Coulé, le monde du silence !
56ème session de la Commission Baleinière Internationale
Sorrente -Italie
Communiqué n°4
La 56ème session de la Commission Baleinière Internationale -CBI- qui s’achève ce soir aura été l’occasion pour les 55 pays-membres de reconnaître les pollutions acoustiques comme des pollutions modernes ayant un impact sur les cétacés. Décibels des hélices, des plates-formes gazières et pétrolières, infrasons des éoliennes, recherches sismiques et sonars militaires se multiplient sans réglementation et sans étude des impacts sur la faune marine.
Off-shore : avis de tempête
A l’initiative du Comité Régional des Pêches Maritimes de Basse-Normandie s’est tenue vendredi après-midi à Blainville-sur-Mer une réunion de présentation du projet du développeur de parcs éoliens Eole Res, basé à Avignon.
Les recherches en vue d’implanter des centrales éoliennes off-shore au large du Cotentin sont lancées depuis 5 ans par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), dans la plus stricte intimité. Des potentialités ont été repérées du côté de Barfleur, des îles Saint-Marcouf, de la baie de Seine, mais aussi de Flamanville. Elles ont été abandonnées à cause du grand nombre d’oiseaux migrateurs. Le projet d’Eole Res en réponse à un appel d’offres du Ministère de l’Industrie est positionné au sud de Porbail. Son implantation définitive et sa géométrie ne sont pas précisément établies. Il comprendrait 23 à 27 éoliennes et aurait une puissance nominale de 150 mégawatts. Chaque éolienne a une altitude de 120 m; l’espacement entre deux mâts pourrait atteindre 700 m. Le dossier doit être remis au Ministère de l’Industrie à la mi-août 2004.
Une poubelle pour Bordeaux
Le caboteur pétrolier Tatihou pourrait arriver dans l’estuaire de la Gironde dans la soirée de mardi à mercredi. Ce navire construit en 1964 est sujet à une corrosion généralisée et à un empoussièrement par l’amiante dans les locaux machine et chaudière.
Le Tatihou , tracté par le remorqueur hollandais Peter, a quitté Cherbourg à 8 h dimanche matin, chassé du port normand où il stagnait depuis 4 ans par la Chambre de Commerce et d’Industrie voulant faire place nette pour la commémoration du débarquement.
Tatihoust !
Le Tatihou, navire citerne de 780 tonneaux de jauge brut (L62,5 m) construit il y a 40 ans (1964) et à quai depuis plus de cinq ans sans entretien ni gardiennage au port de Cherbourg s’apprête à rejoindre l’estuaire de la Gironde afin de “subir des transformations” dans un chantier naval non-identifié.
Il subit actuellement une “toilette de mer”.
Une centrale nucléaire au Havre
A l’initiative d’un député local (“j’ai eu cette excellente idée et j’en ai parlé à Mr Rufenacht qui en a parlé à Mme Alliot-Marie qui a trouvé effectivement cette idée excellente et a donné tout de suite son accord de principe…”) la centrale nucléaire Charles-de-Gaulle d’une puissance approximative de 300 mégawatts (la puissance exacte est classée secret-défense) fera escale pendant 4 jours au Havre les 14, 15, 16 et 17 juin. A une ou deux encablures (une encablure = 200m ) de la ville, d’un stockage stratégique de 5 millions de tonnes d’hydrocarbures soumis à la directive Seveso portant sur les risques technologiques majeurs; c’est une première que de voir, avec tous ces tambours, toutes ces trompettes, tous ces flonflons, une centrale nucléaire flottante ancrée au coeur d’une ville, d’un port, et d’un trafic maritime dense. Le Charles-de-Gaulle, porte-avions à propulsion nucléaire, introduit un danger nouveau et supplémentaire au Havre, ville et zone industrielle où la prévention et la maîtrise des risques relèvent des jeux de casino et du poker menteur.
Eolien : les choses sérieuses commencent
Objet : lettre ouverte aux maires et aux écologistes pas contents après le communiqué de presse: Ruée vers le zef diffusé par Robin des Bois (25.02.2004)
Suite à l’accident d’éolienne de Boulogne-sur-Mer, la vulnérabilité de la filière et ses dangers sont mis en lumière. L’assurance refuse de prendre en charge le remplacement de l’unité accidentée, comme elle aurait refusé de prendre en charge les dommages humains ou matériels. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Boulogne pour mise en danger de la vie d’autrui. Rappelons qu’une pale pèse 5 à 7 tonnes et qu’au moment du décrochage la vitesse de rotation peut dépasser 300 km / h. Ces boomerangs industriels ont un rayon de nuisance et de perforation de plusieurs centaine de mètres. Gare aux maisons et aux stockages de produits dangereux !
La ruée vers le zef
Des prospecteurs avides sillonnent les Far-West français et les sud pour détecter les sources de vents et installer dans des communes crédules et désargentées, chez des ex-agriculteurs intéressés, sur des paysages à dénaturer, des installations industrielles, machines à bruit et à décapiter, à vocation électrogène, plus connues sous le doux vocable de fermes éoliennes. Il n’est pas un plateau, une plaine, une falaise, une crête, un récif qui ne soient menacés par un capitaliste du vent.
Les ordures à la mer
Aujourd’hui, Monsieur le Président de la République va dénoncer à Brest les “voyous de la mer” selon la formule consacrée. C’est un bon jour. 90% des bateaux à quai dans le principal port de commerce breton battent pavillon de complaisance.
Le Liberia (2 navires) est bien représenté. Ce pays fantôme, 2ème flotte mondiale de commerce, n’a pas signé l’annexe IV de la convention Marpol sur la prévention de la pollution par les navires. Les bateaux de commerce libériens ne sont pas obligés de disposer d’un dispositif de broyage et de désinfection des eaux usées, ni d’une citerne de stockage. Par eaux usées, l’OMI (Organisation Maritime Internationale) entend les eaux de toilettes, d’urinoirs, de WC, d’infirmerie, et des espaces utilisés pour le transport des animaux. La flotte libérienne peut rejeter en toute légalité ses eaux sales dans la mer et les ports sans se soucier des limites réglementaires des 4 et 12 milles du littoral fixées par la convention internationale.
La plaisance dans la complaisance
Objet : RIF ou la complaisance à la française
La proposition de loi relative à la création du Registre International Français met du cœur à l’ouvrage des constructeurs de bateaux de plus de 24 m de long. Comme les navires de commerce et paquebots internationaux, les propriétaires de ces navires pourraient si le RIF était adopté embarquer et débarquer sans trop de contraintes administratives des cuisiniers philippins ou des mécaniciens abkhazes “mis à disposition” par des entreprises de “travail maritime”.
Aux sombres zéros de la mer
19.11.2002 : Vers 16h30, le Prestige épuisé et coupé en deux coule. Le 18, la reconnaissance aérienne n’avait montré aucune trace d’hydrocarbures dans le sillage du navire. Les désastres maritimes ont malgré tout l’avenir devant eux :
Sur l’océan mondial et dans les ports, le bouclier juridique qui traite des pollutions par hydrocarbures et autres substances toxiques, c’est Marpol, convention internationale en vigueur depuis 1983. Des gros producteurs de pétrole ne l’ont pas ratifiée : Arabie Saoudite, Koweït, Bahreïn … L’annexe V interdit les rejets en mer de matières plastiques. Elle n’est pas acceptée par l’Iran, Israël, le Canada, la Thaïlande, Bahamas et Malte, chefs de file de la complaisance. L’annexe IV réglemente le rejet des eaux usées depuis les navires, y compris ceux qui transportent des animaux. Elle n’est pas acceptée par la Chine, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, les Pays-Bas, l’Irlande, et Chypre. *