A l’occasion de la 80ème commémoration du Débarquement en Normandie, Robin des Bois publie son 9ème inventaire des découvertes et pétardages de munitions non explosées après les guerres.
Elles sont qualifiées dans le jargon pyrotechnique d’UXO (Unexploded Ordnance) ou de “duds” (ratés). Ces innombrables ratés ont heureusement évité la perte de vies humaines et des ruines supplémentaires pendant les guerres. Mais aujourd’hui, 80 ans après le Débarquement des troupes alliées en Normandie, ils continuent à mettre en danger les populations civiles et les démineurs et à polluer les sols, les eaux superficielles, souterraines et marines. L’opération Overlord se transforme en opération Overdose. Ce 9ème inventaire concerne les 5 départements de Normandie, l’estran, c’est-à-dire la partie du littoral comprise entre les marées les plus hautes et les marées les plus basses, la baie de Seine et la mer de la Manche.
15% des munitions tirées, mouillées ou larguées pendant la Deuxième Guerre mondiale n’ont pas explosé. Leur découverte et leur neutralisation s’étireront sur plusieurs siècles. Dans l’attente, elles constituent un risque majeur pour l’environnement et pour la sécurité publique. En Allemagne, les experts en déminage sont réalistes et considèrent que “jamais ne viendra le temps de la dernière bombe”. En France, Olivier Saint-Hilaire, grand photographe et historien des vestiges de guerre, dit que “le dernier mort de 1914-1918 n’est pas encore né “.
Les masses explosives et incendiaires utilisées par les belligérants de la dernière Guerre mondiale étaient la penthrite, la thermite, le magnésium, le phosphore, le pétrole, le TNT, le naphtalène, les huiles inflammables, le RDX (Royal Demolition eXplosive) connu sous le nom évocateur de cyclonite. L’Allemagne a aussi utilisé des bombes à fragmentation chargées de 46 kg de nitrate d’ammonium.
Les inondations, les coulées de boue, l’érosion des falaises, les vagues de submersion vont remettre en mouvement l’armée des obus oubliés. Les cours d’eau en mal d’eau vont de plus en plus remettre au jour les déchets de guerre lessivés. Sous le risque rouge feux de forêt est tapi le risque des bombes et des autres engins de guerre explosifs et abandonnés.
Bleu, orange, rouge, noir et kaki
80 ans après, la carte de Robin des Bois illustre l’embrasement de la côte, le feu d’artifice de la guerre, l’intarissable réservoir pyrotechnique, le champ d’épandage des dinitro et trinitrotoluènes explosifs, l’éternel chantier de démolition d’épaves libérant du mercure, de l’étain et du plomb et la Normandie kaki avec ses bombes et obus en dormance dans les campagnes, dans le bâti, dans le cœur et les artères des villes, les écoquartiers et les usines Seveso.
Mise à jour du 5 sept. 2024 :De l’utilité des sangliers : ils ont mis au jour à Burcy à une cinquantaine de kilomètres au sud de Caen, dans l’allée menant au château du Coisel, un stock de 500 obus fumigènes éclairants, toxiques et explosifs abandonné par les troupes alliées après la reconquête de la Normandie en 1944. La mise en sécurité a été accomplie le 20 août par les démineurs venus de la région de Caen. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le château avait déjà subi de gros dommages à cause de l’explosion accidentelle de munitions de guerre que des villageois essayaient de recycler.
SOMMAIRE
34 épaves ou friches militaires sous-marines
Risques sanitaires et environnementaux
Des pollutions classées secret défense
Ce qu’il faut faire et ne pas faire
Inventaire des découvertes et destructions de déchets de guerre du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2023 en Normandie
1/ Sur l’estran et au large
Manche
Calvados
Seine-Maritime
2/ A terre
Manche
Calvados
Seine-Maritime
Eure
Orne
34 EPAVES OU FRICHES MILITAIRES SOUS-MARINES
A terre, les dynamiteries, les usines d’armement et les usines Seveso mettant en œuvre des matières susceptibles de destruction massive sont hyperprotégées par tous les moyens disponibles y compris la rétention abusive d’information pour s’opposer aux risques de malveillance et de terrorisme. La porte est fermée. En mer, la porte est souvent ouverte et les épaves ne font pas toutes l’objet d’un arrêté interdisant la plongée sous-marine et l’exploration. Lorsqu’ils existent, les distances de sécurité entre les plongeurs sous-marins et l’épave sont très variables voire inexistantes. Au moins 2 épaves contenant des munitions font même l’objet de fiches du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines (DRASSM) et de la région Normandie facilitant leur exploration. Y a plus qu’à regarder et éventuellement à se servir d’autant que ces épaves sont désarticulées et qu’elles sont dispersées sur une sorte de friche militaire sous-marine.
Cet inventaire des épaves contenant des munitions et des explosifs au large de la Normandie ne prétend pas à l’exhaustivité.
HMS Capel. Ex- USS Wintle (DE-266).
Frégate de 88,21 m de long construite à Boston aux Etats-Unis d’Amérique, lancée en avril 1943 et transférée à la Royal Navy en juin de la même année. Touchée par une torpille tirée par le sous-marin allemand U-486 le 26 décembre 1944, elle coule au large de Cherbourg, à une vingtaine de kilomètres de l’actuel site atomique de la Hague. 80 hommes périssent en mer. Les survivants sont récupérés par un Motor Torpedo Boat (MTB, vedettes-torpilleurs). L’épave du HMS Capel contient encore 300 grenades sous-marines et 60 tonnes d’explosifs.
La Fidèle
Gabare de la Marine nationale française de 43 mètres de long, construite par les Ateliers et chantiers de la Manche à Dieppe, entrée en service actif en 1969. Le 30 avril 1997, lors d’une opération d’immersion de 1440 grenades sous-marines espagnoles de type Laguna déclassées au large du Cap Lévi au-dessus d’une décharge historique de munitions, une explosion se produit et par contagion, des grenades encore stockées à bord explosent. Selon les informations recueillies par Robin des Bois, elles étaient particulièrement défectueuses et dangereuses à manipuler. Elles provenaient du site pyrotechnique du Crotoy en baie de Somme ouvert depuis 1948. La fermeture définitive du site du Crotoy a été ordonnée fin 1996 après que des destructions en chaîne avaient détruit tous les bâtiments, tué plusieurs phoques et “perturbé” l’ensemble des munitions en attente de destruction. Cf. “Cherbourg, naufrage de La Fidèle“ (1er mai 1997) et La Flèche n° 33 page 13. La Fidèle coule en quelques minutes faisant 5 morts (dont 3 disparus) et 17 blessés. Un premier arrêté interdisant l’accès à l’épave est pris le jour même par le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. Le 24 janvier 2001, un nouvel arrêté interdit de manière permanente la navigation, le mouillage, le chalutage, le dragage et la plongée sous-marine dans un rayon d’1,5 mille (2,8 km) “en raison des dangers présentés par les explosifs encore contenus dans l’épave du bâtiment “La Fidèle” ou disséminés à proximité“.
Photos postenavalemilitaire.com
LST 523
Landing Ship Tank de l’US Navy de 98 mètres, construit dans l’Indiana aux Etats-Unis d’Amérique et mis en service en 1944. Ce type de chaland, ou péniche de débarquement, permettait le transport de troupes, de véhicules, de matériels et d’équipements lourds et leur débarquement sur les plages. Le 19 juin 1944, alors qu’il transporte des chars Sherman, des jeeps et des munitions et au moins 210 hommes dont des médecins, il est pris dans le mauvais temps. Pendant qu’il manœuvre en attendant une accalmie, il heurte une mine allemande qui par contagion provoque l’explosion d’une partie de sa cargaison comprenant 15 tonnes de dynamite. Les tentatives de récupération du matériel de guerre fin juin 1944 par l’US Navy échouent et “de ce fait, presque l’entièreté de l’artillerie demeure dans l’épave” indique la fiche de présentation du LST 523 publiée par le DRASSM avec le soutien de la région Normandie. Pour autant, cette fiche donne les coordonnées exactes de l’épave et indique dans un encadré intitulé “Je plonge responsable” qu’il faut signaler la présence d’engins explosifs dangereux au CROSS Jobourg !
LCT ou TLC anonyme
Landing Craft Tank (ou Tank Landing Craft) de l’US Navy. Ce type de péniche légère pouvait transporter jusqu’à 5 chars. Ce LCT coulé fait l’objet d’un arrêté du préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord en date du 23 octobre 2018 qui interdit la navigation, le stationnement et le mouillage des navires, engins et embarcations ainsi que la pêche et la plongée sous-marine aux abord de l’épave étant donné la découverte d’engins explosifs historiques constituant un danger pour la sauvegarde des personnes et des biens “tant qu’ils sont présents et que le groupement de plongeurs démineurs de la Manche ne les aura pas complètement neutralisés“.
Exemple de LCT © Imperial War Museums
William M. Marcy
Selon le James Martin Center for Nonproliferation Studies (Middlebury Institute of International Studies), ce liberty ship a été sabordé à proximité de cette position le 7 août 1944 avec une cargaison suspectée d’être composée d’armes chimiques. Selon d’autres sources, il aurait été touché par une torpille d’U-Boot en face de Juno Beach mais remorqué et, après moults péripéties, il aurait été sabordé en mer du Nord en 1945 ou 1948 avec une cargaison de munitions obsolètes.
HMS Lawford (ex USS Lawford)
Destroyer d’escorte construit à Boston pour l’US Navy, 88,24 m de long, lancé en 1943 et transféré à la Royal Navy pour devenir une frégate. Poste de commandement embarqué de l’opération Overlord, il est la cible de la contre-offensive aérienne allemande. Victime d’un tir de Junkers 88, il coule à l’aube du 8 juin 1944. 37 hommes périssent. Le 25 octobre 2016, le préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord prend un premier arrêté interdisant la navigation, le stationnement et le mouillage des navires, engins et embarcations ainsi que la pêche et la plongée sous-marine aux abords du Lawford en raison de la présence de munitions. Le Groupe des Plongeurs Démineurs estime que 83 mortiers et 50 caisses de munitions sont dans les cales. Des premières opérations de retrait et pétadage de munitions auraient été menées. Les rapports d’intervention du Groupe des Plongeurs Démineurs ne sont pas rendus publics. Le 14 décembre 2021, considérant que “des engins explosifs historiques demeurent à l’intérieur de l’épave et ne peuvent être neutralisés“, le préfet maritime émet un nouvel arrêté préfectoral. Sa portée est beaucoup plus réduite que le premier et seule la plongée sous-marine est interdite à l’intérieur de l’épave. Cela n’empêche pas le DRASSM et le région Normandie d’envoyer le plongeur-amateur sur le champ de bataille en fournissant une fiche détaillée avec les coordonnées GPS de l’épave, en indiquant là-aussi dans un encadré intitulé “Je plonge responsable” qu’il faut signaler la présence d’engins explosifs dangereux au CROSS Jobourg. Partout dans le monde, ces fameux hotspots de plongée sous-marine participent à l’attraction touristique au mépris de la sécurité publique. Ces épaves peuvent être soumises à des pillages et à des détournements de munitions.
HMS Magic
Dragueur de mine anglais de 67,45 m de long construit à l’origine pour l’US Navy à Savannah en Géorgie (USA), il est lancé en 1943. Il coule le 6 juillet 1944 touché par une torpille humaine “Neger” allemande dite également torpille montée (cf. plus loin, au large de Ouistreham, mercredi 20 et jeudi 21 novembre 2019). 26 hommes périssent. Le Cato venu repêcher des rescapés sera lui aussi coulé. Une opération de déminage fin 2019 a permis l’extraction, le déplacement et le pétardage de 28 obus d’artillerie relargués par le Magic. Combien en reste-t-il ?
Anonyme
Tout ce que l’on sait de cette épave est que depuis le 5 juillet 1996, elle est couverte par un arrêté du préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord interdisant la plongée sous-marine, le dragage, le chalutage et le mouillage aux alentours considérant “qu’une épave de la seconde guerre mondiale, située devant Ouistreham, renferme encore des munitions ensevelies“.
Niobé
Cargo minéralier français de 79,3 m de long construit en 1920 à Blyth en Angleterre, exploité par la Société Navale Caennaise, il est réquisitionné en mai 1940 pour le transport de vivres et de munitions. Le 10 juin 1940, le Niobé est au Havre. Les allemands approchent et le Niobé embarque des centaines de civils fuyant l’ennemi sans avoir pu préalablement décharger sa cargaison d’environ 800 tonnes de munitions, faute de dockers disponibles et d’équipements adaptés. Il quitte le port le 11 au matin surchargé de civils. Il est rapidement attaqué par l’aviation allemande et touché par 3 bombes. Selon le procès-verbal n°171 du 17 juin 1962 de la gendarmerie maritime de Cherbourg retrouvé par le Grieme (Groupe de Recherche et d’Identification des Epaves de Manche-Est), son naufrage fait entre 800 et 1200 morts. 11 rescapés sont récupérés par le Cotentin. Avant son identification, le Niobé était connu sous le nom de “l’épave aux munitions”, surnom dont il n’a pas l’exclusivité.
L’épave du Niobé. © Grieme
Landing Craft Flak (LCF) anonyme
Cette barge anglaise “Flak” a été coulée le 26 août 1944 face à Fécamp qui sera libéré le 2 septembre. Les LCF étaient armées de deux canons Bofors de 40 mm et de deux canons Hispano 20 mm ou de deux fusils mitrailleurs Lewis doubles. Elles pouvaient transporter des canons et les débarquer sur les plages. Elles étaient servies par 5 hommes et mesuraient entre 18 et 27 mètres de long.
Granville
Caboteur français de 51,9 m de long construit à Beverley en Angleterre et lancé en 1929, il est exploité par la Société Havraise de Transport et de Transit Le Havre et réquisitionné par la Marine nationale en 1939 pour devenir un croiseur auxiliaire. Le 13 juin 1940, il est touché par l’artillerie côtière alors qu’il s’approche du port de Saint-Valéry-en-Caux pris par les allemands. Des mines transportées sur le pont explosent. Le navire coule emportant au fond de la mer 23 membres d’équipage. 22 survivants sont récupérés par des pêcheurs du chalutier Anne-Marie et débarqués à Cherbourg. L’identification de l’épave reste incertaine mais pour sûr elle contient des caisses de munitions.
18 barges BK
18 barges BK (Barge Knockdown) américaines ont été sabordées au cours ou à la fin de la seconde guerre mondiale à environ 30 km des côtes au nord-est de Fécamp et à 8 km de l’emplacement actuel de l’usine d’éoliennes offshore. Elles transportaient selon la préfecture maritime des bombes d’aviations américaines 100 et 150 LBS (100 et 150 livres soit 45 et 68 kg). Selon l’étude historique pyrotechnique du projet éolien de Fécamp réalisé en 2011 par Geomines, 2000 bombes de 250 kg seraient dans les épaves. Les barges ont été recensées en 2009 par un chasseur de mine et l’arrêté du préfet maritime en date du 19 juin 2009 interdit le mouillage, le chalutage, le dragage et la plongée sous-marine dans une zone de 4 milles nautiques carrés (environ 14 km2) autour de ces épaves. Des opérations de dépollution pyrotechnique sont régulièrement menées, volontairement ou involontairement. En 1999, le pétardage d’une mine sous-marine dans les mêmes parages avait déclenché une forte secousse sismique atteignant 4,4 degrés sur l’échelle de Richter. La Préfecture maritime de Cherbourg avait alors avancé que d’autres munitions à proximité de la mine détruite avaient explosé par un effet de contagion.
En juin 2021, une nouvelle mission des plongeurs-démineurs du Vulcain sur zone a conduit au pétardage de 24 bombes (cf. au large de Fécamp, samedi 26 – lundi 28 juin 2021).
Yatagan
Contre-torpilleur français de 56,66 m de long construit à Nantes et lancé en 1900, il est victime d’un accident maritime. Le vapeur anglais Teviot transporte des chevaux pour les troupes anglaises engagées sur le front de la Première Guerre mondiale. Il se dirige vers Dieppe. Il rentre en collision avec le Yatagan dans la nuit du 2 au 3 décembre 1916. Malgré le brouillard, presque tout l’équipage composé de 70 hommes est récupéré. L’épave est localisée après la croche du chalut d’un bateau de pêche dieppois en 1999. Ses abords sont jonchés d’obus.
Cérons
Cargo français d’une longueur de 65,84 m construit au Trait en Seine Inférieure et lancé en 1923, il est réquisitionné en 1939 et devient patrouilleur auxiliaire après quelques aménagements, son armement avec des canons et des mitrailleuses et une couche de peinture grise. Le 12 juin 1940, alors qu’il vient concourir à l’évacuation de troupes françaises et anglaises encerclées par les allemands à Saint-Valéry-en-Caux, il s’approche de la plage pour mettre à l’eau des canots qui effectuent des rotations. Il s’avance trop et s’échoue. 300 hommes sont évacués vers un autre navire. Le Cérons continue de se défendre mais il est une cible facile pour l’artillerie allemande postée en haut des falaises. Un obus fini par faire péter des grenades sous-marines présentes à bord. Le Cérons est déchiqueté. Le 3 mai 1994, le préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord émet un arrêté interdisant la plongée sous-marine considérant que “l’épave du Cérons coulé en juin 1940 devant Veules-les-Roses renferme encore à ce jour des explosifs“.
Chaland anonyme
“Considérant le présence d’engins explosifs historiques aux abords et dans l’épave d’un chaland de transport situé au large de Dieppe à la position 49°55,9 N – 001°01,8 E (WGS 84 degrés, minutes, décimales); considérant que ces engins nécessitent d’être neutralisés” il est créée par arrêté du préfet maritime une interdiction temporaire de plongée sous-marine, navigation, pêche, dragage, chalutage dans un rayon de 50 m autour de cette position depuis le 18 juillet 2014.
UJ 1404, ex-UJ 128, ex-Franken
Cet ex-bateau de pêche a été lancé le 6 novembre 1936. D’une longueur de 54,1m, il a été construit par le chantier Norderwerft Köser & Mayer de Hambourg. Son port d’attache était Cuxhaven. Sous le nom d’UJ 128, il a réussi l’exploit en 1940 de remorquer un sous-marin anglais en avarie dans le détroit du Kattegat jusqu’au port de Frederikshavn. Rebaptisé UJ 1404, il est chargé en compagnie de 6 ex-baleiniers qui ont troqué les harpons contre des canons d’escorter les convois de ravitaillement allemands et de surveiller les abords des bases sous-marines. Il est basé à Lorient. Affublé du statut pompeux de chasseur de sous-marins, l’UJ 1404 est plus un harceleur de sous-marins qu’un chasseur. Moitié espion, moitié trublion, il mouille des grenades sous-marines sur les trajectoires supposées des sous-marins anglais. Il a été coulé le 19 août 1942 lors de l’opération Jubilee. Sa présence sur ce théâtre de guerre est inexpliquée. 26 obus et 3 grenades anti-sous-marines extraits de sa cargaison ont été pétardés le 8 et 9 mars 2022. Combien en reste-t-il ?
Gauss (Sperrbrecher 178)
Cargo allemand de 70,9 m de long, construit à Kiel en Allemagne, lancé en 1925, réquisitionné par la Kriegsmarine en 1942, il devient le Sperrbrecher 178, un démineur équipé d’une grosse bobine de cuivre qui grâce à son champ magnétique faisait sauter les mines magnétiques de fond par anticipation (avant le passage du navire) et d’un bruiteur anti-mines acoustiques. Le convoi auquel il appartient, parti de Boulogne-sur-Mer et se rendant à Royan pour protéger des U-Boot, est attaqué le 12 décembre 1942 par la flotte anglaise. Son naufrage fait 99 morts, seuls 3 marins survivent.
Malgré des prélèvements de ferrailleurs ou de collectionneurs, et, on peut l’espérer, de démineurs, il reste près de la soute à munitions des caisses d’obus et des obus en vrac. L’épave est très appréciée des plongeurs français et anglais.
Munitions anti-aériennes du Gauss © Divernet
RISQUES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX
Effets immédiats des déflagrations des obus, bombes, mines et autres munitions volontairement détruits en mer par le GPD (Groupe de Plongeurs-Démineurs) de Cherbourg sous la responsabilité du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord :
Le pétardage creuse un cratère sous-marin, met en suspension un mélange turbide de sédiments et de résidus d’explosion et disperse des macrodéchets métalliques. Les trous de bombes dans les fonds marins dévastent la biodiversité. Les organismes benthiques fixés et les crustacés sont sacrifiés. Les masses explosives délibérément explosées sont des déchets militaro-industriels cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens.
La Convention OSPAR sur la protection de l’Atlantique du Nord-Est, à laquelle Robin des Bois est observateur, rapporte dans son document de synthèse sur les munitions immergées (cf. p. 22) que des marsouins ont été tués dans un rayon de 4 km autour des bombes pétardées et ont subi une détérioration permanente de l’ouïe dans un rayon de 30 km. En Ecosse, le rapport publié par le ministère de l’Environnement en 2015 indique que la destruction de 3 bombes a provoqué l’échouage et la mort de 19 globicéphales en 2011.
En France, l’instruction permanente de septembre 2010 relative à la “Sécurité des chantiers de pétardement [ou pétardage] sous-marin” prévoit que “des dispositions spécifiques doivent être cherchées afin de réduire l’impact d’une explosion sur l’environnement, notamment la faune et la flore“. Elle préconise notamment de pétarder les munitions loin des eaux poissonneuses, des zones de passage des espèces migratoires, et d’éviter tous les secteurs concernés par des dispositifs de préservation de la biodiversité (Natura 2000 en mer, parc naturel marin).
Le document conjoint du ministère de la Défense et de l’Agence des aires marines protégées publié en janvier 2014 mentionne les pressions physiques que les ondes de choc de l’explosion font subir à “tout animal marin”. Elles peuvent aller jusqu’à provoquer une mortalité immédiate ou différée ou une altération du comportement. Pour diminuer la mortalité et le saccage dans les fonds marins, la Marine nationale effectue dans certains cas des pétardages “sous fût” : les bombes, obus ou mines à détruire sont reliés à un flotteur en surface et la déflagration a lieu dans la colonne d’eau. Pour réduire la mortalité des poissons et des mammifères marins, le GPD peut aussi procéder à un effarouchement acoustique graduel qui est supposé les faire fuir. Il n’est pas sûr que cette méthode soit efficace pour la faune sauvage marine déjà soumise à une superposition de bruits et d’échos d’origine anthropique. Entre effaroucher et effrayer et désorienter, le faux pas est vite franchi.
Dans certains cas où les munitions sont trop dangereuses pour être transportables, les artificiers utilisent les falaises comme des écrans protecteurs absorbant une partie de l’énergie, des éclats métalliques et des flammes. Ces traumatismes microfissurent les falaises et favorisent les éboulements et les éboulis.
En cas de proximité de grands fonds, le préfet maritime peut choisir de substituer au pétardage “l’océanisation” c’est-à-dire l’immersion.
Effets à long terme du délitement des munitions abandonnées et des épaves de navires transportant des cargaisons de munitions :
Principaux polluants métalliques et résidus d’explosifs libérés dans l’environnement par les munitions conventionnelles non-explosées
La dégradation des masses explosives est la source principale des pollutions issus des engins de guerre conventionnels et le lent délitement des coques métalliques qui sous l’effet de la corrosion perdent chaque année 1mm d’épaisseur.
Dès son premier inventaire publié le 1er novembre 2003, Robin des Bois relève que les matières explosives des munitions conventionnelles se dégradent en DNOC (DiNitroOrthoCresol), un herbicide toxique connu depuis 1930 et interdit en Europe depuis 2000.
Le 11 novembre 2003, Robin des Bois a publié son communiqué “Pas d’armistice pour les vestiges de guerre”.
Dans son 2ème inventaire publié le 1er juin 2004, Robin des Bois persiste : “Gammée, bombardée, blindée, bétonnée, très occupée, en voie d’être libérée et rebombardée, la Normandie, 60 ans après le débarquement des forces alliées et le retrait des forces allemandes, conserve dans les dunes, les vases, les falaises et les cavernes, les sols et les sous-sols, des munitions abandonnées, tirées et non-explosées, menaçantes et polluantes pour la sécurité publique et l’environnement.” “En mer ou à terre, les décharges de vestiges de guerre conventionnels sont des sources de pollution.”
Dans son 6ème inventaire publié le 31 août 2012, Robin des Bois précise que les munitions dégradées et rouillées contiennent des explosifs ou des résidus d’explosifs comme le trinitrotoluène (TNT), le dinitronaphtalène et le trinitrophénol ou acide picrique et qu’ils libèrent dans l’environnement des substances toxiques, écotoxiques, herbicides, insecticides, biocides.
Dans son 7ème inventaire publié le 2 juin 2014, Robin des Bois répète que les explosifs principaux des munitions conventionnelles utilisés pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale sous-produisent pendant leur déflagration ou leur dégradation des substances toxiques persistantes, solubles et indésirables dans les Eaux Destinées à la Consommation Humaine (EDCH). L’association rappelle que des teneurs en perchlorate sont détectées dans le Nord et l’Est de la France dans les eaux alimentaires et qu’à titre de précaution, les préfectures recommandent aux femmes enceintes et allaitantes de ne pas boire l’eau du robinet et aux parents de ne pas préparer de biberons avec l’eau du robinet pour les bébés de moins de 6 mois. Ces recommandations sont toujours en cours.
En 2016, Robin des Bois consacre les 3 premiers chapitres de l’Atlas de la France toxique publié chez Arthaud aux déchets de guerre, aux décharges sous-marines de munitions et aux épaves contenant des munitions. Ces 3 chapitres évoquent notamment le site pollué de la Place à gaz à 15 km de Verdun, le drame de l’île de Groix en septembre 2014 qui a fait 1 mort et 9 blessés, les perchlorates dans l’eau du robinet dans le Nord et l’Est de la France et ils font l’inventaire des décharges sous-marines de déchets de guerre sur la façade Atlantique et en Méditerranée (carte visible ci-après).
En mars 2023, la campagne exploratoire de l’Anses a confirmé l’émergence de résidus toxiques d’explosifs militaires dans les Eaux Destinées à la Consommation Humaine (EDCH) de l’arc Nord-Est de la France sinistré par la Première Guerre mondiale. En lien avec les perchlorates d’ammonium, les molécules les plus quantifiées sont les Dinitrotoluènes 2,4 et 2,6 classés comme CMR (Cancérogène Mutagène Reprotoxique) et des métabolites de TNT possiblement cancérogènes. L’Anses a aussi détecté des traces de RDX dans quelques échantillonnages d’EDCH. Le RDX est stable dans l’environnement et possiblement cancérogène. Sa cible prioritaire dans les organismes vivants est le système nerveux. Il est absorbé par les plantes cultivées sur des sols contaminés.
Ces informations successives sont consolidées par Vert de rage dans son saisissant documentaire “Armes, l’héritage toxique” diffusé aujourd’hui lundi 27 mai sur France 5.
Les décharges sous-marines de munitions. © Atlas de la France Toxique, Robin des Bois, éditions Arthaud, 2016
DES POLLUTIONS CLASSEES SECRET DEFENSE
Les articles L.124-1 à L.124-8 du Code de l’environnement assurent aux citoyens le droit d’accès aux informations environnementales. Les documents dont la consultation ou la communication porterait atteinte au secret de la défense nationale sont exclus de ce droit à l’information. L’Etat français manipule abusivement ce régime d’exception pour l’appliquer aux décharges sous-marines et terrestres de munitions historiques conventionnelles ou chimiques et à leur cortège de polluants. L’inventaire des sites et les études réalisées par l’Etat français sur la contamination de l’eau, des sédiments, de la faune et de la flore par les produits de dégradation des munitions historiques sont classés secret défense, au même titre que les ogives nucléaires. Le grand public est officiellement informé des risques en cas de crise sanitaire, comme la contamination des eaux souterraines par les perchlorates des munitions de la Première Guerre mondiale dans les Hauts-de-France et le Grand Est.
Histoire d’un grand camouflage
En 1999, la proposition de loi relative à la recherche, la neutralisation, l’enlèvement et la destruction des explosifs, munitions, matériels et engins de guerre, signée par 59 députés, enregistrée le 28 avril 1999 à la présidence de l’Assemblée nationale, était ambitieuse, de très bon aloi et dans un certain sens révolutionnaire. C’est sans doute pour cette raison qu’elle n’est pas allée au bout du processus législatif. Elle s’est enlisée dans une commission préliminaire. Elle englobait à juste titre les vestiges de guerre de 1870, de 14-18 et de 39-45. Elle entendait instaurer une véritable politique de salubrité publique en dressant un inventaire national des communes les plus menacées et en menant une politique nationale systématique de désamorçage, d’enlèvement et de destruction. De plus, elle préconisait une sorte de fusion des démineurs de la Sécurité civile sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et des plongeurs-démineurs sous la tutelle du ministère de la Défense. Son article 5 prévoyait que dans les communes connues pour avoir été la cible ou le siège de munitions, toute autorisation de travaux nécessitant une excavation du sol et entrepris par une personne privée ou publique soit subordonnée à la recherche préalable des engins de guerre abandonnés et susceptibles d’être enterrés dans le terrain concerné. Les articles 1 à 4 prévoyaient au moyen d’une circulaire envoyée à tous les maires de France d’identifier les communes, les quartiers et les secteurs prioritaires au plus tard le 31 décembre 2005. 5 ans pour parvenir à des résultats crédibles et fiables grâce aux archives des forces alliées et allemandes, des communes et des historiens locaux paraissait tout à fait raisonnable.
En 2003, la Convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est, dont la France est membre, établit un cadre pour la notification des “rencontres” avec des munitions conventionnelles ou chimiques immergées. Aujourd’hui encore, c’est grâce à cet engagement international de la France que le ministère de l’Ecologie obtient quelques informations du ministère des Armées sur les déchets de guerre trouvés en mer et sur l’estran. Sinon, le ministère de l’Ecologie est surtout consulté lorsqu’il s’agit de concourir financièrement via l’Ademe à la dépollution de sites terrestres contaminés par des décharges de munitions.
En 2008, la loi n° 2008-696 du 15 juillet 2008 relative aux archives stipule que “ne peuvent être consultées les archives publiques dont la communication est susceptible d’entraîner la diffusion d’informations permettant de concevoir, fabriquer, utiliser ou localiser des armes nucléaires, biologiques, chimiques ou toutes autres armes ayant des effets directs ou indirects de destruction d’un niveau analogue.” Avant cette réforme, les informations relatives à la sûreté et à la défense de l’Etat étaient incommunicables pendant 60 ans. Robin des Bois a alerté en vain les députés sur cette atteinte à la sûreté et à la sécurité des générations futures, au corpus réglementaire sur les sites pollués et à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction. Cf. 13 mai 2008, “Lettre ouverte sur un secret”.
En 2009, une brèche dans cette loi du silence semble s’ouvrir dans le domaine maritime. Lors du Grenelle de la Mer, la proposition de Robin des Bois de consolider les inventaires des décharges sous-marines de munitions chimiques, d’en apprécier la dangerosité et d’établir des priorités pour réaliser des analyses sur la faune et la flore sédentaire et les sédiments est acceptée par Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer et l’ensemble des parties prenantes. Elle est inscrite dans l’engagement 94.d. (cf. Livre Bleu du Grenelle de la Mer) puis enterrée.
En 2021, la Commission européenne attribue au cabinet de conseil ICF la réalisation d’une étude “sur les munitions sous-marines non explosées” dans tous les pays maritimes de l’Union. Un des objectifs de cette étude est de dresser la carte des munitions non explosées existantes, conventionnelles et chimiques. Pour la France, la carte publiée dans ce rapport est celle de l’Atlas de la France Toxique.
En 2023, au mois de mai, Robin des Bois propose lors d’une réunion du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML) en présence de M. Hervé Berville (Secrétaire d’Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité) et du Secrétaire Général de la mer, l’intégration dans la Stratégie nationale mer et littoral (SNML) d’une action visant à “agir contre les décharges sous-marines de munitions et des épaves de navires contenant des matières dangereuses“. Cette proposition est acceptée à l’unanimité. C’était sans compter sur les manœuvres différées du Secrétariat Général de la Mer placé sous l’autorité du Premier ministre et chargé de la coordination des actions de l’Etat en mer et notamment de celles des préfets maritimes. Le SG mer est intervenu après la réunion pour rayer cet engagement au motif que la “SNML n’est pas le cadre adapté aux sujets militaires”. Interrogé par le journal Le Parisien du 27 août 2023, le SG mer indique que “des travaux d’étude et de mise à jour des cartes sont engagés par les ministères concernés. Ce suivi interministériel s’inscrit dans une démarche de long terme et les informations résultant de ces études n’ont pas vocation à être rendues publiques“. Robin des Bois est informé depuis plusieurs années que le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) mandaté par les autorités a notamment identifié sur le littoral français une dizaine d’épaves dangereuses. L’IFREMER a également été mandaté pour travailler sur la corrosion des vieux engins de guerre. Ces informations sont classées secret défense.
En 2024, le 12 avril Robin des Bois a écrit au Premier ministre, au Secrétaire Général de la Défense et de la Sécurité Nationale et au Secrétaire d’Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité pour demander de nouveau la communication de l’inventaire des sites connus à ce jour d’immersion de munitions chimiques et conventionnelles en vrac ou dans des épaves et les rapports, études scientifiques ou analyses sur la contamination de l’environnement. Sans surprise, ce courrier est pour l’instant resté sans réponse.
Le choix dès l’après-guerre de balancer toutes les munitions non-utilisées ou périmées en mer ou dans des lacs était basé sur la nécessité de libérer le territoire de ce fardeau et sur la croyance de l’époque que les munitions seraient définitivement isolées et neutralisées par une barrière aquatique. Aujourd’hui, cette option s’avère désastreuse pour l’environnement et pour les activités économiques et touristiques. 106 ans après la première Guerre mondiale et 80 ans après la Seconde Guerre mondiale, la France reste cabrée sur une position indéfendable. Elle est à contre-courant du sens de l’histoire et des efforts de coopération internationale visant à rechercher des solutions communes pour inventorier les sites, communiquer auprès de la société civile, dégager des solutions pour réduire les effets sanitaires et environnementaux de la dégradation inévitable de ces munitions. Les munitions vieillissent mal, le secret défense aussi.
CE QU’IL FAUT FAIRE ET NE PAS FAIRE
Dans tous ses inventaires d’engins de guerre abandonnés, Robin des Bois insiste sur la nécessité et l’obligation de mener une politique proactive de prévention des risques physiques à destination en particulier des enfants et des adolescents dans les établissements scolaires. Malheureusement, malgré quelques avancées sporadiques et éphémères, cette pédagogie n’a pas été retenue comme une priorité par le ministère de l’Education nationale ou par les communes mortifiées par les guerres. En novembre 2004, à Grande-Synthe (Nord), un enfant s’est tué en jouant avec un obus de mortier de 37 mm qu’il avait trouvé dans une hutte de chasse (voir le communiqué “Les guerres n’ont pas de fin”, 9 novembre 2004). 20 ans après, le dimanche 7 avril 2024, à Avenay (Calvados), 3 adolescents âgés de 13 et 14 ans se sont blessés, dont un gravement, en manipulant une grenade à fusil antichar récupérée sur les berges de la Guigne avec laquelle ils voulaient improviser une flamme olympique. Avenay et la commune voisine d’Esquay-Notre-Dame ont été le théâtre d’affrontements entre les forces anglo-canadiennes qui cherchaient à contourner la ville de Caen et les Allemands de la 9. SS-Panzer-Division. La presse régionale peut dans certains cas encourager les imprudences. Dans un article consacré à la 80ème commémoration du Débarquement, les mèches de cordite récupérées encore aujourd’hui sur les plages sont considérées comme un moyen idéal pour allumer les barbecues en été et les cheminées en hiver.
Les déchets de guerre sont recherchés par les collectionneurs, les revendeurs, les bidouilleurs, les brocanteurs, les pêcheurs à l’aimant dans une sorte d’urbex des falaises, des épaves, des haies et des lits des lacs et des cours d’eau. Dès notre premier inventaire en 2003, des comportements aberrants sont constatés comme des apports volontaires de munitions dans les déchetteries, les mairies, les commissariats de police et les gendarmeries. Dans notre 9ème inventaire d’aujourd’hui, ça continue avec une courbe ascendante et un gros pic printanier et estival quand les touristes arpenteurs de plages et de rochers et de pieds de falaises découvrent avec étonnement et parfois sans les précautions élémentaires ces munitions rouillées qu’ils assimilent à des antiquités et à des curiosités. En novembre 2022 sur la plage de Saint-Côme-de-Fresné, un promeneur a ramassé et mis dans sa poche un “joli caillou rose-rouge” qui quelques minutes plus tard dégageait des fumerolles. Il a été brûlé au second degré par “une pierre” de phosphore échappée d’un obus (cf. Saint-Côme-de-Fresné (14). Mardi 1er novembre 2022).
Pour tenter de remédier au trafic et à l’inconscience des dangers chez une partie du public, les préfectures en Normandie font depuis quelques années des efforts de communication:
Le Dossier Départemental sur les Risques Majeurs (DDRM) du Calvados inclut le risque engins de guerre, accompagné de documents historiques, de photographies, des descriptions des effets sanitaires et atmosphériques et des postures et réflexes indispensables en cas de découverte. “Les travaux agricoles ou les terrassements, les phénomènes d’érosion du sol ou l’assèchement des rivières mettent à jour des munitions anciennes.”
Le DDRM de l’Eure cite le risque “engins résiduels de guerre”, illustre le propos avec plusieurs photos et souligne que “la plupart des accidents surviennent à l’occasion de terrassements, pose de canalisations, construction de fondations ou d’ouvrages, débroussaillages ou travaux en forêt, lors du curage de plans d’eau ou de rivières, de sondages, forages, études géophysiques et géotechniques, fouilles archéologiques, exploitations de carrières“. La préfecture de l’Eure insiste aussi sur les dangers et l’illégalité de la pêche à l’aimant “même motivée par un souhait de dépollution bénévole des cours d’eau“.
Le DDRM de la Manche n’a pas été mis à jour depuis 2014. Il cite le risque engins de guerre. “Ils sont d’autant plus dangereux qu’ils sont anciens, altérés et donc instables.” “Des millions de tonnes d’obus et de bombes se sont abattus sur le département et des dizaines de villes ont été presque entièrement rasés“. En cas de découverte d’engins explosifs, le risque peut être “l’explosion suite à une mauvaise manipulation, un choc ou au contact de la chaleur, l’intoxication par inhalation, ingestion ou contact, la dispersion dans l’air de chargements particuliers contenus dans les munitions (fumigène, phosphore, etc. …).” Près de 33 tonnes d’engins explosifs ont été “ramassés” dans le département entre 2006 et 2012. La préfecture diffuse également sur son site internet des consignes “Vous avez découvert un engin explosif / 2 procédures” (urgente et normale).
Le DDRM de l’Orne a été mis à jour en 2023. Il inclut le risque engins de guerre entre le risque pollution de l’air et le risque épizootie. “Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la Normandie a été bombardée dès 1942.” “Les experts s’accordent pour dire que sept siècles seront nécessaires pour dépolluer totalement le département.” Une photo d’un obus découvert à Occagnes en 2022 sert d’illustration. Cette opération ne semble pas avoir été relatée dans la presse. La préfecture de l’Orne diffuse également sur son site internet des consignes “Déminage : que faire en cas de découverte d’un engin explosif ?“. Parmi les recommandations de base, il convient de “limiter au maximum la communication sur la découverte pour ne pas susciter l’attrait des curieux“.
Le DDRM de la Seine-Maritime est le seul de Normandie à faire l’impasse sur le risque vestiges de guerre. Cependant, la préfecture diffuse sur son site des consignes “Mines, bombes, grenades : les conseils de prudence“.
Au niveau communal, le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) est obligatoire pour toutes les communes exposées à au moins un risque majeur naturel ou technologique. Que celles qui ne sont pas concernées lèvent le doigt et se signalent à l’attention de Robin des Bois, nous en ferons la promotion au risque qu’elles soient à moyen terme guettées par la surpopulation. La mission du DICRIM est d’informer les résidents permanents et temporaires des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde mises en place au regard du ou des risques auxquels la commune est exposée. Les DICRIM sont la déclinaison communale des Dossiers Départementaux sur les Risques Majeurs (DDRM). A titre d’exemple, dans cet inventaire, les DICRIM de Sainte-Mère-Eglise, de Cherbourg, d’Avranches dans le département de la Manche, de Ouistreham, de Colombelles, de Falaise, de Caen dans le département du Calvados, de Rouen, du Tréport, de Dieppe dans le département de la Seine-Maritime, d’Evreux dans l’Eure, qui sont tous des abonnés réguliers aux inventaires de Robin des Bois, ne mentionnent pas le risque engins de guerre et munitions. Par contre, Colleville-Montgomery, Courseulles-sur-Mer, Trouville-sur-Mer, Villers-Bocage dans le Calvados, Le Havre en Seine-Maritime, le mentionnent.
Découverte d’un engin de guerre en mer
L’arrêté préfectoral du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord en date du 23 février 2007 réglemente le dépôt d’engins suspects trouvés en mer et fixe les zones de dépôt temporaire et de neutralisation de ces engins aux abords des principaux ports de la façade Manche – mer du Nord.
Sont considérés comme engins suspects tous les objets trouvés en mer, immergés ou flottants, susceptibles de contenir des matières explosives dangereuses, notamment ceux ayant les caractéristiques ou l’aspect d’un matériel de guerre (bombe, obus, mine, torpille) (article 1). Tout capitaine ou patron de navire ayant découvert un engin suspect doit impérativement le signaler sans délai par VHF 16 au centre opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), au sémaphore ou à la capitainerie du port le plus proche en indiquant notamment la nature et la description de l’engin et les coordonnées de sa position, la profondeur d’immersion et éventuellement l’impossibilité pour l’équipage de rejeter l’engin à la mer (article 2). Les coordonnées des 18 zones de dépôts temporaires de Granville à Dunkerque sont rappelées (article 3).
L’article 4 indique la procédure à suivre en cas de découverte:
– s’efforcer de gagner en priorité l’une des zones de dépôt temporaire pour y déposer l’engin suspect ;
– lorsque l’opération de remise à l’eau de l’engin nécessite des manipulations jugées dangereuses, gagner la zone de dépôt temporaire la plus proche et y mouiller son navire jusqu’à l’arrivée d’une équipe d’intervention ;
– s’il ne peut gagner sans risque pour l’équipage ou pour la navigation la zone de dépôt temporaire la plus proche, remettre à l’eau l’engin à l’écart des chenaux de navigation et si possible par des fonds supérieurs à quinze mètres en relevant avec précision les coordonnées du lieu d’immersion ;
– si l’engin a été remis à l’eau hors d’une zone de dépôt temporaire, par des fonds inférieurs à quinze mètres, baliser le point de mouillage et relever avec précision les coordonnées du lieu d’immersion.
L’article 5 rappelle quelques précautions à prendre “pour ne pas aggraver le danger” telles que ne pas pénétrer dans un port avec l’engin à bord, se tenir éloigné des autres navires et du rivage et éloigner tout le personnel à l’opposé de l’engin.
Cette dernière recommandation est irréaliste sur un bateau de pêche artisanale qui mesure une vingtaine de mètres de long au maximum, avec la passerelle au milieu. Face à ces complications, à ces consignes parfois inapplicables et considérant la perte de temps de pêche, certains patrons-pêcheurs préfèrent remettre l’engin à la mer ni vu ni connu. L’arrêté agite donc le bâton dans son article 6 : poursuites et peines encourues (concrètement 6 mois d’emprisonnement et 3750 € d’amende et une contravention de 2ème classe soit 35 € max.) et la carotte dans son article 7 : une prime de découverte.
Tous les jours en baie de Seine, les pêcheurs remontent des munitions rouillées qui ont dispersé dans le milieu leurs pollutions toxiques. Ils les rejettent en mer faute de procédures réalistes.
INVENTAIRE DES DECOUVERTES ET DESTRUCTIONS DE DECHETS DE GUERRE
DU 1er JANVIER 2019 AU 31 DECEMBRE 2023 EN NORMANDIE
1/ SUR L’ESTRAN ET AU LARGE
Veulettes-sur-Mer ou Aveuglettes- sur-Mer (Seine-Maritime)
A partir de 2019, une nuée d’obus s’abat sur le littoral de Veulettes-sur-Mer soudain transformé en Aveuglettes-sur-Mer à cause du mystère qui entoure cette déferlante. Plusieurs facteurs peuvent en être la cause : l’éboulement des falaises et la chute des munitions détenues par des positions allemandes du Mur de l’Atlantique, l’affouillement et le remaniement des fonds marins pour le parc d’éoliennes offshore Etretat-Fécamp, les stigmates de l’opération Cycle quand 2 destroyers anglais tentant d’exfiltrer des soldats français et anglais assiégés à Veulettes ont été attaqués les 10 ou 11 juin 1940 par 9 Stukas de la Luftwaffe. Il peut aussi s’agir d’une épave brusquement éventrée et libérant ses munitions sous l’effet d’une tempête à proximité de Veulettes, devenu depuis Veulettes-sur-Mer.
– Jeudi 18 avril 2019.
Un obus de mortier (30 cm de long) sur la plage. Balisage dans l’attente du GPD (Groupe de Plongeurs-Démineurs) Manche-Mer du Nord basé à Cherbourg.
– Vendredi 3 et samedi 4 juillet 2020.
Découverte au pied de la falaise d’un obus de 25 cm. La gendarmerie est alertée. Le lendemain, 3 autres obus sont trouvés par les gendarmes et des particuliers à 300 mètres de la plage, dans le secteur des falaises.
– Mardi 14, mercredi 15 et jeudi 16 juillet 2020.
Un touriste étranger (anglais ou néerlandais selon les sources) découvre 3 obus au pied des falaises dans un secteur interdit de fréquentation, en ramène un de 32 cm de long à Hautot-l’Auvray (17 km) dans son gîte et informe la gendarmerie. Dans des circonstances qui ne sont pas explicitées, cet obus a rejoint les 2 autres au pied des falaises.
Le lendemain, le même touriste est de retour sur la plage et trouve 12 autres obus. Ils sont tous pétardés le jeudi 16.
– Lundi 24 août 2020.
Découverte par un “touriste” belge d’une dizaine d’obus dans un secteur normalement interdit d’accès au public. Ils ont été balisés dans l’attente du passage des démineurs.
– Vendredi 28 août 2020.
Découverte de 8 nouveaux obus par un “promeneur”. D’après la mairie, “à chaque fois, c’est juste après une période de grande marée, on est habitué dans notre région mais c’est vrai que là, ça fait beaucoup.” Ils ont été balisés dans l’attente de l’arrivée des démineurs.
– Jeudi 4 février 2021.
Repérage au pied des falaises de 14 obus par un découvreur de fossiles et autres curiosités géologiques et pyrotechniques. Pour sa part, le commandant de la gendarmerie de Fécamp en comptabilise 11 dont 8 de 20 cm de long et de 7 cm de diamètre et 3 de 5 cm de long et de 2 cm de diamètre. Les hypothèses fusent sur ce débarquement d’obus au pied des falaises de Veulettes-sur-Mer, arrivée par mer après des tempêtes ou des événements inconnus et récents, chute du haut des falaises après des coulées de boue et des éboulis, sans qu’aucune ne s’impose.
– Jeudi 18 février 2021.
Pétardage sur les plages de 16 obus de 75 mm, de 2 obus de 40 mm et d’un obus de 270 mm (équivalent TNT de 54,4 kg).
– Dimanche 6 juin 2021.
Pendant la 77ème commémoration du Débarquement en Normandie, découverte d’un obus (10 cm de long, 4 cm de diamètre) sur la plage vers 17h10. La température est de 16°C. Il y a beaucoup de monde sur la plage. Elle n’est pas évacuée.
– Jeudi 10 juin 2021.
Transports scolaires suspendus, soins à domicile différés, assistance maternelle indisponible. Toutes les routes d’accès et de sortie sont coupées. Couvre-feu à Veulettes-sur-Mer (280 habitants, 10 fois plus pendant les vacances d’été). En mer, une vedette de la gendarmerie maritime fait le chien de garde. La SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) est aussi mobilisée. Trois obus dont 2 français de 80 cm de long, 274 mm de diamètre, 152 kg (80 kg d’explosifs cumulés) vont être détruits sur la plage à marée basse. La mise à l’abri obligatoire et impérative s’applique aux bâtiments en dur. Un des obus de 274 mm est en direction du hameau de Yaume. L’autre obus du même type est près du casino. Le poste de commandement est à Paluel au Clos des Fées, un parc résidentiel et culturel à 1500 mètres à vol d’oiseau de la plage de Veulettes-sur-Mer et à un kilomètre des 4 réacteurs nucléaires de Paluel. A 7h40, la première déflagration sur la plage projette des cailloux et des éclats de rochers en l’air et creuse un cratère. La 2ème déflagration a suivi à 8h41. Le lieutenant de vaisseau dirigeant les opérations du GPD explique que les munitions étaient trop dangereuses à transporter et qu’il n’y avait pas d’autre solution que de les pétarder sur l’estran. Le dispositif de crise a été levé vers 9h30. Il y avait beaucoup de brume au lever du jour. Elle s’est levée rapidement, ce qui a permis aux opérations de se dérouler dans un timing idéal. Les conditions météorologiques sont capitales dans ce genre d’exercices. C’est pourquoi, par prudence, le créneau de mise à l’abri de la population et de bouclage de Veulettes-sur-Mer courait de 6h30 à 13h30.
Sur la prolifération des obus au pied des falaises de Veulettes-sur-Mer et sur la plage, l’officier de marine coordinateur NEDEX (neutralisation, destruction des engins explosifs) constate que les 2 gros obus qui viennent d’être détruits datent de 1940, qu’ils sont de fabrication française, et rappelle que les Allemands en ont parfois récupéré pour les utiliser dans la défense des côtes et les intégrer au mur de l’Atlantique. “Ils étaient accrochés en haut des falaises, prêts à être lâchés à la verticale sur l’ennemi.”
– Mardi 20 juillet 2021.
Découverte sur la plage en zone hors baignade d’un engin explosif de type grenade. Les services techniques de la commune ont saisi cet engin rouillé et prétendent l’avoir mis en sécurité dans un bac rempli de sable, en contradiction flagrante avec la doctrine qui réserve cette manipulation au GPD ou aux démineurs du centre interdépartemental de Caen. Cette transgression a permis à la maire de Veulettes-sur-Mer de ne pas prendre un arrêté d’interdiction de fréquentation de la plage dans l’attente de l’intervention des démineurs.
– Mardi 11 janvier 2022.
En se “promenant” entre le casino et là même où un front de falaise s’est effondré dans la nuit du 6 au 7 janvier, une personne repère 4 obus de tailles différentes et alerte la gendarmerie.
– Mardi 25 janvier 2022.
Un Veulettais défouit un obus (10 cm de long, 5 cm de diamètre) en jardinant. La brigade de gendarmerie de Saint-Valery-en-Caux balise l’obus en attendant qu’il soit retiré par les démineurs.
– Mercredi 2 février 2022.
Une caisse avec un obus et une roquette près du casino, sur la plage, à 8 heures du matin. Les gendarmes balisent le secteur. Les démineurs sont informés.
– Jeudi 24 février 2022.
Découverte par les employés communaux de 4 engins explosifs dont 2 obus sur la plage face au casino après les tempêtes Eunice du 18 février et Franklin dans la nuit du 20 au 21. Le périmètre est sécurisé dans l’attente des démineurs.
– Mercredi 16 mars 2022.
Découverte d’un obus au niveau de l’ancienne descente à bateaux près du casino.
– Mardi 2 août 2022.
Découverte d’un obus de 35 cm de long et 10 cm de diamètre au pied de la falaise à 150 mètres du casino.
– Mercredi 24 mai 2023.
Séisme de magnitude 2,8 identifié par le réseau national de surveillance sismique (RéNaSS) comme une “explosion militaire” au large de Veulettes-sur-Mer. La préfecture maritime n’a pas communiqué sur la nature de la munition pétardée.
MANCHE
2019
– Pirou (50). Mercredi 24 juillet 2019.
Un obus sur le haut de la plage d’Armanville est repéré dans la matinée au niveau de la laisse de mer par un passant qui alerte Madame la maire, qui alerte les services techniques et les démineurs. Ceux-ci débarquent à 15h30, ils élargissent le périmètre de sécurité avec le renfort de la gendarmerie. L’obus est détruit sur place sous un lit de sable.
– Réville (50). Jeudi 15 août 2019.
Des vacanciers découvrent un nid d’obus sur la plage de Dranguet. Un périmètre de sécurité de 150 mètres est établi par la gendarmerie. Les plongeurs-démineurs sont attendus dans la soirée et décideront de les prendre en charge ou de les pétarder sur place.
2020
– Au large de Saint-Vaast-la-Hougue (50). Dimanche 19 janvier et mardi 21 janvier 2020.
Le Stenaca II est en action de pêche à 6 nautiques (11 km) à l’est de Saint-Vaast quand il remonte une mine allemande de type BM 1000 (871 kg d’équivalent TNT). Alerte du CROSS, engagement de l’hélicoptère Caïman avec 3 membres du GPD directement hélitreuillés à bord. La météo est mauvaise et la bombe est remise à l’eau. Un avis urgent aux navigateurs est diffusé. Elle est pétardée deux jours plus tard.
– Au large de Cherbourg (50). Mercredi 22 et jeudi 23 janvier 2020.
Détection par 25 m de fond à 2 nautiques (3,7 km) de l’entrée des passes de Cherbourg de 2 mines britanniques Mark IX (600 kg d’équivalent TNT) et pétardage par les plongeurs-démineurs du CMT Céphée.
– Réville (50). Jeudi 14 et vendredi 15 mai 2020.
Sur la plage, destruction de 3 mortiers de 60 mm, 5 obus de 40 mm et 2 obus de 4,7 cm contenant au total 2,7 kg d’équivalent TNT par les plongeurs-démineurs venus de Cherbourg.
– Au large du Cap Lévi (50). Jeudi 4 juin – dimanche 7 juin 2020.
Jeudi 4 juin, découverte par l’Andromède par 44 m de fond d’une LMB à 1 mille marin (1,850 km) du Cap Lévi. Elle a été pétardée le 7 juin.
– Rade de Cherbourg (50). Mercredi 1er juillet – jeudi 30 juillet 2020.
La ronde d’inspection du Fort de l’Est dans la rade de Cherbourg, propriété du ministère des Armées, a donné lieu au repérage de 5 obus de 100 mm dont un coincé dans un bloc de béton. Ils ont été détruits un mois plus tard. L’obus captif a été pétardé sur place, les 4 autres en mer. Le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a émis un arrêté le 27 juillet “interdisant temporairement la navigation, le stationnement et le mouillage des navires, engins et embarcations ainsi que la pêche, la baignade, la plongée sous-marine et toutes activités nautiques aux abords du Fort de l’Est de la grande rade de Cherbourg lors d’opérations de neutralisation et de destruction d’engins explosifs”. Le périmètre interdit de 11h à 14h s’étendait dans un rayon de 600 m autour du fort (lien vers l’arrêté).
© Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
– Siouville (50). Jeudi 6 août 2020.
Découverte par des estivants d’une munition sur la plage de Siouville vers 16 heures, près d’un blockhaus effondré. Les plongeurs-démineurs interviennent vite. Après avoir déplacé 30 plagistes, ils pétardent sur place l’obus de 81 mm.
– Au large de Cherbourg (50). Mercredi 12 août 2020 – dimanche 16 août 2020.
Découverte par le CMT Sagittaire d’une mine de fond allemande de type TMC (1250 kg d’équivalent TNT) et pétardage à environ 8 milles marins (15 km) au nord de Cherbourg 4 jours plus tard.
– Au large de Cherbourg (50). Mardi 18 août 2020.
Détection et pétardage de 2 mines anglaises de type Mark (600 kg d’équivalent TNT).
– Biville-sur-Mer (50). Vendredi 28 août 2020.
Découverte d’un obus dans les dunes près de l’épave d’un char au lieu-dit Le Camp des soldats.
Eglise de Biville-sur-Mer. Philippe Corvé www.normandie44lamemoire.com.
– Mont-Saint-Michel (50). Samedi 29 août 2020.
Repérage d’un obus (20 cm de long environ) roulé par la marée au pied d’un éperon granitique qui offre une vue panoramique sur la baie du Mont-Saint-Michel. Les démineurs sont attendus.
2021
– Urville-Nacqueville (50). Lundi 11 janvier 2021.
Destruction sur le littoral par les plongeurs-démineurs de la Marine nationale d’une grenade défensive contenant 100 grammes d’équivalent TNT.
– Saint-Vaast-la-Hougue (50). Dimanche 14 février 2021.
“On s’étonne toujours de trouver des munitions et explosifs 80 ans après.” Les 2 pêcheuses de bigorneaux âgées de 17 ans n’en reviennent pas d’être tombées sur un obus, bien qu’elles habitent à Saint-Vaast-la-Hougue et que l’année dernière au milieu des rochers à bigorneaux elles aient trouvé 2 balles de mitrailleuse. Une photo a été transmise au père de Marjorie qui a sans appel confirmé la dangerosité du vestige de guerre. La pêche à pied peut réserver de mauvaises surprises.
– Héauville (50). Samedi 27 mars et jeudi 1er avril 2021.
Pétardage à marée basse par les démineurs de la Marine nationale d’un obus trouvé sur la plage après mise en sécurité de l’estran avant l’explosion. “Nous retrouvons souvent des engins explosifs en état sur nos plages. A chaque fois, nous faisons appel aux démineurs pour les neutraliser” dit le maire.
– Siouville-Hague (50). Fin mars 2021.
Découverte d’un obus sur la plage à mi-chemin entre les réacteurs nucléaires de Flamanville et l’usine atomique de la presqu’île de La Hague. L’obus visible à marée basse, submergé à marée haute, a été balisé en attendant l’intervention imminente du GPD.
– Blainville-sur-Mer (50). Lundi 10 et lundi 17 mai 2021.
– Ce lundi 10 mai, une bombe présumée de la Seconde Guerre mondiale est repérée par une arpenteuse de plage au pied de la dune et près du restaurant et du camping Le Grand Hébert. Elle a roulé sur le rivage, poussée par la tempête.
– Le lundi 17 mai, les services de déminage de Caen sont sur place dans la zone de sécurité mise en œuvre par la gendarmerie. Il s’avère que la bombe était une vieille gueuse (un lest) “de la forme d’un radis” retenant naguère une bouée signalant un banc de coquilles Saint-Jacques, selon l’adjoint au maire.
– Mont-Saint-Michel (50). Vendredi 14 mai 2021.
Découverte d’un obus dans l’enceinte des Fanils à l’occasion de travaux de rénovation des toitures et des parements. Les démineurs ne viendront pas avant la semaine prochaine selon le maire du Mont-Saint-Michel (30 habitants et 3 millions de visiteurs par an).
– Pirou (50). Mardi 8 juin 2021.
Au bas des dunes dans un périmètre de sécurité, le GPD s’affaire à désactiver un obus de 75 mm contenant 0,7 kg d’explosif débusqué dans les mares et les galets.
© Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
– Nez de Jobourg (50). Mercredi 11 août et vendredi 27 août 2021
Découverte le 11 d’un obus de 155 mm et pétardage par le GPD le 27 en même temps qu’un obus de 75 mm repéré à proximité.
– Réville (50). Vendredi 27 août 2021.
La plage de Dranguet fume, des feux follets s’agitent sur la mer. Réville a été un centre de regroupement et de déminage des munitions collectées après la guerre dans les blockhaus et dans le bocage. Depuis, les fonds marins en face de Réville et des communes littorales voisines vomissent encore des obus au phosphore ou des résidus de phosphore qui s’enflamment au contact de l’air et dégagent des fumées toxiques et invalidantes. Une cohorte d’obus au phosphore a débarqué sur la plage à la fin du mois d’août et depuis elle est interdite au public. Fin septembre, la situation était figée. “Nous attendons que les démineurs nous proposent une date d’enlèvement” dit le maire, vaguement fataliste. Fin août, il espérait encore que les démineurs passeraient prochainement.
– Ravenoville (50). Jeudi 16 septembre 2021.
“Mission route” pour le GPD : contreminage d’un projectile de mortier de 80 mm, 900 grammes d’explosif.
– Au large de Querqueville (50). Jeudi 18 novembre 2021.
Quelle était cette explosion entendue près de Cherbourg ? La Presse de la Manche s’interroge et trouve la réponse. Les sismographes se sont agités lorsque les démineurs du CMT Croix du Sud ont pétardé une mine anglaise de type Mark V de 300 kg d’équivalent TNT.
2022
– Au large de Cherbourg (50). Jeudi 5 et vendredi 6 mai, lundi 9 mai 2022.
Détection par le CMT L‘Aigle et pétardage d’une mine anglaise (600 kg d’équivalent TNT) et d’une bombe allemande (130 kg d’équivalent TNT). La mine anglaise était trop proche du port et de la ville pour être détruite sur place. Elle a donc été déplacée d’environ 2 km vers le large au moyen d’une “vache” gonflée, une sorte de parachute ascensionnel. Ouest-France nous rassure : “L’engin a explosé en zone dédiée, sans risque pour la faune, effarouchée, la flore et les civils, baigneurs ou plaisanciers.” Effarouchée ou déchiquetée ?
– Au large des îles Chausey (50). Mardi 24 mai 2022.
Remonté par un pêcheur, l’obus avait été remis à l’eau et sa localisation transmise aux autorités. Il a été détruit par des plongeurs-démineurs.
– Donville-les-Bains (50). Mardi 24 mai 2022.
Une gerbe de sable de 30 mètres de haut a jailli de l’estran quand les artificiers ont pétardé dans un grand fracas loin des randonneurs, des véliplanchistes et des cerfs-volistes à l’aide de 500 grammes de plastic les 2 munitions qui avaient été découvertes au pied de la falaise du Lude et dans les enrochements de la piscine début mai. Pour réduire les risques pour la sécurité publique, les 2 obus avaient été transportés loin des habitations entre la plage de l’Ermitage et celle de Bréville-sur-Mer. Les activités de l’aérodrome de Bréville avaient été brièvement suspendues.
– Réville (50). Lundi 1er août 2022.
L’obus présumé découvert par 2 amies qui se promenaient sur la plage de la Loge a été photographié par leurs soins. Elles ont transmis le cliché au maire qui a prévenu les gendarmes. En attendant la venue des plongeurs-démineurs, le déchet suspecté d’être pyrotechnique est placé sous la surveillance… des riverains.
– Granville (50). Début septembre 2022.
Dans un bac à marée, au milieu des coquilles d’huître, des coquilles de moule et de peaux de banane, gît l’ogive d’un obus (5 cm de diamètre) ramassée et jetée dans les déchets par un pêcheur à pied, un promeneur de chien ou un autre usager de la plage. Les démineurs ont été alertés.
– Donville-les-Bains (50). Mercredi 21 et lundi 26 septembre 2022.
– Encore un obus de 75 mm au pied de la Pointe du Lude. Il a été sorti de l’oubli par un chasseur préventeur d’obus expert en détection de métaux.
– L’obus a été pétardé à marée basse par les plongeurs-démineurs de la Manche basés à Cherbourg.
2023
– Baie de Seine (76-14-50). Lundi 9 – vendredi 13 octobre 2023.
Opération annuelle HOD (Historical Ordnance Disposal) de l’OTAN conduite par le Standing Nato Mine Countermeasures Group 1 (SNMCMG 1). Cette année, 7 navires sont intervenus: l’ORP Czernicki (Pologne, qui assurait le commandement), le BNS Crocus (Belgique), les HMCS Summerside et Shawinigan (Canada), les HNLMS Vlaardingen et Zierikzee (Pays-Bas) et le CMT Aigle (France). Environ 65km2 ont été inspectés avec l’aide de robots sous-marins polonais et hollandais et 2 mines allemandes de type LMB pétardées (1300 kg d’équivalent TNT).
– Port-Bail-sur-Mer (50). Jeudi 6 et mardi 18 avril 2023.
Après la tempête, les membres de l’association Port-Bail-sur-Mer 1944 ont exploré l’estran et les rocailles et découvert une grosse bombe échouée qui après expertise a été identifiée comme une AN-M64. En très bon état, sans colonisation animale ou végétale, comme si sa coque avait un effet répulsif, elle a d’abord été dépouillée de ses systèmes de mise à feu le 6 avril par le GPD puis détruite le 18 “après 2 tentatives infructueuses” selon La Manche Libre. Une vingtaine d’habitants de la rue de la Valette avaient été évacués et des accès routiers fermés.
– Le Rozel (50). Samedi 15 et lundi 17 avril 2023.
– Découverte par des enfants au pied d’une falaise de la plage du Rozel d’une bombe d’origine américaine à proximité de la centrale nucléaire de Flamanville. Elle a d’abord été balisée par la gendarmerie. Un périmètre de sécurité a été établi.
– Le GPD de la Manche est intervenu le lundi 17 avril en milieu d’après-midi. “Chaque année, entre 500 et 600 munitions sont détruites sur les côtes de la Manche, entre Dunkerque et le Mont-Saint-Michel.”
– Au large de Cherbourg (50). Mi-mai 2023.
Détection et pétardage par les plongeurs-démineurs du CMT Croix du Sud d’une munition de nature non précisée et d’un équivalent TNT de 1122 kg. Il s’agit donc probablement d’une mine de fond allemande de type TMC.
– Réville (50). Mercredi 24 mai 2023.
Les flammeroles sortaient des enrochements de protection du trait de côte, la marée montante les a éteintes, la marée descendante les a rallumées. Au contact de l’air, le phosphore des obus se manifestait à nouveau. Un spectacle gratuit dont les Révillais se méfient mais qui peut leurrer les Parisiens et autres touristes. A 20 heures, l’accès à la plage de Dranguet était bloqué et le GPD de la Manche, basé à Cherbourg, est intervenu pour neutraliser et retirer le ou les obus au phosphore. Des riverains ont été évacués et à minuit ils ont pu regagner leurs résidences.
– Archipel de Chausey (50). Jeudi 24 août 2023.
Mise en sécurité par les démineurs d’une munition de mitrailleuse (calibre 12,7) trouvée par un particulier. Dans la nuit du 8 au 9 mars 1945, le phare de Chausey et ses dépendances ont été attaqués par la Marine allemande et partiellement détruits par des obus et des tirs de mitrailleuse.
CALVADOS
2019
– Au large de Ouistreham (14). Jeudi 18 avril 2019.
Branle-bas de combat à bord du Tangaroa. Une bombe allemande de près d’une tonne est remontée sur le pont du bateau de pêche. Il s’agit sans doute d’une bombe des séries SC ou PC chargée d’au minimum 530 kg de masse explosive. Le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) de Jobourg est alerté. Cinq plongeurs-démineurs sont héliportés sur zone depuis Cherbourg par le Caïman et hélitreuillés à bord du canot tout-temps de la SNSM de Ouistreham Sainte Anne des Flots. Les démineurs prennent possession du Tangaroa et les pêcheurs sont évacués par le Sainte Anne des Flots. Dans un premier temps, la bombe est remise à l’eau et localisée pour un prochain contreminage. La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord rappelle les bons réflexes et le mauvais: ” Remettre à l’eau un engin historique sans consulter les autorités maritimes représente une prise de risques importante, non seulement pour l’équipage du bateau de pêche, mais aussi pour les marins qui chaluteront peut-être à leur tour ce même engin.”
© Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
Deux bombes SC 1000 devant un bombardier, 1943
– Bernières-sur-Mer (14). Vendredi 19 et dimanche 21 avril 2019.
Les grandes marées avec des coefficients dépassant 100 sont souvent sur les plages du Débarquement l’occasion pour les pêcheurs à pied ou autres usagers de repérer d’autres espèces que les crustacés, en l’occurrence 4 obus et une caisse de munitions qui sont pris en charge par le GPD de Cherbourg.
– Saint-Laurent-sur-Mer (14). Mardi 18 juin 2019.
Un enfant de Mantes-la-Jolie en voyage scolaire ramasse sous les petites vagues une jolie pierre un peu rouge à 14h20 et aussitôt après la pierre est totalement rouge. Elle s’enflamme et fume. C’était un fragment d’obus au phosphore dont l’enfant s’est précipitamment débarrassé et qui a explosé. “Evacuée par les sapeurs-pompiers sur l’hôpital de Bayeux, la petite victime du Débarquement de 1944 sur la plage d’Omaha Beach ne souffrirait que de brûlures superficielles à une main et aux cuisses.”
– Au large de Courseulles-sur-Mer (14). 15- 25 juillet 2019.
La semaine du 15 juillet, un chalutier remonte une veille munition et la remet aussitôt à l’eau en prévenant les autorités de la localisation de la ré-immersion à moins de 2 milles de la côte (3,7 km). Le jeudi 25 juillet, le GPD pétarde l’ogive de la torpille allemande (300 kg d’équivalent TNT).
– Blonville-sur-Mer (14). Jeudi 29 août 2019.
Repérage par les MNS (Maîtres Nageurs Sauveteurs) d’une asperge de Rommel sur la plage. Les services de déminage interviennent. L’asperge n’était pas armée. Les asperges ou pieux de Rommel sont des blocs de béton souvent piégés. Responsable de la défense du mur de l’Atlantique, le maréchal Rommel a disposé sur les plages et arrière-plages des obstacles destinés à empêcher le débarquement, à détruire le matériel et à “anéantir les troupes” des alliés. Le dispositif comptait entre autres des blocs de défense en béton qui pouvaient renfermer des mines. Elles explosaient au contact des chars, des barges et des navires. L’enveloppe de béton autour de la mine pouvait également être piégée par des obus de gros calibre ou d’autres munitions.
– Au large de Ouistreham (14). Mercredi 20- jeudi 21 novembre 2019.
Intervention des plongeurs-démineurs du Vulcain sur l’épave du HMS Magic, extraction, déplacement et pétardage de 28 obus d’artillerie (34 kg d’équivalent TNT). Cf. 34 épaves ou friches militaires sous-marines.
2020
– Tracy-sur-Mer (14). Vendredi 24 janvier 2020.
Neutralisation d’un obus sur la plage (600 g d’équivalent TNT) par le GPD de la Manche.
– Au large de Courseulles-sur-Mer (14). Mardi 28 avril et dimanche 3 mai 2020.
Contreminage, c’est-à-dire explosion, c’est-à-dire pétardage, d’une mine de fond allemande (830 kg équivalent TNT) détectée le 28 avril par 34 m de fond à 8,5 milles marins (16 km) de Courseulles-sur-Mer par le CMT Cassiopée.
– Colleville-Montgomery (14). Dimanche 17 mai 2020.
Un obus dégradé sur la plage de Colleville-Montgomery est signalé à la gendarmerie et à la préfecture. A l’analyse, “l’objet ne présenterait pas de danger immédiat.” Il a été rapidement recouvert par la marée montante. Des plongeurs-démineurs sont attendus sur place mardi pour un examen approfondi et pétardage en cas de besoin.
– Ver-sur-Mer (14). Mardi 11 et vendredi 14 août 2020.
L’accès à Gold Beach était interdit par arrêté municipal depuis mardi. Un nageur-sauveteur avait repéré une grenade sur l’estran. Les plongeurs-démineurs de Cherbourg sont intervenus le vendredi. L’engin de guerre signalé par un pavillon bleu contenait 50 grammes d’explosif. Il a été enfoui sous un tas de sable avant sa mise à feu par déclenchement télécommandé. Les démineurs, le maire et son adjoint chargé de la sécurité Plage sont ensuite remontés au poste de secours en haut de plage. “Il y a toujours, après le souffle de l’explosion, un risque de projection d’éclats” dit le lieutenant de vaisseau Geoffroy masqué comme il se doit pour éviter les projections infectieuses du virus Covid-19.
2021
– Ver-sur-Mer (14). Samedi 2 janvier 2021.
A 7 heures du matin, à marée basse, des soi-disant “promeneurs”, à vrai dire des pêcheurs à pied en train de dévaliser l’estran, découvrent un obus.
Le Mémorial britannique de Ver-sur-Mer a été inauguré le 6 juin 2021, sa première pierre posée le 6 juin 2019. Sa mission est d’honorer ceux et celles qui, originaires de 30 pays, ont perdu la vie sous commandement britannique pendant la campagne de Normandie. Le mémorial accueillera le roi Charles le 6 juin 2024 pour la cérémonie de commémoration des 80 ans du Débarquement.
– Colleville-sur-Mer (14). Samedi 2 janvier 2021.
A 7 heures du matin, à marée basse, des soi-disant “promeneurs”, à vrai dire des pêcheurs à pied en train de dévaliser l’estran, découvrent un obus.
– Graye-sur-Mer (14). Vendredi 19 février 2021.
Le GPD détruit sur la plage un obus de 40 mm de long contenant 178 grammes d’explosif, assez pour se faire découper en morceaux. Un périmètre de sécurité est instauré. Graye-sur-Mer est accolée à Courseulles.
Le bilan des opérations menées en 2020 en Manche et mer du Nord est de 489 engins détruits sur l’estran et en mer (33.947 kg équivalent TNT).
– Colleville-Montgomery (14). Mercredi 24 mars 2021.
Un obus sur la plage. Signalement d’un usager. Les plongeurs-démineurs interviendront “prochainement.”
– Grandcamp-Maisy (14). Dimanche 25 avril 2021.
Signalement par un arpenteur de plage de 3 obus entre Grandcamp-Maisy et la pointe du Hoc. Les services de déminage interviendront “dans les jours à venir“.
– Arromanches-les-Bains (14). Mardi 11 mai 2021.
Une munition au phosphore refait surface sur la plage phare du Débarquement des troupes alliées. La police municipale et les gendarmes établissent dans l’urgence un périmètre de sécurité. L’engin de guerre a été détruit sur place en fin d’après-midi par les experts.
– Au large de Ouistreham (14). Samedi 29 et dimanche 30 mai 2021.
Le chalutier Sachal’eo avait remonté une mine. Remise à l’eau à 8 milles marins (14,8 km) au nord de Ouistreham, sa relocalisation a donné lieu à la découverte de 2 mines supplémentaires. La mine de fond allemande de type LMA et la mine de fond allemande de type LMB ont été pétardées le samedi (1250 kg d’équivalent TNT) et la mine de fond allemande de type BM1000 le dimanche (900 kg d’équivalent TNT).
– Ver-sur-Mer (14). Samedi 19 juin 2021.
Les ostréiculteurs en mission de ramassage sur le littoral des déchets de leur profession et d’autres origines repèrent 3 obus coincés dans les rochers. La gendarmerie est alertée. Elle décide de ne pas baliser les obus et de ne pas évacuer la plage où se pressent les touristes et les gens du coin (soleil partiellement nuageux, 21°C à 13 heures) pour “éviter d’attirer l’attention du public sur cette zone“.
– Ver-sur-Mer (14). Jeudi 22 juillet 2021.
Un obus sur la plage. Il aurait été roulé par le jusant et déposé dans la laisse de mer. L’intervention des plongeurs-démineurs est prévue pour le lendemain.
– Colleville-sur-Mer (14). Jeudi 12 août 2021.
Trois obus sur la plage. Colonisés par des coquillages et rouillés, ils se fondent dans les cailloux et les galets.
– Luc-sur-Mer (14). Vendredi 10 septembre 2021
Entre 7h30 et 9h30, les plongeurs-démineurs ont procédé à la destruction sur l’estran de 2 obus trouvés sur la plage quelques jours plus tôt. Pour la préparation du chantier et l’enfouissement des obus sous des m3 de sable, ils ont bénéficié de l’aide du personnel et d’engins de chantier mis à disposition par les services techniques de la ville (3300 habitants).
– Grandcamp-Maisy (14). Mercredi 15 septembre 2021.
“Mission route” pour le GPD : contreminage dans un pneu de 3 obus de 75 mm, charge totale en explosif : 3 kg.
– Bernières-sur-Mer (14). Vendredi 15 et mardi 19 octobre 2021.
Destruction volontaire de 2 obus sur le trajet du raccordement électrique du parc éolien “en mer du Calvados”. Deux obus de 90 mm, 2 kg d’explosif.
– Bernières-sur-Mer (14). Jeudi 4 novembre 2021.
Mercredi 3 novembre. Avis de destruction volontaire de plusieurs obus sur la plage de Bernières en limite de la plage de Courseulles le jeudi 4 novembre de 15 à 19 heures. “Une zone de 500 mètres sera inaccessible au public.” “Le bruit des déflagrations pourrait être entendu aux alentours.” RTE (Réseau de Transport d’Electricité) fait le ménage. Les câbles entre la sous-station électrique en mer des éoliennes et la station électrique à terre doivent être posés en terrain neutre. Les obus vont être regroupés, enfouis dans le sable à marée basse et pétardés.
– Langrune-sur-Mer (14). Décembre 2021.
Après les grandes marées de la fin de l’année, le brassage des vagues et les coulées de sable, des vestiges de guerre atterrissent sur les plages et sont parfois cueillis par les curieux ou par les collectionneurs comme un certain Franck qui s’est approprié un masque à gaz anglais S-10 Avon et des mèches ou plaques de cordite. “Quand nous étions mômes, on en trouvait beaucoup. On les installait dans des boîtes de conserve ou des tubes d’aspirine. On y mettait le feu, ça nous faisait de sacrées fusées !”
Le lieutenant de vaisseau commandant en second des plongeurs-démineurs est beaucoup moins enthousiaste : “ces bandes propulsives servaient de combustion pour que les obus partent plus vite. Des gens ont été gravement brûlés en s’en servant.”
Le 30 avril 2024, dans le cadre des articles documentaires sur les 80 ans de Liberté 1944-2024, un article dans la presse régionale confirme que des mèches de cordite sont encore récupérables sur les plages du Débarquement et notamment celle de Langrune. Tout en soulignant qu’elles ne sont pas à mettre entre toutes les mains, l’article n’y va pas de main morte. Bravant toutes les recommandations et le bon sens, il donne des conseils pour les réactiver. “Quand vous les retrouvez, il suffit de les sécher, de les allumer, et ça brûle en faisant une grande flamme.” “Pour le promeneur adulte averti, exit les artifices : mèches ou plaques peuvent désormais servir à allumer les barbecues en été et les cheminées en hiver.”
2022
– Longues-sur-Mer (14). Lundi 17 janvier et lundi 21 mars 2022.
Le lundi 17 janvier, l’obus de 27 cm de long, d’un poids de 150 kg a été repéré et signalé par des “promeneurs” au pied des falaises, niché dans les galets. Il est submergé à marée haute. L’intervention des plongeurs-démineurs est annoncée pour le lundi 21 mars. 405 habitants de Longues-sur-Mer (600 habitants) devront avoir quitté leurs logements au plus tard à 8 heures du matin. “La salle des fêtes de Commes sera ouverte aux habitants évacués qui n’auraient pas d’autre solution d’accueil. Les habitants, commerçants et professionnels concernés par l’évacuation seront destinataires d’informations diffusées par les communes de Longues-sur-Mer et de Commes leur expliquant les modalités pratiques de l’opération“, précise la préfecture. Commes (450 habitants) est le village d’à côté. Le périmètre de sécurité sera levé à 14h30 au plus tard. Selon la préfecture du Calvados, “la munition sera déplacée puis détruite en mer au large de la commune de Longues-sur-Mer.” Le capitaine de la gendarmerie de Bayeux explique la veille de l’opération “qu’il [l’obus] est plus gros que ceux qui sont habituellement découverts“. “Le dispositif pour assurer la sécurité des habitants est très conséquent, ce qui n’est pas une situation ordinaire.” A 19h32, le dimanche soir, le maire de Longues-sur-Mer qui était sur des charbons ardents depuis plusieurs jours pour organiser l’exode d’une grosse partie de ses administrés et la fermeture de l’école et de la cantine est informé par la gendarmerie de Courseulles que l’opération est annulée sans plus de détails. Il apprendra dans la soirée que l’obus a “disparu”. Emporté par la grande marée du week-end, recouvert par les galets ou même volé, les rumeurs courent sur le sort de l’obus dans Longues-sur-Mer et au-delà. La préfecture a tenté d’étouffer la controverse en assurant qu’un éboulis de la falaise a enseveli l’obus.
– Englesqueville-la-Percée (14). Jeudi 3 et mardi 15 février 2022.
78 ans après le Débarquement, fructueuse pêche à pied pour le GPD. Il ne cherche pas des vigneaux, leur truc à eux c’est l’obus ou autre déchet de guerre. Au total, 246 munitions ont été rassemblées. Elles contenaient en cumulé 105 kg de TNT. Elles ont été détruites sur le trait de côte.
Englesqueville-la-Percée est un abonné très régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004, l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
– Au large de Ouistreham (14). Jeudi 24 mars 2022.
Vidéo sur le compte Twitter du préfet du Calvados annonçant la destruction de munitions de la Seconde Guerre mondiale, sans précision de leur catégorie, lieu de collecte et quantité.
– Manvieux (14). Lundi 18 avril et mardi 14 juin 2022.
– Repérage d’un obus sur une plage de galets au pied des falaises, le lundi 18 avril.
– La destruction est prévue entre 13 heures et 20 heures au plus tard le 14 juin. 113 habitants de Manvieux et 87 de Tracy-sur-Mer seront évacués et si nécessaire accueillis dans la salle des fêtes de Longues-sur-Mer où des viennoiseries et des boissons seront servies. “Il est recommandé aux propriétaires d’animaux présents dans les parcelles situées à l’intérieur du périmètre de sécurité de les déplacer hors de celles-ci” fait savoir la préfecture. Il est rare que les services de l’Etat dans des circonstances analogues prennent en considération le cheptel agricole. L’opération n’a pas été reportée. L’obus n’a pas été transporté. Le premier contreminage a fracturé l’obus en 2 et détruit une partie de l’explosif. Un deuxième a été réalisé pour le détruire en totalité. Ce pétardage en 2 temps visait à limiter les vibrations, la fissuration et un éboulement des falaises. 35 gendarmes dont des gendarmes maritimes ont veillé à la sécurisation du périmètre interdit.
– Englesqueville-la-Percée (14), jeudi 12 mai 2022 et Saint-Pierre-du-Mont (14), lundi 27 juin 2022.
– Repérage au pied des falaises, près de la pointe du Hoc, d’un obus d’un mètre de long selon les premières observations. Les plongeurs-démineurs de Cherbourg devraient intervenir bientôt …
– Destruction par contreminage d’un obus chargé de 42 kg d’explosif au pied des falaises à 3 km à l’est de la pointe du Hoc. Après avoir évacué dans la matinée des fermes et des hameaux sur le plateau (49 habitants à Saint-Pierre-du-Mont et 14 habitants à Englesqueville-la-Percée), les gendarmes contrôlaient la zone à éviter. Le commandement opérationnel était à la mairie d’Englesqueville-la-Percée. Il regroupait la préfecture maritime, la gendarmerie nationale, le SDIS du Calvados, les maires des 2 communes, les agents de liaison du GPD. En mer, la zone était survolée par un drone. Le dispositif a été levé à 14h10. La falaise a vibré.
Déjà en septembre 2011, 500 obus avaient été découverts au pied de la falaise (cf. ” Inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013“.)
– Cricqueville-en-Bessin (14). Samedi 17 septembre 2022.
Les 3 obus, 40 cm de long, 6 cm de diamètre, traînent sur la plage au pied de la pointe du Hoc. Les plongeurs-démineurs sont avisés.
– Saint-Côme-de-Fresné (14). Mardi 1er novembre 2022.
Déambulant en famille avec ses 2 enfants et son épouse sur une plage du Débarquement, Benoît Mabire ramasse dans les petites vagues de l’estran un “joli caillou rose-rouge” et le glisse dans la poche intérieure de sa veste. Quelques 100 mètres après, le caillou “gros comme une clémentine” s’échauffe, dégage des fumerolles. Benoît Mabire tente de le retirer, se brûle les mains et jette sa veste. D’autres brûlures au second degré surgissent sur la jambe gauche du haut de la cuisse au genou. Mme Mabire appelle la gendarmerie qui appelle la préfecture qui conseille à la victime de se rendre en urgence à l’hôpital des Falaises. Son dossier médical a été transmis à l’hôpital militaire de Percy. Les munitions au phosphore rouillent en divaguant en mer. La coque se délite, du phosphore insoluble sous forme solide s’échappe et arrive en bord de plage, poussé par le vent et les vagues. La première règle est de s’éloigner de 100 mètres de ces atterrissages suspects et de les signaler à la police ou à la gendarmerie.
2023
– Courseulles-sur-Mer (14). Lundi 24 avril 2023.
Un obus d’environ 40 cm de long est repéré vers 19h20 sur la plage à marée basse près d’un camping. Les gendarmes vont sur place mais l’obus disparaît vite. La mer monte. Les démineurs neutraliseront l’engin quand il sera accessible.
SEINE-MARITIME
2019
– Baie de Seine (76, 14). 1er – 16 mai 2019.
Bilan de la mission menée par le CMT Cassiopée:
– Mercredi 1er mai, découverte et pétardage au large d’Antifer d’une mine allemande BM 1000 (871 kg d’équivalent TNT).
– Jeudi 2 mai, pétardage au large de Port-en-Bessin d’une mine allemande LMB (900 kg d’équivalent TNT) découverte le 3 avril par le CMT Céphée.
– Mercredi 15 mai, pétardage de 3 bombes d’aviation américaine de 500 livres découvertes les 10, 11 et 15 mai au large de Saint-Valery-en-Caux (600 kg d’équivalent TNT).
– Jeudi 16 mai, pétardage d’une mine allemande BM 1000 découverte le jour même au large de Ver-sur-Mer (871 kg d’équivalent TNT).
Le CMT Cassiopée est un des 10 CMT actuellement en service. CMT signifie Chasseur de Mines Tripartite. Ces navires ont été construits en coopération avec la Belgique et les Pays-Bas. Ils se caractérisent par leur discrétion magnétique et leur équipement dédié à la localisation des mines comme des submersibles “PAP” (Poisson Auto Propulsé). Ils sont également équipés de 2 mitrailleuses. Ils ont une longueur de 51,5 m et sont servis par un équipage de 45 marins dont 6 plongeurs-démineurs. (Source: Marine nationale).
– Au large du Havre (76). Jeudi 10 janvier 2019.
Le Petit Bambino pêche un obus à 5 milles marins (9 km) du Havre. Quelques heures plus tard, le GPD neutralise la munition contenant une charge explosive de 43 kg d’équivalent TNT pendant que la Vedette Côtière de Surveillance Maritime (VCSM) de la gendarmerie maritime du Havre Le Pavois surveille la zone.
– Au large du Tréport (76). 18 février – 7 mars 2019.
12 engins de guerre repérés au large de Dieppe et du Tréport (76) et au large de Courseulles-sur-Mer (14) dans le cadre de l’opération Historical Ordnance Disposal (HOD) menée depuis 1996 par l’OTAN ont été détruits au large du Tréport. Le commandement était assuré cette année par la Marine danoise.
– Mercredi 20 février, pétardage d’une mine Luftminen de type B (LMB – 697 kg d’équivalent TNT) par le BNS Bellis (Belgique).
– Jeudi 21 février, pétardage d’une LMB (700 kg d’équivalent TNT) par le FGS Homburg (Allemagne).
– Vendredi 22 février, pétardage d’une LMB (845 kg d’équivalent TNT) par le CMT Andromède (France) et d’une bombe américaine de 1000 livres (250 kg d’équivalent TNT) par le FGS Dillingen (Allemagne).
– Dimanche 24 février, pétardage d’une Luftminen de type A (LMA – 330 d’équivalent TNT) par le FGS Dillingen.
– Lundi 25 février, pétardage de 6 bombes américaines de 1000 livres (1274 kg d’équivalent TNT) par le BNS Bellis.
– Jeudi 28 février, pétardage d’une LMA (430 d’équivalent TNT) par le FGS Dillingen.
Une 13ème neutralisation a eu lieu le vendredi 1er mars: une bombe allemande dont l’explosion a provoqué un séisme de 3,4 sur l’échelle de Richter de Dieppe à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Olivier Becquet, gérant de la Coopérative des Artisans Pêcheurs Associés (CAPA) du Tréport, alerte: “Les destructions de mines ne font pas du bien au milieu. On ne sait pas ce que les munitions contiennent. Mais ce dont on est sûr, c’est qu’après chaque campagne de ce type, il y a une perte de ressource en poissons“. “On est en pleine saison des soles, qui commencent à se reproduire.”
Selon Claire Traverse, porte-parole adjointe du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, il reste encore 635.000 à 700.000 munitions sous l’eau.
– Le Havre (76). Samedi 27 avril et dimanche 5 mai 2019.
Le dimanche 5 mai, le GPD part à la recherche d’un obus découvert le samedi 27 avril en bas des falaises au nord du Havre. L’obus a été localisé après une longue marche depuis le lieu-dit “Bout du monde” dans les cailloux et dans les déchets de la décharge de Dollemard. “Il s’agit bien d’un obus de 173 mm avec 12 kg d’explosif à l’intérieur. On l’a déplacé au pied de la falaise qui pouvait faire écran protecteur. On a fait un bourrage avec de la terre pour limiter la projection d’éclats à l’explosion” dit le lieutenant de vaisseau qui a dirigé l’opération. La falaise a vibré. “Les interventions dans ce secteur sont assez courantes principalement autour des grandes marées et des périodes de vacances. Les touristes lancent les alertes et les gens du coin sont moins réactifs. Ils voient les vieilles munitions depuis des années et ont fini par s’habituer.”
– Pourville-sur-Mer (Hautot-sur-Mer) (76). Vendredi 30 août 2019.
Une grenade à main sur la plage en fin d’après-midi. Il y a du monde et le week-end approche. Il fait 19°C, le soleil brille, parfois caché par quelques nuages. La police alerte le COM (Centre des Opérations Maritimes) qui consulte le GPD qui recommande une intervention rapide. Les plongeurs-démineurs sont récupérés par l’hélicoptère Caïman Marine basé à Maupertus, l’aéroport de Cherbourg, et déposés sur la plage de Pourville à 20 heures (180 km à vol d’oiseau). A 20h30, la grenade avec ses 60 grammes d’explosif a été détruite et les plongeurs-démineurs étaient de retour à la base navale à 21 heures.
© Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
– Au large de Dieppe (76). Mardi 19 novembre 2019.
Regroupement et pétardage de 29 bombes américaines de la Seconde Guerre mondiale (1,3 tonne d’équivalent TNT) par les plongeurs-démineurs venus de Cherbourg à bord du Vulcain. Un séisme de magnitude 3,4 est enregistré au large de Fécamp et de Dieppe par le réseau national de surveillance sismique (RéNaSS). Il fait vibrer les falaises. La préfecture maritime indique que 922 engins retrouvés sur l’estran ou en mer entre la frontière belge et le Mont Saint-Michel ont été détruits en 2018 (27 tonnes d’équivalent TNT).
2020
– Dieppe (76). Mardi 11 et mercredi 12 février 2020.
Découverte d’un obus après la tempête Ciara sur la plage de galets par un ramasseur de déchets en contrebas de la promenade en front de mer. Dans quelques heures, l’obus sera submergé par la marée haute et chahuté par les vagues. Il risque de repartir avant même l’arrivée d’une équipe du GPD. Bonne nouvelle, il était toujours au même endroit le lendemain quand les démineurs sont arrivés.
Dieppe est un abonné régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
– Dieppe (76). Vendredi 14 février 2020.
Découverte d’un obus sur l’étroite plage de Puys. Enchâssée entre les falaises de craie, elle a servi de lieu de débarquement de la tragique opération Jubilee le 19 août 1942. Le 19 février, le GPD avait prévu de le prendre en charge mais il avait disparu, emporté par la marée, recouvert par les galets, déplacé ou volé par les ramasseurs de plage.
– Dieppe (76). Lundi 17 et mercredi 19 février 2020.
Le GPD a contreminé en mer l’obus trouvé le lundi 17 près du restaurant Le Bas Fort Blanc et les ramasseurs de déchets bénévoles qui nettoyaient la plage de galets après le déferlement de la tempête Ciara ont été surpris par les 2 déflagrations, la première correspondait à la charge explosive visant à ouvrir la carapace de l’obus, la 2ème à l’explosion des kilos d’explosif qu’il avait dans son bide.
– Au large de Sainte-Adresse (76). Lundi 23 mars 2020.
Pétardage d’un obus d’artillerie de 175 mm (5 kg équivalent TNT) par les plongeurs-démineurs de la Marine nationale.
– Au large d’Octeville-sur-Mer (76). Mardi 24 mars 2020.
Pétardage d’un obus d’artillerie de 270 mm (49,5 kg d’équivalent TNT).
– Au large de Fécamp (76). Mercredi 25 mars 2020.
Pétardage d’une mine allemande LMA à 1 mille marin (1,8 km). Equivalent TNT: 370 kg. Séisme de 3,2 sur l’échelle de Richter.
– Au large de Dieppe (76). Jeudi 26 mars 2020.
Nouvelle opération Historical Ordnance Disposal (HOD) menée dans le cadre de l’OTAN. La communication officielle a été prise de court. Le séisme de magnitude 2,9 consécutif au pétardage d’une mine allemande de type LMB (930 kg d’équivalent TNT) n’est pas passé inaperçu et l’officier d’astreinte a été obligé de communiquer en temps réel.
– Au large du Tréport (76). Lundi 23 mars – Dimanche 5 avril 2020.
Bilan de l’opération HOD 2020 : pétardage de 7 mines allemandes de type LMB et 1 grenade sous-marine (6800 kg d’équivalent TNT cumulés).
70 km2 ont été ratissés par le CMT Andromède (France), le HNoMS Otra (Norvège), le HNLMS Willemstad (Pays-Bas), le BNS Bellis (Belgique), le HMS Grimsby (Grande-Bretagne) et le FGS Donau (Allemagne). L’Allemagne assurait le commandement. Les plongeurs-démineurs étaient assistés de robots télécommandés sous-marins. La préfecture maritime précise : “En Manche et mer du Nord en 2019, l’action conjointe du groupe de plongeurs démineurs de la Manche et des chasseurs de mines de la Marine nationale a permis de détruire 1786 engins historiques (en mer et sur l’estran), ce qui a représenté 19 tonnes (19 100 kg) d’équivalent TNT.”
– Au large du Havre (76). Lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 avril 2020.
Pétardage d’une bombe américaine de 500 livres (126 kg d’équivalent TNT) et d’une mine allemande BM1000 (837 kg d’équivalent TNT) détectées la veille et l’avant-veille au moyen d’un Poisson Auto-Propulsé (PAP) filoguidé depuis le CMT Cassiopée.
– Le Havre (76). Vendredi 24 et mercredi 29 avril 2020.
Découverte le 24 avril par un naturaliste d’un obus de 270 mm sur la plage de Dollemard. Mercredi 29 avril 2020, une équipe des plongeurs-démineurs s’est rendue sur place à pied. La circulation d’engins motorisés sur ce secteur du littoral plein de déchets, de ferraille et même de pierres tombales, est impossible. Ils ont relocalisé la munition et l’ont déplacée vers le point de contreminage. L’obus contient 20 kg d’équivalent TNT. Les falaises ont tremblé.
– Au large de Fécamp (76). Dimanche 31 mai – dimanche 7 juin 2020.
Découverte par le CMT Pégase de 3 mines de fonds allemandes de type LMB et d’une bombe américaine par 23 m de fond à 2 milles marins (3,7 km) de Fécamp et des falaises de craie. Deux des mines ont été pétardées le jeudi 4 juin (1680 kg d’équivalent TNT), la troisième et la bombe américaine le 7 juin (1125 kg d’équivalent TNT).
– Au large de Veules-les-Roses (76). Jeudi 11 juin 2020.
Pétardage d’une mine de fond allemande à 3,5 km de la côte par les plongeurs-démineurs de l’Andromède. La plage et le restaurant Les Galets ont été évacués pendant une heure. “Ça a été bref mais assez stressant. Le village a littéralement tremblé” témoigne le maire, les falaises aussi.
– Saint-Jouin-Bruneval (76). Jeudi 11 juin 2020.
Le GPD remorque vers le large un obus de 200 kg et de 27 cm de long contenant plus de 50 kg d’explosif. Il était enfoui entre sable et rochers sur la plage. La déflagration a été entendue à plusieurs kilomètres à l’alentour. Une fois encore, les falaises ont vibré. Des myriades de crevettes ont été déplacées par l’onde de choc sous-marine et tuées mais aucun inventaire de la mortalité de la faune sous-marine n’a été réalisé. Elles font partie des dommages collatéraux fatals et différés de la guerre.
Saint-Jouin-Bruneval est un abonné régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
– Sassetot-le-Mauconduit (76). Lundi 13 juillet 2020.
Découverte d’un obus au pied des falaises sur la plage des Petites-Dalles.
– Dieppe (76). Vendredi 17 juillet 2020.
Un homme revient d’une exploration du côté des falaises avec une munition et la transmet aux secouristes du poste 2, à côté du minigolf. A l’examen de la photo, le GPD ne tranche pas. Il demande à voir et viendra pour ce faire dans un futur qui n’est pas précisé ni même estimé. Dans cette attente, le GPD recommande de mettre le déchet à l’abri des regards et de la récupération. Il a été mis sous des galets hors marée haute entre 4 barrières signalées “Police nationale – zone interdite”.
– Etretat (76). Mardi 11 août 2020.
A midi de ce mardi, il y avait des centaines de personnes saucissonnant sur la plage sous l’œil gourmand des mouettes et c’est à ce moment-là qu’un enfant a trouvé entre les galets un obus Flack 88 de l’artillerie allemande. La moitié de la plage a été évacuée dans le calme sous l’œil dépité des mouettes. Ne voyant pas les authentiques démineurs venir, les élus se sont improvisés démineurs et ont transporté l’obus dans un seau de sable bravant toutes les recommandations dont en temps normal ils se font de temps à autre les émetteurs. Cette transgression aurait été faite pour des raisons humanitaires, rien à voir avec le business du surtourisme. “On ne pouvait pas laisser la plage fermée plus longtemps, nous sommes encore en plein épisode de canicule. La baignade, c’est un moyen de s’hydrater.”
– Criquebeuf-en-Caux (76). Mercredi 12 août 2020.
Découverte au pied de la falaise d’un obus (60 cm de long, 20 à 30 cm de diamètre). Il est recouvert de coquillages. “Il n’est pas possible de le faire exploser sur place car c’est trop dangereux.” “Il y a un risque important de projection de galets et d’éboulement de la falaise à cause du souffle. L’obus sera donc transporté au large pour être explosé.”
– Fécamp (76). Vendredi 2 octobre 2020.
Un obus de 40 cm de long sur 10 de diamètre a été déposé par une main anonyme sur le quai Joseph Duhamel à côté d’un bateau de pêche. Il a été mis en sécurité dans un endroit confidentiel dans l’attente de l’enlèvement par les démineurs qui devraient intervenir autour du mercredi 7.
– Saint-Jouin-Bruneval (76). Lundi 19 et jeudi 22 octobre 2020.
Il y a plusieurs semaines, un obus avait été localisé dans la plage de galets. Il a été transporté au large vers 15 heures et pétardé à quelques encablures du rivage par les plongeurs-démineurs, en face du port pétrolier d’Antifer et des falaises de craie. La pêche à pied, en mer, les sports nautiques, la baignade étaient interdits sur tout le littoral de la commune de 12 heures à 18 heures.
– Veules-les-Roses (76). Samedi 14 novembre 2020.
Découverte d’un obus à 500 mètres du poste de secours.
– Saint-Jouin-Bruneval (76). Mercredi 2 décembre 2020.
L’opération s’est faite dans la discrétion mis à part le fracas et les vibrations de la destruction. Pas de périmètre officiel de sécurité. Une équipe de 5 plongeurs-démineurs accompagnée d’un infirmier a sanglé l’obus de 27 cm et de 35 kg d’explosif trouvé fin novembre sur la plage, l’a remorqué à un kilomètre au large et a procédé à sa destruction. Au moment de la déflagration, une gerbe a jailli de la mer et les falaises ont tremblé.
2021
– Octeville-sur-Mer (76). Lundi 1er février 2021.
Contreminage en mer d’un obus de 274 mm avec une charge explosive de 34,8 kg d’équivalent TNT.
– Saint-Pierre-en-Port, Sassetot-le-Mauconduit et Saint-Martin-aux-Buneaux (76). Lundi 8 février et vendredi 28 mai 2021.
L’obus prisonnier d’une mare à marée basse était là, tapi dans les algues, depuis des dizaines d’années sur l’estran de la plage des Grandes-Dalles. Il a été démasqué par un pêcheur à pied, peut-être même un peu chahuté. Le maire a pris un arrêté municipal interdisant l’accès à la zone, une sorte de parapluie juridique que personne ou presque ne lit mais qui peut se déployer si l’événement venait à mal tourner. Le GPD alerté est attendu dans les prochains jours. Sauf qu’en mars, avril et courant mai, l’obus n’était toujours pas déraciné alors que la saison haute de la fréquentation s’enclenchait. Le grand jour de la libération de la mare fut fixé initialement au mercredi 26 mai mais pour “des raisons techniques”, il a été repoussé au vendredi 28. Dès tôt le matin, c’était le couvre-feu pour 200 riverains des plages des Grandes-Dalles et des Petites-Dalles depuis quelques jours informés par courrier et autres moyens qu’ils devaient ce matin-là quitter les lieux ou se cloîtrer dans leurs logements en dur, volets fermés pour éviter la pénétration d’éclats et fenêtres ouvertes pour éviter que les effets de souffle ne cassent les vitres dans le cas improbable mais quand même possible où les opérations de relevage de l’obus, de remorquage et de pétardage ne se passent pas comme prévu. Les caravanes, les roulottes, les chalets du camping Huttopia avec leur vue plongeante sur le bout des falaises et sur la mer ont-ils été inclus dans le périmètre de sécurité ? Tous ces habitats précaires sont-ils considérés comme des abris durs et sûrs ? L’obus de 150 kg, 27 cm de long et 15 kg d’explosif a été équipé à marée basse par un binôme de démineurs d’un ballon garantissant sa flottabilité et à marée montante il a été remorqué jusqu’à un kilomètre de la côte puis déposé par 10 mètres de fond par les plongeurs, ventousé par une charge explosive de contreminage qui a été déclenchée une fois que toute l’équipe était à distance respectable sur le zodiac. Le moment venu, une grosse gerbe a jailli et les résidus explosifs toxiques ont tapissé en auréole les fonds marins. Du point de vue de la sécurité, l’affaire était close, du point de vue de l’environnement, elle commençait. A 10 heures du matin, le dispositif de sécurité sur le pied de guerre depuis 5h30 était levé.
– Belleville-sur-Mer (76). Jeudi 18 février 2021.
Contreminage d’obus sur la plage.
– Saint-Jouin-Bruneval (76). Dimanche 9 mai et jeudi 24 juin 2021.
Un obus a été trouvé sur la plage de galets. A Saint-Jouin (1800 habitants), de tels événements se passaient jusqu’alors à la bonne franquette. La mairie pour qui l’exploitation touristique de la plage constitue une ressource et une attraction participant à la renommée et à l’économie de la cité a simplement encouragé les badauds à faire preuve de prudence après avoir planté 4 piquets enrubannés autour du déchet de guerre. Le jeudi 24 juin, jour du déminage, la suite a été davantage protocolaire, la préfecture a pris les rênes interdisant toute circulation dans la ville, instituant dès 7h30 un régime de mise à l’abri de la société civile dans un rayon de 1500 mètres autour de l’obus. Le maire contrarié de voir l’amorce d’une saison touristique fructueuse ainsi pénalisée avait plutôt envie de parler d’abus et la population elle-même était un peu estomaquée par ce raffut. La mise à l’abri doit se faire dans du dur, les tentes et autres abris précaires sont interdits. De mémoire de Saint-Jouinais, on n’avait jamais eu à subir un tel tintouin pendant les évacuations de munitions. Les accès à la ville ont été bloqués à partir de 7h30. Le gérant de la supérette Proxi, Joëlle qui tient le salon de coiffure, Albert le boucher ne font pas trop grise mine, mais La Frite d’Or qui est aux premières loges avec ses baies vitrées donnant sur les galets et l’obus est au plus haut niveau de la nervosité. “Pourvu que ça ne soit pas reporté à vendredi, j’ai déjà 140 réservations.” L’obus de 274 mm de long, 150 kg, et un inattendu mortier de 81 mm ont été détruits au large de Saint-Jouin-Bruneval et du port pétrolier d’Antifer.
– Saint-Jouin-Bruneval (76). Jeudi 20 mai 2021.
Découverte d’un obus de 270 mm sur la plage.
– Saint-Jouin-Bruneval (76). Dimanche 30 mai 2021.
Un promeneur signale un obus de 25 cm de long seulement visible à marée basse. Il a été géolocalisé et à condition qu’il ne bouge pas d’ici là, il devrait être pris en charge par une équipe du GPD. Deux options sont ouvertes : pétardage dans les rochers ou pétardage en mer.
– Au large de Fécamp (76). Samedi 26- lundi 28 juin 2021.
18 barges BK (Barge Knockdown) américaines ont été sabordées au cours ou à la fin de la Seconde Guerre mondiale à environ 30 km des côtes au nord-est de Fécamp et à 8 km de l’emplacement actuel de l’usine d’éoliennes offshore. Elles transportaient selon la préfecture maritime des bombes d’aviation américaines 100 et 150 LBS (100 et 150 livres soit 45 et 68 kg). Selon l’étude historique pyrotechnique du projet éolien de Fécamp réalisé en 2011 par Geomines, 2000 bombes de 250 kg seraient dans les épaves. Elles ont été recensées en 2009 par un chasseur de mine et l’arrêté du préfet maritime en date du 19 juin 2009 interdit le mouillage, le chalutage, le dragage et la plongée sous-marine dans une zone de 4 nautiques carrés (environ 14 km2) autour de ces épaves (lien vers l’arrêté). Des opérations de “dépollution” pyrotechnique sont régulièrement menées, volontairement ou involontairement. En 1999, le pétardage d’une mine sous-marine dans les mêmes parages avait déclenché une forte secousse sismique atteignant 4,4 degrés sur l’échelle de Richter et faisant sans aucun doute vibrer les falaises. La Préfecture maritime de Cherbourg avait alors avancé que d’autres munitions à proximité de la mine détruite avaient explosé par un effet de contagion.
Cette nouvelle mission des plongeurs-démineurs du Vulcain a conduit au pétardage de 24 bombes (891 kg d’équivalent TNT).
– Au large de Fécamp (76). Mardi 13 juillet 2021.
Pétardage d’un obus de 105 mm (2,4 kg d’équivalent TNT).
– Au large de Fécamp (76) et d’Ault (80) et devant Cherbourg (50). Mardi 10 au mardi 17 août 2021.
Opération annuelle HOD de l’OTAN. Cette année, un navire américain, un letton, deux allemands et un français, le CMT Croix du Sud ont participé à l’opération. Deux mines allemandes ont été pétardées devant Cherbourg et une par l’USNS Carson City en face d’Ault/Fécamp. Cette dernière avait été remontée par le Ma.jo.li. “C’est arrivé lors d’une sortie pour pêcher de la seiche et du rouget barbet. On a pêché la mine dans le chalut. On l’a vue en le remontant, puis elle est passée à travers le filet, car elle était trop lourde. On a donc prévenu les autorités“. Le Courrier Picard indique que la préfecture maritime “n’a pas répondu à nos questions sur les risques que présentait la mine et sur les conséquences de son explosion sur les fonds marins.” Olivier Becquet, gérant de la coopérative des artisans pêcheurs (CAPA) du Tréport, réitère ses critiques. “Avec les ondes envoyées dans les fonds marins, les poissons s’en vont pendant un temps. Quant aux bombes que l’on explose, je m’interroge sur leur composition chimique. Les pêcheurs remontent parfois des algues pourries. On a demandé des analyses chimiques de l’eau, mais il n’y en a jamais eu.”
L’USNS Carson City © Préfecture de Seine-Maritime
– Etretat (76). Dimanche 22 août 2021.
A 100 mètres de la falaise d’Amont, 2 touristes gratteurs de vigneaux découvrent à marée basse sur la plage du Chaudron vers 19 heures un obus de 20 cm de long. Le maire prend un arrêté municipal de fermeture de la plage “en attendant une intervention de démineurs ou le départ de l’obus avec la marée.”
– Fécamp (76). Samedi 13 novembre 2021.
Un Fécampois se promène avec sa chienne et 2 amis dans les galets et constate la présence d’une grenade quadrillée. La gendarmerie est alertée. Le trio et la chienne attendent sur place l’arrivée des gendarmes. “On a prévenu les démineurs mais ils n’ont pas eu le temps de venir” dit le capitaine. Et la grenade est repartie avec la marée haute.
– Au large du Tréport (76) et de Cayeux-sur-Mer (80). Mercredi 24 novembre 2021.
Le CMT Pégase détecte la mine allemande de type LMB remise à l’eau après une mauvaise pêche et la pétarde. 844 kg d’équivalent TNT.
2022
– Au large de Dieppe (76). Mardi 8 au mercredi 23 mars 2022.
Encore une épave remplie de munitions. Il s’agit cette fois de l’ex-chalutier Franken reconverti par les allemands en UJ 1404, chasseur de sous-marins coulé le 19 août 1942 lors de l’opération Jubilee emportant avec lui par le fond sa cargaison d’engins de guerre (cf 34 épaves ou friches militaires sous-marines). 26 obus et 3 grenades anti-sous-marines ont été pétardés le 8 et 9 mars (238,6 kg d’équivalent TNT) et 9 grenades le 23 (650 kg d’équivalent TNT). Cette opération est l’occasion pour la préfecture maritime de communiquer le bilan déminage de l’année passée: “En Manche et mer du Nord en 2021, l’action conjointe du groupe des plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites de la Marine nationale a permis de détruire 420 engins historiques (en mer et sur l’estran), ce qui a représenté 11 468kg équivalent TNT.”
– Au large de Saint-Valery-en Caux (76). Mercredi 11 et jeudi 12 mai 2022.
Détection par le CMT L‘Aigle, déplacement et pétardage d’une mine de fond allemande de type LMB (840 kg d’équivalent TNT).
– Le Tréport (76). Lundi 16 mai 2022.
Le lundi 16 mai, la mine antichar ronde comme une galette au milieu des innombrables galets a été signalée par un pêcheur à pied profitant des forts coefficients de marée. Le GPD venu de Cherbourg l’a pétardée en fin d’après-midi. La plage était entièrement bouclée.
Le Tréport est un abonné régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004, l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
– Veules-les-Roses (76). Mercredi 18 mai 2022.
17 heures. Sur la plage. Découverte d’un obus de 40 cm de long et 10 cm de diamètre.
– Octeville-sur-Mer (76). Jeudi 16 et vendredi 17 juin 2022.
– Pétardage sur la plage d’un obus de 270 mm de long, 47 kg d’équivalent TNT. Un linéaire de littoral de 1500 mètres est interdit d’accès. La zone est “claire” en mer. La déflagration a eu lieu vers 8 heures du matin. L’opération a impliqué la mise à l’abri de 700/800 personnes. Les habitants n’ont pas été évacués. La consigne était de rester chez soi, de fermer les volets et d’ouvrir les fenêtres.
– Sur la plage au pied des falaises de craie, 2 obus de 270 mm avec une charge cumulée de 94 kg d’explosif sont contreminés par le GPD après l’assurance que la zone sur 1500 mètres de linéaire et en mer était “claire”. Cette fois, 300 personnes étaient confinées chez elles. L’aéroport du Havre-Octeville était fermé, de même que les accès au stade Youri-Gagarine. Les 2 obus étaient quasiment en contact. Ils étaient situés à 1,5 km de l’obus traité la veille. La destruction a eu lieu vers 9 heures du matin.
Les falaises ont vibré. Des maisons ont tremblé. Pour les 2 opérations, les 6 démineurs sont venus et repartis à pied.
– Saint-Valery-en-Caux (76). Mardi 2 août 2022.
La présence d’un obus de 20 cm de long à côté du poste de secours de la plage est signalée par une estivante.
– Octeville-sur-Mer et Saint-Laurent-de-Brèvedent (76). Samedi 17 et lundi 19 septembre 2022.
Sur la plage le samedi, l’homme procède au déterrage de l’obus dont la tête émergeait, le ramène chez lui et prévient la gendarmerie. Lundi, les démineurs interviennent.
– Au large de Saint-Valéry-en-Caux (76). Mardi 4 octobre 2022.
La mine allemande de type LMB (825 kg d’équivalent TNT) a été déplacée avant d’être pétardée plus au large. La pêche à pied, la baignade et la promenade sur la plage ont été interdites pendant l’opération.
2023
– Saint-Jouin-Bruneval (76). Mardi 11 et mercredi 12 avril 2023.
Découverte le mardi à la fin du chantier du parking de la plage d’un obus de 30 cm de long. Le remblai du parking provient du creusement du port pétrolier d’Antifer selon les dires du maire. Le port pétrolier a été inauguré en 1976. Les démineurs ont enlevé la munition le mercredi. “L’enjeu de cette intervention était aussi l’ouverture de la saison de notre plage, que nous espérons dès ce week-end.” Le maire est rassuré, l’ouverture de la plage pourra bien avoir lieu le week-end du 15-16 avril.
– Baie de Seine (76). Mi-mai 2023.
Pétardage par les plongeurs-démineurs du CMT Croix du Sud d’une munition découverte par un pêcheur.
La préfecture maritime délivre le bilan de l’année 2022 : “En Manche et mer du Nord en 2022, l’action conjointe du groupe des plongeurs démineurs et des chasseurs de mines tripartites de la Marine nationale a permis de détruire 1007 engins historiques (en mer et sur l’estran), ce qui a représenté 15 675 équivalent TNT.”
– Au large de Saint-Valery-en-Caux (76). Mi-mai 2023.
Détection par le CMT Croix du Sud de 4 mines de type LMB proches de la côte. “Un élingage puis un relevage de chaque munition a été nécessaire avant qu’un remorquage ne soit réalisé au large pour les détruire sous fûts, mesure destinée à préserver au maximum les fonds marins.”
Les fûts servent de flotteurs et la munition est entre deux eaux, ce qui permet dans une certaine mesure de réduire les dommages environnementaux du moins pour les organismes benthiques et les poissons de fond.
– Au large de Dieppe (76). Fin mai 2023.
Le Vulcain “a réalisé une nouvelle opération de déminage sur un site historique connu et fréquemment vérifié où différentes barges chargées de munitions ont coulé lors de la Seconde Guerre mondiale.” 83 munitions, dont plusieurs bombes, ont été pétardées (3,6 tonnes d’équivalent TNT). Il n’est pas précisé par la préfecture maritime s’il s’agit du même cimetière de barges que celui situé en face de Fécamp (cf. Large de Fécamp – samedi 26- lundi 28 juin 2021 ci-dessus). Cette décharge pyrotechnique est de fait située au large entre Dieppe et Fécamp.
– Au large de Dieppe (76). Juin-Septembre 2023.
Extraits du communiqué de Robin des Bois en date du 11 août 2023 “Les soulèvements de la mer”:
“Cet été, le Geo Ocean III, un navire rouge battant pavillon du Luxembourg et le Venus II, un chien de garde noir battant pavillon du Panama, quadrillent la Manche au large de Dieppe/Le Tréport pour renifler les déchets de guerre et écarter les pêcheurs professionnels. Cette campagne de détection tardive, opportuniste et forcément bâclée, vise à sécuriser les fondations de 62 éoliennes industrielles et le tracé des câbles électriques sous-marins. Elle est encadrée par un arrêté du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord en date du 23 juin 2023 faisant suite avec une diligence remarquée à une demande du 16 juin 2023 de la société EMDT (Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport) derrière laquelle est à l’œuvre un consortium d’intérêts portugais, japonais et français.
La campagne de détection sera suivie d’une campagne de destruction par le Groupement des plongeurs-démineurs de Cherbourg. Ces destructions en rafales libèrent des effets de souffle et d’énergies acoustiques et vibratoires qui mutilent les poissons, les marsouins et autres mammifères marins.”
A lire en intégralité.
Selon les informations rendues publiques, seules 4 munitions auraient été découvertes par l’armada et contreminées par la Marine nationale, soit l’opération de déminage la moins efficace et la plus coûteuse menée dans le Manche et la Mer du Nord depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Lors de la réunion du Conseil maritime de la façade Manche Est – mer du Nord (CMF MEMN) du 20 septembre 2023, Robin des Bois a demandé communication du bilan de ces opérations de déminage des fonds de l’usine offshore. Le préfet maritime a répondu en donnant le bilan global des opérations de déminage en 2022 et sur notre insistance a indiqué qu’il regarderait s’il était possible d’avoir les données spécifiques à ce chantier. La réponse n’est toujours pas arrivée.
– Sainte-Adresse (76). Samedi 2 septembre 2023.
Mael, 14 ans, crapahute sur la grève et revient triomphalement vers sa mère avec un trophée dont manifestement il ne mesurait pas le danger. “Mon sang n’a fait qu’un tour quand j’ai vu ce qu’il me ramenait.” C’était un obus.
Bilans des interventions du Groupe de Plongeurs Démineurs de la Manche et des chasseurs de mines de la Marine nationale entre la frontière belge et le Mont- Saint-Michel
Année | Nombre d’engins historiques retrouvés sur l’estran ou en mer et détruits | Equivalent TNT en kg |
2019 | 1786 | 19.100 |
2020 | 489 | 33.947 |
2021 | 420 | 11.468 |
2022 | 1007 | 15.675 |
2023 | 252 | 11.727 |
Total | 3954 | 91.917 |
Source: Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
2/ A TERRE
MANCHE
2019
– Le Mesnil-au-Val (50). Jeudi 6 juin et mardi 23 juillet 2019.
– Le 6 juin 2019, le jour même de la 75ème commémoration du Débarquement des troupes alliées, en plus d’Emmanuel Macron, de Donald Trump et de la Première ministre britannique Theresa May, un inattendu vétéran américain s’est invité : une bombe de 230 kg et 35 cm de diamètre. Elle était enterrée à 40 cm de profondeur. Elle a été touchée par la pelle mécanique d’un paysagiste qui creusait une tranchée dans un jardin privé. Le Mesnil-au-Val est à 4 km des plages et à 8 km de la rade de Cherbourg.
– La bombe va être désamorcée le 23 juillet. 400 habitants sont évacués. L’accès au village est bouclé. 15 gendarmes patrouillent pour éviter le pillage. Le ciel aussi est bouclé. Interdiction de survol. Cinq foyers irréductibles refusent de quitter leurs logis. Un binôme de démineurs assure la délicate et périlleuse opération de démontage des systèmes de mise à feu et de dévissage des détonateurs. En cas d’explosion, ça tue toute vie dans un rayon de 50 mètres et les effets missiles peuvent être mortels ou mutilants jusqu’à 800 mètres. Mission accomplie. Sans escorte policière, dans un fourgon, la bombe ligotée et qui ne peut pas valdinguer s’en va sur les routes des vacances d’été. Les démineurs n’ont pas le temps de se détendre, il faut éviter toute collision ou embardée. La bombe ne peut plus spontanément exploser mais il y a quand même 110 kg d’explosifs à l’intérieur.
– Equeurdreville-Hainneville (50). Mercredi 25 septembre 2019.
Découverte, 75 années après la débâcle des troupes allemandes, de 7 grenades à fusil Panzergranate contenant chacune 140 grammes d’équivalent TNT dans une galerie du site militaire labyrinthique et souterrain de Brécourt à l’occasion de relevés topographiques réalisés par une entreprise extérieure. Quatre démineurs de la Marine nationale les ont déplacées et pétardées en surface à l’abri d’un bunker.
– Saint-Amand-Villages (50). Jeudi 26 septembre 2019.
Au lieu-dit les Hayes dans l’ancien village de Placy-Montaigu (236 habitants), le terrassement par mini-pelle aboutit à la mise au jour d’un obus de 3,5 kg. Il daterait de la Première Guerre mondiale. Sous réserve de confirmation, il pourrait avoir été ramené en souvenir par un poilu survivant de la guerre des tranchées. Il a été pris en charge par les démineurs.
– Ravenoville (50). Jeudi 3 octobre 2019.
A l’occasion de la rénovation du réseau d’éclairage, les ouvriers de la Sarlec touchent un obus à 80 cm de profondeur dans le dos de la Vierge noire protectrice des marins et à l’aplomb du point d’appui WN 103, abréviation de Wiederstandnest qui peut se traduire par “nid de résistance”. 72 autres obus ont été défouis et enlevés par le service interdépartemental de déminage de Caen. Le WN 103 a été attaqué par le 22ème régiment d’infanterie américain le 7 juin 1944.
– Lessay (50). Vendredi 8 novembre 2019.
Un classique ! Le coup de l’obus dans les patates. 38 employés de Créaline, spécialiste de la purée instantanée, sont évacués d’urgence. Une ogive d’obus vient d’être découverte dans la salle de tri où une cargaison de pommes de terre des Hauts-de-France vient d’arriver. Au bout de 2 heures, après échange de photos et de documentation, l’alerte est levée par les experts. L’obus n’est plus actif, il sera un peu plus tard remis aux services de déminage. Les lots de pommes de terre et de betteraves en provenance des Hauts-de-France sont régulièrement pollués par des résidus de munitions et de mitraille dispersés dans les sols par les artilleries de la Première Guerre mondiale.
2020
– Granville (50). Lundi 20 et mardi 21 juillet 2020.
Incendie chez un particulier. Un désherbeur thermique est à l’origine du feu qui se propage dans le jardin, détruit une véranda et un cabanon où les pompiers au moment du déblaiement trouvent la carcasse d’un obus. Mise en place d’un périmètre de sécurité. Intervention des démineurs le lendemain matin. Enlèvement de la carcasse de l’obus fumigène.
– Coutances (50). Jeudi 1er octobre 2020.
Enlèvement en fin de journée d’une mine antichar et d’un obus sous un pont, sur la berge de la Soulles, affluent de la Sienne. Les 2 munitions avaient été signalées au commissariat de Coutances entre 16 et 17 heures. “Il n’y avait pas de danger imminent mais on ne pouvait pas les laisser sur la voie publique” déclare à Ouest-France la commandante Marie-Laure Mercier qui assure l’intérim du commissaire divisionnaire. Les engins de guerre n’avaient plus de détonateur opérationnel mais un accident meurtrier est toujours possible à cause des charges explosives secondaires. “Des collectionneurs d’objets militaires auraient pu s’en emparer.”
2021
– Coutances (50). Mercredi 27 janvier 2021.
Un homme âgé de 51 ans est poursuivi pour détention de munitions. C’est un collectionneur de militaria. Il a déjà été impliqué dans un vol et recel d’objets militaires. Dans le cadre de cette affaire, une perquisition a été réalisée dans la maison de ses parents décédés à Tourville-sur-Seine et un important stock de munitions de la Deuxième Guerre mondiale, des grenades, des obus, des roquettes, d’origines allemande ou américaine, a été découvert, saisi et mis en sécurité. Par l’intermédiaire de son avocate, le prévenu nie toute responsabilité dans la constitution de ce stock, en fait endosser la responsabilité exclusive à son père. Il indique qu’il n’a pas la clé du domicile de ses parents et que la succession n’est pas réglée. Il a été relaxé.
– Coutances (50). Mercredi 27 et jeudi 28 janvier 2021.
Au lieu-dit La Belle Hôtesse, les ouvriers pendant le terrassement d’un chantier mettent au jour sans les bousculer un obus et un nid de cartouches de mitrailleuse. Le commissariat de Coutances est informé dans l’après-midi. Les démineurs interviennent le lendemain.
– Coutances (50). Samedi 20 mars 2021.
Sur le parking vide du magasin Action (vente de discount), le directeur en arrivant le samedi matin a découvert une cagette avec 3 obus de 37 mm. Le colis a été pris en charge par l’Armurerie Coutançaise avant d’être transmis aux démineurs.
– Amigny (50). Vendredi 16 et vendredi 30 avril 2021.
– Le vendredi 16 avril, en labourant une nouvelle fois un champ, l’agriculteur déterre un objet corrodé présentant tous les aspects d’une bombe. La mairie est à 50 mètres de la découverte. La préfecture de la Manche mobilise les démineurs du centre interdépartemental de Caen.
– Ceux-ci interviennent le vendredi 30 avril. Entretemps, l’engin de la Seconde Guerre mondiale a été recouvert de terre et discrètement balisé par les services de déminage. “Nous n’avons pas voulu ébruiter l’information pour ne pas attirer les curieux et ne pas effrayer la population.” Le jour J à 8h30, 14 foyers ont été évacués sur un périmètre de 540 mètres autour de ce qui était une bombe américaine de 45 kg contenant 24 kg d’explosifs. Au bout de 2 heures, le détonateur a été dévissé et les habitants d’Amigny et de Pont-Hébert, la commune voisine, ont pu revenir chez eux. La bombe a rejoint par la route un centre de transit avant d’être volontairement explosée.
AN-M30
Source : United States Bombs and Fuzes Pyrotechnics
– Cherbourg-en-Cotentin (50). Samedi 17 avril 2021.
Un obus traîne dans le lit de la Divette, au milieu des cailloux sous un pont du milieu de la ville, Avenue de Paris.
– Sourdeval (50). Lundi 14 juin et lundi 26 juillet 2021.
Découverte près de l’ancienne gare d’une bombe américaine, 250 kg d’explosifs, pendant les travaux d’aménagement d’une “voie verte”. Opération déminage un mois et demi après.
La bombe avait été mise en attente dans une fosse entourée d’une double rangée de balles de paille. Initialement prévue dans un rayon de 800 mètres, ce qui aurait obligé à mettre le bourg de Sourdeval (3000 habitants) en “zone claire” c’est-à-dire vide de toutes activités et présences humaines, le périmètre de sécurité a été ramené à 400 mètres. Seulement 280 à 300 Sourdevalais et les 25 pensionnaires de la maison de retraite Saint Joseph ont été confinés dans la salle de spectacles Rex, le temps que les démineurs venus de Caen procèdent à l’enlèvement du détonateur et à l’inertage de la bombe. “C’est une bombe moyenne, d’un modèle courant, qu’on a l’habitude de rencontrer ici en Normandie“, ont expliqué les démineurs. “Si elle avait explosé lors des travaux de terrassement, elle aurait assurément fait de gros dégâts. Cette bombe est très dangereuse, car à l’intérieur, elle est comme neuve. Si elle avait explosé, elle aurait creusé un cratère de 5 à 7 mètres de profondeur et des éclats auraient été projetés dans un rayon de 800 mètres.” Le détonateur a été détruit sur place à 11h51. “Il est lui-même dangereux, capable d’arracher une main” précise un démineur au correspondant de La Manche Libre, l’hebdomadaire de Saint-Lô. La zone était interdite de survol mais un drone de la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou a surveillé le bon déroulement de l’intervention.
– Cherbourg (50). Lundi 26 juillet 2021.
La Montagne du Roule qui domine la ville de Cherbourg et la rade est soumise à des incursions et squats éphémères qui se multiplient depuis la période de confinement Covid-19. Les piétinements et défrichages sauvages mettent à nu les obus. Des vols de munitions sont suspectés. La pose d’une ou plusieurs caméras de vidéosurveillance est envisagée. La Montagne du Roule est en quelque sorte un nid d’aigle défensif, stratégique et offensif depuis le 17ème siècle. “Qui tient le Roule tient Cherbourg.” La Batterie du Roule tenue par les Allemands a été réduite le 25 juin 1944 par la 79ème division d’infanterie américaine. La citadelle et ses galeries souterraines n’ont plus à l’heure actuelle de fonctions militaires. Elle est gérée par l’association EXSPEN (EXplorations SPorts ENvironnements).
Cherbourg, cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004 et l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007.
– Saint-Amand-Villages (50). Mercredi 22 décembre 2021.
12 cm de diamètre, 50 cm de long. Un élargissement de chemin a mis à jour l’obus sans que les creuseurs s’en aperçoivent ou le signalent. Il a été démasqué par des randonneurs. Les services de déminage sont attendus.
2022
– Avranches (50). Mardi 15 février 2022.
Rencontre fortuite d’un tractopelle et d’une bombe de 125 kg d’origine américaine sur le chantier de terrassement de l’école Notre-Dame-de-la-Providence. Rencontre tout en douceur. La compagnie de gendarmerie d’Avranches débarque sur les lieux suivie par les démineurs de Caen. La bombe non explosée après le largage s’est enfoncée dans la terre meuble. Elle a été débombée sur place et sera volontairement pétardée un jour prochain “en mer“. En attendant, elle a pris la route dans un fourgon, sans escorte.
Avranches, cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
– Lessay (50). Jeudi 24 février 2022.
R.C., âgé de 90 ans, avait assisté à 11 ans à la mise en terre d’un soldat allemand dans un trou de bombe par la suite utilisé comme poubelle à vaches mortes. Après avoir gardé ce fracassant souvenir en solitaire, 79 ans après, il s’est rendu à la gendarmerie pour relater et dénoncer les faits. Des fouilles ont eu lieu à l’endroit même qui était gravé dans sa mémoire. Une paire de chaussures en cuir, des fragments de textile, des boutons en métal, le crâne, les côtes, la mâchoire inférieure de la victime de “la guerre des haies” ont été retrouvés. La matricule du soldat manque à l’appel et ses reliques resteront pour toujours orphelines. Il est envisagé de les transférer aux services du cimetière allemand de la Cambe dans le département du Calvados.
– Saint-Germain-d’Elle (50). Samedi 4 juin 2022.
Les pluies et les orages ont raviné les champs et liquéfié les talus. Les munitions sortent de leurs tanières 78 ans exactement après le Débarquement des troupes alliées. Les démineurs devraient intervenir “dans les prochains jours“.
– Saint-Quentin-sur-le-Homme et Terre-et-Marais (50). Mercredi 2 novembre 2022.
C’est la saison des labours et de la récolte des obus.
Un agriculteur déterre 2 ogives d’obus dans un champ et les amène en voiture à la gendarmerie de Ducey, un trajet de 4 km qui va à l’encontre de toutes les procédures de sécurité basiques.
Un autre agriculteur déterre 3 obus dans la commune nouvelle de Terre-et-Marais issue de la fusion de Saint-Georges-de-Bohon et Sainteny. Il respecte les procédures et appelle la gendarmerie de Carentan.
2023
– Digosville et Tamerville (50). Fin décembre 2022, début janvier et mardi 24 janvier 2023.
Découverte coup sur coup fin décembre et début janvier de 2 obus, un allemand et un américain, par un expert en détection des métaux. La gendarmerie, la préfecture et les services de déminage ont été informés. Les obus seront prochainement pris en charge et détruits. Digosville et Tamerville sont distants de 15 km.
– La Bazoge (50). Vendredi 24 mars 2023.
119 cm de long, diamètre 36 cm, poids total 225 kg, 110 kg d’explosifs. Telle est la bombe non explosée d’origine américaine que les travaux de défrichage dans une des carrières de Pigeon, un des rois du gravier et du béton en Bretagne et en Normandie, ont révélé, 79 ans après. Le débombage a eu lieu après l’évacuation de 10 habitants. Le PC de crise était dans la mairie et les 2 démineurs seuls face au risque ont réussi la mise en sécurité et l’évacuation de la bombe et de ses explosifs. “On n’a pas peur mais tout peut arriver.” Elle a pris la route dans le fourgon des démineurs du centre interdépartemental de Caen. Collision interdite.
– Glatigny (50). Jeudi 11 mai 2023.
Une grenade dans un champ en labour refait surface. La gendarmerie de Coutances est alertée. Elle sécurise les lieux en attendant l’intervention des démineurs du centre interdépartemental de Caen.
– Saint-Barthélemy (50). Début juillet 2023.
Le champ cachait 2 obus fumigènes d’origine américaine à fumée de perchloroéthane. Ils auraient été tirés le 6 août 1944 pendant un combat frontal entre les troupes américaines et allemandes.
– Fervaches (50). Mercredi 19 juillet 2023 et mardi 20 février 2024.
– La bombe américaine fabriquée en 1944, environ 1,3 mètre de long, 60 cm de diamètre, avait été repérée en juillet 2023 depuis le chemin de halage par 2 promeneurs dans le lit de la Vire, qui se jette dans la Manche à Isigny-sur-Mer. Le niveau de la Vire était très bas. La bombe avait été discrètement et délicatement transférée dans un champ grâce à un engin de levage d’une entreprise locale.
– Elle a été désactivée en février 2024. L’opération a imposé un rayon de sécurité de 800 mètres. Une cinquantaine d’habitants de Fervaches, Domjean et Troisgots ont été évacués et hébergés dans une salle des fêtes. Les systèmes de mise à feu trop rouillés pour être démontés ont été soumis à une découpe hydro-abrasive, un mélange de sable et d’eau sous haute pression, une technique innovante jamais utilisée dans le département de la Manche. Les 2 détonateurs ont ensuite été volontairement détruits sous les ordres de 5 démineurs. Le bruit des 2 explosions a été perçu dans la salle des fêtes de Troisgots où un plateau repas était offert aux réfugiés.
– La Meauffe (50). Samedi 30 septembre 2023.
Le “Papy Boum” a frappé 11 mois après sa mort. Trois hommes débarrassaient sa maison des déchets et des bric-à-brac. Ils ont allumé un feu dans le jardin. La déflagration a été entendue des kilomètres à la ronde. Les carreaux ont bougé jusqu’à Pont-Hébert. Philippe Visage, 63 ans, est mort sur le coup. Jean-Jacques Coligny a été grièvement blessé. Franck Horel est le moins atteint mais il est devenu sourd, 2 autres personnes sont indemnes mais abasourdies. Le tri s’est mal passé. Des résidus de munitions ou des explosifs extraits de munitions pour dessoucher les arbres, une pratique commune dans l’après, après-guerre sont aux racines de l’accident. Dans la maison soufflée, les démineurs débarqués sur les lieux vers midi ont trouvé 5 kg de munitions de la dernière guerre selon la préfecture. Une autre source autorisée parle de 19 kg. René Leconte, le propriétaire de la maison sinistrée, avait fêté ses 100 ans à la fin du mois d’août 2022 entouré par ses fils et ses 2 filles et honoré par la mairie de La Meauffe. Dans sa jeunesse, il a passé un an en Allemagne près de Koblenz dans l’armée de l’occupation. Au retour du service militaire, René Leconte a travaillé successivement dans le bâtiment, pour la laiterie Claudel et dans le transport routier. Il avait accédé à la retraite professionnelle en 1981 et depuis se livrait un peu à l’élevage des vaches et rendait de nombreux services dans le voisinage. “Pas bi tché” (pas grand-chose) disait-il en patois. Il est décédé le 16 novembre 2022.
CALVADOS
2019
– Ouistreham (14) – mardi 16 octobre 2018. Caen (14) – mardi 15 janvier 2019.
Deux brocanteurs anglais avaient fait leurs emplettes dans les départements de l’Orne et du Calvados et rentraient chez eux par le car-ferry Ouistreham-Portsmouth. Les vigiles s’affolent quand juste avant l’embarquement ils découvrent dans le coffre du véhicule un sabre, 12 douilles et ogives d’obus et des bidons de lait en aluminium qu’ils prennent pour des bouteilles de gaz. Panique à bord dans le terminal maritime qui est vite évacué et dont les accès sont fermés par les douaniers et la police. Une patrouille nautique barre les abords du port de plaisance. C’était le 16 octobre 2018. Le 15 janvier 2019, accusés de détention non autorisée de matériel de guerre de catégorie A, ils ont été condamnés chacun à 2000 € d’amende dont 1700 € avec sursis. “On ne savait pas que c’était interdit.” Le vendeur avait garanti que le matériel était inoffensif.
– Moult-Chicheboville (14). Mercredi 16 et lundi 21 janvier et dimanche 3 mars 2019.
Le Leclerc s’étend et se heurte dans les fondations à 3 bombes les 16 et 21 janvier. Elles ont été débombées le 3 mars. Une fois de plus, une excavation de sols, dont chacun a toutes les raisons de penser qu’ils sont le cercueil provisoire d’engins de guerre non explosés, n’a pas fait l’objet d’un diagnostic préventif et d’une dépollution anticipée. Pendant 44 et 39 jours, les 3 engins de guerre toujours prêts à faire la guerre après 75 années de trêve ont été mis de côté sur le chantier dans un trou sans signalisation particulière.
Le premier dimanche de mars, c’est le branle-bas à Moult et à Argences. 360 personnes ont dû quitter leurs pavillons avant 8 heures du matin, dont les résidents du “Papy loft”, un logement social adapté aux besoins des aînés. Les habitants qui ont choisi ou qui ont été forcés de se réfugier dans des salles des fêtes ont reçu la visite de quelques huiles de la préfecture et de la cheffe du SIDPC (Service Interministériel de Défense et de Protection Civiles).
118 kg, 83 cm de long, 23 cm de diamètre, les 3 bombes contenant chacune 25 kg d’explosifs, des triplées, ont été désactivées. Après l’extraction de leurs systèmes de mise à feu et l’explosion volontaire des détonateurs et des fusées d’amorçage, elles sont devenues passives et seulement susceptibles de redevenir des tueuses en cas d’incendie ou de malveillance. Dans l’attente d’une destination définitive sur un terrain militaire, elles ont pris la route, calées dans des fourgons quelque peu renforcés sur les côtés pour amortir les éventuelles collisions ou percussions latérales. La circulation a été rétablie vers 13 heures dès que les bombes ont quitté Moult-Chicheboville et Argences. Les déviations mises en place par l’Agence routière départementale pour les véhicules venant de Caen ou de Paris ont été progressivement levées.
– Villers-Bocage (14). Mardi 5 février et dimanche 17 mars 2019.
230 kg. Bombe d’aviation anglaise. Découverte le mardi 5 février dans la zone industrielle bien nommée Les Terres Noires. Désamorçage le dimanche 17 mars. A84 fermée entre les échangeurs 43 et 44. Départ retardé pour 3 vols commerciaux à partir de l’aéroport de Carpiquet, près de Caen. La zone d’exclusion (400 mètres autour de la bombe) devait être “claire” à partir de 8 heures. Pas de grasse matinée. Six postes de contrôle interdisent l’accès à la zone. “On frappe aux portes des maisons pour s’assurer de l’évacuation“. 15 pavillons sont réputés vides. Seulement 4 personnes sont réfugiées dans la salle communale Richard Lenoir dont un couple qui a déjà vécu des déminages, “déjà ici, il y a 2 ans, et une fois dans l’Orne“. La tendance est à la confiance aveugle envers le binôme de démineurs qui se trouve dans la fosse aux lions. Le poste de commandement opérationnel est installé dans la mairie. L’émotion est palpable, comme on dit. A 10h40, la tension redescend à Villers-Bocage. L’opération est terminée, la bombe aérienne va prendre la route avec dans sa coque 125 kg d’explosifs. Elle sera détruite plus tard.
– Damblainville et Versainville (14). Mars 2019.
La réserve naturelle du coteau de Mesnil-Soleil est un champ de bataille. Elle s’étend sur 25 hectares. Elle a été instituée en 1981. Elle est gérée par le département du Calvados et le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie. C’est en 2018 pendant l’abattage de 300 arbres sur plus de 2 hectares que les premières munitions non explosées enfouies à 30 cm de profondeur ont été remises au jour. Ce défrichage dérogatoire a été autorisé pour favoriser le bon fonctionnement d’un radar de Météo France aux abords de la réserve. C’est ainsi que les réserves naturelles se font grignoter. Plutôt que de déplacer l’outil de Météo France, il a été décidé d’amputer le coteau de Mesnil-Soleil d’une partie de son patrimoine végétal. Dans un deuxième temps, un défrichage supplémentaire a été réalisé pour favoriser les mouvements des avions de loisirs sur l’aérodrome de Falaise et de nouvelles munitions ont été signalées. A la fin de la dernière guerre, l’aérodrome tenu par les Allemands a été lourdement bombardé par les avions alliés. Il y a beaucoup de trous de bombe autour de Falaise et aussi de trous de mémoire. Un diagnostic pyrotechnique a été réalisé courant 2019 et plus de 3000 cibles métalliques ont été détectées dans les sols et sous-sols dont au moins 400 correspondent aux profils d’engins de guerre. La réserve a été fermée au public de mars 2019 au 1er juillet 2021. Quelques munitions ont été ponctuellement retirées selon les gestionnaires de la réserve mais la plupart restent en place, autant pour des raisons de protection de la biodiversité que pour des raisons financières. La réserve était entièrement ouverte au public avant 2018. Aujourd’hui, seul un chemin balisé est autorisé. Long de 3,8 km, il permet de traverser la réserve en sécurité, à la condition de ne pas en sortir.
– Bellengreville (14). Lundi 11 mars et dimanche 14 avril 2019.
Découverte le 11 mars, la bombe américaine (460 kg, 48 cm de diamètre, 135 cm de long) est sur le point d’être désamorcée ce dimanche 14 avril. Les “débombages” ont lieu le dimanche quand les activités humaines sont en veilleuse. Fermeture entre 9h30 et 14 heures de la route départementale 41. Le périmètre de sauvegarde est totalement inhabité. On ne sait pas si les vaches ont été confinées à l’étable. Le cheptel ne fait pas partie des priorités. C’est la 3ème découverte sur le chantier du poste de transformation “Tourbe” qui alimentera l’Angleterre en 400.000 volts de courant continu via un fuseau sous-marin. Les 2 premières, de la catégorie poids lourd, c’était en juin et en juillet 2018. Cette dernière a été fabriquée en juillet 1944. A 13h30, la bombe était hors d’état d’exploser spontanément. Les détonateurs étaient dévissés. Considérée comme “inertée”, elle va prendre la route avec ses 240 kg d’explosifs. Elle sera pétardée plus tard sur un terrain militaire pollué à force de servir de poubelle de guerre.
L’AN-M65, bombe américaine d’environ 460 kg
© National Museum of the U.S. Air Force
– Saline (14). Lundi 25 mars et mardi 7 mai 2019.
Découverte le 25 mars sur un chantier par une pelle mécanique, la bombe d’origine américaine (118 kg, 83 cm de long, 20 cm de diamètre) va subir une tentative de désamorçage le mardi 7 mai. 300 habitants sont évacués au plus tard à 8 heures du matin. En cas de nécessité, ils sont hébergés dans la salle des fêtes. Pendant que les gendarmes patrouillent dans le quartier déserté pour éviter les vols et les intrusions, l’une des réfugiées fait un retour sur son passé : “Ça ne m’étonne pas ! Quand j’ai fait construire ma maison en 1970, nous avons retrouvé les effets personnels d’un Allemand : un blaireau et un rasoir, ainsi que des éclats d’obus.”
– Colombelles (14). Vendredi 26 avril et dimanche 30 juin 2019.
Colombelles, centre-ville désert dans un rayon de 400 mètres autour de la bombe. 1800 personnes évacuées. La bombe non explosée de l’aviation américaine (222 kg, 119 cm de long, 36 cm de diamètre, 119 kg d’explosifs) avait été découverte le 26 avril avenue de la Liberté en face de la boulangerie “Aux Délices de Colombelles” pendant un chantier d’aménagement de la voirie. Dans l’attente de l’intervention des démineurs, la bombe en bon état avait été déposée et mise en sécurité dans une fosse quelques mètres plus loin en retrait de l’arrêt de bus Colombelles Mairie. En ce dimanche 30 juin, aucun piéton ou véhicule n’est autorisé à pénétrer dans les quartiers évacués à partir de 7 heures du matin. Les forces de l’ordre procèdent au bouclage complet de la zone et s’assurent de son évacuation totale. La fosse a été entourée d’une double muraille de balles de paille de haute densité pour amortir les effets de souffle et réduire la dispersion des éclats au cas où l’intervention se passerait mal. Grâce au sang-froid, à l’expertise et au retour d’expérience du binôme des démineurs, la désactivation de la bombe s’est bien passée et le dispositif de sécurité a été levé dans l’après-midi.
– Colomby-Anguerny (14). Vendredi 24 mai 2019.
Un paysagiste qui aménage le parking de l’église tombe sur une mine antichar encore active. “A quelques jours du 75e anniversaire, les vestiges du 6 juin et de la Bataille de Normandie restent encore bien d’actualité.”
– Trouville-sur-Mer (14). Dimanche 9 juin 2019.
“Dimanche 9 juin 2019, il est à peu près 18 heures. Diane 10 ans et Clarisse 7 ans s’amusent dans le jardin de la maison de leurs parents à Trouville-sur-Mer (Calvados). Les deux sœurs ont invité Olivia 10 ans, une de leurs camarades. Les trois fillettes ont décidé de jouer les apprenties archéologues en creusant la terre à un endroit du jardin où une haie vient d’être arrachée. D’imaginaire, le jeu devient réalité quand les fouilles menées à l’aide de pelles de jardinage mettent à jour un objet plutôt insolite. Diane et Clarisse, qui pensent avoir trouvé une cuisse de poulet, apportent leur trésor à leur maman. L’adulte identifie aussitôt l’objet et réalise avec effroi qu’il s’agit d’un obus.” (Ouest-France, 10 juin 2019)
– Formigny-La-Bataille (14). Dimanche 7 juillet 2019.
Le démineur du centre interdépartemental de Caen au repos et en balade avec sa famille dans un vide-greniers n’en croit pas ses yeux. Deux détonateurs Herco-Tube et Atlas sont à vendre sous le soleil de plomb. Sensibles à la chaleur et à la friction, ils contiennent un à 2 grammes d’explosifs, assez “pour perdre 3 doigts et un œil“. Il a immédiatement appelé la gendarmerie et ses collègues d’astreinte. Les détonateurs ont été saisis et mis en sécurité. Au domicile du récupérateur-vendeur de vestiges de guerre, 4 autres détonateurs et un obus ont été saisis. Le brocanteur informel se constituait patiemment un stock en passant le théâtre du Débarquement au peigne fin de son détecteur de métaux. Il sait que les vide-greniers et foires à tout attirent les collectionneurs de militaria. Les démineurs le savent aussi. Formigny-La-Bataille est à 6 km de Colleville-sur-Mer où reposent 9387 soldats américains.
Détonateur Herco-Tube © Military Classic Memorabilia
Boîte de rangement pour détonateurs Atlas © Militaria du Bocage
– Colombelles (14). Lundi 9 et lundi 23 septembre 2019 et dimanche 19 janvier 2020.
Débusquées les 9 et 23 septembre pendant les terrassements de 63 maisons du nouveau quartier Libéra, la bombe américaine de 1000 livres (453,5 kg, 230 kg d’explosifs) et la bombe anglaise de 250 livres (113 kg, 25 kg d’explosifs) devaient être désactivées le 24 novembre mais pour des “raisons techniques”, l’intervention a été différée et reportée sine die. La date du dimanche 19 janvier matin a été ultérieurement annoncée. 1020 habitants doivent être exfiltrés au plus tard à 8 heures du matin. La plupart sont déjà partis chez des parents, des amis, ou ont profité de l’occasion pour organiser une excursion. 120 policiers et CRS interdisent toute incursion dans le périmètre soumis à des risques physiques. La préfecture du Calvados, les élus, les services de l’Etat, bref tout le poste de commandement est installé dans la mairie de Colombelles qui pour cette fois n’est pas incluse dans le périmètre de sécurité. 20 minutes pour désactiver la bombe américaine. A 11h56 la bombe anglaise était à son tour désactivée. Le périmètre de sécurité a été levé à 13h10 après le chargement des munitions dans le fourgon des démineurs et la destruction des détonateurs.
– Fontaine-le-Pin (14). Lundi 9 septembre et vendredi 25 octobre 2019.
213 kg. 65 kg d’explosifs. 15 cm sous terre. Mise au jour pendant le labour le 9 septembre. Evacuation de 23 habitants. No man’s land dans un rayon de 540 mètres autour de la bombe en phase de désamorçage le vendredi 25 octobre. Dylan et sa grand-mère sont les seuls à avoir trouvé refuge dans la salle polyvalente. Il ne fait pas très chaud. Ils patientent devant des croissants en jouant avec une console pour Dylan et avec ses souvenirs pour Jacqueline, native et habitante de Fontaine-le-Pin depuis toujours ou presque. “Vous savez, ça ne m’affole pas ! J’ai connu la guerre alors des bombes j’en ai vu pas mal tomber du ciel. À l’époque, nous avions dû être évacués. Nous sommes partis un an en Charente-Maritime.”
– Vire (14). Lundi 18 novembre et lundi 9 décembre 2019.
Resurgie le lundi 18 novembre sur le chantier d’extension d’entrepôts frigorifiques, la bombe présumée anglaise a été recouverte à nouveau d’une épaisse couche de terre et balisée. La concertation entre la mairie, les services de déminage et la sous-préfecture (d’ailleurs en vacance de sous-préfet, ce qui ne facilite pas l’avancement du dossier) s’éternise. La date du lundi 9 décembre est finalement stabilisée. Environ 300 personnes vont devoir quitter les lieux au plus tard à 8 heures. Beaucoup sont parties au travail plus tôt. D’autres ont pris un jour de congé. Les retraités sont partis jouer à la belote dans une salle d’accueil tandis que 2 démineurs sont à la peine pour retirer les détonateurs. L’opération a été accomplie vers midi. Il reste maintenant à convoyer par route la bombe qui ne peut plus exploser spontanément vers “un lieu secret” où on ne sait quand elle sera volontairement explosée.
2020
– Colomby-sur-Thaon (14). Samedi 25 avril 2020.
Un père avec ses 2 enfants se balade et en bordure de champ découvre une munition qu’il ramène chez lui ni une ni deux. C’était une mine antichar d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Rappelé à l’ordre par sa famille, il appelle la gendarmerie qui morigène le ramasseur et déclenche le protocole. Les démineurs sont venus de Caen récupérer la mauvaise mine.
– Colleville-Montgomery (14). Samedi 23 mai 2020.
Une grenade anglaise dans le camping de Salines. Des travaux sous un mobile home entrepris par la famille propriétaire aboutissent à cette découverte prévisible mais considérée comme insolite par les amnésiques. Deux autres mobile homes ont été évacués dans l’attente de l’intervention des démineurs. Le week-end est compromis. Encore un exemple représentatif des négligences partagées entre les pouvoirs publics et les promoteurs privés dans la reconversion des friches militaires.
– Eterville (14). Lundi 22 juin 2020.
10 heures. Les travaux de la voie piétonne commencent mal. Ils sont suspendus suite à l’exhumation d’une roquette.
– Fontenay-le-Marmion (14). Jeudi 2 et vendredi 3 juillet 2020.
Le chantier de la piste cyclable qui serpentera entre Fontenay-le-Marmion et May-sur-Orne commence mal. A 40 cm de profondeur, les ouvriers sont tombés sur un nid de roquettes allemandes. Elles ont été mises en sécurité et emmenées par les services de déminage. Le chantier a été suspendu dans l’attente d’un diagnostic pyrotechnique sur la suite immédiate du parcours.
– Louvagny (14). Lundi 27 juillet 2020.
Quelqu’un trouve dans un champ 6 “sticky bombs”, des grenades anglaises, et les rapporte chez lui avant d’appeler la gendarmerie.
Les sticky bombs ou grenades N°74 ST (Sticky Type) sont des grenades britanniques antichar utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale et notamment en Normandie. Elles étaient enduites d’une substance collante à base de résine pour se coller au blindage des chars sur lesquelles elles étaient jetées. Elles sont en verre avec une poignée en plastique et contiennent 570 grammes d’explosif liquide (nitroglycérine).
Sticky bomb © British Resistance Archive
– Cahagnes (14). Jeudi 13 août 2020.
“Un particulier a signalé, jeudi, vers 12 h, la présence d’un engin s’apparentant à un obus, dans son terrain, dans la commune de Cahagnes, entre Caen et Vire. Il aurait découvert l’objet d’environ 25 cm de long, pour un diamètre de 8 cm, voilà plusieurs jours, avant de s’en inquiéter.”
En cas de découverte d’engin explosif, “ne pas le manipuler”, rappelle le service de déminage, sur le site de la préfecture de Caen. “Pour une munition, la recouvrir de terre ou de sable (la protéger et la masquer à la vue). La baliser (pour éviter toute action sur l’engin). Et alerter rapidement gendarmerie ou police.”
– Amfreville (14). Dimanche 16 août 2020.
Une mine antichar au Pont Vert. Elle aurait été retirée du marais par un pêcheur à l’aimant, puis abandonnée.
– Blainville-sur-Orne (14). Samedi 26 décembre 2020.
En bordure du rond-point Royal Norfolk, un bricoleur du samedi, qui plus est le lendemain de Noël, tombe dans son jardin sur des caisses pleines de petits obus, un stock oublié par un bataillon en mouvement ou en débâcle. La gendarmerie s’empresse de “déminer”. Elle déclare qu’il n’y a pas de risque d’explosion car il n’y a pas de dispositif de mise à feu. A partir de 15h30, les démineurs arrivés de Caen en urgence ramassent les obus qui ne sont plus à proprement parler explosifs mais qui cependant dans certaines circonstances peuvent être explosibles. Prises au dépourvu dans ce lendemain de Noël, les autorités de la ville et la préfecture n’ont pas interdit la circulation sur le rond-point dénommé Royal Norfolk en hommage aux libérateurs anglais de la ville en juin 1944.
2021
– Roullours (14). Vendredi 8 et samedi 16 janvier 2021.
A première vue, les gens qui passaient ont cru que c’était un extincteur. Au contraire, c’était un allumeur, un obus de 25 livres (11,3 kg) tiré par un tank Sherman et non explosé en août 1944. 77 années après, il s’est retrouvé bien en vue au bord de la route départementale 175 en contrebas d’un champ labouré, sans haie. La gendarmerie et les employés municipaux ont balisé la menace. L’obus est un raté de la guerre et aussi un raté de l’après-guerre. Les informations sur sa position se sont perdues entre la gendarmerie et les démineurs et l’obus à portée de toutes les mains et d’embardées de tracteurs ou de cars était toujours sur place le vendredi 15. “Nous n’étions pas prévenus” dit un démineur du centre interdépartemental de Caen. “C’est en me baladant sur Twitter que j’ai appris qu’il y avait une munition dans le secteur de Vire.” Le binôme de garde s’est déplacé en toute hâte le samedi 16 pour prendre en charge l’obus fugueur passant depuis 77 années à travers les mailles des filets.
– Castillon (14). Dimanche 11 et lundi 12 avril 2021.
Un promeneur du dimanche découvre dans la vallée de Vallun un obus fumigène allemand et alerte la gendarmerie de Trévières qui sollicite l’intervention des démineurs. Le maire cache l’obus sous des feuilles et des branchages et les démineurs arrivent sur les lieux le lundi. Ils disent emmener la munition à Colombelles où seraient donc regroupés à titre transitoire et officieux une partie des déchets pyrotechniques récoltés. Depuis 2021, la zone humide de Vallun, s’étendant sur 5 hectares, fait l’objet sous la tutelle de la Cellule d’animation technique pour l’eau et les rivières (CATER) d’un projet de renaturation salué par la sous-préfète de Bayeux et le conseil municipal de Castillon. La découverte de cette munition qui semble être une première dans les lieux refroidit l’enthousiasme du maire : “Quand un obus de ce genre est trouvé, l’expérience nous apprend qu’il doit y en avoir d’autres. Nous devrons réfléchir avant d’entreprendre les travaux“.
– Bellengreville (14). Lundi 10 mai 2021.
Une mine antipersonnel est dénichée dans les marais et prise en charge par les démineurs.
– Aunay-sur-Odon (14). Mercredi 6 juin 2021.
La routière Perez SAS décapait la pelouse naturelle de l’ex-terrain de football de l’USAO (Union sportive d’Aunay-sur-Odon) pour l’agrandir et en faire un terrain synthétique multi-sports quand un de ses ouvriers a repéré dans la gueule de son engin de chantier un objet rond et long ayant toutes les apparences d’une bombe ou d’un obus. Le chef de chantier a suspendu tout bruit, toute vibration et toute activité. Les démineurs sont arrivés le lendemain pour traiter la munition. Il s’agit d’une bombe de jalonnement anglaise fabriquée en mai 1942 contenant une centaine de fusées incendiaires larguée par le bombardier à la tête de l’escadrille pour éclairer la cible “ce qui, en convient l’un des démineurs dépêchés en urgence, n’a pas évité les erreurs“.
– Villers-Bocage (14). Mardi 13 juillet et dimanche 19 septembre 2021.
– La bombe de la Seconde Guerre mondiale non explosée était en dormance depuis 77 années. Courant juin 1944 quand la guerre des plages s’est prolongée en guerre du bocage, la ville a été détruite à 90 %. L’endormie est une bombe anglaise de 213 kg avec dans les tripes au moins 100 kg d’explosifs. Elle a été remise sur le devant de l’actualité par les travaux de démolition de l’ancien marché aux bestiaux et le terrassement pour la construction d’un immeuble résidentiel et de services. Elle a été mise à l’écart et recouverte de terre. C’était le 13 juillet.
– Le dimanche 19 septembre, les démineurs procèdent à une tentative de désamorçage. “Parfois nous avons des surprises lors du dévissage du système de mise à feu, la bombe peut être susceptible.” Par prudence et conformément aux normes pyrotechniques, une vingtaine d’habitants ont été dans l’obligation de quitter leurs logements. Ils en ont été informés par courrier. Ils pourront être hébergés à partir de 7h30 dans la cantine de l’école élémentaire en respectant les consignes de prudence et de distance du confinement Covid-19. Tout s’est bien passé. Le périmètre de sécurité a été levé en début d’après-midi.
Villers-Bocage, cf. l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007.
– Louvigny (14). Mercredi 21 juillet 2021.
Pêche à l’aimant dans l’Orne. Remontée d’un obus d’un kilo. Le pêcheur risque une amende de catégorie 5 de 1500 €. “Même après toutes ces années, ces explosifs peuvent encore être actifs. Qu’ils soient de petite taille ne change rien, ils sont encore capables de tuer ou d’estropier.” La préfecture du Calvados rappelle aussi que la pêche à l’aimant est interdite dans le département. “Elle est interdite dans les cours d’eau, les rivières, les lacs, les fleuves, les canaux, sans autorisation de l’Etat, propriétaire des biens sous-marins.” “Sur les terrains privés, l’autorisation du propriétaire est requise. Si l’objet de la pêche a pour but la recherche d’un objet intéressant pour l’Histoire, l’art, l’archéologie, il faut l’accord de la Préfecture.” “Dans le Calvados, de nombreuses munitions de la Seconde Guerre mondiale peuvent encore être trouvées. Même vieilles de 76 ans ou non explosées, ces munitions de guerre représentent un réel danger.”
– Dialan-sur-Chaîne (14). Jeudi 28 octobre 2021.
Un obus sur le chantier tout près de Souleuvre-en-Bocage. La munition a été récupérée dans la journée par les démineurs.
– Le Hom (14). Samedi 13 novembre 2021.
Le jardinage dans le Calvados rime parfois avec déminage. L’homme et la femme défouissent un obus de 40 cm de long. Les gendarmes prennent des photos et balisent la trouvaille. Elle sera prise en charge par les démineurs dans le courant de la semaine d’après.
2022
– Terres-de-Druance (14). Mercredi 19 janvier 2022.
Deux obus contre une canalisation de gaz en bordure d’un champ. Ils ont été repérés par des ouvriers de GRTgaz, filiale d’Engie.
– Tessel (14). Samedi 11 juin 2022.
Une grenade au phosphore est déterrée par un jardinier du week-end. Au bout de quelques minutes, une fumée commence à s’échapper. Appelés à la rescousse, les pompiers interviennent, étouffent la munition sous de la terre et alertent les démineurs pour une mise en sécurité définitive du jardinier, de sa famille et du village (250 habitants).
– Potigny (14). Lundi 18 juillet 2022.
Un obus traîne dans un champ. Intervention des services de déminage.
– Damblainville (14). Vendredi 22 juillet 2022.
Des fouineurs de vestiges de guerre, “un groupe de jeunes” selon l’expression de la presse locale, ont cru en fin d’après-midi avoir déniché un casque. Mais en creusant le sujet, ils ont mis au jour la carapace métallique d’une bombe aérienne américaine, catégorie 250 kg.
– Thury-Harcourt-le-Hom (14). Mardi 16 août 2022.
Neutralisation et enterrement d’une grenade anglaise au phosphore (modèle n°77, contenant 224 grammes de phosphore blanc) sur les berges de l’Orne. Elle dégageait des fumerolles orange, moitié dans l’eau, moitié dans les cailloux. Alertés par 2 pêcheurs vers midi, les services du centre de déminage interdépartemental sont arrivés sur place vers 15 heures. L’opération de sauvegarde a duré plus d’une heure sous la surveillance de la gendarmerie interdisant l’accès aux promeneurs à pied et aux randonneurs en kayak et en canoë.
Source : British Explosive Ordnance, Direction of Commander, Naval Ordnance Systems Command
– Colombelles (14). Mardi 20 septembre 2022 et dimanche 15 janvier 2023.
– Découverte le 20 septembre 2022 pendant des travaux de voierie, la bombe est restée 3 mois dans une discrétion spectaculaire simplement protégée par 4 parpaings et barrières Heras bloquant la moitié de la rue et obligeant les véhicules à grimper sur le trottoir d’en face. Aucun panneau de signalisation danger et il n’est pas sûr que la barricade ait été signalée la nuit par une alerte lumineuse. La rue Jean Moulin dort en paix et les fêtes de Noël se sont bien passées. Pour Colombelles, c’est la routine, la 5ème bombe depuis 2014.
– Le débombage a lieu le 15 janvier 2023, un dimanche. 1083 habitants sont appelés à vider les lieux au plus tard à 8 heures du matin, à fermer les volets tout en ouvrant les fenêtres. Plusieurs préfèrent rester chez eux et signent une décharge de responsabilité au profit des pouvoirs publics. L’EHPAD Belle Colombe est dans le périmètre à risque. Les grabataires ou les lourdement handicapés ont été transférés dans un autre établissement. La salle multisports Michel Hidalgo sert de refuge à celles et ceux qui n’ont pas de voiture, pas d’amis ou de famille pour les héberger. Trois dames âgées de 63 à 73 ans sont emmitouflées sur les terrains de jeu. Les gradins sont vides. “On est contentes d’être là, on est bien servies avec du café et des gâteaux. Et ça nous permet de sortir de chez nous et de ne pas êtres seules.” Pour elles, c’est la 2ème évacuation et elles la prennent comme une sortie et un agréable intermède. Un bus est venu les chercher à 8h50. A 14h45, la récréation était terminée et les 3 aînées sont reparties chez elles, en bus, pour retrouver leur solitude et éventuellement leurs chats ou autres animaux de compagnie, personæ non gratæ dans les lieux d’accueil. Les 80 policiers qui interdisaient l’accès aux rues à risque et patrouillaient pour éviter les pillages s’en vont. A la prochaine.
Les bottes de paille qui depuis quelques heures entouraient la fosse où le binôme des démineurs avait affaire avec la bombe oubliée depuis 78 années repartent à la ferme. Et la bombe avec 70 kg d’explosifs prend la route dans un fourgon, bien coincée pour ne pas valdinguer, jusqu’à une destination inconnue (“Nous avons des conventions avec des sites militaires dans l’Est et dans le Sud de la France“) où elle sera volontairement pétardée, déchiquetée et libèrera dans les sols et dans l’air des polluants gazeux, métalliques et biocides.
La Société métallurgique de Normandie (SMN) implantée à Colombelles employait au début de la guerre 4000 ouvriers émigrés hébergés dans des cités ouvrières. Pendant la guerre, la SMN abritait 3 postes de commandement de l’armée allemande. Tant bien que mal, l’occupant malgré la pénurie de charbon maintenait une production d’obus. La SMN offrait une vue panoramique et stratégique sur la ville et la plaine de Caen. Après le Débarquement, la SMN a été bombardée par la Royal Air Force. Après la ruine, la SMN a repris dès 1950 son activité avec un, 2, 3 hauts fourneaux. Face à la production étrangère, en particulier chinoise, la SMN a fermé en 1993. L’usine a été démontée tuyau par tuyau, pièce par pièce, par des ouvriers chinois et transportée par cargos depuis le port de Caen jusqu’en Chine où elle a été remontée à Handan, province du Hebei. 1994, date-clé de la délocalisation industrielle. Aujourd’hui, le projet Normandy Memory cherche à s’implanter sur le site de l’ex-SMN. Qualifié de “Disneyland de la Seconde Guerre mondiale” par ses adversaires, le projet suscite des polémiques et devra s’il se réalise être précédé d’un diagnostic pyrotechnique pour éviter les interruptions inopinées du chantier.
Colombelles est un abonné régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004, l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
Bombardement de la Société métallurgique de Normandie (SMN) © Archives du Calvados – 57J/2923/14
– Cagny (14). Mercredi 21 septembre et dimanche 20 novembre 2022.
– 460 kg. 135 cm de long. 48 cm de diamètre. 240 kg d’explosifs. Elle a été retrouvée à un mètre de profondeur par Toffolutti, travaux publics, pendant la viabilisation d’un projet de lotissement rue des Aubépines. C’était le 21 septembre.
– La désactivation a eu lieu le dimanche 20 novembre. Pour amoindrir les effets de souffle et les effets missiles au cas où ça tournerait mal, un merlon (talus de terre) a été installé autour de la bombe. “Il s’agit de retirer le système de mise à feu installé sur le culot puis de dévisser le détonateur à son extrémité,” résument les démineurs. A partir de 8 heures, 15 gendarmes ont frappé à la porte de 536 foyers, des pavillons pour la plupart, pour confirmer l’ordre d’évacuation. La confiance règne envers la compétence des démineurs mais ceux qui refusent de partir doivent signer une décharge “au cas où il y aurait un problème.” Sur les 1500 habitants dans le périmètre de sécurité, beaucoup sont partis depuis la veille ou très tôt dans la matinée et seulement une vingtaine ont été accueillis dans le gymnase de Frénouville, la commune voisine dont Karima et ses 3 enfants et Christel qui révise. Pendant ce temps, 35 gendarmes barrent les accès et circulent à pied dans les quartiers pour éviter les pillages et les prises de risque de la part des réfractaires à l’évacuation. Le système de mise à feu a été extrait à 10h35, le détonateur volontairement explosé à 11h15. Le dispositif est levé à midi. La bombe n’est plus une bombe. Mais son convoyage par route vers un endroit confidentiel n’est pas sans risque notamment en cas de collision et d’incendie. Les désactivations se font si possible le dimanche quand les camions en général et ceux qui transportent des matériaux inflammables en particulier sont interdits de circulation sauf dérogation.
– Ouistreham (14). Mardi 27 septembre et lundi 7 novembre 2022.
La bombe d’aviation américaine de 2000 livres (907 kg), 488 kg d’explosifs, longueur 1,8 mètre, diamètre 57 cm, a été révélée par des ouvriers qui travaillaient à l’enfouissement d’une ligne électrique. Le jour J de la désactivation du “monstre” est prévu pour le lundi 7 novembre. Le boulevard Maritime, la rue du 6 juin, l’avenue de la Plage, une quinzaine de voies publiques, une partie du terminal ferry seront bouclés, vides de toute présence humaine dans un rayon de 400 mètres autour de The Bomb. Une fois de plus, le rayon de 800 mètres a été réduit de moitié grâce à un mur de balles de paille à haute densité censé amortir les effets de souffle de la déflagration au cas où ça se passerait mal pour le binôme de démineurs en charge de démonter les 2 systèmes de mise à feu de l’ogive à l’avant de la bombe et du culot à l’arrière. Le mur de paille permet de réduire le nombre d’évacués de 2400 à 600 et de réduire la no-go zone sur l’estran et en mer. Les évacuations forcées ont commencé à partir de 7 heures du matin et celles et ceux qui n’avaient pas d’autre solution que d’être accueillis aux tennis couverts ou au Pavillon ont été dans l’obligation de laisser leurs animaux chez eux. A 13 heures, l’opération est terminée après l’arrimage, le sanglage et le calage de la bombe sur palette à l’arrière d’un fourgon qui n’a rien d’exceptionnel sauf le code de danger explosif et qui va prendre la route pour un terrain militaire où elle sera détruite dans une fosse recouverte de sable.
Ouistreham, cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004.
AN-M66
Source : U.S. Explosive Ordnance
– Caen (14). Mercredi 5 octobre 2022 et dimanche 22 janvier 2023.
La bombe de 500 livres (227 kg) a été découverte pendant un chantier, à l’angle de la rue de Bayeux et du boulevard Detolle à 800 mètres de la maison d’arrêt qui héberge 350 prisonniers. C’était le mercredi 5 octobre. Le code de sécurité pyrotechnique veut que face à telle charge d’explosifs (110 kg) une distance de sécurité de 800 mètres s’impose autour de la munition, éventuellement réduite à 400 mètres si des moyens de protection peuvent être mis en place autour de la bombe ou au-dessus. Dans le droit fil de ces modalités, des milliers de Caennais auraient dû être évacués, les activités humaines gelées, les quartiers vidés de leurs habitants et des travailleurs et surveillés par les policiers pour éviter les intrusions et les pillages.
Plus ardu encore pour les services de l’Etat et du maintien de l’ordre aurait été le transfert préventif des prisonniers dans d’autres établissements pénitentiaires éloignés et déjà surpeuplés. C’est pourquoi, après l’examen approfondi de la situation par le préfet du Calvados, par le préfet de zone de défense et de sécurité Ouest, par les émissaires du ministère de la Justice et par la mairie de Caen, il a été décidé de déroger aux usages et aux règlementations. La bombe sera transportée sur un trajet sécurisé avec ses fusées d’amorçage et ses détonateurs dans l’enceinte du Parc des expositions, soit 2 km et 10 minutes de salaire de la peur pour 2 démineurs dans un fourgon qui n’a rien de blindé, pour l’escorte policière et le véhicule des pompiers du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours). Le désamorçage s’est bien passé, entouré d’une double ceinture de bottes de paille XXL donnant au Parc des expositions l’allure d’un salon de l’agriculture. Il a juste fallu que les démineurs suspendent de temps en temps leurs manipulations horlogères et chirurgicales pour éviter les vibrations des trains de la ligne Paris-Cherbourg et autres TER. “Ce n’est plus qu’une grosse masse d’explosifs sans détonateur et système de mise à feu.” La grosse masse reprendra la route sans escorte pour une destination inconnue.
Caen est un abonné régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004, l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
2023
– Campandré-Valcongrain (14). Mardi 10 janvier 2023.
Alerte dans la forêt domaniale de Valcongrain, une grenade est repérée. Les démineurs sont attendus. La forêt s’étend sur 375 hectares. Elle était au cœur d’une zone d’intenses combats sur la route Aunay-sur-Odon-Thury-Harcourt. Depuis 2019, les pompiers du Calvados redoublent de vigilance sur les incendies de forêts. Ils ont une bonne connaissance de la topographie de la forêt de Valcongrain. Le 30 juin 2023, un départ de feu est signalé en haut de la forêt. Il est maîtrisé en 10 minutes. Il y a sans doute aucun d’autres munitions parmi les chênes, les hêtres et les pins et elles sont susceptibles d’exploser sous l’effet des flammes, de la chaleur et des cendres. La forêt est traversée par de nombreux circuits de randonnée. Il serait prudent de renforcer l’interdiction d’accès aux quads et autres engins tout-terrain à moteur thermique ou électrique, de fumer ou de faire des barbecues.
Chemin de randonnée dans la forêt de Valcongrain
© OTPV (Offices de Tourisme du Pays de Vire)
– Avenay et Esquay-Notre-Dame (14). Lundi 16 janvier 2023 et dimanche 7 avril 2024.
Pendant un chantier de terrassement, un obus de 40 cm de long apparaît. “Les services de déminage ont été avisés en vue d’une intervention prochaine.” “Une découverte habituelle dans un secteur touché par les bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale” d’après Liberté Caen.
15 mois plus tard, 3 ados âgés de 13 à 14 ans habitant à Avenay sont partis à l’aventure dominicale près d’un moulin en ruines. Ils y ont manipulé une vieille munition retirée de la Guigne et ont jeté dessus un papier enflammé. L’explosion a été entendue à Avenay et à Esquay-Notre-Dame. “Ce dimanche 7 avril 2024, vers 17 heures, les 3 adolescents se sont donc rendus aux ruines du vieux moulin avec l’engin explosif. Ils avaient eu l’idée d’y mettre le feu pour en faire une flamme olympique. Pour ce faire, ils ont utilisé un briquet et la page d’un ouvrage emprunté dans la boîte à livres de leur village, à Avenay. C’est ainsi que l’explosion se serait produite. Seule l’enquête diligentée par la gendarmerie permettra d’en déterminer les circonstances exactes” rapporte Ouest-France le 8 avril. Deux d’entre eux ont pu ressortir de l’hôpital le lendemain, le 3ème blessé à une main, à un bras et au thorax reste en soins intensifs au CHU de Caen. La munition serait d’après l’expertise des démineurs une grenade à fusil antichar américaine. “L’une de nos priorités, maintenant, est de connaître le lieu exact de la découverte de cette grenade. Une fois qu’il sera connu, des démineurs se rendront à cet endroit pour vérifier qu’aucune autre munition ne s’y trouve“, déclare la gendarmerie. Avenay et la commune voisine d’Esquay-Notre-Dame ont été le théâtre d’affrontements entre les forces anglo-canadiennes qui cherchaient à contourner la ville de Caen et les Allemands de la 9. SS-Panzer-Division. Le village a été libéré début août 1944.
Grenade à fusil antichar
MCG 20070067-343
Musée canadien de la guerre
– Hermanville-sur-Mer (14). Mardi 17 janvier 2023.
Signalement d’une grenade par les ouvriers d’un chantier télécom. La gendarmerie et les démineurs sont avisés.
– Fontaine-Etoupefour (14). Mardi 14 février 2023.
Au lieu-dit Chemin-Haussé sur l’ancienne voie romaine qui reliait Chartres à Bayeux, des ouvriers qui terrassent tombent sur une dizaine d’obus à 10 heures du matin. Les services de déminage interviennent en début d’après-midi. Fontaine-Etoupefour, à 5 km d’Esquay-Notre-Dame, a été libéré le 9 juillet 1944.
– Cabourg (14). Jeudi 9 mars 2023.
Le chantier d’extension de l’hôtel du Castel fleuri, avenue Piat, a été perturbé par un obus de 114 mm de diamètre de fabrication anglaise. Un pelleteur a donné l’alerte à 11 heures. Le chantier a immédiatement été suspendu et évacué. Une photo a été transmise au Service interministériel de défense et de protection civiles de la préfecture et les démineurs sont arrivés très vite sur place, profitant de la fin d’une intervention à proximité. Ils ont pris en charge l’obus. Après vérification que d’autres munitions ne se trouvaient pas dans le périmètre du chantier, les polices nationale et municipale et l’élu délégué au civisme et à la sécurité ont levé la surveillance.
SEINE-MARITIME
Le Havre (76).
Mercredi 19 août 2020, mercredi 1er septembre et mercredi 6 octobre 2021.
Pendant le renforcement du quai Joannès Couvert et les chantiers préalables à la construction du bâtiment principal de 500 mètres de long et 125 de large, du bâtiment annexe et du parc de stockage des pales d’éoliennes et des nacelles, 3 bombes anglaises de 500 livres (226 kg) ont été mises au jour et démilitarisées en ce sens que les systèmes de mise à feu ont été extraits par les démineurs du centre interdépartemental de Caen. Devenues inactives, elles étaient toujours dans l’hypothèse d’une collision, d’un incendie ou de tout autre événement susceptible de percer la carapace des bombes une source majeure de risques. Elles contenaient chacune 110 kg d’explosifs. Elles ont quitté le cœur du port du Havre sanglées et calées sur palette dans des fourgons sans escorte avec le code danger explosif au milieu des flux ordinaires de circulation routière.
Trois opérations ont été réalisées dans la volonté manifeste de maintenir la confidentialité jusqu’à la limite du possible. Les dates précises des découvertes et les méthodes de mise en sécurité dans l’attente de leur prise en charge par les démineurs n’ont pas été communiquées. C’est seulement la veille de leur démilitarisation et de leur exfiltration par route de la zone portuaire et industrielle du Havre que des communiqués de la sous-préfecture du Havre ont annoncé des mesures de filtrage ou d’interdiction de circulation sur les quais Hermann du Pasquier et Joannès Couvert, l’avenue Lucien Corbeaux et la route du Môle central. En marge des normes pyrotechniques, les périmètres de sécurité avaient à chaque fois une géométrie trapézoïdale comme si au cas où l’opération se passait mal, les éclats et effets de souffle de ces bombes obéiraient à une logique cadastrale et administrative et renonceraient à ne pas être nuisibles dans un rayon réglementaire de 800 mètres, éventuellement réduit par dérogation à 400 mètres si des dispositions constructives sont mises en place autour de la bombe. La dernière opération a été soumise à un périmètre de sécurité de seulement 270 mètres sur le territoire du port du Havre. Les dispositions prises par la capitainerie pour réduire les risques dans le bassin Théophile Ducrocq et l’appontement des remorqueurs et dans le bassin Bellot où stationnent des barges d’hydrocarbures n’ont pas été communiquées au public.
2019
– Le Havre (76). Mi-juin et mercredi 31 juillet 2019.
“L’évacuation de la population concernée sera organisée le mercredi 31 juillet à partir de 8 heures. Aucune personne ne devra se trouver dans la zone de sécurité après 9h30. Cette évacuation impérative et obligatoire s’applique à tous. Un courrier a été adressé à chaque riverain“, dit la préfecture. La mesure d’éloignement concerne 450 habitants pavillonnaires et 150 pensionnaires d’un EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). La bombe avait été repérée sous les terrains du stade Youri-Gagarine à la veille de travaux de rénovation par les préventeurs de Dianex. Dianex est spécialisée dans la détection d’engins de guerre. Elle avait été sélectionnée par la ville du Havre à l’issue d’un appel d’offres portant sur la détection par anticipation des engins de guerre susceptibles d’être enfouis sur des emprises municipales avant de lancer les chantiers. La bombe anglaise de 220 kg était à 30 cm de profondeur sous terre là même où les équipes de rugby et de football américain s’entraînaient. Les démineurs du centre interdépartemental de Caen ont démonté le système d’amorçage et de mise à feu. “C’est une opération qui est toujours délicate, mais dans ce cas nous n’avons pas eu de problème particulier.” A 12 heures, le dispositif a été levé après le départ de la bombe désactivée mais contenant toujours 119 kg d’explosifs. C’est un déchet à risque majeur en cas de malveillance et d’incendie ou de choc très violent. L’ex-bombe est partie calée et sanglée dans un fourgon à destination d’un terrain militaire où elle sera détruite.
– Saint-Valery-en-Caux (76). Lundi 24 juin 2019.
Sur le chantier de la résidence Sontheim (25 logements et une micro-crèche), la bombe allemande de 500 kg a été butée par le godet de la pelleteuse et le pelleteur tapant dans le dur a tout de suite arrêté les frais. La munition n’est pas la première à laquelle Austreberthe Caux Travaux Publics a été confrontée. Le diagnostic de la “bête” a été fait le lendemain par les démineurs. L’engin ne présenterait pas de danger imminent. Son système de mise à feu a disparu et les explosifs ont été en partie extraits après la guerre, une pratique à risque qui visait à récupérer gratuitement un explosif militaire pour l’utiliser dans des activités civiles.
– La Mailleraye-sur-Seine (76). Mercredi 13 novembre 2019.
Une mine antichar dans la forêt près du hameau le Bourg-l’Abbé. Les agents de l’ONF balisent la munition dans l’attente des démineurs du centre interdépartemental de Caen qui couvre le Calvados, la Manche, l’Orne, la Mayenne et la Sarthe.
– Tourville-la-Rivière (76). Mardi 17 décembre 2019 et mercredi 6 mai 2020.
– Le chantier de Parc en Seine, un pôle santé, loisirs et restaurants, 5 hectares de bonheur, commence par un obus de malheur dans des sols détrempés. Un périmètre de sécurité a été établi à la demande du service de déminage. L’obus va être prochainement retiré ou détruit sur place selon l’un des promoteurs du parc. Une étude des risques pyrotechniques sur la zone est en cours. Ce Parc en Seine est un bel exemple du manque d’anticipation des aménageurs promoteurs et des collectivités. Le diagnostic pyrotechnique est lancé après l’ouverture du chantier.
– Le soi-disant obus était en fait une bombe anglaise de 250 kg. Six mois après sa découverte, elle a été désamorcée après l’évacuation d’une centaine d’habitants. Treize barrages routiers, des déviations des routes départementales 7, 13 et 144, fermeture d’une partie de la zone commerciale de Tourville. L’hypermarché Carrefour reste ouvert pendant l’opération, “des déviations seront mises en place pour y accéder.” Les propriétés évacuées seront surveillées par les forces de l’ordre. Selon nos informations, la circulation sur la voie ferrée qui était intégrée dans le périmètre de sécurité n’a pas été interrompue.
2020
– Blainville-Crevon (76). Samedi 25 janvier 2020.
Les héritages et les successions ne sont pas toujours des périodes de repos pour les familles et en Normandie comme dans les autres régions victimes de la guerre, ils sont en plus compliqués par des legs pyrotechniques. Encore une maison piégée ! Les gendarmes ont établi dans leur rapport que des milliers de cartouches de 7 et 9 mm se trouvaient sur place avec en prime une grenade M24 plus communément appelée “presse-purée” et utilisée dès la Première Guerre mondiale par l’armée allemande. Elle a aussi été utilisée pendant la Deuxième Guerre mondiale. En attendant le diagnostic et l’action des démineurs, l’accès à la maison est interdit pour tous.
– Saint-Romain-de-Colbosc (76). Samedi 25 et dimanche 26 janvier 2020.
Découverte d’un obus par un homme qui creusait un trou dans son jardin. Il a alerté la gendarmerie après l’avoir nettoyé et rangé dans son abri de jardin. Un périmètre de sécurité a été mis en place en attendant l’intervention des démineurs.
– Les Grandes-Ventes (76). Samedi 22 février 2020.
Le découvreur sur son terrain d’un obus le charge dans son fourgon et l’apporte à la déchetterie qui ne l’accepte pas et dirige le fourgon explosif sur la mairie qui refuse l’obus aussi et alerte enfin les gendarmes de Neufchâtel-en-Bray. A réception du cliché, le SIRACEDPC (Service interministériel régional des affaires civiles et économiques de défense et de la protection civile) estime qu’il ne présente pas de danger. L’homme repart chez lui avec son obus qui n’est pas vraiment le sien puisque le service de déminage viendra l’enlever d’ici la fin du mois.
– Saint-Saëns (76). Dimanche 6 septembre 2020.
Découverte d’un obus dans la forêt. Les gendarmes ont balisé la trouvaille avec de la peinture orange et transmis les coordonnées GPS à la préfecture qui “fera venir le service de déminage prochainement.”
– Oudalle (76). Vendredi 2 octobre 2020.
Lubrizol, Seveso seuil haut. Découverte d’un “engin explosif de petite taille“. Lubrizol Oudalle a été construit sur un ancien polygone de tir.
– Oudalle (76). Mercredi 14 octobre 2020.
Un deuxième obus est découvert dans l’emprise de Lubrizol, près de la route industrielle du canal de Tancarville.
– Sainte-Marguerite-sur-Duclair (76). Dimanche 15 et mardi 17 novembre 2020.
Découverte d’un obus de la Première Guerre mondiale sur une poutre de la charpente d’une maison à l’occasion de travaux de rénovation. Les démineurs sont intervenus le mardi pour le prendre en charge.
– Fontaine-le-Dun (76). Mardi 17 novembre 2020.
Un obus “de 30 cm de long et 10 cm de diamètre” selon les gendarmes, dans un tas de gravats déposés en bordure d’un champ.
2021
– Saint-Romain-de-Colbosc (76). Mardi 20 avril 2021.
Le garagiste faisant le ménage dans son atelier trouve 2 pains de TNT d’origine américaine, 400 grammes chacun, et les apporte à la gendarmerie dans leur boîte rouillée. Sans mèche et sans détonateur, ils sont considérés comme inoffensifs mais les démineurs les ont très vite pris en charge.
– Eslettes (76). Jeudi 22 avril 2021.
Découverte d’un obus dans un champ en bordure de la route départementale 44 par des ouvriers d’Infra-Build, une société basée dans la Somme, spécialiste des réseaux souterrains pour la distribution d’électricité, de gaz, d’eau et des données.
– Caudebec-en-Caux (76). Dimanche 25 avril 2021.
Rue Cavée Saint-Léger, près de la forêt, découverte de 3 engins explosifs en fin d’après-midi. La présence des 3 obus de 40 cm de long et 10 cm de diamètre pour 2 d’entre eux et de 40 cm de long et de 3 cm de diamètre pour le troisième a été constatée par les gendarmes. Ils ont balisé la zone. Le service de déminage était attendu dans la soirée.
– Blosseville (76). Mercredi 12 mai 2021.
En attendant la venue des démineurs, l’obus qui traîne dans un champ sur la route d’Angiens a été signalé par 4 piquets entourés d’un ruban rouge et blanc.
– Mauny (76). Mercredi 21 juillet 2021.
Rue de la Plaine des Mares, les ouvriers creusant la voie publique ont remis au jour un obus de 57 cm de long et 75 mm de diamètre. Ils l’ont sorti de la tranchée pour le mettre en sécurité en attendant l’arrivée des démineurs. Encore un exemple d’accommodement avec la doctrine officielle qui recommande de ne pas toucher les vieilles munitions et d’éviter toute manipulation en attendant l’arrivée des hommes de l’art.
– Epouville (76). Lundi 30 août 2021.
Au déchargement d’un camion de terre en provenance de Harfleur, le chef de chantier de construction du bassin de rétention des eaux fluviales découvre un obus de 45 cm de long sur 10 cm de diamètre. La gendarmerie est alertée, les démineurs sont sollicités. Un périmètre de sécurité est mis en place en attendant leur arrivée.
– Le Tréport (76). Mardi 7 septembre 2021.
Découverte d’un obus de 60 cm de long dans le chantier de terrassement d’une maison.
2022
– Petiville (76). Vendredi 7 et lundi 10 janvier 2022.
Découverte le vendredi d’un obus chez Unifer Port-Jérôme, récupérateur de ferraille, au hameau du Petit Ourville. 25 cm de long, 10 cm de diamètre. Intervention des démineurs le lundi. Petiville est à côté de Port-Jérôme. Il y a 9 usines Seveso à Port-Jérôme dont 6 seuil haut.
– Sandouville (76). Vendredi 21 janvier 2022.
A l’occasion de travaux de voirie près de l’usine Seveso seuil haut Sedibex et du terminal multimodal, les ouvriers déterrent un obus de 50 cm de long et préviennent la sécurité portuaire.
– Le Torp-Mesnil (76). Mercredi 26 janvier 2022.
Vers 15 heures, un Torpois allant chercher du bois au fond de son jardin découvre un obus en prenant une bûche. Le service de déminage s’est déplacé sur place pour s’assurer que pendant l’hiver le Torpois ne puisse confondre feu de bois et explosion pyrotechnique.
– Val-de-la-Haye (76). Lundi 14 février 2022.
19 obus abandonnés en bordure d’un chemin près de la route départementale 351. Ils ont été repérés à 8h56 par la gendarmerie. “Ils ont certainement été déterrés par un chercheur de métaux.”
– Saint-Aubin-sur-Mer (76). Jeudi 17 février 2022.
Le nouveau propriétaire d’un corps de ferme découvre dans une dépendance 52 grenades fabriquées en 1937. Les forces de l’ordre interdisent toute fréquentation de l’ensemble et en barrent l’accès jusqu’à nouvel ordre.
– Hénouville (76). Dimanche 20 février 2022.
Dimanche, une glaneuse découvre un obus dans un champ (30 cm de long, 10 cm de diamètre). L’agriculteur est prévenu. La gendarmerie balise le déchet.
– Bardouville (76). Lundi 21 février 2022.
Découverte de 2 obus à Bardouville sur la plage en bord des boucles de la Seine. Ils auraient été chahutés par les intempéries, tempêtes et pluie.
– Marques (76). Mercredi 23 février 2022.
Impasse de l’Eglise, l’homme qui jardine dans la terre saturée d’eau par les pluies diluviennes se retrouve avec une grenade de fabrication française dans sa pelle. La gendarmerie informe la préfecture qui alerte les démineurs qui viendront quand ils auront assuré d’autres priorités. Leur agenda aussi est saturé.
– Oudalle (76). Vendredi 11 mars 2022.
Découverte d’une munition tout près de Bolloré Logistics, Seveso seuil bas, et de Sibanye-Stillwater, ex-Eramet, à Sandouville. Eramet a vendu l’usine en 2021 à Sibanye-Stillwater, un groupe métallurgique sud-africain. Cette vente n’a pas eu d’incidence sur le statut Seveso seuil haut de l’usine.
– Oudalle (76). Mercredi 16 mars 2022.
Nouvelle découverte dans la zone industrielle d’un obus (65 cm de long, 16 cm de diamètre) sur le chantier du Parc logistique du pont de Normandie.
– Rogerville (76). Lundi 21 mars 2022.
Découverte d’un obus de 30 cm de long dans une entreprise spécialisée dans le traitement des déchets de chantier. L’engin de guerre a été mis à l’écart en attendant l’intervention des démineurs. Sa provenance est d’origine inconnue faute de traçabilité des lots à l’arrivée.
– Le Havre (76). Mardi 29 et mercredi 30 mars 2022.
Un obus au phosphore en plein centre-ville patrimoine mondial de l’Unesco est remonté à la surface par une pelleteuse de travaux publics. Des fumées blanches s’échappent. 25 pompiers étaient sur zone dont 17 spécialisés dans les risques technologiques. L’un d’entre eux est intoxiqué et transporté à l’hôpital. La munition a été recouverte de terre. Les secours ont mis en place un barriérage et un gardiennage à proximité du site en attendant l’intervention des démineurs le lendemain. Il est recommandé à la population d’éviter le secteur. La question est de savoir si cette munition chimique est isolée ou fait partie d’un lot de terres polluées ayant servi à la reconstruction de la ville par Auguste Perret.
– Gueures (76). Lundi 11 avril 2022.
Un obus dans un bâtiment agricole, 26,5 cm de long, 8 cm de diamètre.
– Fontaine-la-Mallet (76). 24 avril et mercredi 8 juin 2022.
“Mesdames, messieurs, il est bientôt temps d’évacuer pour le déminage. Je vous rappelle que c’est obligatoire pour tous” claironne dès 6h30 la voiture-radio de la municipalité. Des bus seront disponibles pour les personnes sans moyen de transport aux arrêts Fréville, place Saint-Valéry et à la mairie. Le numéro de cirque est exceptionnel. Il s’agit de dompter une bombe de 220 kg armée de 119 kg d’explosifs trouvée sur un chantier de fouilles archéologiques. Dans un rayon de 400 mètres, les habitants doivent être évacués, normalement c’est 800 mètres mais ici comme souvent le périmètre de sécurité a été réduit de moitié par l’installation de protections comme des balles de paille ou un merlon supposés réduire la dispersion des éclats et les effets missiles si pour le binôme de démineurs le numéro tournait mal, très mal. 35 réfugiés se retrouvent au gymnase. Beaucoup d’évacués ont trouvé d’autres solutions. L’ambiance est bon enfant, jeux pour les enfants qui sont pratiquement absents, petits gâteaux et boissons chaudes pour les autres. Ça discute. Ils sont du même quartier mais ne se parlent jamais. C’est une bonne occasion pour ces “étrangers familiers” de se rencontrer. L’opération déminage est levée à 11h22. Monsieur le Maire sans trop y croire espère que ce sera la dernière.
– Offranville (76). Samedi 14 mai 2022.
Encore du jardinage de week-end interrompu par la récolte d’un obus. La gendarmerie arrive sur place et le balise avant l’arrivée des services de déminage.
– Sandouville (76). Mercredi 18 mai 2022.
Pendant les travaux de terrassement du Parc logistique du pont de Normandie, les ouvriers mettent au jour un obus de 50 cm de long et 10 cm de diamètre.
– Saint-Nicolas-de-la-Haie (76). Samedi 21 mai 2022.
Une grenade à main est découverte avec d’autres déchets au fond du puits dans le jardin d’une maison qui vient de changer de main.
– Gouy (76). Mardi 24 mai 2022.
Un drôle de pêcheur ramène à la surface 3 obus. C’était sans doute un pêcheur à l’aimant ou un braconnier d’anguilles. La gendarmerie est alertée à 20h30. Pour rappel, la consommation et la commercialisation des poissons, notamment des anguilles, est interdite dans la Seine entre Paris et Rouen à cause de la pollution aux PCB (polychlorobiphényles).
– Le Havre (76). Mardi 7 juin 2022.
Débombage d’une bombe anglaise de 220 kg dénichée quelques jours plus tôt sur un chantier du quartier Grand-Hameau. Autour du déchet de guerre, tous les habitants sont soumis à une évacuation “obligatoire et impérative“. Ils ont reçu quelques jours avant l’opération millimétrique des démineurs une lettre à la fois pédagogique et comminatoire. Pour celles et ceux qui n’ont pas d’autre solution, le gymnase de la rue Hannes-Montlairy servira de lieu d’accueil à partir de 7h30 et la zone devra être vide de toute présence et activité humaines au plus tard à 8h30. Des déviations sont mises en place et la déchetterie du Havre Nord qui est dans le périmètre de sécurité est fermée au public. 44 personnes se réfugient dans le gymnase, les autres ont quitté le quartier en fermant les volets et en gardant les fenêtres ouvertes et ont trouvé en ce mardi d’autres solutions de repli. L’adjoint au maire s’invite dans la salle de sport et reçoit les doléances de 2/3 administrés qui disent ne pas avoir reçu d’informations préalables et avoir été mis au courant au dernier moment. L’élu concède qu’il a pu y avoir un ou deux loupés et l’ambiance reste chaleureuse et reconnaissante. Il y a quasiment plus de secouristes que de réfugiés. Eloïse, 16 ans, bénévole de l’ADPSE (Association des Dispositifs de Premiers Secours de l’Estuaire), distribue des boissons chaudes ou froides ou des biscuits. Les plus âgés jouent à la belote et les enfants sont sur leurs écrans ou dans les albums à colorier. Pendant ce temps, les démineurs s’escriment à désactiver la bombe qui, si elle avait explosé à son atterrissage, aurait ajouté des dizaines de morts aux 2053 victimes des bombardements alliés des 5 et 6 septembre 1944 du Havre. Le dispositif de sécurité a été levé à 10h40 par le poste de commandement opérationnel installé à l’aéroport du Havre-Octeville.
– Oudalle (76). Mercredi 22 juin 2022.
Découverte dans la zone industrielle et logistique d’un obus de 30 cm de diamètre. Il y a 2 usines Seveso seuil haut à Oudalle, Lubrizol et Total Fluides, et le Parc logistique du pont de Normandie n°2 est en chantier.
– Oudalle (76). Mardi 28 juin 2022.
Découverte dans la zone industrielle et logistique d’un obus de 40 cm de long.
– Roumare (76). Mardi 5 juillet 2022.
Le détenteur depuis 12 ans d’un obus de 50 cm de long l’avait entreposé dans un bâtiment annexe. Il a jugé plus prudent de prévenir les démineurs avant de le louer.
– Manéhouville (76). Dimanche 21 et lundi 22 août 2022.
Un engin de guerre présumé est aperçu dans la Scie, un fleuve côtier presque à sec. La gendarmerie procède au balisage. Le lendemain, les démineurs sont sur place pour évaluer les risques.
– Roncherolles-en-Bray (76). Mardi 30 août 2022.
Découverte dans un champ d’un obus allemand de la Deuxième Guerre mondiale, 30 cm de long, 8 cm de diamètre.
– Le Havre (76). Mercredi 7 octobre et jeudi 24 novembre 2022.
C’est “clair” autour du stade Youri-Gagarine sur le quartier plateau de Dollemard. Depuis 7h30, 70 policiers font du porte-à-porte pour rappeler aux occupants les consignes d’évacuation. Un EHPAD est évacué. Ses 152 pensionnaires ont été depuis plusieurs jours répartis dans d’autres établissements de la ville du Havre. La bombe, 230 kg, 104 cm de long, 33 cm de diamètre, 110 kg d’explosifs, 2 systèmes de mise à feu dont l’un a été endommagé par l’engin de chantier, avait été repérée par radar magnétique et les ouvriers croyaient qu’elle avait été enlevée.
La tuile ! Vers midi, le poste de commandement est informé qu’une personne âgée souffrant de la maladie d’Alzheimer et sourde n’a pas été évacuée. Elle n’a pas entendu la police frapper à sa porte. Elle va bientôt recevoir de la visite, la mission des démineurs a réussi et le dispositif de sécurité est levé vers 13 heures.
– Yville-sur-Seine (76). Samedi 3 décembre 2022.
Les obus se signalent à l’attention du public de préférence le samedi ou le dimanche. Celui-ci a ressurgi dans un jardin de la rue Hulin. Par précaution, le maire par intérim a suspendu la circulation dans la rue et le jeudi l’obus était toujours là, les démineurs de Caen ne sont pas assez nombreux et ils avaient mieux à faire dans la hiérarchie des priorités.
– Montivilliers (76). Lundi 5 décembre 2022.
Le détenteur avait acheté l’obus dans un vide-greniers le dimanche et prenant subitement conscience d’un danger l’avait ramené dans sa voiture et déposé devant la caserne des pompiers aux alentours de 14 heures. Une grosse émotion s’est répandue dans le quartier et la commune. Une partie de l’avenue Victor Hugo et de la place Commandant O’Reilly, du nom d’un héros français de la Première Guerre mondiale qui a trouvé la mort avec 47 de ses hommes dans la bataille de l’Escaut en août 1914, ont été neutralisées, les bus intercommunaux déviés, une vingtaine de logements évacués. Grosse pagaille à Montivilliers que les polices nationale et municipale parviennent à maîtriser. A 20 heures, les démineurs ont enlevé l’obus.
2023
– Rouen (76). Mercredi 11 janvier et vendredi 3 mars 2023.
Une bombe américaine de 50 kg est chahutée par un engin de chantier près des immeubles heureusement encore inhabités de l’écoquartier Flaubert à proximité de plusieurs corridors logistiques. C’était le 11 janvier 2023. Elle est intransportable, elle contient 16 kg d’explosifs. “Cet engin, datant de la Seconde Guerre mondiale, a fait l’objet d’une expertise immédiate par les services du déminage de la Sécurité civile. En attendant sa neutralisation définitive, des mesures de protection écartant tout danger ont été prises.” Sa destruction est prévue pour le 3 mars dans la matinée. “L’opération de débombage avec pétardement générera un bruit sourd susceptible de surprendre les personnes se trouvant dans un périmètre relativement large.” “L’heure de destruction n’est pas encore fixée, car tributaire de contraintes opérationnelles, la préfecture communiquera dans les minutes qui précèdent sur les réseaux sociaux. Au moment de l’explosion, la circulation sera coupée, très ponctuellement boulevard Jean-de-Béthencourt.” Dans une zone traumatisée par l’incendie de Lubrizol, la déflagration a malgré tout suscité des inquiétudes.
A noter que le dimanche 3 mars 2024, une nouvelle bombe, cette fois de 70 kg, a été pétardée dans le même écoquartier en chantier près du pont Flaubert et de 2 usines Seveso dont Lubrizol.
Rouen est un abonné régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004, l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
– Doudeville (76). Mardi 7 et mercredi 8 février 2023.
Mauvaise surprise à la déchetterie. Le chimiste surveillant les lots à la sortie a repéré un petit flacon de 2,4,6 trinitrophénol, une substance jaune corrosive communément appelée “acide picrique” et utilisée comme explosif de chargement d’obus pendant les guerres coloniales et la guerre 14-18. Le flacon mélangé à d’autres flacons de produits dangereux était en partance pour le site de regroupement de Triadis à Rouen où les déchets explosifs sont interdits. En attendant l’intervention des démineurs le mercredi matin, la déchetterie intercommunale est restée fermée. Pour éviter tout risque lié au transport, le déchet a été détruit dans un champ voisin réquisitionné. La détonation a eu lieu à 11 heures.
– Cuverville-en-Caux (76). Dimanche 26 février 2023.
Un homme jardine et se retrouve pied à pied avec un objet lourd et ouvragé. Il se précipite sur Internet et croit identifier une mine antichar. La gendarmerie est prévenue. Les services de déminage sont informés et devraient venir sur place mardi pour mieux connaître l’objet et prendre les mesures qui s’imposeront.
– Eu (76). Lundi 15 mai 2023.
Découverte près de l’ancienne station d’épuration d’un obus de 30 cm de long et 5 cm de diamètre là même où une voiture brûlée venait d’être retirée. L’engin de guerre a été signalé par 4 piquets de fer entourés d’un ruban rouge et blanc en attendant l’intervention des démineurs.
– Le Tréport (76). Jeudi 29 juin 2023.
Le GRIMP (Groupe de Reconnaissance et d’Intervention en Milieu Périlleux) descend au fond d’un trou sur les hauteurs de la ville. L’état des lieux confirme la présence de vieilles munitions. Elles contiendraient 6,5 kg d’explosifs et des galeries souterraines font peser la menace d’une soute à munitions. Les services de déminage sont scrupuleusement informés et dans l’attente de leur décision la ville du Tréport prend un arrêté d’interdiction d’accès aux abords de la cavité.
EURE
2019
– Louviers (27). Lundi 18 février 2019.
Pêchant à l’aimant en fin de matinée, l’adolescent remonte de l’Eure, affluent de la Seine, un obus aérien de 20 cm de long qui a été pris en charge par les démineurs de Versailles vers 16 heures. Le centre interdépartemental dit de Versailles est en fait basé à Marly-le-Roi. Les locaux ont été inaugurés en 2016 par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur. Une cinquantaine de démineurs couvrent 11 départements : l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise, Paris, les Yvelines, l’Eure, la Nièvre et l’Yonne. Des démineurs sont postés en permanence sur les aéroports de Roissy et d’Orly.
– Acquigny (27). Mercredi 10 et mardi 30 juillet 2019.
Le 10, un adolescent pêchant à l’aimant remonte de l’Eure une grenade au lieu-dit “la piscine d’Acquigny”. Le 12, le maire interdit la pêche à l’aimant et la baignade sur toute la section de l’Eure qui traverse la commune et interdit de “franchir le périmètre de sécurité instauré par la commune et matérialisé par des barrières et de la rubalise“. “L’accès à la berge par tous les moyens, notamment les canoës et autres engins nautiques,” est interdit. Le 30, les démineurs de Versailles font exploser la grenade anglaise et le bruit inquiète la population d’Acquigny et de Pinterville (à 2 km). Déjà en août 2018, des nageurs au lieu-dit de la piscine avaient repéré 7 grenades dans le lit de l’Eure.
– Rugles (27). Jeudi 8 août 2019.
Le débroussaillage au fond du jardin débouche sur la découverte de 2 obus d’entraînement et d’une balle de 200 mm. Deux démineurs de Versailles en ont assuré l’enlèvement. “Les 3 munitions contenaient encore de la poudre noire“, disent-ils. En cas de feu de jardin, elles auraient pu faire mal. “Dans ce métier, on ne fait jamais 2 fois la même chose.” “Il n’y a pas de routine, on retrouve parfois des gens collés au mur.” Le message pédagogique est cinglant : il ne faut pas s’amuser à tripoter les déchets de guerre.
2020
– Guichainville (27). Mercredi 30 septembre 2020.
Sur le chantier du nouveau centre de tri de La Poste, les ouvriers d’EBTP sont tombés sur un objet en métal vers 10h30. En quelques coups de pelle, ils ont mis au jour une bombe. Les travaux ont été immédiatement suspendus, la rue Jacques Robert a été fermée à la circulation et les 16 ouvriers cantonnés sur un rond-point ont attendu l’arrivée des démineurs qui ont pris en charge ce qui paraît être une SC 250 allemande. Ils l’ont transportée dans les Carrières et Ballastières de Criquebeuf-sur-Seine pour la désamorcer et la pétarder dans un endroit isolé et sans mettre en danger les employés et les populations civiles.
© Australian War Memorial
SC 250 : calibre 368, longueur totale 163,8 cm, acier 250 kg, masse explosive 130 kg, Amatol, détonateur transversal.
– Guichainville (27). Mardi 3 novembre 2020.
Après la mauvaise surprise du mercredi 30 septembre, une détection magnétique préventive a été réalisée sur le chantier du centre de tri postal et 3 bombes de 500 kg ont été repérées. Elles ont été enlevées par une grosse équipe de 10 démineurs du centre de Versailles. Elles ont été transportées comme la première aux Carrières et Ballastières de Normandie distantes de 40 km à Criquebeuf-sur-Seine où elles ont été détruites.
2021
– Glos-sur-Risle (27). Samedi 9 janvier et mardi 2 mars 2021.
Un obus de 250 kg contenant 100 kg d’explosif est signalé par quelqu’un du coin dans un champ le 9 janvier. Il a fait l’objet d’une reconnaissance par les démineurs le 16 février. Il a été désamorcé le 3 mars, tôt le matin, et transporté “ailleurs” pour “le faire exploser en toute sécurité“, précise le capitaine de gendarmerie de Pont-Audemer.
– Saint-Pierre-du-Vauvray (27). Vendredi 12 mars 2021.
Découverte et balisage d’un obus de la Deuxième Guerre mondiale dans le bas-côté de la ligne SNCF Paris-Rouen-Le Havre. Suspension du trafic puis reprise progressive, les démineurs au vu de la documentation transmise estiment qu’il n’y a pas de danger immédiat. Ils se déplaceront la semaine prochaine.
– Saint-Ouen-du-Tilleul (27). Début juin 2021.
Une mine dans le jardin a été bêchée sans être réveillée par ce dimanche matin ensoleillé. Les démineurs sont venus sur place dans la semaine suivante et n’ont pas été spécialement étonnés. Les soldats allemands en repli ont semé des mines dans les champs et les chemins pour retarder la progression des soldats canadiens.
– Vernon (27). Mercredi 15 et jeudi 16 septembre 2021.
Deux roquettes sur le site d’ArianeGroup connu pour être un ancien champ de tir. Vernon, cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004.
2022
– Gauciel (27). Jeudi 21 juillet 2022.
Drôle de soirée pour les Gauciélois (840 personnes). En fin d’après-midi, les ouvriers sur le chantier du local technique à côté de la salle des fêtes ont tapé dans un gros objet métallique, en réalité une bombe de 250 kg et 100 kg d’explosifs. La préfecture de l’Eure a ordonné sans délai l’évacuation de la population dans un rayon de 270 mètres préalable à l’évacuation de la bombe : “compte tenu de la dangerosité et du poids de l’engin, l’évacuation de la population a été décidée et concerne un périmètre de 270 mètres autour du site de découverte, le temps des opérations de déminage qui devraient durer quelques heures.” 150 riverains ont dû quitter leurs maisons en catastrophe. Les uns ont été transportés par bus dans la base aérienne 105 d’Evreux où ils ont été accueillis par les bénévoles de la Croix-Rouge contactés par la préfecture vers 18h15, les autres ont choisi d’autres options. Un père de famille réfractaire a refusé de partir tandis que des habitants qui étaient en dehors du périmètre de sécurité ont jugé plus prudent de s’absenter. Cinq démineurs venus de Versailles se sont mis à l’ouvrage vers 20 heures. Ils ont commencé par extraire le détonateur et son explosif primaire (quelques grammes), l’ont détruit sur place (le bruit a été entendu dans le gymnase des réfugiés), et ils ont ensuite transporté la bombe dans un champ réquisitionné à proximité. “Des bruits sourds ou des vibrations sans gravité ont pu se faire entendre à proximité” selon la préfecture. Un Gauciélois réfugié pour la soirée à Sassey, distant de 2,5 km, les a bien entendus et ressentis, se demandant un instant si sa maison était toujours debout.
Evreux est un abonné régulier aux inventaires de Robin des Bois. Cf. l’inventaire des vestiges de guerre en Normandie de mai 2001 à mai 2004, l’inventaire des déchets de guerre en Normandie de janvier 2004 à décembre 2007 et l’inventaire des déchets de guerre Régions Atlantique-Manche, 1er janvier 2008-31 décembre 2013.
– Beauficel-en-Lyons (27). Vendredi 28 octobre 2022.
Les 2 obus américains étaient enkystés dans la souche de l’arbre coupé. Ils ont été découverts par les paysagistes. Le propriétaire a contacté gendarmerie et mairie. Les démineurs devraient intervenir d’ici quelques jours. En attendant, la famille tourne au ralenti et évite tous bruit ou choc intempestifs.
2023
– Huest (27). Mardi 7 et jeudi 9 mars 2023.
La bombe américaine de 100 livres (45 kg) a été touchée au premier coup de godet par la pelleteuse sur un chantier de construction d’un lotissement. Huest est à 2,6 km de la base aérienne 105 d’Evreux. Elle était destinée à la base aérienne occupée par l’armée allemande de 1940 à 1944. Jeudi vers 17 heures, un rayon de 200 mètres a été mis en place autour de la bombe, 140 riverains ont été accueillis dans le gymnase de la commune. A 21h30, la bombe était désamorcée. Elle a été transportée dans la soirée dans un terrain militaire d’Ile-de-France où elle sera prochainement détruite. Les démineurs reviendront lundi 13 pour réaliser une détection magnétique. Ils n’excluent pas que d’autres bombes soient enfouies dans l’emprise du lotissement en construction.
© Préfecture de l’Eure
AN-M30 : 45 kg, masse explosive 24 kg
– Vernon (27). Mercredi 28 juin 2023.
Extraction d’une grenade au phosphore dans le jardin, chemin de la Saudrerie. Le déclenchement de l’engin de guerre 39-45 a eu lieu dans “une zone dégagée et sécurisée” par les démineurs de Versailles.
– Arnières-sur-Iton (27). Vendredi 7 juillet 2023.
Découverte d’un engin de guerre explosif. Intervention des démineurs de Versailles. Ils reviendront le 10 juillet pour effectuer une levée de doute sur un éventuel entreposage de déchets de guerre.
ORNE
2019
– Trun (61). Mercredi 2 octobre 2019.
Pendant un chantier d’enfouissement de réseaux, un obus est déterré en plein après-midi. Les démineurs de Caen interviennent vite. Le maire tient à les remercier pour leur réactivité.
2020
– Forêt domaniale d’Andaine (61). Octobre 2020.
Les trompettes de la mort ont rarement mieux porté leur nom. Des dizaines de voitures sont garées dans les routes et chemins de la forêt d’Andaine, de plus en plus d’année en année. Depuis le déconfinement Covid-19, la cueillette voire le pillage des champignons comestibles est tendance. En moins de 10 jours, 10 obus ont été découverts. Les Allemands bivouaquaient et stockaient des munitions et du carburant dans la forêt. L’aviation alliée la bombardait. La gendarmerie est sur les dents. Elle rappelle la consigne de base : ne pas toucher les munitions. “Il suffit de les photographier, de les géolocaliser et d’alerter la gendarmerie (numéro 17)“. Les gendarmes redoutent que des découvreurs ramènent dans leurs brigades des obus, des grenades et des roquettes. A La Ferté-Macé, à Bagnoles-de-l’Orne, à Domfront en Poiraie, les déchetteries et les mairies sont aussi menacées par ces initiatives qui relèvent à la fois du bon sentiment et du mauvais réflexe.
© Compagnie de gendarmerie de Domfront
– Silly-en-Gouffern et Almenêches (61). Mardi 20 octobre 2020.
Un joggeur, détecteur de métaux et “amateur de 39-45” est en colère et l’exprime au Journal de l’Orne. Il a trouvé dans la forêt de Gouffern le mardi 20 une roquette et un obus posés sur une souche. Immanquables ! En 2017, il avait déjà trouvé 2 Panzerfaust, des lance-grenades antichar allemands sur une souche pas loin de la seconde. “Quand je vois des connards comme ça ! Le détonateur est encore sur la roquette, et l’obus n’est pas percuté. Si un gamin les trouve et les ramène, il saute avec !”
– Saint-Quentin-les-Chardonnets (61). Jeudi 12 et jeudi 19 novembre 2020.
Sur un chantier d’aménagement routier près de la route départementale 924, un pelleteur d’Eiffage a sorti de terre une bombe américaine de belle taille qui, à la stupéfaction des témoins, s’est retrouvée peu après dans la benne d’un camion de terre prête à être exportée. La gendarmerie a été immédiatement prévenue de la mauvaise manœuvre. Les travaux ont été suspendus, la bombe mise en sécurité. Le jeudi 19 à partir de 9 heures, elle a été installée dans une fosse spécialement creusée. Elle pèse 226 kg avec une masse explosive de 119 kg. Sur terrain plat, elle peut tuer jusqu’à 800 mètres avec les effets missile de ses éclats. Compte tenu de cet écran protecteur, le rayon de sécurité a été ramené de 800 à 400 mètres, la vingtaine d’habitants du hameau La Morousière avait été évacuée dès 8 heures. Quatre personnes ont été accueillies dans la salle des fêtes de la commune. Le survol de la zone jusqu’à 1000 mètres était interdit. Pendant que les réfugiés jouaient au chromino, le binôme de démineurs s’est efforcé de retirer les systèmes d’allumage et les détonateurs. L’avancée de leurs travaux était visible sur les écrans du poste de commandement. Après la réussite de l’opération, la bombe désactivée mais toujours pleine de ses explosifs a été convoyée par route dans une carrière de La Ventrouze (à 130 km) pour être pétardée.
2023
– Camembert (61). Samedi 6 mars 2023.
Une bombe dans la Viette, affluent de la Vie, qui passe dans le jardin de M. et Mme Prieur. “Elle fait 57 cm de long” et surtout elle contient une bonne vingtaine de kilos d’explosifs. Les démineurs sont attendus. Pour éviter que l’engin de guerre fusiforme et vaseux n’aille rouler plus loin vers l’aval, il est retenu par un aimant enchaîné.
– Mauves-sur-Huisne (61). Mercredi 22 février 2023.
Il y a encore un Malvaisien qui confond zone de tri et zone de tir. Deux présumés obus ont été découverts dans la matinée près des conteneurs de tri sélectif par un habitant qui sortait de chez lui. La mairie et la gendarmerie ont été immédiatement alertées. Les démineurs de la sécurité civile sont intervenus en milieu d’après-midi pour les prendre en charge. Entretemps, le maire avait gelé les lieux en dressant des filets autour des conteneurs entourés de rubalise, avec un gros panneau routier point d’exclamation et un écriteau écrit à la main “Attention explosif !!”.
Probablement des obus allemands de 8.8 cm, tirés non explosés
– Ecouché-les-Vallées (61). Lundi 6 mars 2023.
En aménageant les accès au monument aux morts, les 2 agents techniques de la ville ont découvert vers 9h30 un obus. Les démineurs du centre interdépartemental de Caen sont intervenus vers midi. A côté du monument aux morts, il y a l’école.
SOURCES
Cartes:
Atlas de la France Toxique (édition Arthaud, 2016) et archives Robin des Bois; Convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est; Geomines; Grieme (Groupe de Recherche et d’Identification des Epaves de Manche-Est); Ministère des Armées; Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord; Presse régionale; Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM).
Epaves:
14Actu; Archives Robin des Bois; Caen Ouistreham Plongée; Captain Class Frigates; D-Day Overlord; Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines); Geomines; Grieme; James Martin Center for Nonproliferation Studies; Mémoire & Database; Mémorial national des marins morts pour la France; Mozolak J. New York Ships to Foreign Ports, 1939-1945: A Report of Over 5,000 Ships Sailing from New York; Naval History and Heritage Command; Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord; Société d’Archéologie et de Mémoire Maritime; Wikimanche.
Découvertes:
Sur l’estran et au large : 76actu ; Commune de Ver-sur-Mer ; France 3 Normandie ; France Bleu Cotentin ; France Bleu Normandie ; L’Éclaireur du Vimeu ; L’Informateur d’Eu ; La Manche Libre ; La Presse de la Manche ; La Renaissance – Le Bessin ; Le Courrier Cauchois ; Le Courrier Picard ; Le Marin; Les Informations Dieppoises ; Liberté – Le Bonhomme Libre ; Marine nationale ; Mer et Marine ; Ministère de la Défense ; Ministère des Armées ; Navy News, juillet 2010; Normandie44lamemoire.com ; Ouest France ; Paris-Normandie ; Préfecture du Calvados ; Préfecture Maritime de la Manche et de la Mer du Nord ; Tendance Ouest.
Manche : Cerema ; La Gazette de la Manche ; La Manche Libre ; La Presse de la Manche ; Mémoire des Hommes, Ministère de la Défense ; Ouest France ; Paris-Normandie ; Préfecture de la Manche ; Wikimanche.
Calvados : D-Day Overlord ; Département du Calvados ; France 3 Normandie ; France Bleu Normandie ; La Manche Libre ; La Presse de la Manche ; La Renaissance – Le Bessin ; La Voix – Le Bocage ; Le Pays d’Auge ; Liberté – Le Bonhomme Libre ; Ouest France ; Paris Normandie ; Préfecture du Calvados ; Tendance Ouest.
Seine-Maritime : 76actu ; France 3 Normandie ; France Bleu Normandie ; L’Éclaireur – La Dépêche ; L’informateur d’Eu ; Le Courrier Cauchois ; Le Courrier Picard ; Le Réveil de Neufchâtel ; Les Informations Dieppoises ; Ouest France ; Paris-Normandie ; Préfecture de la région Normandie ; Préfecture de la Seine-Maritime ; Tendance Ouest ; Ville de Rouen.
Orne : L’Orne Combattante ; La Manche Libre ; Le Journal de l’Orne ; Le Perche ; Le Publicateur Libre ; Le Réveil Normand ; Ouest France ; Préfecture de l’Orne.
Eure : L’Éveil de Pont-Audemer ; L’Impartial ; La Dépêche ; La Dépêche de Louviers ; La Manche Libre ; Le Journal d’Elbeuf ; Le Réveil Normand ; Ouest France ; Paris-Normandie ; Préfecture de l’Eure.
Robin des Bois
14, rue de l’Atlas 75019 Paris, France
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Documentation : François Gasnier, Jacky Bonnemains, Gaëlle Guilissen, Elodie Crépeau et Charlotte Nithart
Rédaction : Jacky Bonnemains et Charlotte Nithart
Cartographie et infographie : Charlotte Nithart
Directeur de la publication : Jacky Bonnemains
Publié le 27 mai 2024, mis à jour le 4 juin 2024
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