Bilan 2013 : 1119 navires partis à la casse
Les porte-conteneurs en hausse
par unité 1 Inde, 347 (31%) 2 Chine, 239 (21%) 3 Bangladesh, 211(19%) 4 Turquie, 136 (10%) 5 Pakistan, 104 (9%) 6 Danemark, 19 (2%) |
par tonnage de métal 1 Inde 2,8 millions de t (31%) 2 Bangladesh 2,3 millions de t (24%) 3 Chine, 1,9 million de t (20%) 4 Pakistan 1,4 million de t (15%) 5 Turquie 514.000 t (5%) 6 Danemark 33.000 t (0,4%) |
par catégorie
1 vraquier : 387 (35%) |
Avec 1119 navires partis à la casse, l’année 2013 confirme la bonne santé de l’activité de démolition des navires. Elle marque sensiblement le pas par rapport à une année 2012 exceptionnelle – baisse de 16% en nombre de navires démolis et de 20% en volume de métal recyclé – mais reste largement la 2ème meilleure année de l’activité depuis 2006, année de lancement d’A la Casse (293 navires). Le tonnage total de métal recyclé en 2013 dépasse les 9 millions. Le volume de déchets de démolition représente environ 500.000 t.
Alertes à Cherbourg
N°1
Le thonier russe Marginella est immobilisé à Cherbourg depuis juillet 2007. Parti de Kaliningrad (Russie), il se rendait en Afrique du Sud via le Ghana pour pêcher du thon rouge et du thon tropical dans des conditions douteuses du point de vue de la conformité à la réglementation de la CICTA (Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique). Il a été victime en mer du Nord et dans la Manche de départs d’incendie dans le compartiment machines et d’une panne totale de propulsion. Il avait dû être remorqué par l’Abeille Liberté.
Bulletin « A la Casse » n°33, un numéro choc…
avec la Vague de Victor Hugo et les éclopés du tsunami,
avec le trafic à risque de péniches entre l’Europe du Nord et le Nigéria,
avec le retour sur scène du chef d’orchestre de la livraison de l’ex-Clemenceau en Inde,
avec la Chine qui passe en tête des démolisseurs,
avec la fin de deux cargos russes spécialisés dans le transport du bois et du nucléaire,
avec des cargos japonais à voiles et au fioul démolis dans l’anonymat
et avec les portraits et profils de 271 navires démolis entre le 1er août et le 31 octobre
Lettre ouverte à l’ambassadeur de Turquie
Monsieur l’Ambassadeur de Turquie
16, Avenue de Lamballe
75016 Paris
Objet : démantèlement en Turquie de navires transporteurs de matières radioactives
A l’attention de Son Excellence Monsieur Tahsin Burcuoglu, Ambassadeur de Turquie
Votre Excellence,
Nous apprenons que les navires Kapitan Luz (n° OMI 9077551) et Kapitan Kuroptev (n° OMI 9077599) viennent d’arriver en Turquie pour y être démantelés dans un chantier de démolition d’Aliaga.
Nous attirons votre attention sur le fait que ces deux navires ont régulièrement au cours de leur carrière et pendant des années transporté des matières nucléaires depuis la France à destination de la Russie.
Relèvement du Costa Concordia
Costa Concordia – Communiqué n°6
Demain, à tout moment, pendant les heures du relèvement de l’épave, le navire de croisière peut s’ouvrir en deux comme une vieille baignoire fêlée, une baignoire de 50.000 tonnes de ferrailles remplie d’eau polluée et de déchets. Le Costa Concordia est aujourd’hui une décharge relativement confinée, demain cette décharge pourrait être à mer ouverte et se répandre sur l’île de Giglio et la Méditerranée. Le seul élément rassurant est que l’épave a été vidangée de son fuel de propulsion. Depuis 19 mois, la coque accidentée du Costa Concordia est soumise à la corrosion, aux vagues, aux courants et aux contraintes d’un appui en rupture sur les rochers. Les risques de dislocation sont importants.
Les chantiers turcs tuent
Contrairement à des rumeurs vantant la sécurité des chantiers de démolition des navires en Turquie, les conditions de travail y restent mauvaises. Deux ouvriers intoxiqués dans la chambre des machines de l’ex-Pacific Princess viennent de le payer de leur vie.
L’ex-Love Boat de « La Croisière s’amuse » a été vendu à un chantier turc en avril 2012 au prix de 260 $ la tonne. Le Pacific Princess est évalué à 8.000 tonnes. Le chantier turc acquéreur a mis plus d’un an pour régler la facture. L’ex-Pacific Princess a quitté le port de Gênes le 27 juillet 2013 en remorque de l’Izmir Bull sous le nom de Acif. Il était arrivé à Gênes en novembre 2008 pour des travaux de rénovation et de mise en conformité qui ont été finalement abandonnés. Construit en 1971, le navire contient beaucoup d’amiante et de PCB. Son dernier propriétaire connu est la Quail Cruises Ship Management dont le siège est à Madrid.
Bulletin « A la Casse » n°32
Le 32ème bulletin d’information et d’analyses sur la démolition des navires est publié (75 pages). Il couvre les mois de mai, juin et juillet 2013. En 8 années, A la Casse est devenu un document de référence dans le monde entier. Des correspondants réguliers ou occasionnels font parvenir à Robin des Bois des informations ou des photographies.
Dans les 3 derniers mois, 271 navires sont partis à la démolition. Ils cumulent plus de 2,2 millions de tonnes de métaux. 106 (39%) étaient construits en Europe, 88 (32% appartenaient à des armateurs européens, 241 (89%) sont partis en Asie.
Bulletin « A la Casse » n°31
Rouen
En partance pour démolition à Alang en Inde, le Baco-Liner 1 dans le port de Rouen appartient à un armateur allemand. Il contient notamment de l’amiante et des PCB. Robin des Bois proteste contre la démolition des navires européens en Inde, au Bangladesh et au Pakistan. A Alang, les navires sont échoués sur la plage et démontés à mains nues. Cette exportation de déchets est immorale mais elle est aussi illégale. Elle contrevient à la Convention de Bâle sur les transferts transfrontaliers de déchets. Robin des Bois souhaite que des chantiers de déconstruction des navires soient ouverts en Europe.
La carambouille de l’Atlantic Star
L’Atlantic Star est resté désaffecté à Marseille pendant plus de 2 ans. La construction de l’Atlantic Star à La Seyne-sur-Mer en 1984 avait mobilisé, comme pour tous les navires de croisière, des quantités importantes d’amiante.
Le paquebot appartenait à l’armateur espagnol Pullmantur, filiale de la compagnie américaine Royal Caribbean Cruise Line. Son exploitation était devenue prohibitive ; le remplacement des turbines à vapeur par une propulsion diesel était impossible. L’Atlantic Star, toujours aux mains d’intérêts espagnols, est resté sous le pavillon européen de Malte jusqu’au 1er mars 2013.
Tout le Clemenceau pour ça …
En 2013, quand l’ex-Atlantic Star rebaptisé Antic quitte Marseille pour démolition à Alang sans désamiantage, le silence règne.