l’équipage du canot pneumatique assurant le remorquage. Robin des Bois rappelle que selon le Cahier des Clauses Techniques Particulières du chantier de déminage, “ les interventions du GPD –Groupement des Plongeurs Démineurs – sur des engins explosifs seront suspendues à partir de mer 3 –peu agitée- par mesure de sécurité ” et que le “ Plan de sécurité du déminage du secteur sud des installations portuaires du Havre ”, n’autorise pas les opérations de déplacement d’engins dangereux du coucher au lever du soleil.

Lire la suite

Le bug pyrotechnique

6 sept. 2001

La perte dans la nuit du 5 au 6 septembre 2001 d’une bombe de 250 kg tractée par le Groupement des Plongeurs Démineurs de Cherbourg entre le sud des installations portuaires du Havre et la zone de pétardage confirme les craintes de l’association Robin des Bois et justifie ses appels au report des opérations en plein jour.

Si la bombe est munie d’un marqueur comme cela devrait être le cas, elle peut être relocalisée immédiatement et entourée d’un périmètre de sécurité puis faire l’objet d’une deuxième tentative de relevage et de pétardage.

Lire la suite

La nuit, tous les risques sont gris

5 sept. 2001

Par une ordonnance en date du 28 juin 2001, le Conseil d’Etat a suspendu l’arrêté autorisant les travaux d’extension du Port Autonome du Havre ” Port 2000 ” pour partie des opérations qui nécessitent un déminage et un débombage préalables, jusqu’à la destruction totale des engins de guerre dûment constatée par les autorités compétentes,. Cette ordonnance concerne l’emprise maritime du projet mais aussi dans la continuité une partie de l’emprise terrestre où devrait s’effectuer le creusement des futures darses. Le déminage terrestre doit aussi faire l’objet d’une étude de sécurité pyrotechnique qui n’est pas encore diffusée.

Lire la suite

De sombres pratiques pour un déminage nocturne

4 sept. 2001

Si les conditions météorologiques le permettent, le déminage de 4 bombes et 1 mine sera effectué par la Marine Nationale dans la nuit du 5 au 6 septembre. Cette opération, entrant dans le cadre des travaux préliminaires à la construction de “Port 2000” au Havre, serait entachée d’irrégularité au regard du “Plan de sécurité du déminage du secteur sud des installations portuaires du Havre” mis au point par le Service Interministériel Régional des Affaires Civiles et Economiques de Défense et de Protection Civile (SIRACED – PC), et signé par le Préfet Maritime de la Manche et de la mer du Nord, le Préfet de Seine-Maritime, le Maire du Havre, et le Directeur du Port Autonome.

Lire la suite

Port 2000 remis à plus tard

29 juin 2001

Dans une ordonnance rendue le 28 juin 2001, le Conseil d’État a suspendu l’arrêté interpréfectoral autorisant la réalisation de Port 2000. Les travaux ne pourront commencer qu’après le constat dûment effectué par les autorités compétentes de la destruction totale des engins de guerre situés dans l’emprise du projet. C’est dans le cadre d’une requête en référé déposée par l’association Robin des Bois que l’ordonnance du Conseil d’État a été rendue. Elle n’est pas susceptible d’appel.

Lire la suite

Déminage du Port du Havre : l’information et les populations sont barricadées

9 juin 2001

L’opération de déminage prévue pour le lundi 11 et mardi 12 juin 2001 dans la zone portuaire du Havre est exceptionnelle. L’une des munitions à neutraliser contient 720 kg d’explosifs. Lors de son pétardage en octobre 1999, une munition similaire a déclenché un tremblement de terre de 4,4 sur l’échelle de Richter enregistré par le réseau de surveillance sismique de Strasbourg.
Les bas quartiers résidentiels et balnéaires du Havre sont exposés aux risques pyrotechniques susceptibles de dégrader, de démolir ou de déplacer les biens privés et publics.
Contrairement aux pratiques en vigueur quand des munitions de forte puissance font l’objet de découverte et de neutralisation, les populations ne seront pas évacuées. Elles sont incitées à se barricader chez elles, volets fermés et fenêtres ouvertes. Il est recommandé de se tenir le plus éloigné possible des baies vitrées, nombreuses dans ces immeubles de front de mer.

Lire la suite

Montérolier: les vestiges de guerre reviennent en surface

22 mai 2001

La photo aérienne de l’IGN d’avril 1952 démontre un remaniement du sol au dessus des galeries souterraines de Montérolier. Cette anomalie n’est pas repérable sur la photo de 1947. Le réseau des galeries de Montérolier a servi d’entrepôt aux armées allemandes concentrées pendant la dernière guerre sur le plateau haut – normand où une centaine de rampes de lancement de missiles V1 étaient en activité ou en construction en hiver 1944.

En juin 1995, 9 personnes dont 3 enfants y ont trouvé la mort. Piégées dans les galeries depuis le début de la soirée du 21 juin, elles avaient été abandonnées à elles – mêmes entre minuit et 7 h, à la suite de l’interruption des secours fondée sur la mort du médecin capitaine des pompiers de Rouen vers 23 h, à quelques mètres de la sortie du réseau et sur le manque d’informations quant au phénomène pyrotechnique en cours. Au petit matin, un des pompier était retrouvé, la vie encore chevillée au corps. Il survécut après plusieurs jours de réanimation. Mais à 16h30, le dernier corps des 8 autres victimes était évacué. 2 ans après, la vérité judiciaire déclarait que la catastrophe avait été provoquée exclusivement par un feu de camp allumé dans l’après-midi par les enfants et les émanations de monoxyde de carbone. Les familles des victimes, le corps des pompiers de Seine-Maritime, beaucoup d’experts en toxicologie contestent cette explication.

Lire la suite

Vimy-sur-Mer

4 mai 2001

Au Havre, le Projet “Port 2000″ cumule les risques industriels, les risques pour la sécurité maritime, les menaces pour l’environnement et les risques pyrotechniques. Une mine allemande avec une charge de 720 kg d’explosifs conventionnels vient d’être découverte dans le futur chenal, à 800 mètres du stockage pétrolier d’une capacité de 5 millions de tonnes. Le grand débat public et l’enquête publique n’ont pas informé la population sur l’état initial du site pollué par des vestiges de guerre et sur les risques de l’opération de déminage / débombage pour la population et les installations portuaires. En octobre 2000, c’est Robin des Bois qui a informé la presse de la présence de 2012 “ cibles ” dans le futur chenal de “ Port 2000 ”. Dans un deuxième temps, Robin des Bois a porté plainte devant la Commission Européenne et a demandé l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant “ Port 2000” devant le Conseil d’État. La France est d’ores et déjà destinataire d’une demande d’information de la part de la Commission Européenne pour “présomption de violation du droit communautaire”.

Lire la suite

Vimy: le principe de précipitation

14 avril 2001

Prétendre découvrir aujourd’hui les risques imminents du centre de transit de munitions de Vimy, il n’y a qu’un préfet pour oser le faire. En décembre 1996, le site voisin du Crotoy en Baie de Somme a été soufflé par une explosion. Le centre de Vimy a alors vu ses stocks gonfler, bien que dès 1996, des corrosions, suintements, dégradations aient été observés sur des obus de la première guerre mondiale, dans le voisinage de munitions conventionnelles et périmées. En juillet 1997, le préfet du moment dans le Pas-de-Calais écrivait aux maires concernés que les munitions chimiques du site de Vimy seraient transférées en dépôt sans délai.

Lire la suite

La Flèche n°36

14 sept. 2000

Lire la suite