Le voyage en solitaire du Modern Express
Le scenario du navire qui ne veut pas couler est un cas d’école connu des sauveteurs en mer et des préfectures maritimes depuis la dérive du Liberty ship Flying Enterprise dans la Mer de la Manche en hiver 1952. Une différence notable avec le Modern Express est que le commandant était resté à bord jusqu’au bout avant d’être évacué après 15 jours de dérive et de vains efforts pour remettre en équilibre le navire.
Bien qu’il soit relativement récent, il a été constaté sur le Modern Express dans le port d’Anvers de multiples défaillances depuis 2012.
Frissons en Antarctique
Coup sur coup, 2 paquebots viennent d’être victimes d’avaries graves dans les eaux australes.
Le Boréal, battant pavillon français a subi un incendie et une panne générale de propulsion. 79 passagers ont été hélitreuillés depuis le pont par des hélicoptères anglais Sea King basés sur les îles Malouines. 200 passagers et membres d’équipage regroupés sur 2 chaloupes de sauvetage ont été secourus par le HMS Clyde de la Royal Navy. Le Boréal avait quitté Ushuaia en Argentine le 15 novembre pour une croisière de 15 jours en Antarctique. Coup de chance, l’incendie dans le compartiment machines s’est déclaré seulement 3 jours après le départ, dans des circonstances météorologiques favorables et à portée des moyens de sauvetage disponibles. Le Boréal est présenté par son armateur, le Ponant (ex Compagnie des Îles du Ponant), comme un « yacht rare et innovant sur le marché des navires de croisière ».
Tianjin : comme si de rien n’était
Le CMA CGM Christophe Colomb était à Tianjin du 12 août au 17 août. Le porte-conteneurs français est attendu à Southampton et à Dunkerque les 20 et 22 septembre. Il a été longuement exposé aux pollutions atmosphériques qui ont suivi les explosions et incendies survenus à partir du 12 août dans les parcs logistiques du port chinois.
Note d’information : migrants en Méditerranée
Les informations qui circulent dans la presse française et mondiale selon lesquelles un bateau de pêche de 20 à 30 m de long aurait transporté 800 à 1000 personnes à partir de la Libye et à destination de l’Union Européenne sont absurdes. C’est prendre les migrants pour des thons.
Ou bien le bateau mesurait 20 à 30 m de long et transportait quelques dizaines de personnes, ou bien il était 4 fois plus long (et plus large) et il en transportait quelques centaines.
Le manque de transparence et d’exactitude des autorités chargées de vérifier et de délivrer les informations à ce sujet induisent de la désinformation.
Alerte à Cherbourg n°2
Le Serval, un remorqueur construit en 1977, battant pavillon Saint-Vincent-et-Grenadines, arrive à Cherbourg. La dernière inspection du Serval en janvier 2015 dans le port de Gdynia en Pologne a relevé 11 déficiences. Cet état de précarité est notable depuis 8 ans. En 2007, le Serval avait été détenu au Danemark, 23 déficiences.
Le Serval ne vient pas à Cherbourg pour être démoli. Il est dans le port normand pour remorquer aux risques et périls de la mer un vieux thonier désaffecté et cloué à quai depuis l’été 2007. Le Marginella, construit en 1985, mesure 55 m de long. Son équipage type est de 25 marins. Il appartenait à la flotte thonière soviétique. Il est le dernier survivant de 11 unités de thonier senneur du programme Tibiya construits entre 1980 et 1986, si l’on excepte le Tibiya lui-même transformé en navire de servitudes dans la mer Caspienne.
Ezadeen, la bétaillère à migrants
Le pire est arrivé. Les trafiquants ont utilisé une bétaillère pour transporter hommes, femmes et enfants. L’Ezadeen était attendu dans le port de Sète, premier port européen exportateur de bétail vivant. Sète a failli être importateur d’hommes survivants. Comme le Blue Sky M et l’East Sea, l’Ezadeen est une vieille barcasse, il a 49 ans et 254 déficiences ont été relevées par les inspecteurs maritimes entre 2004 et 2014 en Méditerranée et en Mer Noire. Le cargo initialement dédié au transport de marchandises générales a été converti en bétaillère en 2010. Sa feuille de route indique qu’il est un habitué du port de Beyrouth et du port syrien de Tartous.
Réfugiés à bord du Blue Sky M
Le Blue Sky M (ex-Bushra Pride, ex- Jorund, ex-Seefalke) a été lancé en 1976. Entre 1998 et 2002, il était exploité en Europe du Nord et avait fait escale en France (Bordeaux, 5 déficiences). Depuis 2007, il naviguait exclusivement en Méditerranée et en Mer Noire. Entre juin 2007 et avril 2014, il a été inspecté 20 fois dans les ports roumains, grecs, russes, georgiens, libanais et turcs et 115 déficiences avaient été relevées. Le dernier propriétaire connu est Fairway Navigation LTD établi à Constantza, Roumanie.
Déchets nucléaires et risques maritimes
Le cargo Parida vient d’être victime d’un début d’incendie au nord de l’Ecosse. Il a dérivé vers une plateforme pétrolière qui a dû être évacuée. Le Parida a été remorqué. Il est aujourd’hui en attente de diagnostic et de réparation au large du port écossais de Cromarty.
Le Parida en est à son 19ème voyage entre le site nucléaire en cours de démantèlement de Dounreay en Ecosse et le port d’Anvers en Belgique. Le Parida en est aussi à sa 35ème déficience depuis janvier 2013. Le début d’incendie en mer du Nord sur le cargo danois n’a rien d’étonnant. Il a été contrôlé à Bremerhaven, Allemagne, en janvier 2013 et détenu à quai pendant 9 jours (24 déficiences). Rebelote 4 mois plus tard à Anvers (5 déficiences). Réplique à Amsterdam le 3 mars 2014 (6 déficiences).
Raz la boîte
Un porte-boîtes géant de la compagnie danoise Maersk a perdu dans le coup de vent du 14 février « environ » 520 conteneurs au large des côtes françaises entre le raz Blanchard (Normandie), la Pointe du Raz (Bretagne) et le Golfe de Gascogne. Il était environ 17h.
Le commandant du Svendborg Maersk, l’armateur et sa cellule de veille ont omis de signaler à l’Etat français et aux autres pays riverains la magnitude du sinistre. Seules une première perte de 50 conteneurs et une perte supplémentaire d’une vingtaine ont été déclarées quand le navire était dans le rail descendant d’Ouessant et continuait sa course folle vers la Méditerranée, le canal de Suez, le Sri Lanka, Singapour, la Chine et le Japon.
Christos XXII, le remorqueur qui porte la poisse
Incapable de ramener le Victoriaborg (*) à bon port de Saint-Malo, le Christos XXII s’est déjà illustré dans la mer de la Manche. Il y a un an pile, le remorqueur grec convoyait un navire-école allemand, l’Emsstrom, à destination des chantiers de démolition de Turquie.
Au large de Torbay sur la côte du Devon (Royaume-Uni), l’Emsstrom (77 m de long) est entré en collision avec le Christos XXII à la suite d’une fausse manœuvre de ce dernier. L’Emsstrom a pris l’eau après le choc et a coulé.