Démolition du Rio Tagus: courrier aux autorités
Objet: démolition du navire Rio Tagus
Monsieur le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire
Madame la Ministre des Transports
Madame la Directrice régionale adjointe (DREAL Occitanie)
Monsieur le Directeur de l’Unité Départementale Hérault (DREAL Occitanie)
Monsieur le Directeur du Centre de Sécurité des Navires de Languedoc-Roussillon
Nous attirons votre attention sur le cas du Rio Tagus, vieux cargo abandonné dans le port de Sète depuis octobre 2010 dont le seul avenir est la démolition. Cet ex navire a été vendu aux enchères en octobre 2016 pour 11.000 € à un ferrailleur installé en Espagne à Vinaros au sud de Barcelone.
Bulletin « A la Casse » n°46 – Le Mondial de la démolition des navires
⇒ L’Union Européenne a publié le 19 décembre 2016 sa 1ère liste de chantiers de démolition agréés.
– L’Allemagne garde les mains propres. En mer du Nord ou en Baltique, elle ne propose aucune solution de démolition pour ses navires de pêche, sa flotte militaire et ses porte-conteneurs. Elle exporte ses déchets en Turquie, en Inde, au Bangladesh et un peu dans les pays baltes.
2016, bilan de la casse : la mort rôde dans les chantiers, l’Europe exporte de plus en plus, le Bangladesh et l’Inde au coude à coude, on achève vite les porte-conteneurs
Mise à jour, 10 janvier 2017
La mort rôde dans les chantiers
2016 a été marquée par la tragédie de Gadani (Pakistan) : 28 morts, 4 disparus, des dizaines de blessés dans l’explosion du tanker FPSO Aces ex-Federal 1, le 1er novembre. L’ex navire contenait encore des milliers de tonnes de résidus d’hydrocarbures et des bouteilles de gaz. Les familles recevront une indemnité de 1,5 million de roupies (14.000 US$).
Ailleurs, les incendies sur les navires en cours de démolition répandent dans l’atmosphère des fumées toxiques tandis que les chutes de tôles, chocs électriques, explosions et inhalations de gaz tuent en routine.
Maersk continue à vider ses poubelles au large de la Bretagne
Après avoir abandonné au large de Brest 517 conteneurs tombés depuis le Svendborg Maersk le 14 février 2014, la compagnie danoise Maersk récidive aujourd’hui avec les épaves des Maersk Searcher et Maersk Shipper qui partaient en convoi depuis le Danemark pour démolition à Aliaga en Turquie. Les 2 remorqueurs ravitailleurs pour plateformes offshore étaient tractés par le Maersk Battler qui était selon les informations recueillies par Robin des Bois lui aussi voué à la démolition en Turquie.
Non à l’expulsion du Rio Tagus
Le Rio Tagus a fêté ses 6 ans d’immobilisation à Sète. Il était arrivé le 29 octobre 2010 avec une voie d’eau, une panne moteur et un passif de 9 détentions en 10 ans (cf. A la Casse n°45, p 20).
Jugé impropre à la navigation, abandonné, il s’est détérioré à quai pendant des années. L’été dernier, ses cales remplies d’eau de pluie lui ont fait prendre de la gîte. Elles ont été pompées pour éviter le naufrage.
Après sa vente à un ferrailleur espagnol pour 11.000 € à l’automne − deux options étaient alors prévues : 1) démolition sur place ou 2) démolition en Espagne sous réserve que la sécurité du remorquage soit garantie − le Rio Tagus vient d’être “dépollué”.