Déchets de guerre

Les guerres éclatent, les guerres s’arrêtent, les armistices sont signés, les monuments aux morts fleurissent, les souvenirs se fanent, les résidus de la guerre restent et continuent à polluer et à mutiler. La Belgique, la France, à l’épicentre des deux dernières guerres mondiales, l’Allemagne et l’Angleterre hébergent dans leurs sols des milliers de munitions de toutes sortes et de tous calibres, chimiques ou conventionnelles, dégradées et encore actives. Les campagnes et consignes de déminage manquent de souffle et de budget. La filière déchets de guerre est à construire.

Les nouveaux risques pyrotechniques de Toulouse

31 oct. 2012

La France a été le théâtre de trois guerres modernes, 1870, 14-18, 39-45. Les belligérants ont fabriqué, utilisé, stocké, transporté ou abandonné des quantités incalculables de munitions encore actives dans les sols, sous-sols, rivières et mers.

Les matériels de guerre enfouis dans la terre sont un danger mortel pour les travailleurs et les populations. Ils exposent l’environnement à des risques méconnus ou occultés par les élus locaux, les services de l’Etat, les architectes et les urbanistes.

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En attendant les démineurs – Inventaires des déchets de guerre du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

31 août 2012

En attendant les démineurs – Inventaires des déchets de guerre du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011

Sommaire

Introduction
Les vérités qui dérangent – les champs de bataille du nord et de l’est de la France – Les vieilles munitions tuent – Les vieilles munitions polluent – Les vieilles munitions nuisent à la faune et à la flore – Les munitions chimiques

Inventaires des déchets de guerre du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2011 avec leurs cartographies:
Région Franche-Comté
Région Alsace
Région Lorraine
Région Champagne-Ardenne
Région Ile-de-France
Région Picardie
Région Nord – Pas-de-Calais
Carte de synthèse

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Convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est

26 juin 2009

Convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est
Compte-rendu de la Commission 2009
22 – 26 juin 2009. Bruxelles
CR_OSPAR_09

OSPAR est une convention de coopération internationale ébauchée en 1972 et dédiée à la protection de l’environnement marin de l’Atlantique du Nord-Est. Quinze gouvernements des côtes et îles occidentales d’Europe dont la France en sont membres ainsi que la Communauté Européenne. La Finlande, le Luxembourg et la Suisse sont des Parties contractantes au titre de l’influence des fleuves et des rivières qui les traversent sur la qualité des eaux marines de l’Atlantique. Les frontières d’OSPAR pourraient s’étendre l’année prochaine avec l’inclusion dans – son périmètre de Madère et des Canaries dont les gouvernements régionaux autonomes sont en ce moment consultés par les gouvernements du Portugal et de l’Espagne. Peu connue du grand public, la Commission OSPAR est pourtant pionnière dans le domaine de la surveillance du milieu marin et de la création d’aires marines protégées.
Robin des Bois est observateur à la Commission OSPAR depuis 2005 avec le WWF, Kimo International et Seas at Risk.

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Lettre ouverte sur un secret

13 mai 2008

« Ne peuvent être consultées les archives publiques dont la communication est susceptible d’entraîner la diffusion d’informations permettant de concevoir, fabriquer, utiliser ou localiser des armes nucléaires, chimiques ou toutes autres armes ayant des effets directs ou indirects de destruction d’un niveau analogue ».

Cet alinéa insidieusement glissé au milieu du projet de loi sur la réforme de l’accessibilité aux archives en cours d’examen par le Sénat et l’Assemblée Nationale porte atteinte à la sûreté et à la sécurité des générations futures, au corpus réglementaire sur les sites pollués et à la « Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction ».

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Pour une filière d’élimination des vestiges de guerre

19 avril 2007

Les déchets des guerres ont encore tué. 2 démineurs dans l’Est de la France, une des régions les plus touchées par l’éparpillement, l’abandon ou la collection de munitions chimiques ou explosives datant des conflits de 1870, 1914, et 1939. Début avril 2007, 6 tonnes d’obus ont été retrouvées dans des domiciles privés à Verdun. L’un des collectionneurs avait été tué à la suite d’une manipulation le 29 mars. Un autre arsenal de munitions résiduelles a été mis à jour près de Pont-à-Mousson, dont une caisse de grenades, en janvier 2007. Depuis le début de l’année et dans la même région, des obus ont été découverts dans des chantiers, ou déposés la nuit devant les déchetteries ou les commissariats de police ; les obus orphelins sont aussi omniprésents dans l’Ouest, le Nord et le Sud de la France et le resteront selon les prévisions au moins jusqu’en 2700. Ils menacent la sécurité publique et impactent l’environnement pendant leur longue phase de corrosion et de décomposition.

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Les guerres n’ont pas de fin

9 nov. 2004

Suite à la mort d’un enfant mutilé par l’explosion d’un vestige de guerre, l’association Robin des Bois rappelle qu’elle a diffusé en mai 2003 un inventaire des découvertes de munitions non-explosées dans le Nord-Pas-de-Calais depuis l’évacuation de Vimy en avril 2001. Cet inventaire montrait que la région Nord-Pas-de-Calais était l’une des plus touchées en France par les risques résiduels des 2 dernières guerres.

Face à cette profusion de risques explosifs et chimiques, Robin des Bois écrivait le 2 mai 2003 au préfet de région que “la cartographie des découvertes révèle des concentrations autour de Lille, Roubaix, Tourcoing, Lens, et sur l’ensemble de la côte entre Berck et Dunkerque”. Le courrier rappelait que les enfants constituent une des populations les plus exposées aux risques et suggérait de développer l’information pédagogique en milieu scolaire.

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Pas d’Armistice pour les vestiges de guerre

11 nov. 2003

Les munitions abandonnées sur le sol français par les belligérants des trois dernières guerres sont des déchets industriels en manque de filière. Elles sont soumises à des découvertes inopinées, des stockages confus, à des centres de destruction très éloignés des centres de “production”, et à des transferts inattendus – c’est ainsi qu’on retrouve des bombes dans les déchetteries, des grenades dans des sacs de patates originaires du nord de la France, un obus dans un lot de sable marin livré à un centre équestre -. La loi du silence s’applique à ces objets et substances. Il est impossible de connaître l’état des stocks des ex-munitions chimiques et dans le même temps des Armes de Destruction Massive sont quasiment abandonnées en plein champ, comme à Mars-la-Tour (54), en contradiction avec la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage, de l’emploi des armes chimiques, et sur leur destruction. Ces abandons exposent l’environnement et la sécurité publique à des risques de pollution, de vols et de chantages. La construction et même la localisation d’une usine de destruction de ce type de munitions est toujours différée. Avant leur libération dans le civil, les emprises militaires désaffectées ne font l’objet que d’une dépollution de surface et de sub-surface jusqu’à 50 cm de profondeur, laissant aux promoteurs la responsabilité de la dépollution en sous-sol.

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Smog sur Port 2000

4 sept. 2003

Objet : le Havre. Port 2000
Visite ce jour de M. le Ministre des Transports et de l’Equipement.

Le mois d’août a été catastrophique pour les promoteurs de l’extension du port du Havre sur le domaine maritime de l’estuaire de la Seine. Les rallonges financières, les soutiens politiques et le marketing ne suffisent plus à maintenir l’illusion que Port 2000 se déroule bien.

Le 4 août à 23h30, une bombe Tall Boy de 5 tonnes a été mise à jour par une drague pendant le creusement du chenal d’accès, dans une zone certifiée déminée. La plus grosse munition jamais utilisée par les Alliés pendant la dernière guerre a été transportée en mer et abandonnée par la Marine Nationale dans une décharge sous-marine. Sans information auprès des usagers du port, des habitants de l’agglomération et sans périmètre de sécurité. L’imprévoyance voire l’illégalité règnent sur le déminage en mer et à terre.

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Sécurité – Sécurité – Sécurité

26 mars 2003

Lettre ouverte distribuée devant les entrées du chantier Port 2000 le 26 mars 2003.

A l’attention de tous les intervenants sur Port 2000.

Vous travaillez sur un chantier pollué par des vestiges de guerre. Tout creusement, remaniement, perforation, aspiration ou choc dans les terrains ou fonds doivent être systématiquement précédés d’une dépollution pyrotechnique, c’est-à-dire d’un retrait systématique et préalable de toutes les munitions enfouies. Or, de nombreuses munitions ont été mises à jour par les engins de chantier. Vos employeurs comptent sur vous pour découvrir les bombes, assumer en toute illégalité cette phase la plus dangereuse des travaux, et rattraper des délais et des coûts mal évalués. Le Havre a été frappé par un déluge de bombes durant la dernière guerre mondiale, et plus de 12.000 tonnes ont été lâchées en septembre 1944. La zone industrialo-portuaire a été une cible stratégique intensément bombardée.

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Lorient-Le Havre : sous les projets, les bombes.

28 oct. 2002

Le chef d’Etat-Major de la Marine Nationale tire à Lorient les leçons de la douloureuse expérimentation du Havre. Depuis 2 ans, le port autonome du Havre procède au déminage du projet d’extension du port connu sous le nom ” Port 2000 “. Le temps, le coût et l’achèvement de cette dépollution pyrotechnique dans laquelle la Marine Nationale est impliquée souffrent de nombreux dépassements et reports. La dépollution de la partie terrestre du projet a 9 mois de retard. Elle n’a pas commencé alors que les draglines, principaux acteurs du terrassement, sont en place depuis la fin de l’année dernière. Avant même de parler de dépollution, la détection pyrotechnique est incomplète et le plan de gestion-sécurité est absent.

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