L’ipé fait des Bulles
Dans la technopôle de Reims, les nouveaux laboratoires agronomiques sont en construction. L’architecte, dans le sillage de Dominique Perrault, concepteur de la TGB (Très Grande Bibliothèque) à Paris, a fait un appel massif au bois d’ipé (Tabebuia spp.). Cette essence, provenant d’Amazonie, est encore méconnue et n’a pas fait l’objet d’un inventaire botanique recouvrant toutes les espèces. M. Claude Sastre, spécialiste en flore tropicale du Musée de l’Histoire Naturelle à Paris estime à cet égard que “c’est impensable de les massacrer alors que l’inventaire n’est pas fait.”
Note d’information TGB
– La “forêt intérieure” a coûté entre 40 et 50 millions de francs. Les arbres adultes transplantés ont une espérance de survie très faible. Il est déjà prévu de les remplacer par des arbustes ne dépassant pas un mètre de hauteur. Ils souffrent notamment d’un manque de stabilité aggravé par les turbulences générées par les quatre tours, d’une mauvaise qualité des sols, de la pollution parisienne et des fumées de l’incinérateur d’ordures ménagères d’Ivry.
Robin des Bois contre la Mairie de Paris
Objet : Procès du bois tropical à Paris
Le 16 décembre 1994, l’association Robin des Bois procédait à l’estampillage des bancs installés sur l’avenue des Champs-Elysées. Deux estampilles étaient apposées sur chaque banc : “Bois d’Amazonie” et “Propriété des indiens”. Partis de l’Arc de Triomphe, les militants de Robin des Bois étaient interpellés au bas de l’avenue des Champs-Elysées.
Le 2 février 1995, le Président de Robin des Bois est cité à comparaître “pour avoir dégradé 21 bancs en bois de la Mairie de Paris, destinés à l’utilité publique… ”
Action d’information de Robin des Bois sur les Champs-Elysées et conférence de presse de Bruno Manser
Dans le cadre de la rénovation de l’avenue des Champs-Elysées à Paris, une cinquantaine de bancs ont été installés sur la voie publique.
Ils sont en ipé (Tabebuia spp.) une essence rare poussant dans la forêt amazonienne.
L’ipé est aussi utilisé sur l’esplanade de la Très Grande Bibliothèque dans le XIIIème arrondissement. Alors même qu’en 1992, 124 pays dont la France s’engageaient à user avec circonspection des ressources forestières tropicales, les urbanistes parisiens s’engageaient dans la voie du pillage.
Ipé, Okoumé, Iroko, Iroquoiencore ?
En conformité avec la déclaration sur les forêts tropicales signée par la France au Sommet de Rio en été 1992, Robin des Bois a procédé au démontage de la palissade en iroko entourant, boulevard Vincent Auriol dans le 13ème, le pavillon d’exposition du projet Seine Rive Gauche.
Robin des Bois entend aussi, à cette occasion, protester contre l’utilisation massive de bois tropicaux pour l’esplanade et l’aménagement intérieur de la Très Grande Bibliothèque.
Aidé par de nombreuses associations à travers le monde, Robin des Bois s’oppose fermement à la fièvre du bois tropical qui touche gravement quelques architectes parisiens.