L’Amoco Cadiz reprend la mer
La région Bretagne exporte 20.000 t de déchets de l’Amoco Cadiz. Le Peak Bordeaux est à quai à Brest en train de charger en vrac 3200 t de ces déchets provenant de l’excavation d’un polder portuaire qui doit être reconverti en terminal dédié aux énergies marines renouvelables (EMR). Selon l’appel d’offres « Projet de développement du Port de Brest – 2016» : « un quart des sondages réalisés présente au moins une concentration supérieure aux valeurs seuils d’acceptation en ISDI* fixées par l’arrêté du 12/12/2014. Deux types d’impacts se distinguent :
– la zone à l’Est du CEDRE impactée principalement en huiles minérales mais également en HAP**, BTEX*** et PCB****. Cet impact semble lié à la présence supposée de résidus plus ou moins chaulés de la marée noire liée au naufrage de l’Amoco Cadiz en 1978 ;
– des impacts ponctuels dont l’origine, non identifiée, est vraisemblablement liée à l’hétérogénéité des remblais et des dépôts qui ont été réalisés sur le polder.»
Robin des Bois et la Commission OSPAR – Cork, Irlande, 26-29 juin 2017
OSPAR est une Convention de coopération internationale dédiée à la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est et entrée en vigueur en 1998. La France, la Belgique, le Danemark, l’Allemagne, la Finlande, l’Islande, l’Irlande, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, l’Espagne, la Suède, le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord et l’Union européenne en sont membres ainsi que le Luxembourg et la Suisse au titre de l’influence sur la qualité des eaux marines de l’Atlantique des fleuves et des rivières qui les traversent. Robin des Bois a le statut d’observateur à la Commission OSPAR depuis 2005.
OSPAR perd le Nord
Compte-rendu
OSPAR provient de la fusion en 1992 de la Convention de Paris pour la prévention de la pollution marine d’origine tellurique et de la Convention d’Oslo pour la prévention de la pollution marine par les opérations d’immersion effectuées par des navires et aéronefs. Cette dernière avait été initiée suite au choc de la marée noire du Torrey Canyon le 18 mars 1967.
OSPAR est dédiée à la protection de l’Atlantique du Nord-Est. C’est un poisson-pilote. Les travaux de ses 5 comités – Biodiversité, Industries offshore, Substances radioactives, Impacts environnementaux des activités humaines, Substances dangereuses et eutrophisation – ont permis de mieux connaître et combattre les multiples pressions sur les écosystèmes marins depuis le large du Portugal jusqu’à l’Océan Glacial Arctique. Cette réussite s’est notamment concrétisée par un bilan de santé sans concession de la zone OSPAR en 2010 (1). Sept ans plus tard, le poisson-pilote OSPAR est menacé d’asphyxie par les pays arctiques. Robin des Bois revient des comités Biodiversité et Industries offshore qui se tenaient à Berlin et à Oslo les deux premières semaines de mars.
Torrey Canyon – 18 mars 1967 : la mère des marées noires
Le 19 février 1967, le Torrey Canyon quitte la raffinerie d’Al Ahmadi au Koweit. Le supertanker se dirige en contournant l’Afrique du Sud vers Milford Haven au Pays de Galles, Royaume-Uni. Il transporte 120.000 t de pétrole brut. Construit en 1959 aux Etats-Unis par Newport News Shipbuilding, il a été jumboïsé en 1965 et rallongé de 247 à 297 m; sa capacité initiale de 60.000 t a été doublée. Il fait la fierté des armements pétroliers.
Le 18 mars 1967, le Torrey Canyon à la suite d’une erreur de navigation s’empale sur des récifs entre les îles Scilly (ex-Sorlingues) et les Cornouailles britanniques.
Deux mois après le naufrage, le bilan est lourd, 150 km de côtes polluées au Sud-Est de l’Angleterre. Des milliers d’oiseaux englués dérivent dans la mer de la Manche et atterrissent morts ou mourants de Calais à l’Ile d’Yeu. Le littoral est en deuil entre la presqu’île de La Hague et la pointe de la Bretagne. Les îles anglo-normandes sont en noir.
Pour la première fois, l’expression marée noire est à la une de la presse.
Non à la décharge sous-marine du Machu (50 millions de tonnes) dans la baie de Seine !
Avis de Robin des Bois sur l’enquête publique concernant l’opération de dragage d’entretien du chenal de navigation et des installations portuaires de l’estuaire aval et immersion des sédiments sur les sites aquatiques du Machu dans la baie de Seine.
Robin des Bois souhaite que l’avis du Commissaire-Enquêteur sur le dragage d’entretien du chenal de navigation et des installations portuaires de l’estuaire aval suivi de l’immersion des sédiments pollués sur les sites aquatiques du Machu soit négatif pour les raisons suivantes :
– La nécessité invoquée de draguer le chenal de la Seine pour les besoins, qui ne font d’ailleurs pas l’objet d’une analyse fine et prospective, d’un port intérieur ne doit pas fatalement nuire au secteur oriental de la baie de Seine, à la baie de Seine, à la Manche et à la Mer du Nord.
Note d’information “boues rouges” – suite
Il a été révélé hier à la réunion spéciale du Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques -CSPRT- que dans une zone élargie à partir du rejet en mer de l’usine d’alumine de Gardanne dans la fosse de Cassidaigne à 7 km au large de Cassis, les poissons étaient marqués par l’aluminium, le titane, le vanadium, trois des éléments métalliques spécifiques des boues rouges. Suite aux conclusions de l’étude menée par l’ANSES et l’IFREMER à la demande du Ministère de l’Écologie, il a été décidé qu’une Évaluation des Risques Sanitaires devait être achevée au maximum dans 3 ans. Le Ministère de la Santé y tient. Cette évaluation sanitaire concerne les consommateurs de produits de la mer.
Une usine sous dérogation et sous perfusion
L’usine de production d’alumine de Gardanne, Bouches-du-Rhône, vit grâce à des dérogations et aux subventions de l’Etat.
En 2010, Rio Tinto a obtenu l’autorisation provisoire valable jusqu’en 2018 et éventuellement renouvelable de pulvériser le seuil réglementaire d’émissions atmosphériques de dioxyde d’azote, 1800 mg/m3 au lieu de 500.
Aujourd’hui, le nouvel exploitant Altéo dirigé par un fonds de pension américain réclame pour 30 ans une nouvelle dérogation pour ses rejets liquides au large de Cassis. Ils dépassent 245 fois pour l’aluminium et 34 fois pour l’arsenic les valeurs réglementaires.
A l’aide du Bangladesh
Robin des Bois demande à Madame la ministre de l’Ecologie de diligenter de toute urgence en collaboration avec l’ambassade du Bangladesh à Paris et de financer une mission du CEDRE – CEntre de Documentation, de Recherche et d’Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux – dans la mangrove du Sundarbans, la plus grande mangrove du monde partagée entre l’Inde et le Bangladesh. Depuis le 9 décembre, la rivière Shela est polluée par le déversement de 360 t de fioul lourd après une collision entre 2 navires dont le pétrolier OT Southern Star 7. Le naufrage a fait un mort. L’événement menace les populations locales et le parc naturel des Sundarbans inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et abritant plusieurs espèces protégées dont les dauphins de l’Irrawaddy et des crocodiles marins. Des espèces animales terrestres, elles aussi protégées comme les tigres, sont dépendantes de l’écosystème de la mangrove.
Suspension d’un dragage dans la baie de La Baule
Sur requête de Robin des Bois, le Tribunal Administratif de Nantes vient de décider après une audience tenue le 4 décembre 2014 de suspendre les travaux de dragage du port d’échouage de Pornichet dans la baie de La Baule.
La juge a estimé d’une part qu’il existe un doute sérieux quant à la légalité du récépissé de déclaration émis pour un dragage et un rejet normalement soumis à autorisation, et d’autre part que les pollutions organiques et chimiques constatées alors que sont effectués des rejets irréversibles en zone conchylicole, à 700 m du rivage, nécessitent de suspendre d’urgence les travaux.
Suspension d’un dragage dans la baie de La Baule
Sur requête de Robin des Bois, le Tribunal Administratif de Nantes vient de décider après une audience tenue le 4 décembre 2014 de suspendre les travaux de dragage du port d’échouage de Pornichet dans la baie de La Baule.
La juge a estimé d’une part qu’il existe un doute sérieux quant à la légalité du récépissé de déclaration émis pour un dragage et un rejet normalement soumis à autorisation, et d’autre part que les pollutions organiques et chimiques constatées alors que sont effectués des rejets irréversibles en zone conchylicole, à 700 m du rivage, nécessitent de suspendre d’urgence les travaux.